mardi 31 mars 2009

Masaru Emoto - Messages de l'eau


Les travaux d'Emoto montrent l'influence

d'énergies de tous ordres sur l'eau.


Ce qui va de soi depuis des siècles pour la médecine énergétique reste contesté encore de nos jours par des milieux (dits) scientifiques : L'eau est sensible aux informations Mais la vérité est comme l'eau, on ne peut la retenir indéfiniment.
En général, des chercheurs qui cherchent, on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent, on en cherche! Et bien, Masaru Emoto a trouvé, lui, une technique très simple pour mettre en évidence la qualité de l'eau.

Il en apporte donc non seulement au moulin de Benveniste et sa fameuse "mémoire de l'eau", de Roland Plocher et son système d'énergie, mais aussi de Hahnemann et tous les homéopathes et des millions de personnes qui n'ont d'ailleurs pas attendu que la médecine "officielle" vienne leur confirmer que leurs thérapies énergétiques avaient dorénavant "le droit" de fonctionner!

En effet, grâce à la découverte d'Emoto, il est maintenant clair "comme de l'eau de roche" que l'on peut donner des informations à l'eau!

Sa technique :

On la fait geler et on photographie ses cristaux. Encore plus simple que la cristallisation sensible !
Non seulement, ils traduisent le degré de pureté des différentes eaux de la planète, qu'elles soient du robinet, de pluie ou de rivières, mais montrent d'une façon très "parlante" que la musique l'influence également.
L'eau distillée d'un flacon placé entre des haut- parleurs laissera voir, une fois congelée, des cristaux très différents selon la musique à laquelle elle a été soumise.

Quelle beauté avec la grande musique!
On comprend pourquoi Mozart, Bach ou Beethoven, entre autres, nous réjouissent.
C'est parce que notre eau corporelle réagit directement à ces harmonies.

La structure hexagonale symétrique et développée le montre, alors qu'après du "heavy metal", point d'hexagone! Une structure amorphe remplace ces véritables bijoux!

Emoto est allé encore plus loin, car il confirme que tout est énergie.

Einstein nous l'avait dit, Emoto nous le montre!

Les paroles, les mots, les sentiments et même les pensées, influencent l'eau. Pour ce faire, il colle des étiquettes avec des mots sur des flacons d'eau distillée et constate leur effet sur les cristaux.
Comme avec la musique, un mot "négatif" entraîne une cristallisation disharmonieuse, alors que "merci" ou "Amour", quelle que soit la langue, forment de magnifiques images!
Tout se voit, sans artifice, directement!

L'eau nous engage à regarder en nous- mêmes. Nous ne pouvons plus dorénavant, lancer ne serait-ce qu'une parole en l'air, sans savoir qu'elle ne restera pas sans conséquence, sur l'autre, comme sur nous! Emoto nous offre ici un livre de photos à voir et à faire connaître! Un livret des commentaires en français est disponible pour ceux qui ne lisent pas l'anglais du livre "Messages from Water".



Partie de gauche : on a écrit "Ange" sur le tube de verre. A droite, "Démon". Ces deux images parlent d'elles-mêmes !


Celle-ci a eu l'amour dirait-on


L'étiquette "Vous me rendez malade"



Mozart... Cette eau a "écouté" une de ses symphonies...


www.bioeco.org/docu126 - 43k -

Morceaux choisis - Jean d'Ormesson




L'EAU



Pour un esprit, venu d'ailleurs, qui tomberait sur cette Terre et qui en ignorerait tout, l'eau serait un objet de stupeur presque autant que le temps. L'eau est une matière si souple, si mobile, si proche de l'évanouissement et de l'inexistence qu'elle ressemble à une idée ou à un sentiment. Elle ressemble aussi au temps, qu'elle a longtemps servi à mesurer, au même titre que l'ombre et le sable. Le cadran solaire, le sablier, la clepsydre jettent un pont entre le temps et la matière impalpable de l'ombre, du sable et de l'eau. Plus solide que l'ombre, plus subtile que le sable, l'eau n'a ni odeur, ni saveur, ni couleur, ni forme. Elle n'a pas de taille. Elle n'a pas de goût. Elle a toujours tendance à s'en aller ailleurs que là où elle est. Elle est de la matière déjà en route vers le néant. Elle n'est pas ce qu'on peut imaginer de plus proche du néant: l'ombre, bien sûr, mais aussi l'air sont plus si l'on ose dire - inexistants que l'eau.

