lundi 5 novembre 2018

L’âme


Louis Janmot - Le mauvais sentier

L’âme

« Sans l'âme, le corps n'aurait pas de sentiment ; et sans le corps, l'âme n'aurait pas de sensations. »
Rivarol

« Ce n'est pas la chair qui est réel, c'est l'âme. La chair est cendre, l'âme est flamme. »
Victor Hugo

 
« C’est l’Idéal, c’est Dieu, que rêveur et troublé je cherche sans repos. Lumière par son âme, ombre par la matière, vers la terre ou le ciel incliné tour à tour, l’homme marche à sa fin immortelle et dernière ».

Louis Janmot – Génération divine


Entre le corps, immergé dans la matière et l’esprit souverain, évanescent et insaisissable, il existe un trait d’union qui joint l’un à l’autre et fonctionne dans les deux sens, ascendant et descendant, il s’agit de l’âme.
La matière est le véhicule pour la manifestation de l'âme et l'âme est le véhicule pour la manifestation de l'Esprit.

L’âme (du latin anima, souffle, respiration) est le principe vital qui anime le corps et reçoit les impulsions de l’esprit. Mais, en retour, l’âme renvoie à l’esprit le vécu de ses expériences dans la réincarnation que ce dernier ne peut saisir, tout contact direct avec la matière lui étant impossible. Si le corps est le temple de l’esprit, l’âme en est le grand prêtre.
Sans l’âme, le corps est comme un avion sans pilote, inerte et inutile.
C’est l’âme qui insuffle la vie au corps et l’équipe d’outils d’investigation que sont les cinq sens, l’intelligence, les émotions, la volonté et la personnalité.

« La division ternaire est la plus générale et en même temps la plus simple qu’on puisse établir pour définir la constitution d’un être vivant, et en particulier celle de l’homme, car il est bien entendu que la dualité cartésienne de l’« esprit » et du « corps », qui s’est en quelque sorte imposée à toute la pensée occidentale moderne, ne saurait en aucune façon correspondre à la réalité ; nous y avons déjà insisté assez souvent ailleurs pour n’avoir pas besoin d’y revenir présentement. La distinction de l’esprit, de l’âme et du corps est d’ailleurs celle qui a été unanimement admise par toutes les doctrines traditionnelles de l’Occident, que ce soit dans l’antiquité ou au moyen âge ; qu’on en soit arrivé plus tard à l’oublier au point de ne plus voir dans les termes d’« esprit » et d’« âme » que des sortes de synonymes, d’ailleurs assez vagues, et de les employer indistinctement l’un pour l’autre, alors qu’ils désignent proprement des réalités d’ordre totalement différent, c’est peut-être là un des exemples les plus étonnants que l’on puisse donner de la confusion qui caractérise la mentalité moderne. »

René Guénon
La Grande Triade
 « Spiritus, Anima, Corpus » (Chapitre XI)

L’Âme est reliée au corps physique au niveau du centre énergétique du Hara, situé sous le nombril, source principale du souffle vital et siège des émotions.
L’Esprit quant à lui se connecte au corps physique au niveau du troisième œil, situé entre les arcades sourcilières.
Dans l’incarnation, l’Âme et l’Esprit se retrouvent au niveau du cœur spirituel, situé à droite, de l’autre côté du cœur anatomique.
“Sans l’activité du cœur éthérique, le cœur physique succomberait rapidement sous l’effort constant que nous lui demandons. Tous les abus auxquels nous soumettons le corps matériel sont neutralisés, dans la mesure du possible, par le corps vital qui lutte sans cesse contre la désintégration du corps dense.”

Max Heindel

Pour le gnostique moderne qu'est Jan van Rijckenborgh, l'homme a deux âmes : l'une étant l'« interprète lumineux de l'esprit » dans le corps ; l'autre un « souffle » qui maintient en vie et entretient la cohésion des différents principes de l'homme, c'est-à-dire sa pensée, ses désirs ou son corps.

L’âme incarnée a une mission à remplir dans sa vie terrestre et sa quête consiste à découvrir le but de son incarnation.

