Le
masquage
Il y a près de 90 ans, Ernst Jünger dans son
livre “Le Travailleur” a prédit que les masques faciaux imposeraient la
conformité du groupe à de nouvelles normes
sociales en éradiquant l’individualité des êtres dans une future société dystopique.
«
Ce qui est d’abord frappant sur le plan purement physionomique, c’est la
rigidité du visage, qui ressemble à un masque, qui est acquise, mais aussi
accentuée et rehaussée par des moyens externes tels que l’absence de barbe, la
coiffure et les couvre-chefs moulés. On peut déjà conclure qu’un processus très
radical se révèle dans ce masquage – qui a un aspect métallique chez l’homme,
un aspect cosmétique chez la femme – du fait qu’il est capable d’éroder les
formes mêmes qui rendent le caractère sexuel visible dans les traits du
visage. »
« Ce n’est pas un
hasard si le masque commence à nouveau à jouer un rôle décisif dans la vie
publique.
Il apparaît sous de
nombreuses formes différentes … que ce soit comme masque à gaz, dont on essaie
d’équiper des populations entières ; que ce soit comme masque pour les sports à
grande vitesse, que l’on voit sur chaque pilote de course ; que ce soit comme
masque de sécurité pour les lieux de travail exposés aux radiations, aux
explosions ou aux substances narcotiques.
Nous pouvons supposer
que le masque en viendra à assumer des fonctions que nous pouvons à peine
imaginer aujourd’hui. »
Le Travailleur - Ernst Jünger
1932
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