dimanche 28 novembre 2021

Il existe un tunnel

 



Il existe un tunnel

Il existe un Tunnel obscur dans la Lumière Infinie, on l’appelle Temps.


Lorsqu’un Humain entre dans ce Tunnel, on appelle cela Naître.


Lorsqu’un Humain marche au long de ce Tunnel, on appelle cela Vivre.


Lorsqu’un Humain sort de ce Tunnel, on appelle cela Mourir.

Considérer que vivre se réduit à évoluer au long de ce Tunnel obscur, cela s’appelle Illusion.


Percer des trous dans ce Tunnel obscur, cela s’appelle Science.


Savoir que la Lumière est autour du Tunnel, cela s’appelle Foi.

Voir la Lumière dans le Tunnel obscur,
cela s’appelle Amour.

Voir la Lumière à travers le Tunnel obscur,
cela s’appelle Sagesse.

Éclairer le Tunnel obscur de sa propre Lumière,
cela s’appelle Sainteté.

Confondre la Lumière et le Tunnel obscur,
cela est au-delà des mots.

Lao Tseu

(Extrait du Tao Te King)

 

mercredi 27 octobre 2021

Pas à pas

 Pas à pas

 

“Seuls quelques-uns trouvent le chemin, d’autres ne le reconnaissent pas lorsqu’ils le trouvent, d’autres ne veulent même pas le trouver.” 

Lewis Carroll


Nous traçons tous notre chemin au fur et à mesure, notre sentier, notre histoire personnelle, pleine de succès et d’erreurs, de moments heureux, mais aussi amers.

Mais, c’est la vie ; et la vie, on l’apprend sur le tas. On apprend à vivre sans avoir peur, à ne pas s’arrêter de marcher malgré les pierres qui se trouvent sur notre chemin et qui nous font parfois trébucher et tomber, puis trébucher et tomber encore, ne nous empêchant pas pour autant de nous relever, toujours avec plus d’envie et de force, et ce sans regarder derrière nous.

Car le passé n’est plus, et le futur arrive. On regarde au loin, et on discerne vaguement un horizon que l’on n’a pas encore atteint.

A certains moments on avance doucement, tel un escargot qui cache sa tête dans sa maison. Parfois, au contraire, on prend notre courage à deux mains et on va de l’avant. On marche, car… “Marcheur, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant”.

Parfois, on devra choisir entre traverser la rivière ou passer par un raccourci, on profitera du soleil qui brille dans toute sa splendeur, et on devra résister aux averses qui s’abattront sur nous. 

Ainsi, on pourra ramasser les petites pierres parsemées sur notre chemin, cueillir les petites fleurs, récolter les quelques gouttes de pluie, qui resteront toutes gravées dans notre mémoire et qui nous renverront aux leçons que l’on aura pu tirer de cette averse.

Cette averse qui nous a appris à couvrir nos épaules alors qu’on est épuisé afin d’éviter d’attraper bêtement un rhume qui nous empêcherait de continuer à avancer avec légèreté, de salir nos vêtements ou nos cheveux, ou de ne pas être présentable si on venait à rencontrer quelqu’un sur notre chemin…

Plus le temps passe, plus on remplit notre sac à dos, qui pèsera de plus en plus lourd. D’autre part, notre visage et notre peau se seront habitués au soleil, au vent et à la pluie.

Fort de notre expérience, on avancera sur le chemin de la vie, car… « Marcheur, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant ».

La force de volonté, le courage, le fait de continuer à avancer, et l’humilité dont on peut faire preuve si on manque d’orgueil après avoir réussi à escalader la montagne, tout cela nous aidera lors de notre parcours…

Ce long chemin qu’est la vie, et qui n’est pas limpide, car c’est avançant qu’on apprend, et les erreurs peuvent donc parfois être nécessaires. 

La vulnérabilité, la peur et l’incertitude pouvant nous envahir à la nuit tombée lorsque qu’on se retrouve seul sur ce chemin, où tout n’est plus qu’ombres mystérieuses qui nous perturbent et nous troublent la vue…mais qui peuvent aussi avoir leur charme.

https://nospensees.fr/chemin-de-vie/

« Le chemin spirituel est à l’opposé des valeurs décadentes sacralisées par votre société de consommation ; quand tu fais le chemin, tu n’as qu’une seule certitude, c’est que tu ne possèdes rien, et que tu n’as rien à attendre d’une telle illusion. 

