Qui
contrôle le monde ?
Le libre arbitre humain
est-il assiégé par l'invisible ?
Nous vivons une époque étrange,
saturée de promesses technologiques et de vérités en miettes ; où les conflits
éclatent comme des tempêtes scénarisées dans un théâtre mondial de plus en plus
délirant. Le progrès avance comme un géant ivre, et pourtant quelque chose en
nous, plus profond que l'intellect, se questionne : sommes-nous encore aux
commandes ? Qui gouverne vraiment notre réalité collective ?
Ce que nous nommons réalité est
peut-être un tissage d'influences bien plus vastes et subtiles que ce que nos
sens, trop vite rassurés, peuvent percevoir. Derrière le vacarme des
gouvernements, des crises, des idéologies en ruine, se cache peut-être une
autre guerre, silencieuse, invisible, menée contre la souveraineté de notre
conscience. Une guerre qui ne se déclare pas, mais s'insinue. Une guerre contre
l'âme humaine, contre sa capacité à choisir en pleine présence.
Des forces, qu'elles soient
spirituelles, technologiques, psychiques ou ésotériques, semblent travailler
dans l'ombre. Elles modèlent nos perceptions, infiltrent nos émotions,
manipulent nos désirs. Elles utilisent nos blessures non guéries comme points
d'entrée dans nos esprits, exploitent nos peurs pour nous détourner de notre
puissance créatrice. Et si, derrière les choix que nous croyons faire,
s'activait tout un jeu d'influences qui nous dépasse ?
Depuis l'aube de l'histoire, certains
êtres lucides ont tenté d'éclairer ce théâtre secret de la domination de
l'humanité par des forces invisibles. Ils ont laissé des balises, des récits,
des cartes de l'Au-delà, comme une chasse au trésor pour que l'humain puisse
trouver en lui la clé de sa libération. Ils n'ont pas écrit pour effrayer, mais
pour éveiller. Pour appeler à une autre forme de regard, plus intérieur, plus
vaste.
Voici un inventaire subjectif et non
exhaustif de ces théoriciens et chercheurs à travers l'histoire qui ont tenté
de cartographier ces forces cachées. Chacun à sa manière a tenté de répondre
aux seuls vraies questions qui devraient faire l'objet d'études et de
recherches dans toutes les écoles du monde : d'où viennent ces influences et
pourquoi mettent-elles les bâtons dans les roues du progrès humain ? Comment
comprendre les mécanismes qui nous dépassent pour mieux nous en affranchir ? Et
surtout, comment distinguer ce qui relève de la manipulation extérieure, de ce
qui procède de nos propres projections et nos conditionnements intérieurs? Car
il est clair que nous avons aussi notre part de responsabilité dans cette prise
en otage de notre destinée.
Explorons ensemble ces visions
subversives qui osent nommer l'innommable, la capture de notre libre arbitre.
Ils ont été des milliers à consacrer leur existence au déchiffrement de codes
secrets de notre réalité collective. Non pour sombrer dans la paranoïa stérile
ou la peur, mais pour éclairer le chemin vers notre libération intérieure et
notre reconnexion à ce pouvoir créateur que chaque être humain porte en lui.
Qu'ils en soient d'ores et déjà remerciés.
Avant Jésus-Christ, les
esprits du mensonge et de la division
Bien avant l'émergence de la pensée
contemporaine sur les forces invisibles, plusieurs sages de l'Antiquité avaient
déjà pressenti que l'humanité évoluait sous l'influence d'entités subtiles,
souvent imperceptibles, agissant comme des puissances occultes sur la
conscience humaine. Zoroastre, il y a plus de deux millénaires, parlait déjà
d'un affrontement cosmique : la lumière d'Ahura Mazda contre les ténèbres
d'Angra Mainyu, esprit de mensonge et de division. Il ne s'agissait pas d'un
mythe lointain, mais d'une réalité à vivre ici, maintenant, à l'intérieur de
chacun de nous.
