samedi 4 mars 2023

La voie de l’équilibre

 


La voie de l’équilibre


“La tendance la plus profonde de toute activité humaine est la marche vers l'équilibre.”

                                                         Jean Piaget

« Je sais pourquoi la voie du milieu n’est pas suivie : les hommes instruits la dépassent et les ignorants ne l’atteignent pas. Je sais pourquoi la voie du milieu n’est pas comprise : les hommes vertueux vont au-delà, et ceux qui sont sans valeur ne l’atteignent pas.

 Appliquez-vous à garder en toute chose le juste milieu. »

Confucius

 

L’équilibre (du latin aequilibrium, de aequus « égal » et libra « balance, poids ») est le concept qui décrit les situations où les « forces » en présence sont égales, ou telles qu'aucune ne surpasse les autres.

On oppose régulièrement la réflexion à l'intuition, l'analyse à l'instinct, l'inné à l’acquis, le cerveau gauche au droit. Nous vivons dans une dimension où tout est double, et cette dualité devient à nos yeux la règle ; c’est juste ou c’est faux, c’est bien ou c’est mal, c’est noir ou blanc.

Et bien non justement, le plus souvent c’est le gris qui domine, issu d’une friction dynamique entre le clair et l’obscur, d’un mélange des genres que nous adoptons pour faire face à une situation donnée.

Nous oscillons régulièrement comme un pendule entre deux pôles, deux extrémités qui fixent nos limites ; la sagesse consiste toujours à rechercher la voie du juste milieu.
La soumission est renonciation et démission, la résistance est opposition et confrontation ; mais parfois la solution se situe entre les deux, la souplesse et l’intelligence ouvrant une troisième voie pragmatique, efficace et honorable. En toute chose il faut toujours chercher à savoir où se situe la vérité, où souffle le bon sens et quels moyens permettent de réussir sans se compromettre.

Accepter cette vérité permet de conserver le contrôle, de maîtriser son destin au lieu de subir sa destinée.

Cette manifestation du double nous est déjà enseignée par la théorie chinoise du Yin et du Yang, que l’on retrouve aussi dans les traditions anciennes hindoue, égyptienne et hébraïque. Elle définit qu’un sentiment d’harmonie est réalisable si le contraire est complété par le contradictoire pour donner un sens à sa vie.

On raconte que pendant que Bouddha était assis sous l’arbre de la bodhi, en cherchant l’éveil, deux musiciens discutaient au sujet du son qu’ils essayaient d’obtenir de leur instrument. Il se rapprocha pour entendre les musiciens. Le premier serrait les cordes et l’autre criait : « Pas trop serré parce que tu vas briser les cordes. ».

L’autre lui réplique : « Pas trop relâché parce que sinon aucun son ne va sortir. »

 Bouddha a perçu la sagesse contenue dans leur échange et a déclaré : «C’est ça ! C’est la clé … l’équilibre parfait ! ».

 Pas trop tendu, mais pas trop détendu non plus, pas trop haut mais pas trop bas non plus, etc.

La voie du milieu est la clé !

 

Tout se passe comme s’il fallait trouver la clé de l’unité au sein de la division pour la résoudre et atteindre la complétude, pour se réaliser au mieux et finaliser la construction de notre être.

Notre harmonie personnelle commence par notre propre capacité à trouver et maintenir le point d’équilibre entre toutes les forces qui sont en nous.  Pour contribuer à notre développement en tant qu’êtres humains, nous devons trouver ce point où l’émotionnel et le rationnel s’interpénètrent, où les tendances se mélangent sans s’exclure pour créer un espace de connaissance de soi, fondé sur l’acceptation  des antagonismes et l’élargissement de la personnalité au-delà des limites existantes.

L’authenticité inclut à la fois le positif et le négatif pour être vraiment soi-même, sincère et intègre, à la recherche de la vérité au lieu de jouer un rôle.

Essayons donc de travailler sur les énergies opposées pour instaurer un équilibre positif et harmonieux reposant toujours sur la recherche de la vérité qui, elle, est toujours unique, au-delà des dualités apparentes.