Le chemin que tu suis sur la terre développe des résultats dont tu prendras conscience plus tard, quand tu auras quitté ce monde ; ce n’est qu’à ce moment-là que tu récolteras les fruits de tout ce que tu as semé.

Voilà pourquoi tu as toujours au fond de toi ce sentiment que tout ce que tu fais, ici et maintenant, est vain et inutile. Mais sache bien que c’est tout le contraire qui se passe dans ce grand jeu dont tu ne connais pas les règles.

Dis-toi, une fois pour toutes : « Je n’ai rien à attendre. » et tout te sera donné. Parce qu’il en va ainsi des choses de l’esprit qui ne s’offrent qu’à ceux qui le méritent par la pureté et la continuité de leurs actions quotidiennes.

Seul l’éveillé comprendra et continuera de creuser son sillon au milieu de l’indifférence générale et de l’apparente stérilité de son travail.

Tout cheminement initiatique se réalise au milieu des épines avant de pouvoir envisager découvrir les roses. Le chemin ordinaire est le moyen de partir d’un endroit pour se rendre ailleurs, il est en fait un outil de destination ; le propre de la voie spirituelle est de faire oublier au cheminant d’où il est parti sans lui faire connaître où il va se rendre ; ce qui compte c’est le chemin en lui-même qui est un instrument de réalisation dans le dénuement de soi-même. »

Extrait communication avec Kori n°40

Ce qui me rappelle ce que j’ai toujours dit :

« Ce n’est pas toi qui fais le chemin, c’est le chemin qui te fait. »

 « L'important n'est pas le chemin, l'important c'est l'authenticité du chercheur. Laissez moi vous l'expliquer.
Vous pouvez suivre n'importe quel chemin, si vous êtes sincère et authentique vous atteindrez le but. Certains chemins peuvent être ardus, d'autres peuvent être plus faciles; certains peuvent être entourés de verdure, d'autres peuvent traverser des déserts et d'autres encore de beaux paysages et certains autres peuvent ne pas avoir de paysage autour d'eux, c'est encore autre chose. Mais si vous êtes sincère, honnête, authentique et vrai, alors chaque chemin mène au but.
Cela peut donc être réduit à une chose; l'authenticité est le chemin. Peu importe quel chemin vous suivez, si vous êtes authentique, chaque chemin mène au but et l'opposé est également vrai; peu importe le chemin que vous suivez, si vous n'êtes pas authentique vous n'arriverez nulle part. Votre authenticité vous amène au but et rien d'autre. Tous les chemins sont secondaires, le principe de base est d'être authentique, d'être vrai. »
 

Osho

L'authenticité

 « Qui connaît le chemin qui mène aux champs éternellement fertiles de l'âme ?
Vous cherchez le chemin par le biais d'éléments extérieurs ;
vous lisez des livres et écoutez des avis : à quoi bon ?

Il n'y a qu'un seul chemin et c'est votre chemin.
Vous cherchez le chemin ?
Je vous mets en garde contre mon chemin.
 Il peut être pour vous le mauvais chemin.
Que chacun suive son propre chemin. »
.
C.G. Jung
Livre rouge

mardi 28 septembre 2021

Scission secrète

 


Scission secrète


La rupture avec le vieux monde

Depuis de nombreux siècles, la civilisation est un bricolage politique qui nous permet de survivre tant bien que mal tout en demeurant déconnectés de la source universelle. La théologie et la science sont des rafistolages qui donnent l'impression d'un ordre cohérent, mais ils découlent d'une erreur fondamentale : l'existence n'est pas la vraie vie.

Les humains s'acharnent à vouloir perpétuer un système anti-divin, comme s'il était le produit d'une évolution régulière, alors qu'il engendre la misère morale et matérielle. C'est là le progrès que l'on n'arrête pas ...

Nous ne croyons donc pas que les conditions planétaires s'amélioreront par enchantement, mais à travers les chutes successives que nous subissons dans cet âge sombre, il apparaîtra encore des opportunités de redressement. Pour que de nouvelles possibilités puissent émerger, il faut que l'actuelle civilisation s'achève. Sinon, nous renforcerons l'ancien mode de vie en essayant de l'améliorer. Cela peut être difficile à admettre pour notre mentalité éduquée à croire au progrès et à l'évolution.

Nous savons qu'un processus de décadence a mis fin aux civilisations antiques, mais nous manquons de recul pour admettre que notre civilisation suivra le même destin. L'ordre mondial étant planétaire, il est difficile de comprendre que cet ordre pourrait se dissoudre un jour pour faire place à quelque chose d’entièrement différent.