Platon, dans sa fameuse allégorie de
la caverne, moult fois citée, dépeignait l'humanité comme prisonnière d'un
théâtre d'ombres, suggérant que la réalité sensible n'était qu'une illusion
façonnée par des manipulateurs invisibles. L'alchimiste Hermès Trismégiste,
dans la tradition hermétique, évoquait les archontes, puissances astrales,
gouverneurs des sphères planétaires, obstacles initiatiques pour l'âme en quête
de vérité. Pour lui, ces entités ne sont pas nécessairement maléfiques, mais elles
testent, elles éprouvent. Elles incarnent les attachements, les illusions, les
désirs qui nous détournent de notre source. Car l'ascension spirituelle, dans
cette vision, n'est pas un envol vers un ailleurs, mais un passage à travers
les épreuves de soi. C'est un chemin de dépouillement, un feu intérieur qui
libère peu à peu l'âme de ses chaînes invisibles.
Et puis il y a ce texte bouleversant,
redécouvert à Nag Hammadi: l'Évangile selon Jean, version gnostique. On y lit
l'histoire d'un dieu usurpateur, Yaldabaoth, né d'une distorsion de la Sagesse,
Sophia. Ce démiurge crée un monde matériel illusoire et y enferme les âmes. Les
archontes, à ses côtés, forment une barrière vibratoire empêchant l'âme de se
souvenir de sa lumière d'origine.
Ces récits ne sont pas des croyances à
adopter, mais des miroirs. Ils posent une question radicale : et si nous
vivions dans une construction falsifiée, une matrice de perceptions déformées ?
Et si notre tâche, ici-bas, n'était pas tant de nous adapter à ce monde, que d'en
déjouer les sortilèges ?
Mais attention. Il ne s'agit pas de
tomber dans la peur, ni dans le complotisme stérile. Il s'agit de marcher plus
conscient. D'ouvrir l'œil du cœur. De reconnaître que nous sommes influencés,
oui, mais pas condamnés. Que chaque être humain porte en lui une étincelle de
vérité, un souffle inviolable, une force créatrice capable de renverser tous
les systèmes d'asservissement.
C'est une œuvre lente, intérieure,
souvent silencieuse. Une œuvre de discernement : apprendre à distinguer ce qui
vient de l'extérieur et nous manipule de ce qui en nous-même reproduit les
vieux schémas. Il ne suffit pas d'accuser les puissances invisibles : il faut
aussi oser rencontrer nos propres ombres. La libération ne viendra pas de
grandes révolutions extérieures. Elle germera dans les cœurs prêts à se tenir
droits, dans la clarté, à l'écoute d'une sagesse plus vaste. Ces explorateurs
de l'invisible nous ont légué bien plus qu'un savoir : une invitation à
regarder plus profondément. À ne plus nous contenter des apparences. À
redevenir souverains, un souffle après l'autre.
Au Moyen-âge, la
captivité invisible de l'homme
Au cœur du Moyen Âge, derrière les
voiles épais du dogme et de la foi institutionnalisée, certaines voix
singulières ont osé évoquer l'influence de puissances invisibles sur la
destinée humaine. Maître Eckhart, dans ses sermons mystiques, parle d'un monde
gouverné par l'illusion, où l'homme, enfermé dans l'ego, oublie sa nature
divine. Il appelle à une mort intérieure pour renaître à la présence du Soi.
Thomas d'Aquin, plus conforme à
l'orthodoxie, reconnaît l'action subtile des anges déchus, capables de suggérer
des pensées aux hommes et d'enchaîner les âmes par la tentation. Hildegarde de
Bingen, la célèbre moniale et guérisseuse, dans ses visions prophétiques, voit
des entités ténébreuses corrompant les structures du monde, et exhorte l'homme
à retrouver l'harmonie céleste.
Enfin, la tradition alchimique et
hermétique médiévale de Nicolas Flamel à Albert le Grand enseigne que le monde
visible est une illusion, un théâtre manipulé par des forces astrales, et que
seule la transmutation intérieure permet de s'en libérer.