Vivre en son âme et conscience, mettre la raison au diapason du cœur et réciproquement, établir un dialogue intérieur permanent pour retrouver l’unité primordiale de l’être et réussir la fusion du Moi et du Soi.


Le point zéro

 


« L’heure est venue de retrouver notre pouvoir et d’en finir avec la polarisation inhérente à la dualité. Cette polarisation sous-entend que, si je crée à partir de la lumière seulement, je génère forcément une force négative ailleurs. Nous sommes parvenus à l’étape de notre évolution où nous devons intégrer ces deux polarités. Pour y arriver, nous devons cesser d’avoir un parti pris pour l’une ou l’autre polarité et aller au-delà de la polarité positive (la lumière) et de la polarité négative (la noirceur). La coexistence des polarités opposées est ce que j’appelle le Point Zéro. Le Point Zéro est une expérience magnétique dans laquelle nous choisissons d’accueillir simultanément les aspects négatifs et positifs de nos expériences.

En dehors de l’état d’amour au Point Zéro, nous sommes polarisés, que ce soit dans le bien ou le mal, dans la lumière ou la noirceur, etc. Or, que se passe-t-il lorsque nous accomplissons une tâche, un projet ou une activité dans cet état ? Nous créons en même temps son opposé. Bien sûr, nos actions polarisées peuvent nous conduire au résultat souhaité. Mais en y regardant de plus près, nous verrons que notre projet a exigé plus de temps, d’énergie et de stress que nécessaire. Il est possible aussi que le résultat final, bien que convenable, ne soit pas approprié à notre situation personnelle. Mais parce que ce projet est polarisé, et donc soumis à la loi de la rétroaction, il créera automatiquement sa contrepartie ou manifestation contraire au niveau énergétique.

Le seul moyen de sortir de ce cercle infernal consiste à accueillir les charges négatives, à les utiliser et à les intégrer pour qu’elles deviennent comme les pôles d’un aimant qui attirera dans notre vie tout ce dont nous avons besoin.

La clé consiste à voir cette expérience comme une expérience de laboratoire et à observer ce qui se passe quand vous choisissez intentionnellement d’être au Point Zéro. Tout à coup, la tension se dissout et une énergie inhabituelle mais harmonieuse jaillit en vous. Vous permettez simplement à vos deux émotions de coexister dans le même espace comme le font les deux pôles d’un aimant pour créer un champ magnétique. Vous ressentirez ce champ. Commandez le Point Zéro et attendez ! Le champ créé par la coexistence de deux forces opposées est la vibration du Point Zéro.

Kishori Aird – Extraits de « Essence »

 

Naturopathe canadienne professionnelle de formation, Kishori Aird est « une intuitive médicale » qui a vécu dans un ashram dès l’âge de 18 ans et a un long parcours spirituel derrière elle.

Devenue Maître de reiki, elle s’est spécialisée depuis 1990 dans la kinésiologie. Elle a perfectionné cette technique en collaborant avec des chiropraticiens et des naturopathes. Et depuis l'été 1997, elles entreprend des recherches sur l'ADN et sur les moyens par lesquels le reprogrammer et se le réapproprier.

Elle a notamment découvert que notre ADN possède un champ vibratoire et électromagnétique qui est sensible à nos intentions, et que, comme un ordinateur, il contient « des programmations par défaut » sur lesquelles ont peut agir par la pensée et que l'on peut modifier.

La reprogrammation consciente de notre ADN est, selon Kishori, l’une des clés de l’Ascension.

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« Place la bonté comme base de ta vie, la justice comme mesure, la sagesse comme limite, l’amour comme délectation et la vérité comme lumière. »

Peter Deunov

« La meilleure chose et la plus sûre consiste à maintenir un équilibre dans votre vie, de reconnaître les grandes forces autour de nous et en nous. Si vous pouvez faire cela et vivre de cette façon, vous êtes vraiment un homme sage. »

Euripide

 

 

jeudi 26 janvier 2023

Hommage Nervalien

 


Épitaphe

 

Il a vécu tantôt gai comme un sansonnet,
Tour à tour amoureux insoucieux et tendre,
Tantôt sombre et rêveur comme un triste Clitandre.
Un jour il entendit qu'à sa porte on sonnait.

