Qui sommes-nous ? Que faisons-nous là ?
« Vue rétrospectivement, la vie humaine possède un étrange degré d’irréalité.
…
La plupart d’entre nous grandissent, trouvent un emploi, se marient, ont des enfants, se battent pour créer un foyer. Tout cela semble à la fois assez intéressant et stimulant.
Mais un moment arrive où nous nous apercevons que nos plus importantes années sont derrière nous, et nous considérons le passage du temps avec une sorte d’effarement.
Etait-ce tout ?
Peu importe que nous ayons atteint nos buts et nos objectifs, survient toujours un sentiment de chute, comme arriver à la fin d’un livre plus tôt qu’on ne s’y attendait et se demander si l’on n’a pas sauté une centaine de pages au milieu. »
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« Ils contemplent le monde et attendent que le sens se révèle de lui-même. C’est comme s’asseoir dans une voiture et attendre qu’elle se mette en marche seule.
La conscience est fondamentalement directrice ; elle doit être lâchée sur sa cible comme une flèche.
Le sens ne se révèle pas de lui-même ; on ne peut le saisir en contemplant d’un air morne et en formulant des questions. »
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« Lorsque l’indolence devient habituelle, des zones entières de la conscience s’endorment, c’est l’état dans lequel se trouve l’homme aujourd’hui.
Une sorte de chute semble s’être produite comme dans la Genèse. En bref, la réussite de l’homme dans l’accession vers sa propre automatisation devient l’obstacle principal à son évolution.
Gurdjieff dit un jour que, si l’on veut sauver la race humaine, l’homme doit développer un organe qui lui permettrait de prévoir le moment et l’heure exacte de sa propre mort. Cela l’arracherait à sa paresse.»
Colin Wilson in « Mystères », 1978. Albin Michel, 1981.
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