Les siècles ont passé, mais le murmure
n'a jamais cessé. Il a changé de voix, s'est glissé dans d'autres langues, plus
modernes peut-être, mais toujours aussi bouleversantes. Jacob Böhme, au XVIIe
siècle, décrivait l'homme comme un champ de bataille entre deux souffles : la
lumière divine et l'ombre destructrice. Son écriture n'était pas doctrine, mais
un cri du cœur, un appel au réveil de l'âme
Puis vint Emanuel Swedenborg, ce
scientifique devenu voyant, qui osa affirmer ce que peu osaient encore penser :
que nos pensées ne nous appartiennent pas toujours, qu'elles sont parfois
traversées, visitées, voire manipulées par des entités invisibles. Il ne
s'agissait pas là de croire ou non, mais d'observer en soi, avec honnêteté, les
flux mystérieux qui nous traversent.
Au XIXe siècle, Éliphas Lévi nous
rappela que la magie n'était pas un folklore, mais une science de l'invisible.
Il dénonça les pièges tendus par nos propres peurs, nos désirs non maîtrisés,
et la manière dont ils devenaient portes ouvertes à des influences subtiles.
L'homme, disait-il, est un temple dont il a perdu la clef.
Rudolf Steiner, dont nous avons déjà
largement parlé, philosophe autrichien et fondateur de l'anthroposophie au
début du 20ᵉ siècle, a repris et développé les mises en garde de ses
prédécesseurs. Dans ses œuvres magistrales comme « La Science de l'occulte » et
« Le Mystère du mal », Steiner décrit un cosmos en évolution où l'humanité doit
naviguer entre trois types d'entités spirituelles aux intentions
contradictoires : Lucifer, entité de l'exaltation spirituelle, pousse l'homme
vers un mysticisme désincarné, loin des réalités terrestres et des
responsabilités matérielles. Cette influence se manifeste par l'orgueil
spirituel, la fuite du monde sensible et la recherche d'expériences
transcendantes sans ancrage pratique, comme le New Age ou des voyages
chamaniques souvent à but commercial, encadrés par des accompagnants
fantaisistes. De plus en plus de témoignages émergent, comme celui de ce jeune
homme, sain jusqu'alors, qui a participé à une cérémonie avec de l'ayahuasca.
Sept mois après cette première prise, il a présenté des symptômes psychotiques
chroniques tels que délires et hallucinations, nécessitant une hospitalisation
sous antipsychotiques. Sa vulnérabilité avait préparé le lit, les entités
astrales s'y sont confortablement couchées.
À l'opposé, Ahriman, seigneur du
matérialisme technologique, enchaîne la conscience humaine aux seules données
sensorielles, niant toute dimension spirituelle de l'existence. Cette force se
révèle particulièrement active dans notre époque de digitalisation massive, où
l'homme risque de devenir l'esclave de ses propres créations technologiques
s'il n'apprend pas à les maîtriser et à utiliser ces outils prodigieux à bon
escient.
Plus redoutables encore selon Steiner,
les Asuras, ces entités apparues plus tardivement dans l'évolution cosmique,
œuvrent à la destruction pure et simple de l'âme humaine, cherchant à séparer
définitivement l'être humain de son « Je » spirituel supérieur. Leur finalité ?
Déséquilibrer le développement harmonieux de l'étincelle divine en l'homme, qui
fait de nous des êtres libres et créateurs, capables d'évolution spirituelle
consciente.
Quand la guerre est un
bon script
En 1917, alors que l'Europe se
déchirait dans une guerre sans précédent, Rudolf Steiner posait un autre regard
sur les événements. Pour lui, ce chaos n'était pas seulement le fruit
d'idéologies en conflit ou d'ambitions géopolitiques : il révélait l'action
souterraine de forces ahrimaniennes, ces puissances de rigidité, d'intellect
froid, de matérialisme absolu qui cherchent à couper l'homme de ses racines
spirituelles, à en faire un rouage, une mécanique sans âme.
Alice Bailey, quelques décennies plus
tard, porta ce flambeau sur une autre scène. Elle parlait d'un combat cosmique,
d'une lutte invisible entre des forces d'évolution, les hiérarchies de lumière,
guides silencieux de notre éveil, et des forces de régression, qu'elle appelait
la fraternité noire ou les seigneurs de la matière. Des entités qui, par-delà
les dimensions, agiraient pour empêcher l'avènement de l'ère du Verseau : un
temps d'unité, de coopération planétaire, de conscience élargie.
Ces forces de l'ombre, disait-elle,
nourricent les divisions. Elles attisent les conflits raciaux, nationaux,
religieux. Elles se plaisent dans nos guerres sans fin, nos systèmes qui
opposent, nos vérités qui excluent. Car tant que nous restons divisés, apeurés,
réactifs, nous ne pouvons pas nous éveiller. Et tant que nous ne nous éveillons
pas, nous restons prisonniers d'un jeu qui n'est pas le nôtre.
Mais Bailey ne cédait jamais à la
peur. Elle proposait un remède : la méditation collective, le service
désintéressé, l'invocation consciente d'un dessein plus vaste. Pour elle,
chaque âme humaine, quelle que soit sa condition, est appelée à devenir un
canal de lumière. Et c'est par l'union de ces petites flammes, discrètes, mais
sincères, que le monde pourra, un jour, se réenchanter.
Plus récemment, une autre voix, plus
radicale peut-être, a tenté de lever le voile sur une autre forme
d'asservissement : celle qui passe par les symboles, les mots et les images.
Jordan Maxwell, chercheur infatigable et autodidacte, a consacré sa vie à
déchiffrer les langages secrets du pouvoir. Il voyait dans chaque logo, chaque
devise, chaque mot officiel, la trace d'un rituel oublié, d'un héritage
ésotérique que certains utilisent pour maintenir les consciences dans le
sommeil. Dans son livre "Mainmise sur la planète Terre", il raconte
comment « rien dans ce monde ne fonctionne comme nous le pensons.
Ainsi, le nom « Exxon » avec ses
doubles X ferait référence à la croix de Saint-André, symbole de domination et
de sacrifice dans la tradition occulte ; le logo de Starbucks représenterait la
déesse Ishtar, séductrice et aquatique, tandis que Columbia, avatar d'Isis,
trône dans les sphères politiques et culturelles américaines. Le symbole médical
du caducée, avec ses deux serpents, ne renverrait pas à la guérison, mais au
dieu Hermès, protecteur des voleurs et des commerçants. «Hermès, qui aime le
vol et la ruse, le conducteur des rêves, des paroles et des âmes.» (Hymne
homérique à Hermès, v. 13-15).
Il décompose les mots, les noms
propres et les titres officiels pour en révéler le sens caché. Ainsi, « Vatican
» viendrait de « Vatis » (prophète) et « Can » (serpent), faisant du Vatican la
« colline du serpent prophète ». « Government » se décomposerait en « Govern »
(contrôler) et « Ment » (mental) ou « ment/mensonge » en français, révélant la
nature de contrôle mental du gouvernement.
Même les mots les plus anodins
prennent un tout autre sens : « bank », qui vient des berges d'un fleuve, serait
liée au « courant monétaire », le currency. Pour Maxwell, l'humanité évolue
dans un monde saturé de codes vibratoires occultes, où la symbolique visuelle
n'est pas décorative, mais rituelle, et où chaque logo, chaque acronyme
participe silencieusement à un système de contrôle global fondé sur l'ignorance
du profane.
Dans ses dernières recherches avant de
s'éteindre en mars 2022, Maxwell allait plus loin encore. Il évoquait des
influences non humaines, multidimensionnelles, qui auraient transmis ces savoirs
symboliques à certaines lignées, créant une caste d'intermédiaires entre des
entités supérieures et une humanité maintenue dans l'oubli.
Que l'on adhère ou non à cette vision,
elle pose une question essentielle : et si nous étions maintenus dans une matrice
mentale, non par des chaînes visibles, mais par le langage même qui nous
entoure ? Et si le début de la libération passait non par une révolution
extérieure, mais par la réappropriation du sens, par le regard qui ose
interroger, décoder, et finalement choisir ?
Et si, au lieu de chercher un sauveur,
nous devenions chacun un veilleur ? Un être debout, dans la nuit du monde,
tenant sa lanterne allumée. Non pour convaincre, mais pour éclairer. Non pour
dénoncer, mais pour révéler la beauté d'une conscience qui se souvient.
Ils marchent parmi nous
Il est des histoires qu'on préfère
reléguer aux marges, les taxer de délire ou de fiction pour préserver,
peut-être, le fragile équilibre de notre réalité consensuelle. Pourtant, dans
les silences entre les faits, dans les interstices de l'inexplicable, certains
chercheurs s'aventurent là où d'autres détournent le regard. C'est le cas de
David M. Jacobs, historien de formation, qui depuis près de quarante ans
consigne avec une rigueur méthodique les témoignages d'enlèvements attribués à
des entités non humaines.
Dans « Ils marchent parmi nous », il
avance une hypothèse glaçante : un programme d'hybridation serait en cours,
tissé dans l'ombre par une intelligence étrangère à notre humanité. Des êtres,
ni tout à fait humains, ni tout à fait autres, seraient formés à mimer nos
gestes, nos émotions, nos systèmes... pour mieux infiltrer les lieux de
pouvoir. Non pour détruire, mais pour assimiler. Lentement, silencieusement.
Une colonisation douce, par l'intérieur.
Jacobs ne parle ni d'anges ni de
démons, mais de technologie. D'une volonté froide, méthodique, qui s'immisce
dans la génétique et dans la culture comme une main invisible altérant le
destin. Il ne nous laisse guère de refuge mystique, peu d'espace pour la foi en
une lumière supérieure. C'est une alerte, presque désespérée, qui résonne à
travers ses lignes : celle d'un monde qui aurait oublié de veiller sur son
humanité.
Dans « They Live » (« Invasion à Los
Angeles » en français), le film culte de John Carpenter, un ouvrier découvre
des lunettes spéciales qui révèlent que l'élite dirigeante est en réalité une
race extraterrestre manipulant les humains par messages subliminaux. Il entre
alors en résistance contre ce système d'endoctrinement invisible.
David Icke, ou le cri de
l'âme piégée
Puis il y a David Icke, dont le nom
provoque instantanément le scepticisme ou l'admiration, rarement la neutralité.
L'ancien journaliste sportif devenu lanceur d'alerte n'a cessé, depuis les
années 1990, de dénoncer un théâtre bien plus vaste que ce que nos yeux
perçoivent. Selon lui, nous serions enfermés dans une cage vibratoire, une
matrice illusoire maintenue par des entités qu'il nomme Archontes, un écho
lointain à la sagesse gnostique.
Ces êtres, selon lui, ne dominent pas
le monde à la manière des dictateurs visibles. Ils manipulent nos fréquences,
altèrent notre ADN, conditionnent nos esprits par l'éducation, les médias, les
symboles. Leurs pions ? Certaines lignées humaines, mélanges d'humanité et de
sang reptilien, occupant les sièges dorés de la finance, du pouvoir, des
dynasties séculaires. L'histoire qu'il raconte est troublante, vertigineuse,
parfois déroutante... mais étrangement cohérente si l'on accepte, ne serait-ce
qu'un instant, de suspendre le jugement.
Ce que David Icke dénonce, au fond, ce
n'est pas un ennemi extérieur. C'est notre oubli. L'amnésie de notre nature
véritable, qui serait, dit-il, infinie, libre, multidimensionnelle. Nous ne
serions pas nos corps, ni nos peurs, ni nos mémoires. Mais pure conscience,
éternelle, emprisonnée dans une illusion mentale soigneusement entretenue.
Pour lui, comme pour ses
prédécesseurs, la libération ne viendra pas d'une révolution extérieure, mais
d'un réveil intérieur. Ce n'est qu'en cessant d'avoir peur, en refusant les
récits imposés, en résonnant autrement, dans notre chair, dans notre cœur, dans
notre vibration, que nous pourrons déchirer le voile.
Et si, au fond, au-delà des
reptiliens, des hybrides et des technologies de contrôle, ce que ces récits
cherchent à nous dire, c'est la même chose : que notre humanité se perd si elle
s'oublie elle-même. Que notre vérité ne peut émerger que si nous acceptons de
regarder en face ce qui nous dérange, ce qui nous effraie, ce qui nous dépasse.