Il devait paraître tout aussi impossible aux égyptiens, aux grecs ou aux romains d'imaginer la fin de leur civilisation et l'apparition de la société du haut moyen âge. Or, depuis cette époque, nous voyons se succéder des périodes très différentes mais qui sont toutefois organiquement liées entre elles, ce qui donne l'apparence d'un mouvement évolutif qui ne pourra plus s'arrêter. Cette illusion d'optique devait également faire croire au citoyen romain que l'empire de Rome allait s'étendre et durer sans fin jusqu'à la fin des temps. Mais la fin est venue, et il en sera de même pour l'empire mondial dont les américains tiennent à présent le flambeau. Quand le vent contraire commencera à tourner, tout pourra se précipiter, d'autant plus brutalement que la nature meurtrie se vengera de l’empire technologique.

Maintenant, les forces les plus rétrogrades sont à l'œuvre pour maintenir l'édifice en place grâce à des leurres technologiques et à un contrôle implacable de l'humanité. De plus, certaines hiérarchies spirituelles qui orientent politiquement l’évolution de l'humanité, résistent à un changement qui leur serait fatal, et ces lobbies se sont alliés avec les puissances obscures pour établir un ordre mondial centralisé.

En effet, il sera impossible aux masses de résister à la tentation d'invoquer un sauveur mondial « l'Antéchrist » et elles acclameront celui qui leur promettra la« sécurité et la paix». C'est pourquoi, cette époque est celle d'un «jugement », un test à l'échelle mondiale pour sélectionner les justes et qui ne sont pas prêts à sacrifier la Vérité pour du confort.

Parallèlement à l'écroulement de l'ancien système qui résistera avec l'énergie du désespoir, on assistera à l'émergence de petits foyers de civilisations isolés, qui entreront en résonance avec les rayonnements de l'ère du Verseau.

Les rayonnements du Verseau

La purification de la planète a commencé sur les hautes dimensions invisibles sous l'effet des ondes cosmiques qui véhiculent de nouvelles informations vibratoires. Il est urgent de s'harmoniser avec ces forces de régénération, ou bien alors, elles accompliront leur travail malgré nous et contre nous. La mauvaise assimilation de ces rayonnements est cause des maladies modernes. Les anciennes habitudes sont attaquées avec pour résultat une intensification de la tension nerveuse et le durcissement de nos traits de caractère les plus déplaisants. Individuellement ou collectivement, c'est un temps d'épreuves, et c'est pourquoi la psychose de sécurité et le désir d'une paix anesthésiante sont aussi répandues.

Durant cette phase de test, des pionniers émergent sur la surface de la Terre. Ils ne peuvent pas encore comprendre ce qui les attend, mais ils ne veulent plus du vieux monde et de ses maîtres visibles et invisibles.

Les pionniers de l'ère nouvelle devront affronter une nouvelle tâche. Il s'agira au début d'une activité modeste comme planter des graines pour l'avenir.

L'ancien ordre des choses est bousculé de fond en comble par les rayonnements très puissants de l'ère du Verseau. La loi divine empêche l'humanité de se recroqueviller sur elle-même, en l'aidant à desserrer l'étreinte des forces spirituelles rétrogrades.

Les humains qui entreront dans le nouveau courant seront libérés de leurs chaînes, mais les autres vont devoir descendre de niveau. Il y aura une rupture entre les deux groupes humains qui se détachent l'un de l'autre en sens contraire : l'un recherchant l'union avec l'univers supérieur, et l'autre devenant robotique afin de se maintenir dans la matière.

Ceux qui aspirent à une réelle mutation spirituelle vont se reconnaître et se rejoindre pour établir les bases d'une civilisation qui leur convient, en tournant le dos au monde ordinaire. Cela implique l'expérimentation de nouvelles formes de vie sociales et communautaires, car un être n'existe qu'en relation avec d'autres. L'individualisme devra être dépassé.

Les pionniers de la nouvelle ère

Positivement parlant, en quoi consistera la mission des pionniers qui ont conscience des possibilités révolutionnaires offertes par les nouveaux rayonnements cosmiques ?

Sur la base de leur intuition et de leur désir d'une nouvelle ère énergétique, ce qui n'a rien à voir avec le Nouvel Âge décadent, et par le rejet de l'ordre ancien, ils se regrouperont par affinité, au sein de petites unités communautaires. Ces unités formeront des lentilles où une nouvelle énergie pourra s'emmagasiner et s'enflammer pour de multiples usages. L'énergie libre qu'on nommait "le Vril" à la fin du 19e siècle ne peut trouver d'application avant d'être captée par une communauté où l'individualisme et l'égocentrisme sont absents.

