Prométhée enchaîné - Un aigle dévore son foie, Vase à figures noires, vers 560 - 550 avant J.-C
Jean Deville
Jean Delville, artiste peintre
symboliste belge, né en 1867 à Louvain et décédé en 1953 à Forest (Bruxelles).
Jean Delville était aussi poète, écrivain et théoricien de l’art, élève de
Jean-François Portaels, il est d’abord peintre réaliste et expose pour la
première fois au cercle L’Essor en 1885. Il publie ses premiers poèmes en 1888
(dans la revue La Wallonie). Il commence sa carrière par des dessins inspirés
des opéras de Wagner, Parsifal notamment, en 1890.
Son œuvre est marquée par l’ésotérisme et un certain idéalisme philosophique et
s’inscrit clairement dans la mouvance symboliste. Adepte de la Kabbale, disciple
de Joséphin Péladan, il expose aux Salons de la Rose-Croix esthétique à partir
de 1892.
Prométhée (1904-1907), Huile sur toile, Bruxelles, Université libre de Bruxelles.
« Conception
nouvelle de la figure prométhéenne. Le feu qui, selon le mythe, est dérobé au
Ciel, n’est pas le feu physique, mais celui de l’Intelligence dans l’Homme,
symbolisée par l’étoile à cinq pointes. Conception ésotérique et symbolique de l’évolution
mentale humaine à laquelle j’ai donné un caractère nettement pictural et plastique… »
Esquisse pour
Prométhée, vers 1900, Encre de Chine et aquarelle sur papier. Collection
particulière.
Esquisse pour
Prométhée, vers 1902-1904, Encre de Chine sur papier, 16 x
Etude pour Prométhée,
1904, Huile sur toile (?). Collection particulière.
Etude pour Prométhée, 1904, Huile sur toile. Collection particulière.
On peut penser que la signification ésotérique du mythe prométhéen est libératoire pour l’homme. Symboliquement, l’homme possède le feu sacré de la connaissance, mais il doit en prendre conscience, en son for intérieur, pour retrouver et activer l’étincelle divine qui l’anime, permettant son élévation psychique et spirituelle. La réussite est à ce prix.
« Oui, je sais mon
origine ! Insatiable, telle la flamme,
Je me consume incandescent,
Lumière devient tout ce que je
prends,
Charbon tout ce que je
laisse ;
Flamme je suis assurément. »
Nietzche