« Un caractère moral s’attache aux scènes de l’automne : ces feuilles qui tombent comme nos ans, ces fleurs qui se fanent comme nos heures, ces nuages qui fuient comme nos illusions, cette lumière qui s’affaiblit comme notre intelligence, ce soleil qui se refroidit comme nos amours, ces fleuves qui se glacent comme notre vie, ont des rapports secrets avec nos destinées… »
François-René de
Chateaubriand
« Les mémoires d’outre-tombe »
L’hiver de la vie
L’élégance des termes peine à masquer
le côté inquiétant d’une déchéance annoncée, même si les rapports secrets avec
nos destinées entretiennent un certain mystère.
Mais on ne peut oublier, qu’après ces
scènes automnales, se profilent à l’horizon les froideurs hivernales de la vie.
Le rythme naturel saisonnier, que
nous connaissons chaque année, est sécurisant dans la mesure où chaque saison
s’imbrique dans une continuité régulièrement renouvelée, et de ce fait
rassurante.
Il n’en va pas de même pour l’hiver de notre vie, qui constitue un coup d’arrêt définitif à notre existence, et une plongée dans l’inconnu avec notre mort. Celle-ci est le point final, où tout s’arrête, avec notre disparition physique.
Et si ce drame existentiel n’était pas du tout ce que l’on croit ?
« La naissance est une descente, la mort est une ré-ascension », dit Plutarque dans son « Traité de l’âme ».
En fait, la conscience est une
énergie qui abandonne le corps physique après la mort, pour se fondre dans
l’univers, à travers des particules subatomiques.
A son heure, la partie rejoint le tout pour s'y fondre et retrouver sa
nature originelle. Aussi vrai que le fruit ne
tombe jamais loin de l'arbre qui le crée, l'être humain reste toujours proche
de sa nature divine. Même s'il l'a oubliée quand il est venu sur terre.
La
réincarnation est dés lors possible puisque la conscience est simplement de
l’énergie qui peut trouver un nouvel hôte et continuer son parcours.
Après la
mort de son ami physicien Michele Besso, Einstein déclarait:
«Il a
quitté ce monde un peu avant moi. Ça ne veut rien dire. Les gens comme nous
savent que la distinction entre le passé, le présent et le futur n'est qu'une
illusion...»
En vérité, l'esprit humain transcende les barrières du temps et de la mort.
Or, notre
évolution n’est pas linéaire mais cyclique ; et cela change toute la donne. Ce
que l’on prend pour un début et une fin ne sont en fait que les étapes d’un
cycle qui manifeste les différents états de l’être. Naître, c’est vivre
dans la matière, mais auparavant, avant l’incarnation, nous avions une
existence propre, mais différente, en tant qu’esprit, entité
désincarnée. Mourir, c’est quitter la matière, mettre fin à une expérience
et retourner à la vie spirituelle.
Donc, en fait, mourir c’est renaître et échapper aux contraintes de la matière,
c’est se libérer des limitations de l’espace et du temps, retrouver sa liberté
métaphysique et son être authentique. Si nous étions lucides, si nous
retrouvions le savoir des origines, nous saurions que la mort devrait être
fêtée au lieu d’être pleurée. Mais nous préférons faire et perpétuer un
contresens total, prendre des vessies pour des lanternes et continuer dans
l’obscurantisme. Rappelons que les anciennes civilisations célébraient la mort
comme un rite de passage d’un monde dans un autre et non comme une fin. Souvenons-nous
de la sagesse antique enseignant que vivre c’est apprendre à mourir tout comme
naître est apprendre à vivre.
«Désormais
tout est changé. J'ai goûté - comme par mégarde - à la saveur d'être, et tout
est changé.
Quelque chose,
en moi, n'est pas né avec moi et ne mourra pas avec moi. Par cette certitude,
tout est changé.
Il n'y a
plus personne à qui reprocher quoi que ce soit - plus personne, non plus, à
convaincre de quoi que ce soit...
A l'instant où cesse en moi toute représentation - toute idée "sur" les choses, les voilà qui apparaissent dans leur évidence impérieuse, leur vide lumineux.»
Christiane Singer
« Histoire d'âme »
Pour le Docteur Roberto Lanza, créateur de la théorie du Biocentrisme, la conscience crée l’univers. Le temps et l’espace n’existent pas mais sont de simples manifestations dans notre esprit. La réalité est déterminée par l’observateur. Les particules voyagent dans un « champ de conscience ». Le biocentrisme et la relativité prévoient les mêmes phénomènes, mais le biocentrisme est supérieur car il n’a pas besoin d’imaginer une dimension supplémentaire ni de nouvelles mathématiques pour être formulé.
Selon la théorie du néo-biocentrisme, il y a donc de
nombreux endroits dans l’Univers dans lesquels notre âme pourrait migrer
après la mort.
Existe-t-il une théorie scientifique de la conscience
qui appuie cette affirmation?
Selon le Dr Stuart Hameroff, une expérience proche de la
mort a lieu quand l’information quantique qui habite le système nerveux quitte
le corps et se disperse dans l’Univers.
La conscience reste dans des microtubules des cellules
du cerveau qui sont les principaux sites du traitement quantique. Après la
mort, cette information quitte le corps, avec la conscience.
Ils ont conclu que notre expérience de la conscience
résulte des effets de gravité quantique dans ces microtubules. En fait, nos
âmes sont construites de la structure même de l’Univers, et existent peut être
depuis le début des temps.
"L'être humain est appelé à un
éveil intérieur particulier par lequel seul il pourra appréhender le sens de
son existence et connaître, de son vivant, par une expérience directe, la
Source mystérieuse d'où il a émergé et dans laquelle il sera inexorablement
réabsorbé lorsqu'il quittera cette forme d'existence.
Mais cet éveil exige de lui des efforts spécifiques qui lui permettront de
comprendre l'étrange absence à lui-même ou sommeil diurne dans lequel il passe
d'ordinaire sa vie entière sans le savoir. "
Edouard Salim Michaël
« Pouvons-nous connaître la
« fin », qui est la mort, pendant que nous vivons ?
Je veux dire que si nous pouvions
savoir, pendant que nous vivons, ce qu’est la mort, nous n’aurions pas de
problèmes. C’est parce que nous ne pouvons pas entrer en contact avec l’inconnu
pendant que nous vivons, que nous en avons peur. Notre lutte consiste à établir
un rapport entre nous-mêmes qui sommes le résultat du connu, et l’inconnu que
nous appelons mort.
Peut-il y avoir une relation entre le
passé et quelque chose que l’esprit ne peut pas concevoir et que nous appelons
mort ? Pourquoi séparons-nous les deux ? N’est-ce point parce que
notre esprit ne fonctionne que dans le champ du connu, dans le champ du
continu ?
L’on ne se connaît soi-même qu’en
tant que penseur, qu’en tant qu’acteur ayant certains souvenirs de misères, de
plaisirs, d’amour, d’affections, d’expériences de toutes sortes ; l’on ne
se connaît qu’en tant qu’être continu, sans quoi on n’aurait aucun souvenir de
soi-même « étant » quoi que ce soit.
Or, lorsque ce « quoi que ce
soit » considère sa fin - que nous appelons mort - surgit en nous la peur
de l’inconnu, donc le désir d’englober l’inconnu dans le connu, de donner une
continuité au connu. Je veux dire que nous ne voulons pas connaître une vie
incluant la mort, mais nous voulons nous persuader qu’un moyen existe de durer
indéfiniment. Nous ne voulons pas connaître la vie et la mort, mais nous
voulons apprendre à durer sans fin. »
Jiddu Krishnamurti
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