Joël LaBruyère

Extrait du livre

 Undercover 

mercredi 15 septembre 2021

Ainsi parlait Bergson

 

« La conscience nous apparaît comme une force qui s'inscrirait dans la matière pour s'emparer d'elle et la tourner à son profit. »

Sur la vie intérieure

« Je crois bien que notre vie intérieure tout entière est quelque chose comme une phrase unique entamée dès le premier éveil de la conscience, phrase semée de virgu­les, mais nulle part coupée par des points.

Et je crois par conséquent aussi que notre passé tout entier est là, subconscient — je veux dire présent à nous de telle manière que notre conscience, pour en avoir la révélation, n’ait pas besoin de sortir d’elle-même ni de rien s’adjoindre d’étranger : elle n’a, pour apercevoir distinctement tout ce qu’elle renferme ou plutôt tout ce qu’elle est, qu’à écarter un obstacle, à soulever un voile.

Heureux obstacle, d’ailleurs ! Voile infiniment précieux ! C’est le cerveau qui nous rend le service de maintenir notre attention fixée sur la vie ; et la vie, elle, regarde en avant ; elle ne se retourne en arrière que dans la mesure où le passé peut l’aider à éclairer et à préparer l’avenir. Vivre, pour l’esprit, c’est essentiellement se concentrer sur l’acte à accomplir.

C’est donc s’insérer dans les choses par l’intermédiaire d’un  méca­nisme qui extraira de la conscience tout ce qui est utilisable pour l’action, quitte à obscurcir la plus grande partie du reste.

Tel est le rôle du cerveau dans l’opération de la mémoire : il ne sert pas à conserver le passé, mais à le masquer d’abord, puis à en laisser transparaître ce qui est pratiquement utile.

Et tel est aussi le rôle du cerveau vis-à-vis de l’esprit en général. Dégageant de l’esprit ce qui est extériorisable en mouvement, insérant l’esprit dans ce cadre moteur, il l’amène à limiter le plus souvent sa vision, mais aussi à rendre son action efficace.

C’est dire que l’esprit déborde le cerveau de toutes parts, et que l’activité cérébrale ne répond qu’à une infime partie de l’activité mentale. »

Henri Bergson - L'énergie spirituelle


mardi 24 août 2021

Naufrage

 

Claude Joseph Vernet - 1763 


Naufrage

"Les bateaux ne coulent pas à cause de l'eau autour d'eux.

Ils coulent à cause de l'eau qui rentre à l'intérieur.

Ne laissez pas les événements qui surviennent autour de vous pénétrer votre esprit et vous faire couler."

Auteur inconnu

Quand tout s’agite autour de nous, quand nous nous sentons mis à mal par des circonstances menaçantes pour notre intégrité physique et psychique, il faut impérativement faire face et comprendre ce qui se passe si nous voulons rester maître de la situation et continuer de tenir la barre dans la tempête pour éviter le naufrage.

Il faut adopter et appliquer la devise « Fluctuat nec mergitur » pour continuer à flotter sans être submergé.

C’est d’autant plus difficile de faire face quand l’on perçoit que la majorité des gens autour de nous perdent pied et se laissent emporter par les vagues. Pourquoi cette perte de repères nous ébranle-t-elle autant, au point de nous égarer ?

La singularité de l’homme, qui en fait toute sa richesse,est en train de disparaître, à savoir ses capacités à réfléchir, à s'interroger sur son origine, sa place dans cet univers, sur l'esprit, le sens de la vie, la mort ou le sacré.

Quelque part au fond de nous, nous ressentons que nous approchons d'une fin de cycle, sans bien comprendre ce que cela signifie mais en prenant conscience que nous approchons progressivement d’un point de rupture dans notre civilisation, une rupture se situant à plusieurs niveaux, économique, social, financier, écologique, démographique, et démocratique.

Il ne faut pas céder à la tentation de l’abandon sous peine d’être aspiré par un vide spirituel dangereux. Un sentiment d’impuissance s’installe sans doute du à la perte du sacré et au dédain des traditions dans nos sociétés modernes essentiellement matérialistes.

Résister pour exister, c’est le secret de la réussite dans la vie spirituelle.

Plier l’échine, accepter le joug et se soumettre ne sont que les symptômes d’une vie ordinaire sur laquelle l’esprit n’aura jamais soufflé.