C'était la Mort ! Alors il la pria d'attendre
Qu'il eût posé le point à son dernier sonnet ;
Et puis sans s'émouvoir, il s'en alla s'étendre
Au fond du coffre froid où son corps frissonnait.

Il était paresseux, à ce que dit l'histoire,
Il laissait trop sécher l'encre dans l'écritoire.
Il voulait tout savoir mais il n'a rien connu.

Et quand vint le moment où, las de cette vie,
Un soir d'hiver, enfin l'âme lui fut ravie,
Il s'en alla disant : " Pourquoi suis-je venu ? "

 


Photographie de Nadar


« Ainsi ce doute éternel de l’immortalité de l’âme qui affecte les meilleurs esprits se trouvait résolu pour moi. Plus de mort, plus de tristesse, plus d’inquiétude. Ceux que j’aimais, parents, amis, me donnaient des signes certains de leur existence éternelle, et je n’étais plus séparé d’eux que par les heures du jour. J’attendais celles de la nuit dans une douce mélancolie. »

Aurélia


 

Rue de la Vieille Lanterne, à Paris

 

« Ma bonne et chère tante, dis à ton fils qu'il ne sait pas que tu es la meilleure des mères et des tantes. Quand j'aurai triomphé de tout, tu auras ta place dans mon Olympe, comme j'ai ma place dans ta maison. Ne m'attends pas ce soir, car la nuit sera noire et blanche. »

 

Gérard Labrunie

(24 janvier 1855)

 

Le matin du 26 janvier 1855, il est retrouvé pendu, rue de la Vieille Lanterne, derrière le Châtelet. Il n'a pas de manteau. La veille, en soirée, le poète a emprunté sept sous pour manger. Paris disparaît sous la neige. Il fait moins 18 degrés.

 

Gravure de Gustave Doré 

« L'éternité profonde
Souriait dans vos yeux...
Flambeaux éteints du monde
Rallumez-vous aux cieux! »


Meurtre ou suicide ?

 

« Mon cher Monselet,

Je ne sais jusqu’à quel point il importe historiquement d’établir si le cher et doux Gérard de Nerval s’est ou a été pendu. Mais comme il n’est, d’autre part, vérité qui soit indifférente et que tu prends parti pour la seconde hypothèse, je crois que tu fais erreur, et je te soumets ce sur quoi je m’appuie.

Quelques-uns, partisans de la légende suicide – comme je le suis avec certitude absolue – ont mis cette mort sur le compte de la folie. Folie est vite dit. Mais d’abord qui de nous peut dire de son voisin : « Celui-là est fou ? »

D’autres ont cru devoir l’en défendre. Défendre de quoi ? Ne meurt pas fou qui veut, quand cette folie nous a laissé tomber du nuage, dont elle se garda toujours de descendre, l’Œuvre si original, personnel, qui commence par l’exquise églogue de Sylvie pour s’arrêter à l’imbroglio fantastique des Filles de feu.

Enfin, on a parle de la pauvreté de Gérard et de l’unique pièce de dix centimes trouvée sur lui. Le vrai motif n’est pas encore tout à fait là.

Si pauvre que fut en effet Gérard, il était fait à l’habitude de cette pauvreté qui lui tint compagnie fidèle toute sa vie, un jour excepté : fut-ce un jour ou une heure ? Et qui donc, ayant eu la grâce d’entrevoir seulement le charmant rêveur si bienveillant à tous, inoffensif même au mal, âme naïve de petit enfant et pourtant si énergiquement dévoué à ceux qu’il aimait, – qui oserait faire aux amis de Gérard si serrés autour de lui : Gautier, A. Dumas père, l’inépuisable hospitalier, Méry, de Stadler, qui le soigna comme une sœur de charité. Célestin Nanteuil, Hetzel, Bell, Asselineau, A. Houssaye et tant d’autres, l’offense de douter que le poète n’eût pas toujours à choisir entre ceux qui lui offraient la bourse, la table et le toit ?

