Espace & matière
Ubiquité spirituelle
« Ne t’égare pas au-dehors, rentre en toi-même,
c’est dans l’homme intérieur qu’habite la vérité. »
Saint Augustin
« L’ésotériste est nécessairement un « marcheur solitaire », un « coureur des bois », un aventurier de l’Esprit. Il cherche le contact direct avec la Lumière intérieure, le Soi, le Divin, dans son « lieu » qui est sans lieu, et son temps qui est hors du temps. L’éveil ne peut passer que par la révolte contre l’existence ordinaire; sinon, c’est l’interminable sommeil. »
Yves Albert Dauge
(L’ésotérisme: pour quoi faire ?)
Une chose est sure ;
plus on avance dans la recherche spirituelle et moins on sait où on en est.
Et cela parce que des certitudes acquises à un moment donné ne sont bientôt plus avérées, remplacées par de nouvelles informations inaugurant de nouvelles pistes, totalement différentes.
Prenons un exemple :
Vous avez tous entendu parler de ces « vieilles âmes », véritables frères ainés de notre évolution, revendiquant plusieurs milliers d’incarnations au fil du temps, au fil d’un temps linéaire, chronologique, historique, ce temps que nous connaissons si bien puisqu’il est notre échelle vitale dans le monde dans lequel nous évoluons.
Et puis, vous apprenez, au cours de vos recherches, que dans les dimensions supérieures, dégagées de la matière, ce temps n’existe pas. Bon, un peu dérangeante au début cette notion, mais en appelant en renfort Einstein et les tenants de la physique quantique, on finit par s’en accommoder ... même si on n’y comprend pas grand-chose.
Seulement voilà, ce n’est pas fini ; maintenant vous apprenez que vos diverses réincarnations ne correspondent pas à des vies antérieures, mais bien plutôt à des existences simultanées, et pas seulement sur terre mais dans des mondes parallèles, dans d’autres dimensions.
Autrement dit, pendant que je suis là à écrire ce texte, de multiples versions de moi-même existent dans des ailleurs inconnus où ils font je ne sais trop quoi, avec je ne sais trop qui.
Pour les gens de culture cartésienne, ou comme Saint Thomas qui ne croient que ce qu’ils voient, il faut bien avouer que cette situation n’est pas une sinécure ; pour ceux qui ont besoins de certitudes, de sécurité inébranlable …
il vaut mieux changer de recherche.
Prenons un autre exemple :
On trouve, dans de nombreux enseignements ésotériques, cette assertion que les maîtres spirituels « résident » sur le plan mental, ce qui a pour conséquence de véhiculer l’idée sécurisante qu’à partir de ce niveau, au-delà de l’astral pernicieux, le mal ne peut plus passer.
Ouf !
Il suffit donc, si l’on peut dire, de franchir allègrement les sept sous-plans de l’astral pour accéder à la sauvegarde du plan mental ; et bien non, pas du tout, les pires mages noirs, pseudo-maîtres et grands gourous règnent en patrons sur des égrégores qui n’ont jamais été aussi puissants qu’à l’heure actuelle.
" Toute la force-lumière que l'homme a reçue depuis sa naissance et s'efforce d'utiliser lui est volée par les éons de la nature. Et ils émettent cette force en retour sur l'humanité par leurs propres radiations. Ainsi est née une grande confusion : l'homme est égaré, il prend la lumière pour son ennemi, et son ennemi pour la lumière. "
Jan Van Rijckenborgh,
« Les Mystères gnostiques de la Pistis Sophia »
(commentaires du Livre I, chap. 45)
" On ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres.
Si vous ne renaissez d'Eau et d'Esprit, vous n'entrerez pas dans le Royaume. "
Jésus
" Il faut qu'il croisse et que je diminue ; le Seigneur en moi doit croître et je dois diminuer."
Jean le Baptiste
Il existe une certaine « Sphère Réflectrice » qui fonctionne à l’identique d’un miroir convexe reflétant nos propres pensées, ainsi que toute la charge émotionnelle qui les accompagne.
Ce que d’autres nomment « plans vital, astral et mental », ces traditions à tendance gnostique les nomment
« sphère réflectrice ». Selon cette idée, ces mondes seraient illusoires et dangereux, dressant « un piège mortel pour l’homme qui, croyant avoir atteint quelque haut niveau d’illumination, serait en fait en train d’observer la lumière faiblissante d’une chandelle qui menace à tout moment de s’éteindre. »
Et à sa mort, c’est au sein même de cette sphère réflectrice qu’il va se retrouver pour la seule raison qu’il est en harmonie vibratoire avec elle.
C’est la terre promise des channelers qui pullulent à l’heure actuelle dans ces hyper-marchés d’une spiritualité de pacotille, où le moindre abruti de base peut canaliser Dieu le Père, à défaut de pouvoir s’adresser à ses saints...
Il semblerait qu’à partir du stade supérieur, celui du plan causal, le mal n’ait plus de prise ; mais je n’ai trouvé personne pour me le confirmer ; donc la question reste entière…
« Trois barrières importantes empêchent de trouver le vrai chemin :
la première est notre être-moi et les illusions de la sphère matérielle ;
la seconde provient de la sphère réflectrice [le monde astral]
et des forces et entités qui y opèrent ;
alors que la troisième, restée encore à peu près inexpliquée jusqu’à présent, provient de notre microcosme et plus spécialement de sa partie la moins connue, l’être aural [Lucifer-Satan, le Démiurge, le Prince des Ténèbres]. Cette troisième barrière ne se dresse dans son ampleur que lorsque l’élève menace d’échapper aux deux premières."
« Un Homme nouveau vient »
Van Rijckenborgh
Dernier exemple encore :
L’humanité aurait été créée par une race extraterrestre, beaucoup plus avancée technologiquement, et n’ayant rien à voir avec un dieu d’amour dont on nous rabat les oreilles.
On peut d’ailleurs se demander pourquoi un dieu d’amour aurait créé notre monde où la prédation est la loi de toutes les espèces, et notamment celle de l’homme.
Et si la prédation est la loi partout dans la cosmogonie, n’est-il pas logique que des prédateurs cosmiques, beaucoup plus forts que l’homme, aient fait de lui leur proie préférée…
Alors pourquoi est-on là, dans quel but nous ont-ils créés et quels sont nos rapports avec eux ?
De tout temps, notamment dans les textes gnostiques, l’existence de prédateurs psychiques vivant aux dépens de l’humanité a été abordée.
Archontes, flyers, portails organiques, Gris... ces entités dont parlent les gnostiques, les chamanes ou les ufologues présentent de troublantes similitudes. Mais la plupart des auteurs s'accordent sur le caractère limité de leur pouvoir et la prévalence de notre libre-arbitre.
« Ils ont besoin de nous pour se nourrir et c'est pour cela qu'ils nous pressurent implacablement », affirme don Juan.
« Exactement comme nous qui élevons des poulets pour les manger, ils nous élèvent dans des poulaillers humains pour ne jamais manquer de nourriture ».
Comme ils se délectent de nos peurs, de notre agressivité, ils les cultivent et les suscitent en nous prêtant leur mode de fonctionnement.
Voilà ce qu'en dit encore don Juan :
« Ce sont les prédateurs... qui nous ont imposé nos systèmes de croyance, nos idées sur le bien et le mal, nos mœurs sociales. Ce sont eux qui suscitent nos espoirs et nos attentes, nos rêves de succès ou notre peur de l'échec, eux encore qui insufflent dans notre esprit convoitise, avidité et lâcheté et qui le rendent prétentieux, routinier et égocentrique... Ils ont accompli une manœuvre extraordinaire, extraordinaire bien sûr sur un plan stratégique, mais horrible du point de vue de ceux qui en sont victimes. Ils nous ont donné leur esprit ! Tu m'entends ? Les prédateurs ont remplacé notre esprit par le leur qui est bizarre, incohérent, grincheux, et hanté par la peur d'être percé à jour... ».
Alors cette ubiquité spirituelle multidimensionnelle est grisante dans la mesure où elle repousse toutes les limites que nous croyons rencontrer dans notre vie, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, où elle permet de relativiser des données perçues comme absolues, où elle permet de toucher du doigt des domaines intangibles, mais chaque médaille a son revers et, ici, le risque encouru est le suivant : à force d’être partout, sans limite, sans verrous, on court le risque d’être nulle part, car on ne franchit pas impunément certaines frontières, on ne découvre pas facilement des pays au-delà des miroirs.
C’est pourquoi, il est vital de toujours conserver par devers soi notre boussole existentielle, afin de ne pas se perdre soi-même, en restant toujours centré sur soi, tendu vers l’étincelle d’esprit qui vibre au fond de nous. C’est cette étoile qui, à l’identique de celle ayant guidé les roi-mages vers le nouveau né, nous mènera toujours, quelque soient les obstacles, à l’être nouveau qui se lève en nous et qui doit nous libérer de nos entraves.
Il faut bien comprendre la règle de notre jeu ; si vous êtes mal, dans votre tête et dans votre corps, c’est que votre mental vous a extériorisé à la périphérie de votre être, et il ne fait que remplir sa fonction, celle d’un outil de découverte de la dimension spatio-temporelle dans laquelle nous évoluons, aujourd’hui et maintenant.
Mais, si vous le désirez profondément, vous pouvez décider de vous ancrer au fin fond de vous-même, et d’y descendre jusqu’à retrouver, comme l’eau au fond du puits, votre lumière spirituelle originelle qui a la faculté d’échapper aux contraintes matérielles de l’espace et du temps.
Maurice Chabas
Transmigration
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