La peur comme instrument,
la vérité comme sentier
Ole Dammegard, lui, tend l'oreille
autrement. Cet ancien musicien suédois devenu enquêteur infatigable, que j'ai
eu l'occasion d'interviewer plusieurs fois, explore depuis des années les
coulisses des tragédies contemporaines. Non pour nourrir la peur, mais pour
mieux la désamorcer. Dans «coup d'État en slow motion », il déroule patiemment
les fils invisibles d'un théâtre global où le réel semble parfois mis en scène
avec une précision chirurgicale.
Ce qu'il étudie, ce sont les opérations
sous faux drapeau, ces événements tragiques, souvent traumatiques, qui se
présentent comme spontanés, mais qui porteraient, selon lui, la signature d'un
pouvoir dissimulé. Un pouvoir qui utilise la peur comme levier, qui recycle des
scénarios éprouvés pour justifier le contrôle, l'ingérence, l'état d'exception
devenu norme.
Dammegard ne parle ni de reptiliens ni
d'archontes. Il nomme des hommes. Des réseaux. Des agences. Des entreprises. Il
s'attache aux détails : les visages qui reviennent d'un attentat à l'autre, les
incohérences dans les récits officiels, les motifs symboliques répétés, les
réactions politiques trop promptes à suivre la terreur. Une grammaire de la
manipulation, dit-il, qui trahit une industrie du choc émotionnel, huilée, mobile,
presque impersonnelle.
Le journaliste affirme que plusieurs
attentats médiatisés, de Boston à Charlie Hebdo, d'Oslo à Nice, présentent des
incohérences majeures qui suggèrent des mises en scène. Il pointe la présence
de « crisis actors », des individus prétendument blessés ou témoins, souvent
repérés sur d'autres scènes similaires, ainsi que des réactions peu crédibles
ou des éléments visuels artificiels (sang suspect, absence de panique,
gestuelles anormales). Selon lui, ces opérations viseraient à manipuler
l'opinion publique par la peur, en utilisant toujours les mêmes réseaux
d'acteurs pour imposer un narratif politique préétabli. Son site propose plus
de 40 ans d'archives et de preuves en images. Passionnant !
Mais plus encore que ses révélations,
c'est son attitude intérieure qui touche. Il ne crie pas. Il ne pointe pas du
doigt avec haine. Il propose. Il invite à voir, à se poser, à observer
autrement. Il parle de paix. De refus actif de la peur. De notre droit
inaliénable à comprendre ce qui nous touche. Car selon lui, et c'est peut-être
là le cœur de son message, c'est notre peur, notre consentement paralysé, qui
alimentent ce système oppressif. Il nous rappelle que la vérité n'est pas
toujours confortable, mais qu'elle est toujours un chemin vers la liberté
intérieure
Refuser la peur, dit-il, ce n'est pas
fuir la réalité. C'est refuser de la laisser nous détruire. C'est reconnaître,
au creux même de l'effroi, que quelque chose en nous demeure libre. Entier. Et
profondément vivant.
Pierre Hillard ou
l'eschatologie inversée
Il est des voix qui dérangent, non
parce qu'elles sont nécessairement justes, mais parce qu'elles osent relier les
lignes de faille entre le visible et l'invisible, entre le pouvoir et le sacré.
Pierre Hillard est de celles-là. Géopoliticien et historien au regard acéré, il
explore depuis plus de vingt ans les soubassements spirituels du mondialisme
contemporain, non comme simple idéologie politique, mais comme projet
métaphysique. Une eschatologie inversée, dit-il. Un ordre global qui se
construit non par le chaos, mais dans le chaos, pour imposer, au nom de la paix
et de l'unité, une soumission des âmes.
Dans ses ouvrages comme « La Marche
irrésistible du nouvel ordre mondial », Hillard tisse le fil d'une logique
glaçante : celle d'un gouvernement mondial promu par des élites déracinées,
inspirées, selon lui, non par une volonté simplement technocratique, mais par
une essence sataniste. Le projet ne serait pas seulement politique : il serait
spirituel, une tentative d'éteindre la lumière divine en chaque être, de
disloquer l'âme collective en dissolvant ses repères traditionnels.
Il parle d'immigration de masse comme
arme de confusion, de déchristianisation comme stratégie de vidange intérieure,
de syncrétisme spirituel comme nouvelle religion mondiale sans colonne
vertébrale. Le rêve universaliste deviendrait, selon lui, un piège : une
humanité homogénéisée, manipulable, ayant perdu le sens de ses racines et la
force de ses fidélités.