Mais Gérard refusait toujours, et, vers la fin, plus opiniâtrement que jamais.

Il craignait de ne pas rendre. C’est là, crois-le bien, mon cher Monselet, qu’il faut chercher, parce que c’est là seulement que tu trouves.

Absolument incapable de production suivie et surtout de « fabrication » littéraire, Gérard, ne savait que couver son œuvre jusqu’à ce qu’il la jugeât vaillante pour l’essor, et il n’eût jamais eu à se tenir pour déshonoré d’avoir fait autrement parce que faire autrement lui était physiologiquement impossible. Dans ces conditions, il est plus que difficile au cerveau d’être toujours prêt à servir l’estomac à ses heures. À cette incapacité absolue de la production courante, il faut joindre encore l’innocence antique de Gérard, l’ignorance native et éternelle de ce qu’on nomme « la pratique, » en un mot la plus ferme incapacité devant le Réel, c’est-à-dire devant le combat de la vie moderne au jour le jour, autrement difficile et féroce au boulevard des Italiens et le long d’Oxford street que dans l’île la plus déserte des Feroë. Maintenant, à la fierté du poète, à son respect légitime de lui-même, si tu ajoutes l’insurmontable réserve, les délicatesses ultra-sensitives de l’homme né d’une certaine façon, du « gentleman » (ils sont tout aussi bien de roture), voilà notre Robinson condamné inexorablement à la mort par la faim.

Mais encore, comment ne tiendrions-nous pas compte, spécialement en cette fin finale, de la caractéristique dominante de Gérard de Nerval ? Celui qui fut l’écrivain impeccablement précis, celui qui vigoureusement traduisit à dix-huit ans, le Faust et que Gœthe déjà « respectait, » il était aussi et surtout celui que Janin avait appelé « le rêveur éveillé, » l’esprit flottant éperdument par les sphères du monde hyperphysique, l’illuminé toujours en quête du fantastique et respectueux des nécromanciens, vagabond du nuage, ivre-vivant d’imaginaire, et qui, de la plate-forme de la tour, eût sans hésiter posé le pied sur le vide n’ayant jamais rien soupçonné, ne croyant à rien de ce qui est en bas.

J’arrive aux faits.

Gérard était venu de très bon matin, la veille de sa mort, chez le meilleur de nous, notre regretté Charles Asselineau, alors rue de Savoie, et il lui avait demandé « sept sous » pour se rendre au cabinet de lecture où il avait sa coutume de travail.

Asselineau, voyant, par le froid très rigoureux de ce matin de janvier – 18 degrés, – le pauvre ami vêtu seulement de son petit habit noir et – symptomatique ! – sans le paletot marron qu’il portait en manteau, les manches tombantes, évidemment engagé de la veille, puisque nous le lui voyions l’avant-veille encore, Asselineau lui ouvrit aussitôt sa bourse. Gérard s’obstina à ne prendre que strictement les quelques centimes qu’il avait demandés. Il était visiblement préoccupé, soucieux même, lui, l’immatériel, d’une placidité si imperturbable toujours par sa vie d’insouciance inouïe et de personnel abandon.

Il dit « textuellement » à Charles :

« Je ne sais ce qui va m’arriver, mais je suis inquiet. Depuis plusieurs jours, je ne puis littéralement plus écrire une ligne. Je crains de ne pouvoir plus rien produire… Je veux, encore une fois, essayer aujourd’hui… »

Il alla essayer, en effet, car il resta une grande partie de la journée attablé au cabinet de lecture, et il est à croire que son esprit, frappé de cette préoccupation de stérilité, ne lui fournit cette fois rien encore ; les petits feuillets de copie raturés, qu’on trouva sur lui, avaient été écrits les jours précédents. Alors, insuffisamment vêtu, l’estomac à peu près vide, le cerveau grand ouvert aux chimères, il erra sans doute le soir et pendant cette nuit glaciale, s’exaltant à mesure dans l’isolement et le silence de cette marche au hasard par les ruelles sans nom, de la vieille cité, qu’il savait mieux que personne, voyant plus distinctement à chaque pas, dans la neige épaisse, le menaçant fantôme d’une vie désormais improductive et « sans dignité, » – entendant l’appel, – jusqu’à ce qu’il s’arrêtât court, pour en finir. Et ses doigts engourdis attachèrent le lacet à ce quatrième barreau…

Son corps était tiède encore lorsqu’au petit jour on le découvrit.

