« Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut
être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse
de distinguer l’un de l’autre. »
« Ils se cherchent
des retraites, chaumières rustiques, rivages des mers, montagnes : toi aussi,
tu te livres d'habitude à un vif désir de pareils biens. Or, c'est là le fait
d'un homme ignorant et inhabile, puisqu'il t'est permis, à l'heure que tu veux,
de te retirer dans toi-même. Nulle part l'homme n'a de retraite plus
tranquille, moins troublée par les affaires, que celle qu'il trouve dans son
âme, particulièrement si l'on a en soi-même de ces choses dont la contemplation
suffit pour nous faire jouir à l'instant du calme parfait, lequel n'est pas
autre, à mon sens, qu'une parfaite ordonnance de notre âme. Donne-toi donc sans
cesse cette retraite, et, là, redeviens toi-même. Trouve-toi de ces maximes
courtes, fondamentales, qui, au premier abord, suffiront à rendre la sérénité à
ton âme et à te renvoyer en état de supporter avec résignation tout ce monde où
tu feras retour. »
Pensées
Marc Aurèle
« Lorsque la
contrainte des circonstances t'a comme bouleversé, rentre au plus tôt en
toi-même, et ne t'écarte pas plus longtemps qu'il ne faut de la mesure, car tu
seras d'autant plus maître de son accordement que tu y reviendras plus
fréquemment. »
Marc Aurèle, Pensées, livre 6, XI
« Resserre-toi sur
toi-même. Le principe raisonnable qui te dirige a pour nature de se suffire à
lui-même en pratiquant la justice et, en agissant ainsi, de conserver le calme. »
Marc Aurèle, Pensées, livre 7, XXVIII
« N'aimer uniquement
que ce qui t'arrive et ce qui constitue la trame de ta vie. Est-il rien, en
effet, qui te convienne mieux ? »
Marc Aurèle, Pensées, livre 7, LVII
« Creuse au dedans de
toi. Au dedans de toi est la source du bien, et une source qui peut toujours jaillir,
si tu creuses toujours. »
Marc Aurèle, Pensées, livre 7, LIX
« La perfection
morale consiste en ceci : à passer chaque jour comme si c'était le dernier, à
éviter l'agitation, la torpeur, la dissimulation. »
Marc Aurèle, Pensées, livre 7, LXIX
« Souviens-toi que le
fil qui te meut comme une marionnette est cette force cachée au-dedans de toi,
cette force qui fait qu'on s'exprime, qu'on vit et qui, s'il faut le dire, fait
qu'on est homme. Ne te la représente jamais comme confondue avec le réceptacle
qui l'enveloppe, ni avec ces organes qui sont collés autour. Ils sont comme des
outils, avec cette seule différence qu'ils naissent naturellement avec nous, vu
que ces parties de notre être ne lui servent pas plus, sans la cause qui les
met en mouvement et les ramène au repos, que la navette à la tisseuse, le
roseau à l'écrivain, et le fouet au cocher. »
Marc Aurèle, Pensées, livre 10, XXXVIII
« Du raisin vert, du
raisin mûr et du raisin sec, tout cela est changement, non pour ne plus être
mais pour devenir ce qui n'est pas encore. »
Pensées
Marc Aurèle