Ce qu'il y a de merveilleux dans l'eau, c'est elle est un peu là, et même beaucoup, mais avec une délicatesse de sentiment assez rare, avec une exquise discrétion. Un peu à la façon de l'intelligence chez les hommes, elle s'adapte à tout et à n'importe quoi. Elle prend la forme que vous voulez : elle est carrée dans un bassin, elle est oblongue dans un canal, elle est ronde dans un puits ou dans une casserole. Elle est bleue, verte ou noire, ou parfois turquoise ou moirée, ou tout à fait transparente et déjà presque absente. Elle est chaude ou froide, à la température du corps, ou bouillante jusqu'à s'évaporer, ou déjà sur le point de geler et de se changer en glace. Tantôt vous l'avalez et l'eau est dans votre corps; et tantôt vous vous plongez en elle et c'est votre corps qui est dans l'eau. Elle dort, elle bouge, elle change, elle court avec les ruisseaux, elle gronde dans les torrents, elle s'étale dans les lacs ou dans les océans et des vagues la font frémir, la tempête la bouleverse, des courants la parcourent, elle rugit et se calme. Elle est à l'image des sentiments et des passions de l'âme.

Ce serait une erreur que de prêter à l'eau, à cause de sa finesse et de sa transparence, une fragilité dont elle est loin. Rien de plus résistant que cette eau si docile et toujours si prête à s'évanouir. Là où les outils les plus puissants ne parviennent pas à atteindre, elle pénètre sans difficulté. Elle use les roches les plus dures. Elle creuse les vallées, elle isole les pierres témoins, elle transforme en îles des châteaux et des régions entières.

Elle est douce, fraîche, légère, lustrale, bénite, quotidienne, de vie, de rose, de fleur d'oranger, de cour, de toilette ou de table, thermale ou minérale, de Cologne ou de Seltz. Elle peut aussi être lourde, saumâtre, meurtrière et cruelle. Sa puissance est redoutable. Ses colères sont célèbres. Elle porte les navires qui n'existent que par elle, et elle leur inflige des naufrages qui font verser des larmes aux veuves de marins. Lorsqu'elle se présente sous forme de mur, lorsqu'elle s'avance, selon la formule des poètes et des rescapés, à la vitesse d'un cheval au galop, lorsqu'elle s'abat sur les côtes et sur les villes, elle fait surgir du passé les vieilles terreurs ancestrales.

Aussi vieille que la terre, ou plus vieille, plus largement répandue à la surface de la planète, complice des algues, des nénuphars, du plancton et du sel, fière de ses origines, consciente des services qu'elle a rendus à l'homme dont elle a longtemps abrité et nourri les ancêtres, puisque durant trois milliards et demi d'années tout ce qui vit est sous l'eau, elle considère toute matière autre qu'elle-même avec une sorte de dédain. Comme la lumière, elle est nécessaire à la vie. Supprimez l'eau, c'est le désert, la ruine, la fin de tout, la mort. II n'y a pas d'eau sur la Lune. Aussi peut-on assurer que ses paysages sont lunaires.


Jean d'Ormesson (Presque rien sur presque tout), publié en 1996


lundi 30 mars 2009

Le passeur d’âme




Ou comment peut-on aider

quelqu’un qui doit mourir ?



La facilité du passage dépendra exactement de la qualité de l’élévation spirituelle du mourant. Pour schématiser, nous pouvons dire que celui qui s’est bien préparé durant sa vie, qui sait pertinemment quelle est la signification de la mort, pour celui-ci le départ sera facile et le voyage de l’autre côté sera rapide pour atteindre son lieu de destination. A ce niveau-là, le partant n’a pas besoin des services d’un passeur d’âme ; il est, lui-même, son propre passeur.

Par contre, si l’élévation spirituelle n’est pas au rendez-vous, si le mourant a toujours fait preuve d’attachement aux valeurs matérielles, au pouvoir, à l’argent, aux désirs, aux plaisirs ou autres addictions quelconques, alors celui-là se prépare une sortie difficile et un voyage laborieux.


Dans ce cas, il y a deux étapes différentes à envisager, l’une après l’autre :
la désincarnation de l’âme et son élévation post-mortem.

- La désincarnation de l’âme :

Le passage va être difficile car la peur de l’inconnu, du néant, va s’emparer du partant, une peur intense pouvant aller jusqu’à la panique, mobilisant toutes les énergies physiques pour retarder l’échéance. L’ego, s’il n’a pas été préparé, va mener son dernier combat vital avec détermination, ce qui va sérieusement compromettre l’équilibre du mourant.

Il y aura, d’une part, sa personnalité qui fera tout son possible pour le maintenir en vie et, d’autre part, son âme qui lui soufflera qu’il est temps de partir, mais qu’il refusera d’entendre. Soyons clair, dans ce cas de figure, il n’y a malheureusement pas grand-chose à faire ; au mieux, calmer la personne, lui tenir la main, lui parler doucement et régulièrement pour effectuer un accompagnement rassurant et régulier, en essayant de lui suggérer de ne pas lutter mais d’accepter son départ.

Pour le passage lui-même, nous ne pouvons rien, si ce n’est atténuer dans la mesure du possible le choc émotionnel qui terrasse le mourant.

Tant qu’il y aura une seconde de conscience objective, il y aura une peur immense ; et cette peur va se retrouver sur le plan de l’astral chez la personne décédée, car le niveau de l’astral correspond au monde des désirs, des peurs, des émotions. Mais là, nous pouvons intervenir plus facilement. C’est là, où nous devons la rassurer.