Le cordon avec lequel il se pendit était, non, comme tu le dis, un cordon de tablier, mais un bout de lacet de corset, blanc, avec son ferret en cuivre, qu’il nous tirait volontiers de sa poche depuis une huitaine de jours, nous assurant que c’était « la jarretière de Mme de Longueville, » et il nous la développait avec des précautions respectueuses… Ullum magnum ingenium sine mixtura dementiæ : saint Augustin avait peut-être raison ; mais qu’importe !…

Le hasard voulut que ce fût précisément un de nos anciens amis du collège Bourbon, le docteur Pau, mort il y a cinq ans, qui coupa le cordon. Pau se trouvait cette nuit-là chef du poste de la garde nationale à l’Hôtel de Ville. Il essaya, à plusieurs reprises, pendant près d’une heure, de pratiquer l’insufflation, et je n’ai pas été le seul à attribuer à cette tentative, poussée héroïquement à l’excès, l’effroyable ulcère buccal dont le brave Pau souffrit plusieurs années, et qui faillit nous l’enlever avant l’heure : que l’honneur tardif lui soit fait ! – Dans son rapport, le docteur Pau atteste l’absence absolue de toutes violences sur le corps, ecchymoses par contusion ou compression, et il affirme le suicide, indiscutable suivant lui. Nombre de fois, il revint avec moi sur ce triste souvenir, m’établissant à nouveau les gages de sa conviction.

Et qui eût eu intérêt à tuer cet inoffensif par excellence, cet innocent, ce pauvre parmi les pauvres ? Et encore, pour cette besogne par trop vaine, qui eût été précisément rechercher au fond des poches de Gérard la fameuse jarretière de Mme de Longueville ?

L’objection, la seule objection à laquelle peuvent s’attacher quelques esprits, n’est que spécieuse : Gérard avait dû relever les jarrets pour que ses pieds ne portassent plus et ainsi rester suspendu. Mais on sait dans quel nombre de cas la médecine légale a constaté cette même énergie de volonté chez les strangulés volontaires. Et, de fait, était-ce bien à terre que la Mort pouvait saisir cet esprit ailé ?

Aux constats de l’ordre physique affirmés par la science, réunis, mon cher Monselet, les appréciations et déductions morales, – plus motivées encore que, personnellement, il ne m’appartient ici de le dire, – la déposition sincère des deux amis qui eurent le plus de notre Gérard dans ses derniers jours, considère le caractère de l’homme dans sa vie tout entière, et, dans le même pieux souvenir de respect ému et d’infinie compassion, conclus avec nous que Gérard de Nerval s’est tué, et qu’il s’est tué par honneur !

Ne crois-tu pas cette fois la cause entendue ? »

 

Ton NADAR

Félix Tournachon, dit Nadar, né le 6 avril 1820, rue Saint-Honoré et mort le 20 mars 1910 dans la même ville, est un caricaturiste, écrivain, aéronaute et photographe français. Il publie à partir de 1854 une série de portraits photographiques de personnalités contemporaines.

 

« Était-il arrivé à ce triste lieu par hasard ? L’avait-il cherché ? La maîtresse d’un logis à la nuit, situé dans la rue, aurait dit, prétend-on, qu’elle avait entendu frapper à sa porte vers les trois heures du matin, et, quoique tous ses lits fussent occupés, qu’elle avait eu comme un regret de n’avoir pas ouvert. Était-ce vrai, était-ce lui ? » (Champfleury, Grandes Figures d’hier et d’aujourd’hui : Balzac, Gérard de Nerval, etc., Paris, 1861)

« C’était là, pendu avec un cordon de tablier dont les deux bouts se rejoignaient sur sa poitrine, les pieds presque touchant terre, qu’un des hôtes du garni, en sortant pour se rendre au travail, l’avait trouvé, lui, l’amant de la reine de Saba ! C’était à n’y pas croire, et cependant cela était ainsi : Gérard de Nerval s’est pendu, ou on l’avait pendu. » (Alfred Delvau, Gérard de Nerval, sa vie et ses œuvres, Paris, 1865)

Partout le même doute ! Partout la même incertitude !

