Les Adeptes de
l’Astral
Dans le domaine de l’ésotérisme et dans la foulée des œuvres
s’inspirant de la Tradition et de la parapsychologie, Bernard de
Montréal se distingue à titre de pionnier d’une science
intégrale de la pensée, qu’il qualifie de Psychologie Evolutionnaire.
Cette science place l’Homme en évolution de conscience au
centre des préoccupations épistémologiques et métaphysiques émergeantes,
auscultant les mécanismes inconnus de la faculté de penser et de l’origine de
l’Homme.
En quoi la pensée lui sert-elle et en quoi l’Homme pensant en est-t-il
appauvri ? Questions lourdes de conséquences pour l’Homme ayant appris à élever
la valeur du cogito au
plus haut point. La pensée est-elle devenue sujet tabou, au point où nous
n’oserions évoquer ses lacunes ou douter de ses bienfaits fondamentaux pour
l’Homme?
Bernard de Montréal évoque la notion du Supramental à titre de
source de connaissance infuse ou de fusion, dit-il, qui
redéfinira les paramètres futurs du mental humain. L’auteur en
appelle ainsi à une redéfinition de la pensée en soi qui fut, depuis des
siècles, l’ultime joyau du développement civilisateur humain et de ce qui le
distingue ultimement de l’animal. La pensée doit être redéfinie à sa juste
valeur afin que nous puissions retrouver nos origines et notre réelle identité
à titre de race cosmique. Car ceci implique une renaissance, en tant
qu’êtres omniscients qui devront cesser, nous assure l’auteur, de dépendre des
fonctions mécaniques et limités de l’Intellect mis au service de
la Raison, reine indétrônable de la Philosophie occidentale.
La conscience supramentale, dont parlait Aurobindo, assume
ici un aspect plus froid et volontaire, par une interprétation nouvelle mais
complémentaire, où le mental supérieur transcende l’ère de la spiritualité
et des grandes religions. Bernard de Montréal avance ainsi à grand
pas vers une reconfiguration globale de la conscience humaine et de la profonde
insuffisance du savoir humain.
Cette ère nouvelle présagerait un nouvel ordre mondial, où la raison
(tel que l’entendent Hegel et Descartes) serait vouée à céder la place à
une gnose cosmique, au service de l’Homme abandonné à lui-même dans une
quête de sens infinie. Car, selon l’auteur, la survie psychique de
l’humanité en dépend, sans quoi l’être humain sera incapable de faire face
aux bouleversements traumatiques que promettent les siècles à venir.
En bref, Bernard de Montréal incarne une fougue quasi nietzschéenne
à l’encontre de l’ignorance humaine, qui se combine aisément à une vision
platonicienne d’une essence originelle. Les religions se voient reléguées
à l’ère de l’involution humaine et le principe de l’Amour
christique est édifié à titre de principe universel, en accord avec
la pensée orientale telle que transmise par Krisnamurti et les
sages d’Orient...
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« La fin du cycle involutif coïncidera avec une
manifestation de très grande puissance manipulatrice contre l’homme, d’ordre
psychologique et psychique. Dans un même temps, la descente d’une nouvelle
conscience mettra fin au règne de l’astral sur le globe. Cette époque sera
parmi les plus difficiles dans les annales de l’histoire, puisque l’humanité se
verra totalement dépouillée de moyens pour vaincre ce pouvoir qui s’attaque à
elle sous toutes les formes imaginables d’influences. Celui-ci utilise autant
les forces cérémoniales de la magie noire que les forces rituelles de la
psychose et la névrose, jusqu’au point ultime où l’homme perdra contact avec sa
personnalité.
Derrière cette massive confrontation de l’homme avec
lui-même se cache la dernière tentative de récupération, par les plans de la
mort, d’une plus grande portion possible de l’humanité, dans le but de
s’assurer une continuité d’évolution sur les plans où ces forces sont actives.
L’homme inconscient ne se rendra pas compte du processus en cours. Son
ignorance des lois occultes de la vie le privera de cette connaissance interne
que seule sa propre lumière pourrait lui fournir. L’époque qui suivra la fin du
cycle marquera aussi la fin de cette intimidation à l’échelle mondiale. Mais la
période qui mettra fin au cycle présent sera virtuellement une manifestation
agressive de l’astral, et l’homme pourra s’attendre à toute éventualité, même à
ce qui pourrait blesser le plus sa sensibilité. Rien ne sera épargné qui lui
soit pénible, et ce sera de cette massive astralisation de la conscience
planétaire que naîtra l’homme nouveau.
Il existe présentement sur terre des hommes qui, sans
s’en rendre compte, alors que d’autres en sont pleinement conscients, sont des
adeptes de l’astral sur le plan matériel. Ce sont des êtres pour qui la
domination, sous tous ses aspects, excluent la bonne volonté, ou la possibilité
d’en reconnaître une. Ces êtres sont des adeptes de l’astral et représentent
des forces involutives de grande puissance, que seul l’homme nouveau pourra
combattre. Ces adeptes de l’astral témoigneront d’une intelligence supérieure,
au centre froid et sans chaleur humaine. Ils seront identifiables par l’homme
nouveau, mais difficilement identifiables par des êtres naïfs et inconscients.
À la fin du cycle, ils seront utilisés pour créer, à différents niveaux de la
réalité sociale, le chaos que l’humanité devra vivre avant que ne descende, sur
le plan matériel, les forces de la Régence planétaire, suivies des
civilisations d’outre-espace. Les adeptes de l’astral rempliront un rôle qu’ils
ne comprendront pas, à l’exception de ceux qui démontreront une conscience
occulte avancée de leur lien avec l’astral ; il en sera ainsi pour les adeptes
voués à la magie noire ou à des formes parallèles de machinations et de
pouvoirs contre l’homme. »
Bernard de Montréal, « La genèse
du réel » (1988)