- L’élévation de l’âme post-mortem :


Lorsqu'elle abandonne définitivement l'entité biologique, l’âme se désincarne. Elle quitte le corps biologique avec les corps astral, mental, causal et atmique. La personne qui se désincarne continue d’évoluer dans la 3ème dimension, dans une relation espace/temps différente ; par les corps d'énergie, la personne peut voir et entendre tout ce qui se passe, cependant elle ne peut avoir d'interaction avec aucune personne, ou objet, de la 3ème dimension.

Le passeur pourra maintenir le contact avec l’entité, par l’intermédiaire d’un support (une photo, un portrait, ou quelque chose qui a appartenu au défunt) ou par télépathie, si un certain avancement spirituel a été atteint, continuant ainsi à travailler avec elle pour la calmer et la rassurer, en attendant que les guides et êtres de lumière prennent le relais. Le rôle du passeur est limité et précis : accompagner le partant pour le guider vers sa nouvelle vie.

Le passeur n’existe qu’entre deux rives, comme un trait d’union entre l’avant et l’après, entre l’ubac et l’adret. Il est ce par quoi l’égaré d’un moment va retrouver son nouveau chemin et continuer sa route interrompue. Par sa présence ponctuelle, par son énergie transmise, il permet de traverser la zone d’ombre pour rejoindre la lumière.

Le passeur passe ,
Il est toujours là où il doit être ,
Au bon endroit ,
Au bon moment.
Il puise de son cœur les mots magiques,
Ceux qui apaisent les souffrances
Et guérissent les plaies
Nées il y a si longtemps,
Toujours attirées vers le présent
San fin
Inlassablement.

De son souffle puissant,
Inspiré de l’univers,
Il réveille les joies ensevelies,
Accompagne l’ascension d’une marche escarpée
Tend la main à celui qui sait la prendre.

Le passeur n’a pas de frontière,
Il sait qu’il est né de la Source.
Sur son passage tout se transforme
Par la grâce de l’amour qui soudain environne.
Le passeur libère les pierres du chemin,
Entrouvre les portes,
Aide à passer le seuil.

Quand le passeur aura disparu
Il sera toujours là ,
Invisible mais présent à jamais,
Car il transporte avec lui la vibration de l’âme
Élevée de l’octave qu’elle s’est autorisée.
Le moment du départ
Sera toujours sans regret ni souffrance
Puisqu'il aura déposé
Dans le cœur de celui qui cherche
Le ravissement de s’aimer.

Source: Anonyme...www.lespasseurs.com
(décembre 2008)

Les Clavicules de la Sapience


Extraits des Clavicules de la Sapience

de C. Le Moal :

Représentation d'Hermès Trismégiste sur le
pavement de la cathédrale de Sienne

- Nous jugeons toujours les autres d’après nous-même, ce qui est incontournable ; moins nous serons élevés, plus notre jugement les rabaissera, ce qui ne voudra pas dire pour autant que notre jugement soit juste, mais qu’il est simplement à l’image de ce que nous sommes et non de ceux que nous jugeons.

- La raison qui fonctionne suivant les lois de causes à effets, n’est donc pas un produit de la liberté, mais de la domination. On raisonne juste dans la vérité comme dans l’erreur, dans le vice comme dans la vertu, c'est juste une question d’angle de vue. C’est la Foi qui existe dans la liberté et qui fait non pas raisonner juste, mais penser juste.

- Une mauvaise chose c’est une bonne chose que vous regardez dans le mauvais sens.

- Croire que l’être humain est le sommet de la création, alors c’est vraiment se faire une piètre idée de cette création.

- La raison intellectuelle est une faculté inférieure car elle n’admet comme perspective, que la mort visible des choses. Alors que la faculté supérieure et spirituelle de l’âme, par sa foi raisonnable, a pour perspective l’immortalité, une toute autre espérance.

- On ne peut espérer comprendre ce qui dépasse notre nature, qu’en utilisant des facultés qui soient supérieures à cette nature, à la condition de les posséder, ce qui est le cas de tous les êtres humains, et surtout de les utiliser, ce qui n’est plus le cas de tous les êtres humains.

- Lorsqu’une pensée vraiment supérieure nous traverse l’esprit, n’ayons pas la vanité de croire que nous en sommes l’auteur, car nous nous condamnons à ne plus en recevoir.

- Il y a des individus qui souffrent sans savoir pourquoi, et c’est peut-être bien comme cela, car s’ils savaient que c’est à cause de leur imbécillité et de leur ignorance, ils souffriraient probablement davantage.

- Celui qui n’a jamais voulu ni apprendre à la discerner, et encore moins à la chercher, lorsqu’il croisera la vérité, il sera dans l’incapacité de la reconnaître.

- Un dogme philosophique, politique et surtout religieux, qui ne laisse pas la plus large place au libre arbitre, est une ineptie.

- La vérité apprise est celle des autres, la vérité perçue dans l'épreuve est la sienne propre. La première est savoir, alors que la deuxième est Connaissance.

