samedi 29 novembre 2008

Ainsi parlait Kafka


Franz Kafka

Naissance : 3 juillet 1883 à Prague
Décès : 3 juin 1924 (40 ans) en Autriche
Activité : écrivain
Influences : Arthur Schopenhauer, Søren Kierkegaard, Fedor Dostoïevski, Charles Dickens, Friedrich Nietzsche, Robert Walser
A influencé : Albert Camus, Federico Fellini, Hannah Arendt, Walter Benjamin, Isaac Bashevis Singer, Jorge Luis Borges, Edmond Jabès, Gabriel Garcia Marquez, Carlos Fuentes, Milan Kundera, Drago Jančar, Salman Rushdie, Haruki Murakami, Günter Grass, Park Chan-wook, Jhonen Vasquez, Amanda Filipacchi, Elie Wiesel

Œuvres principales : La Métamorphose, Le Procès, Le Château.

Surtout connu pour ses romans Le Procès et Le Château ainsi que pour la nouvelle La Métamorphose, Franz Kafka laisse cependant une œuvre plus vaste, semblant caractérisée par une atmosphère cauchemardesque, sinistre, où la bureaucratie et la société impersonnelle ont de plus en plus de prise sur l'individu.
L'œuvre de Kafka est vue comme symbole de l'homme déraciné des temps modernes. D'aucuns pensent cependant que l'Œuvre de Kafka est uniquement une tentative, dans un combat apparent avec les « forces supérieures », de rendre l'initiative à l'individu, qui fait ses choix lui-même et en est responsable.

Kafka aborde les thèmes de la solitude, des rêves, des peurs et des complexes. Le personnage est perdu, déboussolé, il ne saisit pas tout ce qui l'entoure, le lecteur est dans la même situation. L'atmosphère particulière des romans et nouvelles de Kafka a donné naissance à un adjectif, « kafkaïen », qui renvoie à quelque chose d'absurde et d'illogique, de confus et d'incompréhensible.


La véritable réalité est toujours irréaliste.

Exprimons le désespoir de l'homme devant l'absurdité de l'existence.

J'écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu'au plus profond de l'obscurité.

Que voulez-vous, je suis un homme de loi. C'est pourquoi je ne peux me libérer du mal.

Les poètes tentent de greffer aux hommes d'autres yeux et de transformer ainsi le réel. Aussi sont-ils des éléments dangereux pour l’Etat, puisqu'ils veulent transformer. Or l'Etat et ses dévoués serviteurs n'aspirent, eux, qu'à durer

Le bonheur supprime la vieillesse.

Le capitalisme est un état du monde et un état de l'âme.

Le soir j'étais triste car j'avais mangé des anchois. Le matin le médecin me réconforta ; pourquoi être triste ? Après tout, j'ai mangé les anchois, les anchois ne m'ont pas mangé.



On peut facilement tirer tant de livres de la vie et l'on peut tirer si peu, si peu des livres.

L'éternelle jeunesse est impossible : même s'il n'y avait aucun obstacle, l'observation de soi-même la rendrait impossible.

Le niveau de la masse dépend de la conscience de l'individu.

Le regard ne s'empare pas des images, ce sont elles qui s'emparent du regard. Elles inondent la conscience.

Il n'existe que des contes de fées sanglants. Tout conte de fées est issu des profondeurs du sang et de la peur.

L'amour, c'est que tu sois pour moi le couteau avec lequel je fouille en moi.

Mettez la compréhension active en lieu et place de l'irritation réactive et vous dominerez les choses.

La vraie voie passe sur une corde tendue non dans l'espace, mais à ras du sol. Elle semble plutôt destinée à faire trébucher qu'à être parcourue.

Croire au progrès ne signifie pas qu’un progrès ait déjà eu lieu.

La fréquentation des hommes induit à s’observer soi-même.

La croissance de l'homme ne s'effectue pas de bas en haut, mais de l'intérieur vers l'extérieur.

Les chaînes de l'humanité torturée sont en papiers de ministères.

Extérieurement nous allons paisiblement côte à côte, mais pendant ce temps-là l'air qui nous sépare est sillonné d'éclairs comme si quelqu'un le fendait continuellement à coup de sabre.

Théoriquement, il existe une possibilité de bonheur parfait : croire à ce qu’il y a d’indestructible en soi et ne pas s’efforcer de l’atteindre.

Le Messie ne viendra que lorsqu'il ne sera plus nécessaire, il ne viendra qu'un jour après son arrivée, il ne viendra pas au dernier, mais au tout dernier jour.



J'ai passé ma vie à me défendre de l'envie d'y mettre fin.

On ne devrait lire que les livres qui nous piquent et nous mordent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ?

La musique est une amplification de la vie sensible. La poésie, par contre, est une façon de maîtriser, de sublimer.

L'art est, comme la prière, une main tendue dans l'obscurité, qui veut saisir une part de grâce pour se muer en une main qui donne.

Celui qui pourvoit uniquement à l'avenir est moins prévoyant que celui qui ne pourvoit qu'à l'instant, car il ne pourvoit même pas à l'instant, mais seulement à sa durée.

Quand une fois on a accueilli le Mal chez soi, il ne demande plus qu'on lui fasse confiance.

Tant que tu ne cesseras de monter, les marches ne cesseront pas ; sous tes pieds qui montent, elles se multiplieront à l'infini !

On photographie les objets pour les chasser de son esprit.

Qu'est-ce que la richesse ? Il en est pour qui une vieille chemise est déjà une fortune. Un autre se trouve pauvre avec dix millions. Au fond, il ne s'agit que d'une situation.

Les questions qui ne se donnent pas de réponse elles-mêmes en naissant n'obtiennent jamais de réponse.


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