Il y a des langues où il n'y a pas de mot pour désigner l'avenir, peut-être parce qu’ils vivent dans un éternel présent, sans se poser de questions sur leurs lendemains. Peut-être n’en sont-ils que plus forts pour faire face à leurs épreuves, pour rester calmes et efficaces dans la gestion des difficultés rencontrées, souvent dans des milieux hostiles.

Quant à nous, nos préoccupations concernant notre devenir oblitèrent sans aucun doute la qualité de vie de notre présent. Faut-il pour autant se contenter de vivre au jour le jour ? N’est-ce pas réducteur, voire simpliste ?

 « De tout, il restera trois choses :
La certitude que tout était en train de commencer, la certitude qu’il fallait continuer, la certitude que cela serait interrompu avant que d’être terminé.
Faire de l’interruption un nouveau chemin, faire de la chute un pas de danse, faire de la peur un escalier, du rêve un pont, de la recherche... une rencontre. »

Fernando Pessoa - Livre de l’intranquillité

" Le grand problème de notre temps tient à ce que nous ne comprenons pas ce qui se passe dans le monde.

 Nous sommes confrontés à l'obscurité de notre âme et à l'inconscient. Des impulsions pressantes en proviennent, obscures, impossibles à reconnaître. Il évide et met en pièces les formes de notre culture et ses réalisations historiques majeures. Nous les avons perdues, ou bien elles se trouvent dans le futur. Nos valeurs chancellent, il n'y a plus rien de certain, même la sanctissima causalitas est descendue du trône des axiomes et s'est transformée en simple champ de probabilités.

Quel est donc l'hôte terrifiant et funeste qui frappe à notre porte ?

La peur le précède, montrant que les ultimes valeurs se mobilisent à son encontre, ces valeurs auxquelles nous avons cru jusqu'ici et qui maintenant donc s'écroulent, cependant que notre seule certitude est de savoir que le monde nouveau sera différent de ce à quoi nous sommes habitués. " 

C.G.Jung, le 2 septembre 1960




lundi 26 juillet 2021

Eloge de la lenteur

 

Eloge de la lenteur


« Quand les choses se passent trop vite, personne ne peut être sûr de rien, de rien du tout, même pas de soi-même. »

 Milan Kundera 

Impatience et énervement sont les signes de l’aveuglement. A se placer dans la position d’attente et de dépendance de l’extériorité, on se coupe de ses ressources propres internes.

C’est toujours en nous que se trouve la solution que l’on doit trouver.

A défaut de pouvoir créer ou modifier, il faut apprendre à gérer et à  s’adapter.

« Celui dont le désir se détourne des choses extérieures parvient au siège de l’âme. S’il ne trouve pas l’âme, l’horreur du vide s’empare de lui et la peur le poussera à coups de fouet encore et encore dans une quête désespérée des choses creuses du monde auxquelles il aspirera aveuglément.

Il deviendra le bouffon de son désir sans fin, s’éloignera de son âme et la perdra pour ne jamais la retrouver. Il courra après toutes les choses, il les tirera toutes vers lui, mais il ne trouvera pas son âme, car il ne la trouverait qu’en lui. S’il possédait son désir au lieu que son désir le possède, il aurait posé une main sur son âme, car le désir est l’image et l’expression de l’âme. »

C.G. JUNG - Le livre rouge

La recherche de l’âme peut parfois nous égarer, en nous confrontant au vide existentiel, faute de la trouver.

« L’homme a besoin de trouver un sens pour pouvoir continuer son chemin dans le monde. Sans ce sens, il est perdu dans le néant, au milieu de nulle part, et déambule dans le vaste labyrinthe de l’existence. »

Le vide est vécu par l'homme comme une menace, il doit donc le meubler pour le remplir,  le combler, afin d’éviter que l’effet d’aspiration qu’il provoque ne se propage dans l’être.

La solitude subie constitue aussi un vide qu'il faut combattre par la mise en place d'habitudes quotidiennes afin de s'occuper l'esprit, à défaut de pouvoir supprimer ce néant qui nous oppresse.

Ne dit on pas d'ailleurs que la nature a horreur du vide.

Tout au long de la vie,
la peur constitue sans doute le plus grand danger pour l’être humain. L’origine de la peur provient de l'absence de connaissance d’une situation ou d’un contexte donné. A défaut de comprendre ce qui se passe, face à l’inconnu qu’il ne maîtrise pas, le vide créé génère un mécanisme où l’imagination passe en revue toutes les possibilités qu’elle peut envisager. C’est alors que le remède devient pire que le mal.