- Un livre qui se lit sans effort, est comme un aliment dévitalisé de supermarché avec les mêmes conséquences néfastes pour l'esprit, que l'aliment en a sur la santé, lorsqu’il ne constitue plus que l’essentiel de sa nourriture.

- Si ce qui a le plus de valeur pouvait être donné sans discernement à ceux qui en ont le moins, le principe même de justice disparaîtrait.

- Lorsque nous n’avons pas de force pour résister à la tentation, aux désirs, aux passions, c’est tout simplement parce que nous manquons de vertus, et dans ce cas il ne nous est pas possible de produire autre chose que des actions mauvaises.

- Le plus grand tour de force et le plus étonnant qu’il soit donné à l’être humain d’exécuter, est celui qui consiste à prendre conscience de tout ce qui le dépasse.

- Pour ceux qui cherchent la vérité, qu’ils sachent qu’elle n’est visible uniquement qu’avec le regard de la vertu.

- Lorsque l’on sait ce que les ignorants peuvent comprendre, on comprend pourquoi le sage ne parle pas ou très peu.

- Il faut parfois toute une vie de recherche à la raison pour trouver ce que l’illumination intuitive apporte en quelques secondes, et il faudra encore plus d'une vie à la raison, pour comprendre et exploiter les richesses de cet instant d’illumination.

- Fuir tout effort intellectuel et spirituel, c’est fuir sa propre divinité, mais à chacun selon ses mérites.

- L’illusion devient collective, lorsqu’elle repose sur un raisonnement apparemment correct, mais ce n’est toujours qu’une illusion, puisque le raisonnement n’est qu’apparemment correct.

- Si nous n’étions pas fait pour comprendre le sens caché des choses, nos recherches en ce domaine resteraient vaines. Mais pour comprendre ce sens caché, il faut obligatoirement entreprendre des recherches.

vendredi 27 mars 2009

L’Atlantide et le mythe atlante





Où situer l’Atlantide décrite par Platon ?

Dans l’océan Atlantique, en mer Egée, chez les Hyperboréens, comme certains le supposent, et pourquoi par chercher, à la lueur des dernières découvertes, l’hypothèse qui semblerait la plus plausible.
Si du moins il y en a une !

Le Timée et le Critias, deux dialogues de Platon, constituent la source principale dont nous disposons à propos de l’Atlantide. L’auteur y fait état d’une tradition rapportée d’Egypte par Solon, qui en avait pris connaissance auprès des prêtres de Saïs. Neuf mille ans plus tôt, les ancêtres des Athéniens auraient repoussé une invasion venue de l’ouest, depuis un continent étendu " devant les colonnes d’Hercule". - Là se trouvait un empire grand et merveilleux qui tenait la Lybie ( nom désignant l’ensemble de l’Afrique ) jusqu’à l’Egypte et l’Europe jusqu’à la Tyrrhénie ( l’Etrurie ). Mais dans le temps qui suivit, il eut des tremblements de terre et des cataclysmes ; dans l’espace d’un seul jour et d’une nuit terribles, l’île Atlantide s’abîma dans la mer et disparut. -

Fournis par le Timée, ces renseignements sont développés dans le Critias, qui nous apprend que l’île de l’Atlantide aurait été organisée à l’origine par Poséidon, qui en avait confié la royauté à Atlas, dont le nom fut donné à cette terre. Ce pays disposait de tous les métaux que l’on peut extraire des mines. L’orichalque était, après l’or, le plus précieux d’entre eux, mais il fallait ajouter à cela le cheptel et le gibier abondants, l’agriculture et l’arboriculture qui assuraient de belles récoltes de céréales et de fruits et les forêts nombreuses qui assuraient les matériaux nécessaires au travail des charpentiers. Bénéficiaires de toutes ces richesses, les habitants avaient construit des ports, des temples et des palais. Une force militaire importante comptabilisant douce cents navires et dix mille chars était à la mesure de cette prospérité. Hélas, le Critias, demeuré inachevé, ne rapporte pas le récit de la destruction de l’Empire atlante.

Les érudits ont recherché ultérieurement s’il n’existait pas, dans la tradition grecque, des précédents au récit de Platon : le nom d’Atlas apparaît chez Homère, et certains ont cru voir dans Ogyvie, l’île où régnait Calypso, des restes du continent évoqué par Platon. En revanche, aucune source égyptienne actuellement connue ne vient confirmer les renseignements fournis par les deux dialogues. Au cours de l’Antiquité, Aristote, Ptolémée et Pline l’ancien se refusent à prendre au sérieux l’existence de l’Atlantide. Seul le géographe Posidonius semble moins sceptique et les héritiers de la tradition platonicienne acceptent le récit de leur maître mais n’apportent aucun élément supplémentaire pour mieux étayer cette allégation. Quant au Moyen Age, il ignorera le problème et il faudra attendre la Renaissance et l’explosion intellectuelle, qui l’accompagne, pour que la question soit de nouveau posée.

