dimanche 30 juin 2013

Vacances estivales 2013



Vacances estivales 2013


Le blog fait relâche pour cause de vacances d’été.


Je souhaite de bonnes vacances à ceux qui ont la chance d’en prendre.


Je souhaite beaucoup de courage à tous ceux qui ont d’autres obligations.


A très bientôt !     See you later !     Hasta la vista !



Reprise prévue vers le 1er septembre 2013.

dimanche 23 juin 2013

Pour en finir… avec le « New Age »



Pour en finir… avec le « New Age »



Joël Labruyère





« Il suffit de faire croire à l’être humain qu’il y a du cœur pour lui faire tout gober. »



S’engager dans une démarche spirituelle est une affaire délicate où l’on ne peut compter que sur soi-même. L’expérience est le seul guide, mais notre culture rationaliste ne nous prédispose pas à identifier les illusions de nature spirituelle. Toutefois, il est possible d’éviter certains pièges en connaissant à l’avance la finalité des pratiques en matière de développement personnel et de spiritualité. Ce qui se cache sous l’emballage est souvent à l’opposé des promesses. On a lu un ouvrage qui nous a enflammé, et l’on est prêt à participer au stage qui nous invite à mettre les belles théories en pratique. Si l’on observe qui se passe dans le domaine des spiritualités prêt-à-porter, on réalise que les livres et les annonces sont un moyen de nous attirer dans une pratique collective. L’on s’harmonise lors d’une méditation de groupe, dans le but de créer un égrégore, ce qui n’est jamais neutre. On vous a jeté un hameçon avec un bel appât, et vous avez mordu. En réalité, la partie occulte de l’affaire vous demeure cachée, mais la finalité est de vous mettre sous tension, en phase avec une fréquence reliée à une centrale où opèrent des experts masqués.



On a de bonnes raisons de penser que ces harmonisations de groupe – au nom de la lumière, il va se soi – sont des mises sous contrôle afin de brancher le groupe sur un centre utilisant les ondes à basses fréquences. Des entités du plan astral sont captées dans le but de servir de médium afin de donner à ces séances de spiritisme l’apparence spirituelle. C’est plausible si l’on en croit les informations qui filtrent sur la technologie occulte. Le new age est un concept inventé au début du 20° siècle par un occultiste oriental. Il est fondé sur une volonté de mettre les esprits sous contrôle collectif – pour préparer une religion mondiale sur la fréquence 666. L’appât a été l’imminence d’un âge d’or, mais rien de tel n’est prévu par les traditions authentiques qui parlent du futur. Le mythe de l’âge d’or dans l’ère du Verseau a rencontré un énorme succès à cause des fléaux modernes, dangers artificiellement aggravés par les agents de cette opération.



Participer à ces séances de méditation n’est pas sans risque car on peut se relier à un courant spirituel inférieur ou vampirique, avec les conséquences psychiques qui en découlent. Ces risques ne sont jamais évoqués dans le « new age » où tout ce qui brille est lumière. On vous parle beaucoup de la lumière, mais on ne vous dit pas de quelle lumière il s’agit… Les risques ne sont jamais évoqués par les pirates qui écument les eaux du « new age », en exploitant la naïveté des néophytes. Votre idéalisme, renforcé par votre conditionnement judéo-chrétien, ne vous porte pas à démasquer ce qui se trame derrière le channeling et ses révélations fabriquées. La loi du silence règne sur l’univers du nouvel âge. Les professionnels ne se risquent pas à dénoncer un compère louche, sous le prétexte qu’il faut être dans  » l’amour inconditionnel « .



Cela cloue le bec à toute interrogation pertinente. Toutes les parades ont été prévues pour empêcher l’esprit critique. Les vedettes du channeling sont reçues devant des cercles discrets à l’ONU. Ils servent les illuminati.



Le « new age » se veut positif, mais il préconise des techniques de liaison avec des entités rétrogrades, d’un niveau bestial, mais qui ont la capacité d’apparaître en êtres de lumière. Lorsqu’à la suite de ces contacts, votre système de chakras sera déréglé et que vous vous serez fait pillé votre énergie, parlerez-vous encore d’évolution positive ? Nombre de pratiques actuelles, anodines en apparence, nous font glisser vers la fantasmagorie des plans invisibles, où il existe encore moins de probité qu’ici-bas. Certaines de ces illusions sont des imitations de la Vérité, mais l’on peut démasquer aisément l’imposture à l’aide de quelques critères. Hélas, celui qui en est au commencement de sa quête et qui est peu expérimenté, sera ébloui. Il se jettera vers la lumière qu’on lui indique avant de découvrir que c’était la première tentation d’un long chemin parsemé de mirages. Passée l’exaltation du début, et après un périple frustrant, on se retrouve à la case départ, désillusionné, dépossédé de notre vitalité, et financièrement délesté. On a gagné une expérience, et c’est déjà bien, à condition qu’on sache en tirer la leçon… Il y a des principes à connaître avant de s’engager dans une pratique car il est impossible de déterminer à l’avance sa finalité. Cette finalité occulte qui se cache habilement derrière les promesses, ainsi que ses contre-indications, ne sont jamais indiquées. On ne soulève surtout pas l’épineuse question des dettes qu’il faut rembourser lorsqu’on négocie quelque petit avantage spirituel. C’est un sujet tabou dans le commerce avec l’invisible. Mais le  » commerce avec les esprits « , les  » guides de lumière  » ou d’autres entités, comme son nom l’indique, demeure un commerce fait de tractations et de bénéfices, d’intérêts, de séduction et de dissimulation. Ce qui pour l’un n’est qu’une expérience, peut être une régression pour l’autre. Ce qui pour l’un n’est qu’un divertissement sans lendemain, pourrait être un enchaînement spirituel pour un autre. Souvent la folie provient d’un usage de la magie dans une existence antérieure. On commence par des exercices pour développer les pouvoirs psychiques et l’on se retrouve avec des chakras déséquilibrés, une tyroïde hypertrophiée ou l’hypophyse endommagée. Il faudra soigner ces déformations dans une existence future car tout se compense. Bien entendu, il s’agit là de cas extrêmes, car la plupart des techniques de développement personnel ou d’expansion de la conscience n’ont qu’un effet placebo qui ne laisse pas de séquelles durables, sauf le prix des stages… Donc, avant d’entrer dans un groupe attractif, de dépenser vos économies dans un stage, ou de vous livrer à une discipline, faites le bilan de ce que vous espérez en recevoir, et de ce que vous risquez d’y laisser.



