Les maillons d’une chaîne
« Minéral, végétal, animal, humain : tout vit, tout vibre, tout évolue en fonction de cycles de développement permettant de progresser et d’expériences nouvelles à réaliser et à maîtriser.
Chaque groupe doit déboucher sur le suivant quand il aura fait le plein de ce qu’il y avait à savoir dans son expérience précédente.
Le cycle long et lourd du minéral, en prise avec l’énergie de la terre, contribue à alimenter par ce tellurisme toutes les créations de la terre en fabriquant minerais, sels et carbone. Il sera suivi par l’expérimentation végétale qui ajoute au tellurisme de ses racines une fonction de capteur solaire et contribue à la fabrication et à la purification de l’air ambiant, nécessaire à la survie des règnes animal et humain, par transformation du gaz carbonique en oxygène.
Après avoir traversé les règnes minéral et végétal, l’entité doit passer par la case animale, d’abord herbivore puis carnivore. Elle découvre alors la mobilité et la prédation qui sont les piliers de l’animalité et des conditions de survie qui développe instinct et stratégie. C’est le début de l’intelligence, primaire et collective. Tout animal relève de l’autorité d’une âme groupe, d’un moi collectif qui le prend en charge, le dirige et l’amène en fin de parcours vers le règne humain.
L’homme instaure une étape nouvelle importante, celle de l’individualisation de l’âme. Il y a passage de l’âme groupe à l’âme individuelle et l’homme est le premier à faire l’expérience de l’auto détermination avec le développement de l’intelligence et des facultés d’adaptation et de création. Ayant donc perdu la notion d’instinct, il la remplace par l’éducation et la transmission du savoir. C’est à ce prix qu’il doit moduler et maîtriser la matière dans laquelle il va évoluer, pendant de multiples incarnations, avant de pouvoir en sortir définitivement pour accéder au règne spirituel, qui sera une nouvelle étape hors de la matière avec de nouvelles règles et un nouvel environnement à découvrir.
Comme les maillons d’une chaîne, l’être ajoute des incarnations aux incarnations pour un long apprentissage qui se fait pour une grande partie dans la matière dans le seul but de développer une autonomie nécessaire et suffisante à son retour à l’esprit dont il émane. Tout cela peut apparaître très compliqué, pourtant il n’en est rien.
Tout commence avec l’esprit et tout se termine avec l’esprit. Or, entre temps, ce dernier est obligé de faire des expériences pour comprendre ce qu’est une création et comment la réaliser.
Pour ce faire, il lui faut une glaise, un matériau malléable qui lui permette de faire ce travail imposé. L’esprit crée donc la matière, qui n’est en fait qu’une concentration d’esprit, laquelle génère à son tour des mesures pour s’adapter que sont le temps et l’espace. Ce qui revient à dire que tout ça n’est qu’une illusion entretenue par l’esprit pour son propre développement. Ce qui confirme le fait que les multiples incarnations vécues sont fictives et ont pour seul but de mettre en scène l’être dans des situations données, toujours différentes, pour faire son éducation…spirituelle.
Mais alors pourquoi l’esprit se donne-t-il tant de mal ? Parce que la règle du grand jeu du créateur impose à chaque acteur d’être lui-même capable de créer, en toute fin d’évolution, quant il rentrera dans le règne divin où il pourra effectuer le retour final à l’unité originelle, qui lui accordera la compréhension totale et définitive de tout ce qui a été accompli.
En fin d’expérience, chacun comprendra que la chaîne tire sa force de l’ensemble des maillons qui la constituent et qu’elle n’est vraiment devenue chaîne que lorsque le dernier maillon posé lui confère une existence réelle. »