vendredi 20 novembre 2020

L’ego

 

L’ego

« La connaissance n'a de valeur que si vous la mettez en pratique. »

Anton Tchekhov

Le corps n’est autre qu’un robot biologique, un outil de chair mis au service de l’âme pour expérimenter une vie incarnée dans la matière. Sans corps, l’âme ne pourrait pas expérimenter la vie.

A la jonction des deux se développe l’ego, trait d’union nécessaire à la survie ici bas.

 L’âme, avant de s’incarner, choisit son parcours, correspondant à une mission de vie. Elle sélectionne le lieu, l’époque et les grandes lignes de son incarnation, ainsi que les parents qui vont l’accueillir.

Venue sur terre, elle va construire une personnalité nécessaire à la réalisation de sa mission de vie.

 L’ego est une étape essentielle pour le développement de la vie dans la matière ; c’est lui qui pilote, anime et dirige le corps physique. L'ego est l’expression de notre personnalité, le résultat de notre hérédité, de notre éducation, de notre caractère, de nos sens ; il est taillé pour l’action dans le monde de l’incarnation, il lutte contre nos peurs, nous pousse à réussir et à aller de l’avant.

Il manifeste notre instinct de survie et accapare tous les moyens dont il dispose pour prendre soin de notre intégrité physique et psychique. Il est automatiquement centré sur lui-même et nous coupe de toute influence extérieure qu’il juge dangereuse.

Il évolue et se transforme avec le temps, sachant son existence limitée.

Il ne connaît pas la mission de l’âme immuable.

 

L’ego recto verso :

Une face de l’être, lumineuse et immatérielle, le Soi dans l’unité et une autre, active et matérielle, le Moi dans la dualité.

Il est considéré, soit comme le fondement de la personnalité (notamment en psychologie), soit comme une entrave à notre développement personnel (notamment en spiritualité). 

Il est important de garder le contrôle de son ego pour ne pas être phagocyté par lui. Il est capital de l’attirer vers la lumière, de l’aider à se spiritualiser en l’aidant à comprendre son rôle et les règles du grand jeu de l’incarnation humaine.

Pour ce faire l’âme doit inciter la personnalité à travailler à sa propre purification, en maîtrisant progressivement ses instruments inférieurs, à savoir les corps mental, émotionnel et physique.

Seule la pratique de disciplines spirituelles mises en œuvre dans la vie d’une personne, assorties d’un travail introspectif régulier, permettront d’atteindre ce but. 

Sachez cependant que le chemin est long et difficile, et qu’il faut s’armer de patience et de persévérance pour réaliser son grand œuvre.

« Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.

Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,
Polissez-le sans cesse, et le repolissez,
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.»

BoileauL'Art poétique

 



 

samedi 7 novembre 2020

Ainsi parlait Ernst Jünger

 

 

Le masquage

 

Il y a près de 90 ans, Ernst Jünger dans son livre “Le Travailleur” a prédit que les masques faciaux imposeraient la conformité du groupe à de nouvelles normes sociales en éradiquant l’individualité des êtres dans une future société dystopique.

 

« Ce qui est d’abord frappant sur le plan purement physionomique, c’est la rigidité du visage, qui ressemble à un masque, qui est acquise, mais aussi accentuée et rehaussée par des moyens externes tels que l’absence de barbe, la coiffure et les couvre-chefs moulés. On peut déjà conclure qu’un processus très radical se révèle dans ce masquage – qui a un aspect métallique chez l’homme, un aspect cosmétique chez la femme – du fait qu’il est capable d’éroder les formes mêmes qui rendent le caractère sexuel visible dans les traits du visage. »

 

« Ce n’est pas un hasard si le masque commence à nouveau à jouer un rôle décisif dans la vie publique.

Il apparaît sous de nombreuses formes différentes … que ce soit comme masque à gaz, dont on essaie d’équiper des populations entières ; que ce soit comme masque pour les sports à grande vitesse, que l’on voit sur chaque pilote de course ; que ce soit comme masque de sécurité pour les lieux de travail exposés aux radiations, aux explosions ou aux substances narcotiques.

Nous pouvons supposer que le masque en viendra à assumer des fonctions que nous pouvons à peine imaginer aujourd’hui. »

 

Le Travailleur - Ernst Jünger

1932