C’est au XVIe siècle que l’Espagnol Gomara identifie, dans son Histoire générale des Indes, l’Atlantide à l’Amérique récemment découverte. Les localisations les plus diverses sont désormais proposées à partir du siècle suivant. En 1665, le père Athanase Kircher place l’Atlantide au milieu de l’Océan, les Canaries et les Açores constituant selon lui les vestiges du continent englouti. Le Suédois Rudbeck l’identifie à son propre pays, et le théologien protestant Baër la place en Palestine dans son Essai historique et critique sur l’Atlantide des Anciens paru en 1762. Le siècle des Lumières verra également fleurir de nombreuses autres interprétations.

Quelques années plus tard l’Allemand Knötel voulut voir dans les Atlantes des grands initiés, des sages venus apporter à l’humanité les trésors de la connaissance. L’hypothèse saharienne inspira, en 1918, à Pierre Benoit un roman célèbre, en même temps qu’elle encouragea les fructueuses expéditions réalisées par Henri Lhote dans le Tassili. Nous sommes alors face à plusieurs hypothèses : - celle de l’Atlantique défendue par Donnelly jugée comme la plus acceptable, d’autant que les premières recherches océanographiques localisent des hauts-fonds dans la région des Açores, où l’on découvre la chaîne des montagnes volcaniques qui sépare en deux l’Océan et correspond à ce que nous désignons aujourd’hui sous le nom de rift atlantique. Aussi Donelly n’hésite-t-il pas à considérer la culture atlante comme la matrice originelle de toutes les civilisation - la thèse du suédois Rufbeck, confirmée par l’Allemand Hermann Wirth, qui l’identifie à l’ancienne Thulé, source hyperboréenne supposée de toutes les grandes cultures de l’Antiquité -enfin celle plaçant l’Atlantide dans la mer Egée, où la catastrophe évoquée par Platon correspondrait à l’explosion du volcan de Santorin, phénomène dont les géologues nous disent qu’il s’est produit au XVe siècle av. J.C. et dans lequel les archéologues ont cru identifier le gigantesque raz de marée fatal à la civilisation minoenne de Crète.

L’hypothèse égéenne repose sur un fait géologique incontestable : la formidable explosion du volcan de Santorin alors île de Théra fréquentée depuis la préhistoire en raison de la richesse de son sol. Le raz de marée, qui suivit l’événement, ravagea les rives de la mer Egée, entraînant la ruine instantanée d’Amnisos, le port de Cnossos, la principale métropole de la grande île crétoise.

Mais une telle interprétation se heurte immédiatement à l’argument chronologique : la civilisation minoenne apparaît et se développe mille ans avant Platon, et nous sommes loin des neuf mille ans rapportés par celui-ci. Nous savons, par ailleurs, que la Crète minoenne a connu un déclin brutal à partir du XVe siècle avant notre ère, sans pouvoir expliquer ce déclin par l’arrivée d’envahisseurs. Et peut-on assimiler les Crétois aux Atlantes ? Rien n’est moins sûr, car il est difficile de prêter aux Minoens - peuples de marins, de pêcheurs et de commerçants - les intentions belliqueuses des Atlantes de la légende, à moins que l’on interprète, en ce sens, la légende du Minotaure. Pourtant, la géographie semble infirmer l’hypothèse égéenne, puisqu’il est clairement question d’une île située devant les colonnes d’Hercule. Il faudrait donc chercher l’Atlantide au-delà du détroit de Gibraltar, étant donné que les envahisseurs, venus assaillir Athènes, seraient originaires de la mer Atlantique. On peut ainsi imaginer que les Atlantes de Platon puissent être identifiés aux Peuples de la mer et du nord que les textes égyptiens désignent comme le pays de l’obscurité, ce qui confirmerait la thèse nordique. Les témoignages archéologiques apportent des confirmations non moins intéressantes : les envahisseurs du XIIe siècle av. J. C. ont laissé sur leur passage des épées à soie plate et à rivets caractéristiques du Nord protogermanique. La forme des navires figurés sur les parois du temple de Médinet-Habou est identique à celle des embarcations observables sur les gravures rupestres scandinaves de l’âge de bronze. Une autre donnée doit également nous éclairer : l’orichalque, ce précieux métal mentionné dans le Critias, serait l’ambre, résine fossile recherchée dans toute l’Europe ancienne, mais ne se trouvant que sur les rivages des mers septentrionales. La thèse comprend néanmoins des points faibles. Platon signale la présence d’éléphants dans l’île mythique : or, il est bien peu probable que ces animaux aient pu se trouver dans le nord de l’Europe plusieurs millénaires après la fin de la dernière glaciation et ils n’ont, en tous cas, laissé aucune trace archéologique.

Quelle qu’ait pu être la réalité de l’île décrite dans le Timée et le Critias, le continent englouti n’a pas fini d’exciter notre imaginaire. S’il demeure une part de vérité dans le mythe platonicien, c’est peut-être celle relative aux raisons qui conduisirent ce puissant empire à la ruine. L’auteur grec nous explique, en effet, que l’oubli des lois issues de la tradition, les ferments de la division furent fatals aux Atlantes car "quand l’élément divin diminua en eux, ils méritèrent le châtiment de Zeus". Comment on écrit l’Histoire...