Mais Hillard n'invite pas à la haine,
ni au rejet. Il appelle à l'enracinement. À la lucidité. À la fidélité. Selon
lui, la seule issue se trouve dans la redécouverte d'une foi vivante, humble,
incarnée dans les communautés naturelles, dans les liens du cœur et de la
terre, dans la mémoire intacte d'une Europe encore animée par une mystique
chrétienne. Ce retour à l'essentiel, à la famille, à la nation, à Dieu, devient
une forme de résistance intérieure au rouleau compresseur du relativisme
global.
Face au vertige d'un monde en bascule,
Hillard nous confronte à une question vertigineuse : à quoi avons-nous renoncé,
collectivement, pour qu'un tel vide spirituel permette l'émergence de cette
gouvernance sans âme ?
Laura Knight-Jadczyk, ou
l'intelligence d'un autre plan
À l'opposé apparent de cette vision
catholique et enracinée, une autre voix s'élève, venue de la recherche
ésotérique : celle de Laura Knight-Jadczyk. Et pourtant, à y regarder de plus
près, les deux perspectives se rejoignent dans l'intuition d'un combat
invisible, qui dépasse les formes et traverse les siècles.
Knight-Jadczyk, installée en France, a
fondé le Quantum Future Group et développé une approche singulière où se
rencontrent physique quantique, histoire occulte, conscience
multidimensionnelle et channeling. Selon elle, l'humanité n'est pas seule. Et
surtout, elle n'est pas libre. Elle serait sous l'influence d'entités
multidimensionnelles négatives, des forces du « service de soi », qui
orchestreraient souffrances, guerres, traumatismes pour se nourrir de notre
énergie émotionnelle. Comme si nos larmes, nos colères, nos renoncements leur
servaient de festin.
En effet, ne sommes-nous pas, d'une
certaine manière, déjà pris dans une matrice où nos émotions sont
marchandisées, où nos croyances sont modelées, où notre consentement est
constamment manipulé ? Et si nous étions le garde-manger émotionnel d'entités
prédatrices qui, coupées de leur ligne directe avec les circuits de
l'intelligence universelle, créaient par procuration leur réalité à travers le
pouvoir de création en l'Homme ?
Knight-Jadczyk va plus loin : elle
parle de cycles cosmiques, de passages, d'effondrements nécessaires à la
naissance d'un monde nouveau. Elle propose une issue, exigeante, mais
libératrice : une quête sans relâche de vérité, une observation sans fard de
soi-même, et une solidarité avec d'autres chercheurs sincères, afin de bâtir
ensemble une forme de système immunitaire psychique. Un rempart de conscience
face aux intrusions subtiles.
Qu'il s'agisse du regard catholique de
Hillard ou du prisme quantique de Knight-Jadczyk, ces approches, si différentes
et pourtant si proches dans leur essence, nous posent à tous une même question
: sommes-nous encore capables d'habiter ce monde sans en être possédés ? De
traverser la nuit sans perdre la direction du cœur ? Oui, bien sûr !
De la servitude
programmée à la mémoire de l'étoile
Les livres ardus mais captivants
d'Anton Parks « Le Secret des Étoiles Sombres », « Le Réveil du Phénix » ne
racontent pas une fiction, mais une origine, une Genèse oubliée, transmise non
pas par des archives conventionnelles, mais par un souffle intérieur qu'il dit
recevoir depuis l'adolescence. Une mémoire cellulaire, une transmission, un
appel.
Parks évoque une humanité conçue non
pas comme l'apogée d'une évolution naturelle, mais comme l'artefact d'une
volonté étrangère. Les Gina'abul, lignées reptiliennes venues des étoiles,
auraient créé l'homme pour les servir, pour exploiter la Terre, cette perle
bleue si convoitée. Et pourtant, dans ce geste d'asservissement s'est glissée
une anomalie : une étincelle, un feu intérieur que rien ne pouvait totalement
éteindre. En voulant piller la maison humaine, les voleurs ont oublié le
coffre-fort, notre parcelle de conscience libre. C'est elle que Parks nous
invite à reconnaître comme la clef de notre libération. Car tant que nous
restons coupés de notre origine stellaire, nous vivons à genoux.
