Les
trois yeux de la connaissance
« La connaissance comporte trois degrés
: l'opinion, la science, l'illumination. Le véhicule ou l'instrument du
premier, c'est la sensation; du deuxième, la dialectique; du troisième,
l'intuition. Au dernier je subordonne la raison. C'est la connaissance absolue
qui repose sur l'identification de l'esprit connaissant à l'objet connu. »
PLOTIN
« L'existence est graduée, et avec elle, le savoir. »
C'est-à-dire qu'il existe des niveaux d'être et des niveaux de
connaissance menant, en quelque sorte, du fin fond de la caverne à - et au-delà
de - l'ouverture.
Ken Wilber
(Les Trois Yeux de la
Connaissance)
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Kenneth Earl Wilber Junior (né le 31 janvier 1949) est un écrivain
et spiritualiste américain. A peu près inconnue en France, son œuvre couvre les
domaines de la psychologie, de l'épistémologie, de l'histoire des idées, de la
sociologie, de la mystique, de l'écologie et de l'évolution. Elle a pour projet
de formuler ce que Wilber dénomme une « théorie intégrale de la conscience » et
fait de son auteur un des chefs de file de ce qu'on appelle, dans les pays
anglo-saxons, la « théorie intégrale ». Il a d'ailleurs fondé, au tournant du
millénaire, l’Integral Institute.
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« Saint Bonaventure, le grand Docteur
séraphique de l'Église enseignait que les hommes et les femmes possèdent au
moins trois moyens d'accéder à la connaissance — « trois yeux »: l'œil de chair, par lequel nous
percevons le monde extérieur de l'espace, du temps et des objets; l'œil de raison, par lequel nous
acquérons une connaissance de la philosophie, de la logique et du mental
lui-même; et l'œil de contemplation,
par lequel nous nous élevons jusqu'à une connaissance des réalités
transcendantes.
Saint Bonaventure ajoute que toute
connaissance est une sorte d’illumination. Il y a l’illumination extérieure et
inférieure (lumen exterius et lumen interius), qui éclaire l’oeil de chair et
nous donne accès à la connaissance des objets tangibles. Il y a la lumen interius,
qui éclaire l’oeil de raison et nous donne accès aux vérités philosophiques. Et
il y a la lumen superius, la lumière de l’Etre transcendant qui éclaire l’oeil
de contemplation et révèle une vérité salutaire, « une vérité qui mène à
la libération ».
Selon Saint Bonaventure, nous trouvons
dans le monde extérieur un vestigium ou « vestige de Dieu » — l’œil
de chair perçoit ce vestige (qui apparaît sous forme d’objets séparés dans
l’espace et le temps). En nous-mêmes, dans notre psyché — en particulier dans la
« triple activité de l’âme » (mémoire, raison et volonté) — nous
trouvons une imago de Dieu, laquelle nous est révélée par l’œil mental.
Enfin, grâce à l’œil de contemplation, éclairé
par la lumen superius, nous accédons à l’ensemble du domaine transcendant,
au-delà du sens et de la raison — à l’Ultime Divin, lui-même.
Tout ceci
s'accorde parfaitement à la vision de Hugh de Saint Victor (le premier des
grands mystiques victoriens), qui distinguait entre cogitatio, meditatio et
contemplatio. La cogitatio, ou simple connaissance
empirique, est une recherche des faits relatifs au monde matériel au
moyen du seul œil de chair. Lameditatio est une recherche
des vérités au sein de la psyché elle-même (l'imago de Dieu) à l'aide
de l'œil du mental. La contemplatio est la connaissance par
laquelle la psyché ou âme est unie de façon instantanée à la Divinité en
une intuition transcendante (révélée par l'œil de
contemplation).
Cette terminologie
particulière — œil de chair, de raison et de contemplation — est d'origine
chrétienne, mais on trouvera des idées similaires dans les principales écoles
de psychologie, de philosophie et de religion traditionnelles. Les « trois yeux
» d'un être humain correspondent, en réalité, aux trois domaines majeurs de
l'être décrits par la philosophie éternelle, qui sont le grossier
(charnel et matériel), le subtil (mental et animique), et le causal
(transcendant et contemplatif). Ces domaines ont fait l'objet de
multiples études détaillées, aussi me contenterai-je de signaler qu'il y a
unanimité sur ce point parmi les psychologues et les philosophes
traditionnels.
« L’homme qui vit dans sa nature
spirituelle a cessé d’avoir la foi, qui se trouve remplacée par la
connaissance.
L’esprit
d’un tel être se confond avec la voix de l’intuition. Le temps d’un éclair, et
elle lui enseigne les choses qu’il lui faudrait des années pour apprendre par
les méthodes extérieures d’investigation, si tant est que le monde extérieur
puisse jamais lui apporter la connaissance.
Son
esprit relié au Père, sa propre source, lui fournit sans effort la perception
instantanée des événements, des principes et des choses. »
Phylos
« J’ai vécu sur deux planètes »
Merci Ophoemon...
RépondreSupprimerJe lis justement Ken Wilber en ce moment...