jeudi 5 février 2009

Morceaux choisis - K. G. Durckheim




Karlfried Graf Eckbrecht von Dürckheim-Montmartin , né le 24 octobre 1896 à Munich, mort le 28 décembre 1988. L’arbre généalogique de ses ancêtres remonte au xiie siècle. Parfois, au cours d’une conversation, il évoque son enfance dorée : “Lorsque j’avais six ans, je vivais en intime communion avec la nature et j’étais fasciné par la volupté des sens.” Soixante ans plus tard, aux prêtres et religieux qui l’interrogent sur ce qu’il appelle l’expérience de l’être, il dira : “Il y a beaucoup plus de ce que vous appelez Dieu dans une sensation que dans une idée sur Dieu.”
Située à la croisée de la psychologie jungienne, de la mystique de Maître Eckhart et de la tradition zen, l’œuvre de K.G. Dürckheim continue d’inspirer maints courants thérapeutiques et spirituels actuels. La voie initiatique proposée par le thérapeute du Centre de Rütte tente de répondre à la soif d’absolu de nos contemporains.

L'homme est un être spirituel jusque dans son corps.

La maturation d’un homme est impossible sans un contact avec son centre le plus profond : son Être Essentiel.

Il faut bien comprendre que le “Maître”, qu’il soit une idée, une réalité vivante ou un appel intérieur, signifie toujours la vie faite Homme.Ainsi, il n’existe de Maître qu’associé à la Voie et à l’élève. Maître, Voie, Disciple sont une trinité en chemin vers le “Royaume” qui n’est pas de ce monde.
Il y a deux espèces de silence : le silence de la mort, où plus rien ne bouge, et le silence de la Vie où rien n'arrête plus le mouvement de la transformation.
leystère.Le “monde” entier que nous observons, et nous-mêmes en son sein, peuvent être perçus comme une tentative de l’infini pour apparaître dans le fini. Chaque chose, chaque fleur, chaque arbre, chaque animal, chaque être humain, tel qu’il est vit, déborde de la force de la vie qui tend sans cesse et éclore en lui, et y apparaître en une forme particulière. Nous sommes appelés à témoigner nous-mêmes, par elle et en elle de ce “tout autre” qui, d’abord voilé, est destiné à être manifesté. Pour celui qui est éveillé à la Voie, un savoir brûlant anime de sa pulsation ses jours et ses nuits dans une expérience qui est une promesse et une mission.

Pour celui qui échappe un moment à l’agitation de la vie quotidienne, et qui au contact de la nature au bord d’une rivière, dans une forêt, au bord de l’océan, se libère de ses tensions, il est certain qu’il peut goûter l’expérience merveilleuse de se sentir intégré dans la plénitude d’une force qui sourd de sa profondeur et le régénère. Dans cette première prise de contact avec la transcendance, la Conscience de l’Être lui apparaît plus nettement qu’à travers les valeurs morales et les diverses croyances religieuses. Même dans l’érotisme et la sexualité, il existe quelque chose de transcendantal qui fait éclater le carcan de la “conscience définissante et objectivante” du moi, et lui permet de dépasser les limites sclérosées de ce moi hypertrophié.Les éléments fondamentaux de l’exercice requis sont de trois modalités : Attitude - Respiration - Tension. Le corps, comme moyen d’expression, nous parle à travers l’attitude, déterminée par le centre de gravité : le hara. A travers la Respiration, on commence à prendre lentement conscience du corps “intérieur” qui s’ouvre et qui se ferme au rythme du grand va-et-vient du souffle de la Vie. Et par une “tension” juste, résultant d’une attitude juste et d’une respiration juste, nous apprenons à “nous lâcher dans les épaules”, et non à tomberles épaules. Nous apprenons ainsi à lâcher prise, c’est-à-dire à nous libérer de l’emprise de notre moi.

La Voie initiatique commence avec une révolution copernicienne dans la façon de concevoir la vie : par l'expérience de l'Etre, l'homme reconnaît que lui et son monde ne sont pas le centre autour duquel tourne l'univers. Tous deux gravitent autour d'un centre et, désormais, ils doivent le faire consciemment.
Mais cette prise de conscience ne sera le premier pas sur la Voie que si cette expérience bouleversante prend dans la vie un caractère de noyau essentiel, engagement du coeur mais aussi pratique et résolution de sacrifice.L'homme entre sur la Voie quand il ne considère pas seulement l'Etre divin comme une croyance et une vision du monde nouvelles mais le foyer éprouvé au plus intime de lui-même et accepté par sa volonté.
C'est alors que lui apparaîtra comme un malaise, un danger et une infidélité à l'égard de l'Un nécessaire ce moi accroché aux obligations du monde, qui survit tenacement dans son égocentrisme, sa peur de souffrir et ses plates satisfactions.K.G.DurckheimLe Maître intérieurLe Maître, l’Elève, la Voie

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