Tout ce que l'on ne  connaît pas nous effraie et les délires de l'imagination qui s’en suivent nous paniquent.

Ne pas paniquer pour ne pas installer la peur et le doute en soi, ne pas se perdre en conjectures en imaginant le pire, ce qui inhibe l’action et nous paralyse.

Il faut croire en soi pour maintenir la confiance nécessaire à la réussite de toute expérience.  A ce moment-là, on réveille les forces permettant de tracer son propre chemin.

Être calme, c’est être présent à soi-même, en conscience.

Il faut pouvoir réunir l’immobilité physique, l’absence de bruit et le vide du mental pour accéder au calme, ce repos du corps et de l’esprit.

"La véritable intelligence s'effectue dans le silence. Dans le calme se trouve la créativité et les solutions aux problèmes".

Eckhart Tolle

Il est vital de se connecter avec son cœur à notre espace intime pour y retrouver notre vérité intérieure, sans déformation, notre vérité pure et authentique à l’abri de toutes les pensées parasites qui nous assaillent régulièrement.

Pour se tourner vers l’intérieur, il existe plusieurs méthodes dont deux me semblent fiables et très efficaces. Il s’agit de se centrer sur sa respiration ou de s’immerger dans la nature, pour pouvoir aller vers l’intérieur en se coupant de ce qui se passe à l’extérieur.

Pour la respiration, il faut y associer la lenteur si l’on souhaite s’intérioriser.

Voilà ce que j’ai constaté quand je fais du sport sur mon vélo elliptique.

Si je couple ma respiration avec mon effort, sur un rythme de deux inspirs et deux expirs assortis à la cadence du pédalage, je reste toujours à l’extérieur, fixé sur mon effort.

Par contre, si je découple le rythme respiratoire du pédalage en adoptant une séquence trois inspirs et quatre expirs, ma cadence se ralentit et je rentre en moi rapidement en me coupant du contexte extérieur et en restant fixé sur mon souffle.

La respiration doit être axée sur le contrôle du souffle, en partant du ventre et en remontant jusqu’aux clavicules, pour que les muscles, les nerfs et le diaphragme se détendent de façon à ce que le lâcher prise s’installe. Une respiration rapide est saccadée n’est pas bonne pour l’organisme ; elle essouffle et n’oxygène pas. Il faut que l’air ait le temps de descendre profondément dans les poumons pour les remplir, les gonfler, les dilater.

Même facteur commun pour la nature ; l’immersion doit se faire sur un rythme lent. Sans effort et sans précipitation, prendre le temps de chasser les pensées, et vider le mental de toute présence parasite, pour laisser le charme de la nature opérer et nous enlever à nous-même en nous entraînant vers une autre dimension. Savoir passer de l’observation à l’émerveillement, apaiser l’esprit puis se laisser guider par son intuition.

Et peut-être établir un contact avec les esprits de la nature, les esprits de l’air, les esprits de l’eau, les esprits du feu et les esprits de la terre.

A défaut, au moins établir un état durable de vacuité mentale qui permette de se libérer de nos contraintes coutumières et d’optimiser notre éveil spirituel.

Le véritable bien-être vient de la faculté à instaurer un état de calme intérieur.


« La vie spirituelle vise l’éveil de notre nature essentielle.

Elle nous donne des qualités d’être qui manquent cruellement à l’homme actuel : le silence, la simplicité, la sérénité, la confiance. »

K.G. Durkheim






dimanche 4 juillet 2021

Ainsi parlait Yvan Amar

 

L’obligation de conscience

« Ce qui pousse chaque être à retrouver le sens de sa propre existence, est un besoin essentiel. Lorsque nous détournons cette aspiration de son intention d'origine, nous passons notre temps à gratifier des besoins sur le plan physique, des envies sur le plan émotionnel et des volontés sur le plan mental. Le processus de gratification sur ces plans-là se révèle, à l'expérience, toujours habité par la peur et la souffrance.

Pourquoi ?

 Parce qu'il y a toujours l'envie, le désir ou la volonté à satisfaire et, en même temps, le besoin de combler un manque incessant.

A travers l'obligation de conscience vécue quotidiennement nous restons par contre en contact avec le besoin fondamental de notre être qui est de se comprendre soi-même.

………………..

