mercredi 19 janvier 2011

Ainsi parlait Louise Labé





Louise Labé

Louise Labé née Louise Charly en 1524 à Lyon, décédée le 25 avril 1566 à Parcieux-en-Dombes, est une poétesse française. Surnommée « La Belle Cordière », elle fait partie des poètes en activité à Lyon pendant la Renaissance.
Une femme si libre qu'elle demande à son amant: "Baise m'encor, rebaise-moi et baise". Une femme rebelle déclarant qu'elle voulait voir les femmes : "non en beauté seulement, mais en science et vertu passer ou égaler les hommes"; et pour cela elle prie " les vertueuses dames, d'élever un peu leur esprits par dessus leurs quenouilles et leurs fuseaux …" Une femme qui murmure, gémit, souffre ou pleure : "Crier me faut mon mal toute la nuit". Une femme qui se moque avec légèreté de l'amoureuse qui soupire en elle - même : " Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie."

"Le plus grand plaisir qu'il soit après l'amour, c'est d'en parler."


Septième sonnet

On voit mourir toute chose animée,
Lors que du corps l'âme subtile part :
Je suis le corps, toi la meilleure part :
Où es-tu donc, ô âme bien aimée ?

Ne me laissez pas si longtemps pâmée :
Pour me sauver après viendrais trop tard.
Las ! ne mets point ton corps en ce hasard :
Rends-lui sa part et moitié estimée.

Mais fais, Ami, que ne soit dangereuse
Cette rencontre et revue amoureuse,
L'accompagnant, non de sévérité,

Non de rigueur, mais de grâce amiable,
Qui doucement me rende ta beauté,
Jadis cruelle, à présent favorable.


Huitième sonnet

Je vis, je meurs: je me brûle et me noie,
J'ai chaud extrême en endurant froidure;
La vie m'est et trop molle et trop dure,
J'ai grands ennuis entremélés de joie.

Tout en un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure,
Mon bien s'en va, et à jamais il dure,
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être en haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire