Le sens de
la vie
"Pour de nombreuses cultures, la vie
déborde à tout moment de sens. Le rite relie l’homme en permanence au sens
originel. Ce monde visible est la réplique mystérieuse du monde invisible. Les
corrélations sont tissées dans chaque geste, dans chaque acte : manger, boire,
se laver, se coucher, laver un enfant, célébrer l’union amoureuse, faire un
feu, etc.… Tout est imbibé. Pas un pan d’étoffe ne reste sec. Ces cultures
suintent de sens comme on dit d’un mur qu’il suinte d’humidité. L’image est
juste. Il y a certes un mur dressé entre le monde visible et le monde
invisible, mais ce mur laisse passer l’humidité. C’est-à-dire qu’il ne sépare
pas vraiment ; il relie par la sécrétion d’un côté à l’autre."
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"La vie, appelons ainsi approximativement
cette force dérangeante qui se charge, à brève ou longue échéance, de délabrer
tout système, n’a cure des bonnes intentions. Non que ces intentions précitées
n’aient pas été sincères, mais la vie ne les respecte pas. Dans toute croyance,
dans tout principe, dans toute idéologie, elle flaire le "système",
la réponse toute faite. La vie ne tolère à la longue que l’impromptu, la
réactualisation permanente, le renouvellement quotidien des alliances. Elle
élimine tout ce qui tend à mettre en conserve, à sauvegarder, à maintenir
intact, à visser au mur".
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"Ce qui importe, c’est de remettre
cet idéal chaque jour à l’épreuve de la vie, d’oser une réponse unique (surgie
du riche humus de l’expérience amoncelée) à une situation unique. C’est la
haute discipline à laquelle nous sommes invités chaque jour de neuf."
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"La vie n’a pas de sens, ni sens
interdit, ni sens obligatoire.
Et si elle n’a pas de sens, c’est qu’elle
va dans tous les sens, et déborde de sens, inonde tout. Elle fait mal aussi
longtemps qu’on veut lui imposer un sens, la tordre dans une direction ou dans
une autre. Si elle n’a pas de sens, c’est qu’elle est le sens".
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"Chaque geste que tu fais peut
t’ouvrir ou te fermer une porte. Chaque mot que bredouille un inconnu peut être
un message à toi adressé. A chaque instant, la porte peut s’ouvrir sur ton
destin et, par les yeux de n’importe quel mendiant, il peut se faire que le
ciel te regarde. L’instant où tu t’es détourné, lassé, aurait pu être celui de
ton salut. Tu ne sais jamais. Chaque geste peut déplacer une étoile".
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"Nos sens, maîtres du sens, nous
rendent la richesse originelle et nous délivrent du désir féroce d’avoir
raison".
Christiane
Singer
« Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en
toi ? »
Merci pour ces extraits...je ne me lasse pas de lire et relire ce livre...
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