L’enseignement de la prise de conscience m'oblige à amener ma conscience, mon attention, là où c'est difficile et en relation à l'endroit de la difficulté, je suis aussi obligé à la relation consciente.

Et là, que vais-je voir?

Je vais constater, avec une acuité de plus en plus profonde, combien cette relation est négligée. Combien elle est profane, dans le sens d'être avant tout utilitaire : ce qui est bon pour moi, je le prends; ce qui est mauvais pour moi, je le repousse, et ceci sur tous les plans: matériel, corporel, sensoriel, autant qu'affectif, émotionnel, sentimental ou encore conceptuel.

 J'attire ce qui m'arrange, je repousse ce qui me dérange. Tout mon rapport à l'autre, qu'il soit un être humain, un objet, un événement, une situation, tout cet univers est géré par cette loi: attirer-repousser, j'aime-je n'aime pas, je prends-je rejette.

Est-ce que je peux penser un instant, connaître véritablement la nature de l'autre, la nature de la relation, si je ne vis de l'autre et de la relation que ce processus-là ? »

« ... Là où siège la difficulté, là est la pratique.

 Qu'est-ce qui est difficile?

 C'est l'autre. L'autre est la difficulté, l'autre est la pratique.
Dans la contemplation, l'un est la joie, l'un est la pratique. Dans l'action, l'autre est la difficulté, l'autre est donc la pratique. Soyons simples et reconnaissons que nous considérons l'autre, depuis toujours, comme la source des bienfaits et la source des souffrances. On se dit que c'est à cause de l'autre, la faute de l'autre, ou grâce à l'autre. »

« Quand je parle d'un chemin, quand je parle d'une quête, c'est la quête d'un sens beaucoup plus vaste que cette simple relation-là. C'est la quête d'une qualité beaucoup plus vaste que ce genre de commerce que j'ai avec l'autre, cette transaction continuelle, ce marché.

Cette quête me demande de voir dans l'autre quelque chose de beaucoup plus vaste que ce qui peut servir ou desservir mon intérêt personnel. »

L'obligation de conscience

(Editions du Relié, 2004) 

Yvan Amar (1950-1999), philosophe, est l'auteur de : L'Effort et la Grâce et Le Maître des Béatitudes, parus aux éditions Albin Michel ainsi que Les Nourritures silencieuses et La Pensée comme voie d'éveil, aux éditions du Relié.

mardi 22 juin 2021

Ainsi parlait Bernard de Montréal

 

Les Adeptes de l’Astral



Dans le domaine de l’ésotérisme et dans la foulée des œuvres s’inspirant de la Tradition et de la parapsychologie, Bernard de Montréal se distingue à titre de pionnier d’une science intégrale de la pensée, qu’il qualifie de Psychologie Evolutionnaire. Cette science place l’Homme en évolution de conscience au centre des préoccupations épistémologiques et métaphysiques émergeantes, auscultant les mécanismes inconnus de la faculté de penser et de l’origine de l’Homme.

En quoi la pensée lui sert-elle et en quoi l’Homme pensant en est-t-il appauvri ? Questions lourdes de conséquences pour l’Homme ayant appris à élever la valeur du cogito au plus haut point. La pensée est-elle devenue sujet tabou, au point où nous n’oserions évoquer ses lacunes ou douter de ses bienfaits fondamentaux pour l’Homme?

Bernard de Montréal évoque la notion du Supramental à titre de source de connaissance infuse ou de fusion, dit-il, qui redéfinira les paramètres futurs du mental humain. L’auteur en appelle ainsi à une redéfinition de la pensée en soi qui fut, depuis des siècles, l’ultime joyau du développement civilisateur humain et de ce qui le distingue ultimement de l’animal. La pensée doit être redéfinie à sa juste valeur afin que nous puissions retrouver nos origines et notre réelle identité à titre de race cosmique. Car ceci implique une renaissance, en tant qu’êtres omniscients qui devront cesser, nous assure l’auteur, de dépendre des fonctions mécaniques et limités de l’Intellect mis au service de la Raison, reine indétrônable de la Philosophie occidentale.

La conscience supramentale, dont parlait Aurobindo, assume ici un aspect plus froid et volontaire, par une interprétation nouvelle mais complémentaire, où le mental supérieur transcende l’ère de la spiritualité et des grandes religions. Bernard de Montréal avance ainsi à grand pas vers une reconfiguration globale de la conscience humaine et de la profonde insuffisance du savoir humain.

Cette ère nouvelle présagerait un nouvel ordre mondial, où la raison (tel que l’entendent Hegel et Descartes) serait vouée à céder la place à une gnose cosmique, au service de l’Homme abandonné à lui-même dans une quête de sens infinie. Car, selon l’auteur, la survie psychique de l’humanité en dépend, sans quoi l’être humain sera incapable de faire face aux bouleversements traumatiques que promettent les siècles à venir.

En bref, Bernard de Montréal incarne une fougue quasi nietzschéenne à l’encontre de l’ignorance humaine, qui se combine aisément à une vision platonicienne d’une essence originelle. Les religions se voient reléguées à l’ère de l’involution humaine et le principe de l’Amour christique est édifié à titre de principe universel, en accord avec la pensée orientale telle que transmise par Krisnamurti et les sages d’Orient...

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« La fin du cycle involutif coïncidera avec une manifestation de très grande puissance manipulatrice contre l’homme, d’ordre psychologique et psychique. Dans un même temps, la descente d’une nouvelle conscience mettra fin au règne de l’astral sur le globe. Cette époque sera parmi les plus difficiles dans les annales de l’histoire, puisque l’humanité se verra totalement dépouillée de moyens pour vaincre ce pouvoir qui s’attaque à elle sous toutes les formes imaginables d’influences. Celui-ci utilise autant les forces cérémoniales de la magie noire que les forces rituelles de la psychose et la névrose, jusqu’au point ultime où l’homme perdra contact avec sa personnalité.

Derrière cette massive confrontation de l’homme avec lui-même se cache la dernière tentative de récupération, par les plans de la mort, d’une plus grande portion possible de l’humanité, dans le but de s’assurer une continuité d’évolution sur les plans où ces forces sont actives. L’homme inconscient ne se rendra pas compte du processus en cours. Son ignorance des lois occultes de la vie le privera de cette connaissance interne que seule sa propre lumière pourrait lui fournir. L’époque qui suivra la fin du cycle marquera aussi la fin de cette intimidation à l’échelle mondiale. Mais la période qui mettra fin au cycle présent sera virtuellement une manifestation agressive de l’astral, et l’homme pourra s’attendre à toute éventualité, même à ce qui pourrait blesser le plus sa sensibilité. Rien ne sera épargné qui lui soit pénible, et ce sera de cette massive astralisation de la conscience planétaire que naîtra l’homme nouveau.

Il existe présentement sur terre des hommes qui, sans s’en rendre compte, alors que d’autres en sont pleinement conscients, sont des adeptes de l’astral sur le plan matériel. Ce sont des êtres pour qui la domination, sous tous ses aspects, excluent la bonne volonté, ou la possibilité d’en reconnaître une. Ces êtres sont des adeptes de l’astral et représentent des forces involutives de grande puissance, que seul l’homme nouveau pourra combattre. Ces adeptes de l’astral témoigneront d’une intelligence supérieure, au centre froid et sans chaleur humaine. Ils seront identifiables par l’homme nouveau, mais difficilement identifiables par des êtres naïfs et inconscients. À la fin du cycle, ils seront utilisés pour créer, à différents niveaux de la réalité sociale, le chaos que l’humanité devra vivre avant que ne descende, sur le plan matériel, les forces de la Régence planétaire, suivies des civilisations d’outre-espace. Les adeptes de l’astral rempliront un rôle qu’ils ne comprendront pas, à l’exception de ceux qui démontreront une conscience occulte avancée de leur lien avec l’astral ; il en sera ainsi pour les adeptes voués à la magie noire ou à des formes parallèles de machinations et de pouvoirs contre l’homme. »

Bernard de Montréal, « La genèse du réel » (1988)

 

 

 

vendredi 4 juin 2021

Ainsi parlait François Brousse

 

L'esprit plane au dessus


 

Johfra Bosschart – Union Mystique

 

 

Le mental, qui bondit, fouetté

Par la démence des orages,

Doit être pris dans la clarté

Du Moi, destructeur de mirages.

 

La lumière qui brille en nous

Est la lumière universelle.

Contemplez les grands brasiers fous

D'où s'élancent les Etincelles !

Le Père des globes embrasse

Le Père de l'esprit vivant,

Et l'oiseau lyre de la grâce

Descend dans la stupeur des vents.


Comme un aigle géant aux envolées profondes

L'esprit plane au dessus du tourbillon des mondes. 


François Brousse

 (Perpignan 1913 - Clamart 1995),

 Poète, philosophe et écrivain français

“ L’aigle blanc d’Altaïr ”, éd. La Licorne Ailée, 1987