lundi 27 juin 2016

Ainsi parlait François Coppée

François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris où il est mort le 23 mai 1908, est un poète, dramaturge et romancier français.
Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète de la tristesse à la vue des oiseaux qui meurent en hiver (La mort des oiseaux), du souvenir d'une première rencontre amoureuse (« Septembre, au ciel léger »), de la nostalgie d'une autre existence (« Je suis un pâle enfant du vieux Paris ») ou de la beauté du crépuscule (« Le crépuscule est triste et doux »), il rencontra un grand succès populaire.

Vie antérieure


S'il est vrai que ce monde est pour l'homme un exil 
Où, ployant sous le faix du labeur dur et vil, 
Il expie en pleurant sa vie antérieure ; 
S'il est vrai que, dans une existence meilleure, 
Parmi les astres d'or qui roulent dans l'azur, 
Il a vécu, formé d'un élément plus pur, 
Et qu'il garde un regret de sa splendeur première ; 
Tu dois venir, enfant, de ce lieu de lumière 
Auquel mon âme a dû naguère appartenir ; 
Car tu m'en as rendu le vague souvenir, 
Car en t'apercevant, blonde vierge ingénue, 
J'ai frémi, comme si je t'avais reconnue, 
Et, lorsque mon regard au fond du tien plongea, 
J'ai senti que nous étions aimés déjà 
Et depuis ce jour-là, saisi de nostalgie, 
Mon rêve au firmament toujours se réfugie, 
Voulant y découvrir notre pays natal, 
Et dès que la nuit monte au ciel oriental, 
Je cherche du regard dans la voûte lactée 
L'étoile qui par nous fut jadis habitée.



François Coppée




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