Mais, selon moi, le plus de probabilités est pour le meurtre.

Je sais bien que Gérard de Nerval était fou, mais c’était un fou d’une espèce particulière, raisonnante. Il avait horreur de la mort, je ne saurais trop y insister ; il l’avait toujours eue. Par contre, il s’était fait un cercle de petits bonheurs, de petits voyages, de petites promenades, qui lui suffisaient depuis son retour d’Orient.

Pourquoi se serait-il tué ? Nadar croit en trouver la raison dans un sentiment tout à coup développé de sa dignité. Singulière manière d’affirmer sa dignité, que de la cracher avec sa vie dans une bouche d’égout ! Et du moment que nous reconnaissons en lui un esprit et un cœur tout faits de délicatesse, n’aurait-il pas craint d’affliger jusqu’à l’épouvante ses nombreux camarades ?

N’est-il pas plus sensé d’admettre qu’entré dans un bouge, et déjà sous l’empire de ses hallucinations, Gérard aurait été l’objet d’une chétive convoitise et d’un coup de main facile ?

Que devait peser le doux rêveur, sous l’étreinte d’un malfaiteur ?

À demi étourdi, il aura été transporté et accroché à la grille voisine. Le premier cordon venu (j’admets même qu’il ait été pris dans sa poche) aura fait l’affaire. On lui aura remis son chapeau sur la tête et on l’aura laissé là, où le froid l’aura suffoqué bientôt. De là, cette absence de souffrance sur les traits.

J’aime mieux cette version, pour la mémoire de l’être vagabond et aimant qui pouvait, s’adressant à son âme, dire comme Hégésippe Moreau :

De mes erreurs, toi, colombe endormie,

Tu n’as été complice ni témoin…

 

CH. MONSELET

Charles Monselet, né à Nantes le 30 avril 18251 et mort à Paris 9e le 19 mai 18882, est un écrivain, journaliste, romancier, poète et auteur dramatique français. Surnommé « le roi des gastronomes » par ses contemporains, il est, avec Grimod de la Reynière, le baron Brisse et Joseph Favre, l'un des premiers journalistes gastronomiques français.



Et, le surlendemain, Alexandre Dumas écrivit dans son journal le Mousquetaire :
 

« C’est là que, vendredi matin, à sept heures trois minutes, on a trouvé le corps de Gérard encore chaud et ayant son chapeau sur la tête.

L’agonie a été douce, puisque le chapeau n’est pas tombé. À moins toutefois que ce que nous croyons un acte de folie ne soit un crime ; que ce prétendu suicide ne soit un véritable assassinat. Ce lacet blanc, qui semble arraché à un tablier de femme, est étrange.

Ce chapeau, que les tressaillements de l’agonie ne font pas tomber de la tête de l’agonisant, est plus étrange encore. Le commissaire, M. Blanchet, est un homme d’une grande intelligence, et nous sommes sûr que, d’ici à quelques jours, il pourra répondre à notre question. »



 

« La muse est entrée dans mon cœur comme une déesse aux paroles dorées, elle s’en est échappée comme une pythie en jetant des cris de douleur. »

 



samedi 7 janvier 2023

Les quatre saisons

 


Les Saisons est le dernier ensemble de peintures à l'huile réalisées par le peintre français Nicolas Poussin. C'est un cycle de quatre toiles représentant chacune une saison.

 

Les quatre saisons

 

« Les quatre saisons se retrouvent dans notre vie.

Le printemps passe très vite, l’été est bouillonnant, agité de passions. Enfin, en automne, tout s’apaise, c’est la meilleure période, celle où l’homme, enfin maître de lui-même, est capable de donner des fruits. Quant à l’hiver, c’est la saison du froid, du dépouillement.

