« Quarante ans, c'est la vieillesse de la jeunesse, mais cinquante ans, c'est la jeunesse de la vieillesse. »
Victor Hugo
Qu’il est long le chemin
Le chemin est long, rempli d´embûches et de désillusions. Le sport longtemps
pratiqué comme régulateur physique, calmant et anti stress, est désormais aux
abonnés absents de ma vie actuelle.
Mon autre régulateur mental qui consistait à pratiquer la méditation, pour
favoriser l´éveil spirituel, est en panne chronique depuis trop longtemps.
Aujourd'hui, c´est stress, mal être, nervosisme et déprime qui gouvernent ma
vie.
Voilà ce qui nous attend à l´automne d´une vie. Ce qui marche un jour ne marche
pas toujours. Si l´on n’obtient pas l´éveil spirituel, à un moment donné la
peur du vide s´empare de nous. Le Soi se manifeste en marquant ses limites au
Moi.
De nombreux auteurs
ont considéré la vieillesse comme un temps d’achèvement de la construction de
la personne et d’éveil spécifique à soi.
« L’éveil
spirituel est le moment bascule où nous prenons conscience de l’existence d’une
autre réalité que la matérialité… une réalité qui correspond à l’esprit, au
surnaturel, au sacré et au Divin.
L’éveil spirituel répond à un appel de notre être. Ce n’est pas une simple distraction ou une petite curiosité passagère à découvrir… bien que cela puisse l’être au début.
À un moment ou un autre de notre vie, nous nous sentons poussés à nous poser des questions sur le sens des choses : Qui sommes-nous ? Sommes-nous là par hasard ? Sommes-nous faits uniquement de chair et de sang, ou sommes-nous davantage ? Pourquoi nous sommes-nous incarnés ? Y a-t-il un autre plan – une dimension supérieure – qui nous gouverne ? Existe-t-il un (ou plusieurs) Dieu ?
Les
réponses ne peuvent se trouver qu’en abandonnant la matérialité et en explorant
un monde qui pourrait être qualifié d’invisible, d’impalpable, de non-naturel
et qui pourtant est présent en nous et autour de nous. C’est lorsque nous
prenons conscience qu’il existe un aspect non-matériel, de nature subtile, à
notre être et à l’univers en général, que se déclenche l’éveil spirituel. Cette
découverte vient du cœur, de notre être et non de notre raison. »
Luc Bodin
Le changement de
conscience de soi et l’éveil spirituel qui en découle sont absolument
nécessaires à la libération de l’être.
Au cœur de l’expérience de l’éveil spirituel est un changement de notre compréhension de qui nous sommes. Cette évolution peut être graduelle ou soudaine, mais elle amène des symptômes de l’éveil spirituel qui sont parmi les plus déstabilisants. Ceux-ci peuvent inclure une impression de ne plus de nous connaître, ou nous reconnaître, un sentiment que nous sommes irréels ou une impression d’être fragmenté. Elles peuvent aussi nous donner l’impression que le monde est irréel.
« La
vie spirituelle vise l’éveil de notre nature essentielle. Elle nous donne des
qualités d’être qui manquent cruellement à l’homme actuel : le silence, la
simplicité, la sérénité, la confiance. »
Karlfield Graf Durkheim
Il nous faut comprendre d’où l’on vient pour savoir où l’on va.
Dans l’enfance, l’adolescence et la jeunesse, nous
avons développé notre corps physique et forgé notre personnalité. Au
cours de l’âge adulte, notre ego a pris le pouvoir à la force du mental, c’est
le temps de l’action.
L’automne de la vie nous invite au calme et au
détachement de la sagesse. C’est l’heure de faire le bilan de sa vie et
d’ouvrir la voie royale de l’esprit.
Enfin la vieillesse nous offre la
possibilité d’installer la sérénité en soi, en cas de réussite, ou de faire un
constat d’échec, si nous n’avons pu réaliser l’union spirituelle en soi avant
le grand passage.
C’est à ce moment-là que nous saurons...
« Le chemin est long, et le temps nous est compté. »
Pétrarque
Artiste, écrivain, Poète (1304 - 1374)
"Dans l'avancée de la maturité et l'approche de
la vieillesse, il est un ... phénomène qui frappe : le rajeunissement
progressif du cœur et de l'âme.
Depuis toujours, je pressentais que la nature ne
pouvait pas vouloir la déchéance de l'homme. Aujourd'hui, je le
sais.
Si la deuxième moitié de l'existence ne recelait pas
un projet, nous serions éliminés - comme le sont certains animaux - après le
cycle de la fécondité.
Ce projet qui nous est confié est invisible à l'œil.
J'aurais la tâche légère si je me plaignais de maux
de dents : même si j'étais la seule à pouvoir vérifier mes dires, personne ne
douterait de ce que j'avance. Mais si j'affirme que mon âme et mon
cœur rajeunissent de jour en jour, je ne serais pas étonnée que certains
n'y voient qu'une licence poétique. Ou un sujet d'agacement. Et pourtant!
Dans la jeunesse, l'âme n'est pas jeune.
Elle est percluse du rhumatisme des modes, plie sous les idéologies, les
normes en vigueur. L'Alzheimer juvénile la ronge : l’oubli de tout
ce que l'enfant savait encore sur le sens profond des choses. La jeunesse
transbahute tous les préjugés qu'on lui a inculqués, les jugements féroces, les
catégories assassines. Elle est souvent dure comme le monde qui l'accueille. Sa
lumière est sous le boisseau.
Ce long travail de la libération de l'intelligence,
ce déminage du terrain après tant d'années d'occupation étrangère sont
l'œuvre de la maturité. Quand l'obligation de faire un avec sa
génération n'est plus une question de survie, on peut enfin écarter les
œillères, laisser venir la clarté. Comme dans les grandes forêts où l'automne,
en dépouillant les branches, donne le ciel à voir.
"Il faut toute une vie, écrit Jean Sulivan,
pour élargir son cœur, ses opinions, pour conquérir sa liberté
spirituelle."
Toute une vie.
Voilà une chance à ne pas manquer."
Christiane Singer
N'oublie pas les chevaux écumants
du passé