Les voies de l’âme sont multiples en quantité et variées en qualité ; il appartient à chacun de faire ses choix pour se construire et remplir avec succès la mission qui lui a été dévolue. A chaque incarnation correspond une mission particulière, que nous ne connaissons plus une fois parachuté en milieu hostile. L’âme progresse à travers les expériences qu’elle réalise sur terre et qu’elle transmet à l’esprit à travers ses ressentis.   Cette évolution n’est possible que grâce à la coopération du triptyque Corps-Ame-Esprit.

 « Chaque vie est un maillon d’une chaîne, un maillon d’énergie mise en forme en fonction des conditions d’incarnation. L’âme est la somme des expériences enregistrées, elle est la chaîne qui les relie les unes aux autres en acquérant ainsi un sens global, une direction et une finalité. Vous ne pourrez comprendre ce sens que lorsque vous aurez la connaissance totale de toutes vos incarnations depuis l’origine de votre étincelle cosmique ; jusque-là vous êtes dans le fractionnement et le cloisonnement, chaque vie participant partiellement au grand tout, à votre insu. »
Communication avec Ophoemon 12

La terminologie employée (Le Moi, le Soi, le Je, l’Ego, etc.) n’a qu’une importance relative pour cerner le triptyque Esprit-Ame-Corps, ce qui est capital c’est de bien saisir la logique, c’est-à-dire l’agencement des rapports qui les lie. Il faut bien comprendre que la Source, énergie pure de création, ne peut avoir de contact avec la Matière, énergie dense cristallisée. Pour ce faire elle a besoin d’un intercesseur qui est l’Ame, laquelle à son tour nécessite la collaboration du Corps physique, pour pouvoir effectuer des expériences vécues au sein de la matière.
Voilà le scénario qui nous concerne tous sur terre.

En fait, tout est un problème de vibration énergétique.
Le taux vibratoire correspond à une intensité énergétique, ce qui correspond à un échange d’électricité magnétique entre les divers éléments existants. Nous sommes composés d’énergie densifiée et nous vivons dans un «bain» d’énergie éthérée ; il y a donc interaction permanente entre ces différentes qualités de vibrations.
Pour donner une échelle approximative, le plan physique va de 0 à 20 000 unités de Bovis, les corps éthériques s’étalonnent de 20 000 à 40 000 unités et les personnes en pleine évolution spirituelle  sont de l'ordre de 40 000 UB à 930 000 000 000 000 UB.

Tout être humain possède un taux vibratoire définissant la fréquence d’énergie correspondante à son degré d’évolution spirituelle ; c’est la nature et le degré de son énergie qui caractérisent son taux vibratoire.
Ce qui implique que nous pouvons le modifier pour le faire augmenter; c’est tout le but de l’évolution spirituelle. 

« Donne-moi ta main, mon âme presque oubliée. Quelle chaleur me procure la joie de te revoir, toi mon âme si longtemps désavouée. La vie m’a ramené à toi. Mon âme, c’est avec toi que le voyage doit continuer. Avec toi je veux cheminer et monter jusqu’à ma solitude. »
Jung - Le Livre Rouge



 
« L’Idéal seul peut donner les ailes qui porteront un jour votre cœur attardé par des amours mortelles vers l’immortel amour. Ah, puissé-je avoir su pendant mon court passage au but mystérieux enlever pour toujours un peu de ce nuage qui le cache à mes yeux ! »

L. Janmot, L’Idéal

Anne-François-Louis Janmot, né à Lyon le 21 mai 1814, et mort dans la même ville le 1er juin 1892, est un peintre et poète de l'École de Lyon.

Le Poème de l’âme de Louis Janmot est l’œuvre d’une vie, étalée de 1835 à 1881. Présentée à l’Exposition universelle de 1855, c’est une œuvre à la fois picturale et littéraire, qui se compose de 18 tableaux suivis de 16 dessins au fusain, le tout inspiré par un long poème de 2 800 vers, également écrit par Louis Janmot. Ce vaste ensemble narre la vie d'une âme sur la Terre, incarnée dans un jeune homme, accompagné de son double féminin. Puis l’œuvre représente la vie de l’homme resté seul à la suite de la disparition de sa compagne, à laquelle s'identifierait l'artiste.