Quand la science rejoint
le souffle du cœur
À mille lieues des récits de
domination galactique, mais tout aussi bouleversante, l'œuvre de Gregg Braden
tisse un pont entre la physique la plus fine et la sagesse la plus ancienne. Il
parle d'un champ unifié, invisible, mais omniprésent, dans lequel notre
conscience sculpte la matière. Un champ que nos émotions, nos croyances, nos
peurs impriment en silence.
Dans « Fractal Time », il montre que
notre histoire obéit à des cycles. Rien n'arrive par hasard, tout se répète,
comme une onde fractale qui revient avec insistance jusqu'à ce qu'on ait
compris. Et pourtant, il ne s'agit pas d'un déterminisme fataliste. Braden
croit, profondément, en notre pouvoir d'agir. Il croit à la cohérence du cœur,
à l'intelligence vivante qui surgit quand le mental cède la place à
l'intuition.
Pour lui, notre chaos collectif est le
reflet d'un désalignement intérieur. Et la guérison commence en chacun de nous,
dès lors que nous réapprenons à ressentir, à aimer, à créer consciemment. À
redevenir, comme il le dit si justement, les artisans de notre propre réalité.
Et si la matrice n'était
qu'un mirage de l'esprit ?
Au fond, que nous parlions
d'extraterrestres dominateurs, d'élites cachées ou de programmations
collectives, un même motif revient : celui d'une force extérieure qui nous
dépossède de notre liberté. Mais dans la tradition non duelle, qu'elle vienne
du bouddhisme, de l'Advaita Vedanta ou du tantrisme shivaïte, une autre voix
s'élève pour nous dire : rien de tout cela n'est réel.
Pas dans le sens où tout serait
illusion, vide, mais dans celui où ce que nous croyons être extérieur est en
réalité projeté par notre esprit. Le piège n'est pas dehors. Il est dans nos
identifications : au corps, aux pensées, aux blessures, aux histoires. Ce sont
elles qui nourrissent les forces obscures, qui ne sont que des reflets de nos
ombres non aimées.
Mooji, un enseignant spirituel
d'origine jamaïcaine et profondément influencé par l'Advaita Vedānta, dit
simplement :
« Ce qui te gouverne est
ce à quoi tu t'identifies. Si tu t'identifies au corps, tu seras gouverné par
les peurs du corps. Si tu t'identifies aux émotions, tu seras ballotté par
leurs fluctuations. Si tu t'identifies aux pensées, tu seras esclave de leurs
contradictions. Mais si tu retrouves ton être véritable, la Conscience pure qui
observe tout cela, alors plus rien ne peut te gouverner. »
La libération, alors, ne passe pas par
une guerre contre l'ombre. Elle passe par l'accueil. Par la reconnaissance. Par
une désidentification patiente. Et surtout, par la méditation, non comme
technique, mais comme retour au silence vivant d'où tout émerge.
Merci à ces penseurs, à ces lanceurs
d'alerte d'un autre temps, de Zoroastre à David Icke, qui parfois au péril de
leur vie, nous lancent les clés pour sortir de notre Alcatraz individuelle et
collective, pour nous échapper de notre Bastille intérieure. Ils ont été des
milliers, célèbres ou non, reconnus, adoubés ou conspués à dénoncer la
domination de l'Humanité par des forces invisibles et selon un scénario plus ou
moins identique. D'où recevaient-ils ce savoir et cette sagesse commune ? Notre
absence de réponse ne doit pas invalider ou enterrer leurs théories. Car tous
n'ont pas pu se tromper.
Tous ces héros ordinaires,
extraordinaires à leur manière, nous rappellent que nous ne sommes pas
condamnés à subir. Mais qu'il nous faut choisir. Choisir de voir. Choisir de
nous souvenir. Choisir d'aimer ce que nous avons rejeté. Et dans ce choix-là,
il y a déjà le germe d'un autre monde.
Isabelle
Alexandrine Bourgeois
Essentiel.news