(Sources : Philippe Parroy)

Pour lire mon article consacré à la Crète minoenne, cliquer ICI

par Armelle Barguillet Hauteloire (son site)




Morceaux choisis - Balzac


H. de Balzac


"Il y a deux histoires; l'histoire officielle, menteuse, puis l'histoire vraie, secrète..."

"Chaque douleur a son enseignement et j’ai souffert sur tant de points que mon pouvoir est vaste".

"Je ne suis point orthodoxe et ne croix pas à l’église romaine. Le swedenborgisme est ma religion."

" J’écris à la lueur de deux vérités éternelles : la religion, la monarchie, deux nécessités que les événements proclament (...). En quoi les phénomènes cérébraux et nerveux qui démontrent l’existence d’un nouveau monde moral dérangent-ils les rapports entre les mondes et Dieu ? En quoi les dogmes catholiques en seraient-ils ébranlés ?"


"J'ai vu les Espèces et les Formes, j'ai entendu l'Esprit des choses, j'ai vu la révolte des Mauvais, j'ai écouté la parole des Bons ! Ils sont venus sept démons, il est descendu sept archanges. Les archanges étaient loin, ils contemplaient voilés. Les démons étaient près, ils brillaient et agissaient. Mammon est venue sur sa conque nacrée et sous la forme d'une belle femme nue ; la neige de son corps éblouissait, jamais les formes humaines ne seront si parfaites..."

"Quand les choses de la vie ordinaire ne nous ont pas donné le bonheur que nous attendons, il faut chercher le bonheur dans la vie supérieure, et voici la clef d’un nouveau monde".

"Il cherche dans la retraite la seule vie qui convient à un être dont les facultés étaient incomplètes, sans force à apporter au rude mouvement de la vie politique dont les souffrances et la lutte ne jetaient aucun éclat, fatigué de ses avortements, sans amis parce que l’amitié veut des qualités ou des défauts saillants, mais qui possédait une sensibilité plus rêveuse que profonde".

« Pour qui contemple la nature en grand, tout y tend à l’unité par assimilation. Le monde moral doit être régi par un principe analogue. Dans une sphère pure, tout est pur. »

jeudi 26 mars 2009

Dieu cornu & humanoïdes à cornes


Cernunnos, le dieu Cornu
(Littéralement « le Cornu »)

La divinité, désignée par ce nom sur un des éléments du monument de Lutèce connu sous le nom de pilier des Nautes, y est coiffée de bois de cerf sur lesquels sont accrochés des torques. Sans être nommée, cette divinité aux bois de cerf associée au torque est représentée avec des animaux sur une des plaques intérieures du bassin de Gun¬destrup, ainsi que sur une gravure rupestre attribuée à l'âge du fer du Valcamonica et des monuments d'époque romaine (stèle du musée de Reims où le dieu cornu est représenté en dispensateur de richesse, assis en tailleur entre Apollon et Mercure, au-dessus d'un taureau à tête de griffon et d'un cerf). Il s'agit incontestablement d'une divinité très importante qui est quelquefois identifiée au Dis Pater, souverain du monde souterrain, mentionné par César parmi les principaux dieux gaulois.

Représenté par un vieil homme avec des cornes tenant un serpent dans une main et un torque (le torque est un collier porté par les Celtes et les Scythes, puis, à titre honorifique, par les soldats romains, formé d'une épaisse tige métallique ronde, généralement terminée en boule à ses deux extrémités et plus ou moins travaillée ou ornée. Il était cassé par ceux qui gagnaient la bataille. Ils étaient produits du 8ème siècle av. J.C. jusqu'au 3ème siècle après J.C.) dans l'autre, entouré d'animaux, il est proche de la nature sauvage, et vit au fond des forêts où il protège les animaux. Une légende voudrait qu'il vive sous terre et trompé par sa femme, il remontrait à la surface entrainant le printemps à sa suite.
Principalement gaulois, on le retrouve sous diverses formes ailleurs.

Détail d'une figure humaine portant des cornes, relevée par l'Abbé Breuil

Depuis les travaux de l'anthropologue Margaret Murray, le Dieu cornu (en anglais Horned God) désigne la divinité de la préhistoire qui, bien avant qu’on ne l’appelle Diable et qu’on l’assimile à Satan, semble avoir été universellement vénérée. Il correspond à l’origine à ce que les ethnologues, anthropologues et historiens des religions appellent le Maître ou Seigneur des animaux. Il s’agit du dieu des chasseurs, plus particulièrement à partir de l'apparition de l'arc, puis des pastoralismes, où il prendra alors les traits du dieu Pan.
Entre 1920 et 1940 en France, on découvrit un artéfact particulièrement étrange, un crâne semblable à celui d'un être humain adulte mais pourvu de deux excroissances osseuses ressemblant à des cornes.
Plusieurs analyses aux rayons X furent entreprises qui confirmèrent le caractère naturel de l'objet. Il ne s'agit donc ni d'un assemblage, ni d'une fabrication artificielle.