Bien sûr, l’hiver n’est pas absolument mauvais, tout dépend comment l’homme a vécu durant les saisons précédentes. On peut donc dire que l’hiver représente la vérité. L’enfance (le printemps), c’est la vie ; l’adolescence (l’été), c’est l’amour ; la maturité (l’automne), c’est la sagesse ; et enfin la vieillesse (l’hiver), c’est la vérité… la triste vérité malheureusement pour beaucoup ! Car au moment de partir de l’autre côté ils ne peuvent plus se faire d’illusions.

 Donc, vous voyez : la vie, l’amour, la sagesse et la vérité… il est très intéressant de constater comment les quatre saisons correspondent aux différents âges de la vie de l’homme. »

 

Omraam Mikhaël Aïvanhov

 

 

Les Saisons est une série de quatre tableaux peints par Giuseppe Arcimboldo en 1563, en 1569, en 1572 et en 1573.

jeudi 8 décembre 2022

L’expérience spirituelle

 

L’expérience spirituelle



« Nous ne sommes pas des êtres humains vivant une expérience spirituelle mais des êtres spirituels vivant une expérience humaine. »

Pierre Teilhard de Chardin

« Pour l'homme en chemin, tout commence par une expérience ! »

K.G. Dürckheim

On nomme expérience la somme des connaissances personnelles accumulées par un individu durant sa vie. En matière spirituelle, il faut entrer en soi pour connaître et apprendre à se connaître.


Notre vie est la résultante de nos expériences vécues.
Pour faire des expériences personnelles, il faut prendre le risque de se différencier des moutons de Panurge qui constituent l´immense majorité de l’humanité.
Les suiveurs ne seront jamais des éclaireurs, pire ils ne connaîtront jamais le chemin de l’éveil spirituel. Les beni- oui-oui sont condamnés d’avance, car il faut savoir dire non pour pouvoir s’émanciper.

Il faut avoir le courage et la lucidité de dire Je et d’enclencher une action pour réaliser une volonté.

Par exemple, dans le cadre professionnel, on doit refuser d’exécuter un ordre illégal, quitte à perdre son poste. Combien sont-ils capables de le faire ?

Sur le plan financier, bien mal acquis ne profite jamais, dit-on ; aussi doit-on bannir l’argent sale pour rester propre en soi-même.

Autre exemple, mettre en doute le discours institutionnel. Je doute de l’intégrité des hommes politiques qui ne sont que les rouages de la matrice.


Pour découvrir la Vérité et atteindre la Liberté qui en découle, il faut toujours remettre en cause les apparences pour dévoiler la vérité derrière.

L’éthique apporte la confiance en soi nécessaire à l’efficacité mais ce n’est souvent perceptible que sur le long terme.

Ne pas se décourager et continuer d’aller de l’avant…

Je doute, donc je suis.

Au risque d´être traité de complotiste...
Soit.

Ne pas prendre les vessies pour des lanternes ;

mieux vaut complotiste que confiné masqué, ou con tout court.

«Pour atteindre la vérité, il faut une fois dans sa vie, se défaire de toutes opinions que l'on a reçues, et reconstruire à nouveau et dès le fondement le système de ses connaissances.

René Descartes


Aigle Bleu est de nationalité canadienne d'ascendance Algonquin, Pawnee, Abénaquis et Française. Né en avril 1954 à Prince Albert, Saskatchewan, Canada, il déménage au Québec avec sa famille en 1967 et y habite depuis. Ses bureaux sont situés à Wendake, réserve Premières Nations près de Québec, QC, Canada.

La pratique spirituelle

« Dans notre vision de l’être humain, la pratique spirituelle est ce qui définit l’homme. Un être humain sans pratique spirituelle, ce n’est pas un être humain, c’est un être inférieur aux animaux, aux plantes, qui eux, ont une pratique spirituelle ; ils font toujours la volonté du Créateur, ils ne dévient pas de la voie que le Créateur a inscrite en eux par les instructions originelles.

