« Mélancolie » d’Edvard Munch
1892
« Le sens de la vie est la
plus pressante des questions. »
Albert Camus
Le sens
de la vie
La spiritualité se
manifeste en nous dès que nous cherchons à savoir quel est le sens de notre
vie.
Quant à savoir
pourquoi tout à coup un être se met en recherche vers lui-même, la seule
réponse qui me vienne à l’esprit c’est qu’il s’agit d’une programmation
mystérieuse qui est en nous, et qui ne demande qu’à être activée, à un moment
donné de notre vie.
Après, je n’ai pas
plus de détail précis à ce sujet ; tout ce que je sais c’est que le mode
actif une fois engagé, rien ne peut plus l’arrêter. Progressivement, les
réponses à nos questions affluent et cette phase est parfois grisante, même si
elle reste fatigante.
La première
compréhension est mentale, évidemment ; c’est la personnalité avec son
cortège de passages obligés (croyances, éducation, émotions, caractère, etc.)
qui est à la manœuvre. Notre ego, qui en a vu d’autres depuis notre incarnation,
et qui assure notre protection, aurait tendance dans un premier temps à faire
barrage, puis, si nous nous obstinons, à classer tout ce fatras déferlant dans
la catégorie imagination- rêverie.
« La vie ne se
révèle qu’à ceux dont les sens sont vigilants et qui s’avancent, félins tendus,
vers le moindre signal. Tout sur terre nous interpelle, nous hèle, mais si
finement que nous passons mille fois sans rien voir. Nous marchons sur des
joyaux sans les remarquer.
Les sens nous
restituent le sens.»
Christiane Singer
Mais ces nouvelles
informations vont réveiller notre âme, cette belle endormie, encapsulée dans la
manière depuis trop longtemps.
Car tous ces mots
lui parlent en clair, dans ce langage du cœur qui évolue dans un registre plus
subtil, plus éthéré. Et la conséquence logique en est l’élévation de votre
niveau vibratoire et l’expansion de conscience correspondante.
Ce sens de la vie
est inaccessible tant que vous gardez vos priorités actuelles sur terre ;
vous ne pouvez le trouver ni dans la famille et l’amour humain, ni dans la
profession et le paraître social et financier, pour la seule et bonne raison
qu’il est ailleurs, mieux, il est au-delà de toute contingence matérielle.
« C’est le sentiment que la vie a
un sens plus vaste que la simple existence individuelle qui permet à l’homme de
s’élever au-dessus du mécanisme qui le réduit à gagner et à dépenser. »
Carl Jung
Dans la matrice où
nous vivons, nous sommes comme les prisonniers de la caverne de Platon ; nous ne
percevons que des illusions à l’aide de nos sens et nous pensons que c’est la
réalité ; ceci nous impose nos limites d’êtres humains. Nous sommes
prisonniers de la matière et il n’y a pas d’issue à moins de pouvoir s’en
extraire. A défaut de trouver un sens à notre existence nous multiplions les
changements de direction (affectifs, professionnels, personnels,…) mais en
restant toujours sur un plan horizontal et chronologique ; or il n’y a
qu’en supprimant ces vecteurs espace-temps que nous pourrons découvrir la
verticalité spirituelle, la seule qui soit libératoire, et échapper ainsi à
notre prison sur terre.
« L'élément tragique pour
l'homme moderne, ce n'est pas qu'il ignore le sens de sa vie, mais que ça le
dérange de moins en moins. »
Vaclav Havel
Bien sur la
démarche est difficile tant elle apparaît abstraite et évanescente ; alors,
au lieu de chercher le sens de votre vie, commencez par identifier ce qu’il ne
peut pas être. Ainsi, par élimination, vous finirez par aboutir à la bonne
réponse.
Par exemple, le
bonheur dans le couple, la réussite des enfants, l’accès à la richesse, les
titres hiérarchiques et les responsabilités sociales, une bonne santé physique
et morale, constituent-ils le sens de votre vie ?
Sans doute participent-ils,
plus ou moins selon les caractères, à un sentiment de bien être, de
satisfaction de soi, flatteur pour l’ego et enrichissant pour la
personnalité ; mais il n’y a aucune libération spirituelle dans tous ces
méandres de l’existence dans lesquels nous nous débattons quotidiennement.
Quand vous vous sentez prisonnier de votre vie, mal dans votre peau,
conscient que quelque chose vous échappe, harcelé par le doute et rongé par
l’angoisse, c’est le signal que vous devez réagir.
Il ne faut pas abandonner son couple, sa famille, son travail et renoncer
à toutes ces priorités d’un coup ; il faut relativiser progressivement et
changer d’angle de vue pour trouver la clé essentielle à notre mutation.
Et ce ne sera pas facile, parfois même ce sera dur à vivre, en se
heurtant à l’incompréhension ou l’hostilité des proches. Mais la délivrance est
à ce prix et le chemin commence toujours par les épines.
Il faut pouvoir apprivoiser la flamme
de l’être pur sans s’y brûler, c’est là toute la gageure qui nous attend.
La dernière certitude
«L’être est toujours
confronté à deux notions essentielles dans l’existence qui sont la certitude et
l’incertitude. De la naissance, première certitude, à la mort, dernière
certitude, la vie s’écoule en constituant une autre et dernière
certitude : le trajet vital du début à sa fin.
L’homme ne peut
conjuguer que ces trois certitudes : je suis né, je vis, je mourrai.
Et tout le reste n’est
qu’incertitude, y compris la durée et la qualité de la vie.
Il y a deux natures
distinctes en chacun de nous : une nature profonde, qui nous échappe et
qui est au-delà de nous : c’est le domaine du « Je » en tant
qu’essence, qui nous prédétermine et nous livre à l’existence, et une nature
superficielle, charnelle, sur laquelle on peut influer, plus ou moins, qui
représente notre libre-arbitre ; c’est le domaine du « Moi », en
tant qu’expression et manifestation de l’existence.
Pourquoi deux natures
distinctes, voire opposées ?
Parce que tout, dans la
nature, obéit à un rythme binaire ; le deux initialise le mouvement et
crée la dynamique vitale. Le jour et la nuit, le froid et le chaud, le bonheur
et le malheur sont les deux faces d’un même Janus. L’un n’existe que par
l’autre en s’y opposant, et la vie s’écoule entre deux. Cette dualité est la
marque de la matière, elle en est aussi la limite.
Par exemple, le solide
peut se liquéfier et se gazéifier lorsqu’il est confronté à certaines énergies.
Un corps peut donc changer de nature et se survivre sous une autre forme, ce
qui implique que la matière peut changer d’état en se modifiant elle-même. Il y
a donc une réalité au-delà des apparences, une identité secrète des choses qui
se déguise en fonction de l’énergie qui les organise.
Ainsi donc la matière
ne serait qu’une forme d’énergie qui en changerait selon des règles alchimiques
qui nous échappent.
Ainsi donc, peut-être,
le Moi ne serait qu’une forme du Je qui en changerait régulièrement. Alors le
Je serait une énergie pure qui nous anime, au gré d’un plan divin qui nous
dépasse totalement, à tel point qu’on ne peut même pas l’envisager.
La fourmi peut-elle
comprendre l’homme… ?
Ce jour-là, ce sera la
dernière certitude.
(Communication du
25/05/04)