Des crânes similaires ainsi que les squelettes associés furent d'ailleurs découverts à Sayre, dans le comté de Bradford en Pennsylvanie dans les années 1880 par un groupe d'archéologues (Les Pr Donehoo, Skinner et Morehead). Outre les cornes situées sur le crâne à environ 5cm au dessus des sourcils, le reste de l'anatomie de ces êtres semblait normale à l'exception de leur très grande taille (environ 2m10). Leur inhumation semblait dater de 1200 av JC. Les os furent envoyés pour analyse au "American Investigating Museum" à Philadelphie, mais "étrangement" furent perdus ou volés…
Cela nous renvoie à certains mythes et légendes : Citons par exemple les satyres de la mythologie grecque et romaine, les raksasas du Ramayana, humanoïdes géant avec des cornes, et rappelons également que Moise en revenant du mont Sinaï devait cacher son visage car il lui était poussé des cornes lors de son face à face divin.


Nous sommes en 2003 lorsqu’une vieille dame chinoise, Madame Zhao, commença à voir apparaître au milieu de son front une petite bosse…
Petit à petit cette bosse se mit à grossir, avant d’atteindre depuis plusieurs centimètres. Cette femme âgée de 95 ans n’a aucun soucis de santé et cette excroissance en forme de corne ne la dérange pas, elle n’a ni douleur ni aucune gène à par pour son champ de vision. Même si ce cas est rare il y a eu d’autres cas de personne ayant eu une sorte de corne. C’est un des rares cas de ce début de siècle.

La corne…

Morceaux choisis - Lamartine


A. de LAMARTINE

Notre crime est d'être homme et de vouloir connaître.

(Premières méditations poétiques)

Borné dans sa nature, infini dans ses vœux,
L’homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux ;
Soit que déshérité de son antique gloire,
De ses destins perdus il garde la mémoire ;
Soit que de ses désirs l’immense profondeur
Lui présage de loin sa future grandeur :
Imparfait ou déchu, l’homme est le grand mystère.

(Premières méditations poétiques)

L'homme est dieu par la pensée.

(Les Méditations)


"L'isolement"


Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,

Au coucher du soleil, tristement je m'assieds;

Je promène au hasard mes regards sur la plaine,

Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.


Ici, gronde le fleuve aux vagues écumantes,

Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur;

Là, le lac immobile étend ses eaux dormantes

Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.


Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,

Le crépuscule encor jette un dernier rayon,

Et le char vaporeux de la reine des ombres

Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.


Cependant, s'élançant de la flèche gothique,

Un son religieux se répand dans les airs,

Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique

Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.


Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente

N'éprouve devant eux ni charme, ni transports,

Je contemple la terre, ainsi qu'une ombre errante

Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.


De colline en colline en vain portant ma vue,

Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,

Je parcours tous les points de l'immense étendue,

Et je dis : Nulle part le bonheur ne m'attend.


Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières ?

Vains objets dont pour moi le charme est envolé;

Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,

Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.


Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,

D'un œil indifférent je le suis dans son cours;

En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,

Qu'importe le soleil? Je n'attends rien des jours.


Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,

Mes yeux verraient partout le vide et les déserts;

Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire,

Je ne demande rien à l'immense univers.


Mais peut-être au delà des bornes de sa sphère,

Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux,

Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,

Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux ?


Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire,

Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour,

Et ce bien idéal que toute âme désire,

Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !


Que ne puis-je, porté sur le char de l'aurore,

Vague objet de mes vœux, m'élancer jusqu'à toi,

Sur la terre d'exil pourquoi resté-je encore ?

Il n'est rien de commun entre la terre et moi.


Quand la feuille des bois tombe dans la prairie,

Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons;

Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie

Emportez-moi comme elle, orageux aquilons

mercredi 25 mars 2009

Communications avec Kori (16)


Sinon, il te reste l’obscurité…


Nous ne voulons pas être alarmistes, mais il faut se préparer à affronter la tempête quand elle se profile à l’horizon. Le fait que vous soyez incarnés, à ce moment historique de la vie de l’humanité sur terre, n’est pas du au hasard mais bien à votre volonté délibérée. Etre présent dans ces situations de crise permet d’accélérer son évolution, si l’on est à la hauteur de ses responsabilités. C’est bien pour cette raison que de très nombreuses entités ont voulu être présentes, ce qui correspond au bond démographique actuel de la population de la terre. La terre, aujourd’hui, fonctionne comme une gare de triage ; au moment crucial les uns seront dirigés vers d’autres mondes, d’autres continueront leur aventure terrestre actuelle et certains seront dispensés de nouvelles incarnations pour se consacrer à un autre travail, dans de nouvelles conditions.


C’est au mérite que la sélection sera opérée et chacun recueillera en fonction de ce qu’il aura semé. Il n’y a ni arbitraire, ni passe droit, seulement la légitime reconnaissance des services rendus. Bien sûr, les trois-quarts de l’humanité présente sur terre maintenant sont inconscients de ce qui va se jouer et de l’importance capitale des choix qui sont faits ; suicides et dépression sont des fuites, indifférence et passivité des dérobades, argent, ambition et pouvoir des leurres qui tous condamnent par avance leurs acteurs.


