mercredi 29 avril 2009

Morceaux choisis - Augustin Lesage

Augustin Lesage

Augustin Lesage, né le 9 août 1876 à Saint-Pierre-lez-Auchel (Pas-de-Calais), décédé le 21 février 1954, était un peintre français inclassable, rattaché au mouvement spirite, encensé par les surréalistes et finalement intégré à la Collection de l'art brut, dont il est une figure majeure.

Augustin Lesage était mineur lorsqu’il entendit en 1911 une voix lui dirent :

« Un jour tu seras peintre ».

Augustin Lesage fut effrayé par cette voix. Une dizaine de mois passèrent lorsqu’il entendit parler pour la première fois de spiritisme. Il décida avec quelques amis de faire une séance de spiritisme où il reçut par écriture automatique :

« Aujourd’hui il n’est plus question de dessin, mais de peintures. Sois sans crainte, suis bien mes conseils. Oui, un jour tu seras peintre et tes oeuvres seront soumises à la science. Tu trouveras cela ridicule dans les débuts. C’est nous qui guiderons ta main. Ne cherche pas à comprendre.

Surtout suis bien nos conseils. Tout d’abord, nous allons te donner par l’écriture le nom des pinceaux et des couleurs que tu iras chercher chez M. Poriche à Lillers.

Tu trouveras chez lui tout ce qu’il te faudra. ».

Augustin Lesage se mit au travail :

« Chaque soir j’ai travaillé au sortir de la mine. J’arrivais fatigué, mais la fatigue partait aussitôt que je me mettais à peindre. L’Esprit m'a tenu sur un petit morceau de la toile pendant trois semaines. Ma main bougeait à peine. J’en perdais patience. Je n’avançais pas. Et il y avait tant de travail à faire ! »

Ensuite, il peignit une toile colossale de trois mètres sur trois. Pour ce il mit sa toile sur le mur de sa cuisine, et a tracé une ligne verticale, sur laquelle il a reporté tous les points de son tableau, pour obtenir une œuvre parfaitement symétrique. Il fit ceci avec une extrême régularité.

Selon les témoins, il a progressé à un rythme étonnamment rapide. Et il a de préférence utilisé des couleurs pures avec un pinceau pour chacune d'elles. Augustin Lesage a produit un art spontané et inconsciemment ornemental. Il produira au total plus de 800 toiles dont une à l’Institut Métapsychique International.

En 1923, Lesage quitte définitivement la mine pour entamer une véritable carrière de peintre qui va défrayer la chronique. Ensuite, c'est le Salon des Beaux-arts, le Salon d'automne de Paris, et, ultime consécration, le Salon des artistes français. (...)

Il va produire plusieurs tableaux puis va se découvrir un don de guérisseur. C’est à ce moment-là – et sur les conseils des “Esprits” qu’il va quitter la mine et son dur labeur.
Pendant quelque temps il ne peint plus et consacre le plus clair de son temps à ses patients.
Très vite, les médecins du coin le traduisent en justice pour exercice illégal de la médecine. Trente personnes viennent témoigner à son procès. Il sera acquitté le 14 janvier 1914.
Au cours de ce procès, Augustin s’adresse au président et lui prédit ceci :


“Monsieur le président, dans quelques temps vous viendrez me voir en tant que patient."

Prédiction qui s’est effectivement réalisée.
En 1916, Augustin est mobilisé. Il se retrouve dans la région d’Auchel, qu’il ne quittera plus jusqu’à sa mort.
En 1923, il entame une carrière de peintre professionnel. C’est à cette même époque qu’il rencontre l’égyptologue Moret et découvre grâce à lui la peinture égyptienne.
1937 : Augustin peint une toile intitulée “La moisson en Egypte”. Pendant son exécution, ses guides lui disent :

“Tu retrouveras la fresque authentique lors d’un voyage.

Quelques semaines plus tard, il va effectivement en Egypte. Au cours d’une visite, le guide présente une fresque qui vient juste d’être découverte. A ce moment-là, aucune reproduction n’existe. Personne ne la connaît. Il s’agit, si l’on peut dire, d’une “réplique” exacte du tableau de Lesage. Le peintre égyptien, dont on connait le nom, s’appelait Mena. Bien entendu, Augustin décide qu’il est une réincarnation de Mena.


La notoriété de LESAGE grandit, en partie par la reconnaissance active du milieu spirite qui voit dans la production artistique spontanée de cet homme l’éclatante manifestation de ses thèses. Dès le début de son œuvre et jusqu’à la fin de sa vie, l’existence de LESAGE est ainsi dépendante de sa consécration comme “Peintre-Médium” par les adeptes du spiritisme.

Lui-même ne se reconnaît que comme l’exécutant des ordres de ses “guides” ou comme l’instrument d’une volonté surnaturelle qui conduit sa main :

“Quand je commence une toile, je ne sais pas ce que ma main va peindre. À aucun moment, je ne sais ce qui va suivre (...) Je fais ce qu’on me fait faire... Celui qui me fait peindre se sert sans doute de moi comme il se servait de ses propres mains quand il vivait (...) Il n’y a rien de moi dans mon travail, mon travail ne m’appartient pas... L’esprit se sert directement de ma main”.

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