lundi 22 mars 2010

Ainsi parlait Denis de Rougemont



Denis de Rougemont

Denis de Rougemont est un écrivain suisse. Il est né le 8 septembre 1906, à Couvet, canton de Neuchâtel, en Suisse. Il est mort le 6 décembre 1985, à Genève.Son père est pasteur. Il poursuit des études de lettres à l’Université de Neuchâtel entre 1925 et 1930. Parallèlement, il entame ses premiers voyages et séjourne notamment à Vienne, en Hongrie et en Souabe.

En 1930, il s’installe à Paris et devient, au sein des mouvements Esprit et L’Ordre Nouveau l’un des fondateurs du Personnalisme, aux côtés d’Emmanuel Mounier, Arnaud Dandieu, Robert Aron, Henri Daniel-Rops et Alexandre Marc. On les a appelés « les non-conformistes des années trente ». Rejetant aussi bien Hitler que Staline, de même que le nationalisme et l’individualisme, ils prônent l’idée d’une organisation politique, économique et sociale qui soit au service de la Personne conçue comme une unité à la fois distincte (l’individu) et reliée à la Communauté (le citoyen), à la fois libre (en tant qu’individu) et responsable (en tant que citoyen).

 
Si un homme pouvait penser complètement la mort, il mourrait à cet instant-là.
 
Nous avons besoin d'un mythe pour exprimer le fait obscur et inavouable que la passion est liée à la mort.

La liberté est pouvoir sur soi-même, et les richesses ne sont que pouvoir sur les autres.
L'amour passion fut réellement au douzième siècle, date de son apparition, une religion dans toute la force de ce terme, et spécialement une hérésie chrétienne.
La passion est cette forme de l'amour qui refuse l'immédiat, fuit le prochain, veut la distance et l'invente au besoin, pour mieux se ressentir et s'exalter.

Toute politique est autorisation de l'avenir.

L'invention technique procède de l'homme seul et non de ses besoins vitaux, mais de ses rêves, c'est-à-dire de ses vrais désirs.

C'est la douleur seule qui rend consciente la passion, et c'est pourquoi l'on aime souffrir, et faire souffrir.

Toute œuvre humaine, tout acte humain, et même parfois les plus élémentaires, exigent et supposent un avenir.
La décadence d'une société commence quand l'homme se demande :
"Que va-t-il arriver ?"
au lieu de se demander :
"Que puis-je faire ?".

Le caractère le plus profond du mythe, c'est le pouvoir qu'il prend sur nous, généralement à notre insu.

Ce qui nous trompe, quant à la nature même de l'avenir... c'est tout simplement l'ignorance où vivent la plupart d'entre nous quant à leurs véritables désirs, rêves ou besoins.

Le marxisme: une réduction de l'Apocalypse aux dimensions de l'Europe du XIXème siècle, industrielle, embourgeoisée, rationaliste, matérialiste, naïve et dure.
La guerre n'exprime plus l'instinct sexuel normal, ni même la passion qui l'utilise et le transcende, mais seulement cette perversion de la passion qu'est le complexe de castration.

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