Mais chacun, lors de son choix d’incarnation, en a connu les conditions par avance et les a acceptées pour laisser sa trace dans cet épisode rarissime du grand livre de l’univers. Certes, il n’en a plus conscience aujourd’hui parce que la descente dans la matière équivaut à une véritable amnésie de l’entité qui s’incarne. Et cela est voulu pour sa sauvegarde et lui permettre de bénéficier de l’exercice du libre arbitre qui est consenti à chacun, tout au long de sa vie sur terre. Car si vous avez choisi un parcours d’obstacles donné, vous avez toute liberté pour choisir les modalités de franchissement, le temps et les conditions de passage ici-bas ; vous avez même la possibilité de refuser d’effectuer ici ce que vous aviez décidé de faire de l’autre côté. La règle est simple, c’est « Fais ce que tu voudras », la conclusion en est une conséquence directe : « Deviens ce que tu seras ». Tu seras jugé sur tes actes et tu seras le premier de tes juges quand ton âme sera pesée.


L’important est de comprendre, ou de se souvenir, que tout ce que vous affrontez aujourd’hui, ce n’est pas un dieu invisible ou une fatalité aveugle qui vous l’imposent mais bien vous-mêmes et rien que vous-mêmes, en fonction de la roue des réincarnations choisies et vécues. A défaut de le comprendre, il faut au moins le concevoir pour être en mesure d’assumer ses responsabilités et de remplir la mission que vous vous êtes donnée, sinon votre présence est vaine et vous êtes comme des pantins, des marionnettes dont on aurait coupé les fils, inertes et désarticulés. Et cette reconnaissance vous ne pouvez l’obtenir que si vous entreprenez un travail de recherche personnel et spirituel qui vous permettra de faire tomber les masques et de voir avec les yeux du cœur. Ce n’est qu’à ce prix que vous serez, réellement et authentiquement, acteur de votre destinée et artisan de votre évolution.


Tu seras ce que tu auras voulu être à condition de te donner les moyens de le devenir. Pour que le feu vive, il faut l’allumer et l’entretenir en le nourrissant constamment ; ta recherche spirituelle est ton feu intérieur, tu dois l’allumer et le faire vivre. Sinon, il te reste l’obscurité…

Morceaux choisis - Maître Eckhart



Maître Eckhart


Se quitter soi-même


Le monde dit : « Je voudrais tellement vivre la piété et la ferveur que d’autres semblent vivre, être en paix avec Dieu comme d’autres le sont, être véritablement pauvre. »

Ou encore :

« Quoi que je fasse et où que je sois, je ne suis jamais satisfait. Je voudrais tant être loin de chez moi, sans affaires, dans un monastère ou un lieu reculé. »


En vérité, tout cela n’est autre que toi, ta volonté propre que tu suis constamment sans même t’en rendre compte. Que tu l’admettes ou non, jamais un mécontentement ne surgit en toi qui ne soit ta création.

Entendons-nous bien : fuir ceci, aller vers cela, éviter ces gens, rechercher manière ou occupation n’est que ton agitation. La cause de tes difficultés n’est pas dans les choses, c’est toi-même dans les choses.

C’est pourquoi regarde-toi d’abord et quitte-toi. En vérité, tant que tu ne te libères pas de ton vouloir, tu auras beau fuir, tu retrouveras partout obstacles et inquiétudes.


Chercher quoi que ce soit dans les choses extérieures, la paix, un lieu de retraite, la société des hommes, telle façon d’agir, les nobles œuvres, l’exil, la pauvreté ou l’abandon de tout, quelle qu’en soit la grandeur tout cela n’est rien, ne compte pour rien, ne donne rien — surtout pas la paix. Pareille quête ne mène nulle part : plus on cherche ainsi, moins on trouve. Ayant pris un chemin faux, on ne fait que s’éloigner davantage chaque jour.


Que faut-il donc faire ? D’abord, s’abandonner soi-même et, de la sorte, abandonner toute chose. En vérité, celui qui renonce à un royaume, au monde même, en se gardant soi-même, ne renonce à rien. Mais l’homme qui se renonce lui-même, quoi qu’il garde, richesse, honneur ou quoi que ce soit, a renoncé à tout. (…)


Regarde et, là où tu te trouves, renonce-toi. Voilà le plus haut.

Sache que jamais personne ne s’est assez quitté qu’il ne trouve à se quitter davantage. Commence donc par là, meurs à la tâche : c’est là que tu trouveras la paix véritable, et nulle part ailleurs.


Quelques paroles que le vicaire de Thuringe, prieur d’Erfurt, frère Eckhart, de l’ordre des Prêcheurs, adressa à ses fils spirituels qui lui posaient toutes sortes de questions lorsqu’ils étaient rassemblés pour la collation du soir.