L’homme a cette possibilité de choisir de marcher sur une voie qui n’est pas bonne, c’est pour cela qu’il doit discipliner son esprit pour faire le bon choix, et cette discipline, nous l’appelons pratique spirituelle. Beaucoup de gens, ou bien n’ont pas de pratique spirituelle, ou en ont qui ne sont pas efficaces, qui sont basées sur des croyances. Nous n’avons jamais fonctionné avec des croyances, c’est la connaissance qui est importante. Quand on sait quelque chose, on est inébranlable, alors qu’on peut toujours perdre la foi.

Je commence toujours mes conférences par ces mots : « Ne croyez rien de ce que je vous dis, vérifiez, vérifiez… »

C’est pourquoi la pratique spirituelle est essentielle, parce qu’il faut faire l’expérience. Un de mes Maîtres disait : « Ne me parle pas d’une philosophie qui n’enseigne pas comment faire pousser le maïs. » Il voulait dire qu’il faut que cela puisse être mis en pratique dans le quotidien. Ta spiritualité doit être appliquée dans le travail, dans ta relation à l’autre, dans ta façon de faire l’amour, dans tout, sans quoi ce n’est pas une philosophie holistique.

La spiritualité doit donner des réponses dans ta vie, alors tu sais qu’elle est vraie et elle devient une connaissance.

La première chose qui manque ici, c’est cette connaissance qui naît de la pratique.

La deuxième chose qui manque, c’est le courage de l’appliquer. Les gens ont peur. Quand ils réalisent à quel point on a détruit la planète, à quel point on est dans l’erreur, la somme de travail à faire les décourage complètement. La culpabilité, pour y revenir, fige tout, plus rien ne bouge, tu ne sais plus quoi faire, c’est comme si tout ton être était inadéquat.

Mais nous sommes tous parfaits, nous sommes des images du divin. Une fois qu’on a vu, qu’on a compris, il faut avoir le courage d’avancer. Dans nos cultures, le courage était enseigné. » 

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Le courage est sans doute ce qui manque le plus aux moutons, ces « suiveurs », qui s’en remettent à l’opinion générale, formatée par des media aux ordres, sans chercher à se forger un sens critique propre.

Les dormeurs doivent se réveiller pour exister, ou se condamner à disparaître.

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La soumission

 « Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s'y prendre de manière violente. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l'idée même de révolte ne viendra même plus à l'esprit des hommes. L'idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, l'on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l'éducation, pour la ramener à une forme d'insertion professionnelle. Un individu inculte n'a qu'un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l'accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l'information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. »

Aldous Huxley – «  Le Meilleur des Mondes »


 " La connaissance s’acquiert par l’expérience, tout le reste n’est que de l’information."

Albert Einstein

“Il y a trois chemins qui mènent à la sagesse : l’imitation, qui est le plus simple ; la réflexion, qui est le plus noble ; et l’expérience, qui est le plus amer." 

Confucius

« C'est en expérimentant ma parole que vous comprendrez qu'elle est vraie, ce n'est pas en l'écoutant. En écoutant vous pouvez la contredire de n'importe quelle manière. Vous pouvez ajouter ce que vous pensez, votre accord ou votre désaccord. Mais EXPÉRIMENTEZ dès demain et vous verrez si ma parole est juste. C'est ce que je vous propose.

Tout ce qui vous est dit, que ce soit par moi ou par d'autres guides, des plus petits aux plus grands, ne doit jamais être accepté par vous comme un dogme, comme une vérité ou comme un mystère, comme une énigme que l'on peut contredire, contrecarrer et sur laquelle on peut discuter et discutailler.

Même si vous n'êtes pas convaincu par la chose, ou au contraire même si vous êtes déjà convaincu avant d'en faire votre sagesse, il faut l'expérimenter, car il n’y a que comme cela que la chose dite va pouvoir devenir votre sagesse. Il n'existe aucun autre moyen que l'expérience. »

Pastor

Pastor est un guide spirituel qui n'est pas incarné dans un corps physique. Pendant neuf ans (1985-1994) il a transmis à un petit public de la région franco-suisse des réponses incroyablement lumineuses et accessible à des questions de fond, par l’intermédiaire d’une jeune femme à qui il a donné le nom initiatique d’Omnia.