Il y des chemins spirituels harmonisés avec le psychisme et l’organisme de l’occidental vivant dans le monde contemporain. Mais il y a beaucoup plus de pratiques qui sont en opposition avec notre constitution physique et psychique actuelle, et dont on ne peut espérer aucune amélioration constructive. Il faut rejeter les pratiques et les enseignements qui risquent de nous mettre en contact avec des entités et des égrégores qui nous captent en nous déportant vers l’extérieur de nous-mêmes. Il ne faut jamais forcer le fonctionnement de nos chakras et de nos corps subtils. La compréhension objective des systèmes spirituels repose sur une connaissance de la constitution subtile de l’être humain et des méthodes de transformation initiatiques. Chaque siècle propose de nouvelles méthodes qui ne sont qu’une reformulation des techniques anciennes, mais adaptées aux rayonnements de l’époque. Lorsqu’on a à peu près compris les principes des techniques pour élever le taux vibratoire, activer les centres énergétiques, et aligner la conscience sur d’autres fréquences, on est armé pour faire la différence entre les techniques régressives qui conduisent à une liaison avec les plans invisibles inférieurs, et la voie spirituelle. Mais la distinction est délicate. La voie spirituelle authentique ne conduit pas à une liaison avec le monde occulte (la lumière astrale par exemple). Elle repose sur le centre de notre être, et non sur des entités extérieures. C’est un chemin qui va à l’opposé du new age. Il faut savoir ce que l’on cherche dès le début. Ce n’est pas toujours clair pour le chercheur qui est sollicité par des évasions spirituelles. Il ne sait où aller, et séduit par des enseignements qui mettent une transformation à sa portée sans trop d’effort, il se laisse tenter.



On pourrait se dire : qu’importe si la pratique que j’ai expérimentée est une impasse et si les enseignements qui m’ont séduit sont de la supercherie. N’est-ce pas à travers ses erreurs que l’on apprend la vie ? L’expérience n’est-elle pas notre seul guide ? Oui, il n’y a aucune raison de craindre l’expérience. C’est la loi de la vie. Mais, il faut savoir que certaines pratiques perturbent les délicats organes de l’âme. On risque de déformer notre système psycho-spirituel. Et ne croyez pas que ceux qui vendent ces techniques en savent plus que vous, aussi initiés qu’ils se prétendent ! Ce sont souvent des apprentis sorciers, qui ont éprouvé une satisfaction personnelle avec une méthode qu’ils croient adaptée à tout le monde. Ils y trouvent aussi un moyen de gagner de l’argent. Ce qui pourrait être gratuit ne l’est pas obligatoirement d’un point de vue occulte. Lorsque l’on est accroché et qu’on devient soi-même un  » initiateur « , la boucle est bouclée. On va jouer au petit maître, un aveugle qui guide les aveugles. Bien entendu, les spéculateurs de la spiritualité s’appuient toujours sur des explications pseudo scientifiques ou une tradition vénérable, comme la mode du chamanisme qui sera remplacée par autre chose d’ici peu. Qui sait si cette tradition n’a pas été pervertie, et si, hors de sa matrice, sa magie ne s’est pas inversée ? C’est souvent le cas pour les techniques venues d’Orient qui ont été élaborées pour des êtres différents de l’occidental au plan physiologique et psychique.



Quant aux nouveaux systèmes de méditation du new age, ils opèrent quasiment tous sur une fréquence du plan astral, qui est la dimension de l’illusion par excellence. L’expérience est souvent agréable, car un sentiment de contentement s’en dégage, mais le résultat spirituel est non seulement nul, mais négatif. Pendant le relâchement de la méditation, on devient aisément la proie d’entités-relais qui cherchent à investir les consciences momentanément mises en veilleuse. Il y a deux manières d’affaiblir le libre-arbitre d’un être humain : la douleur ou le plaisir. Le new age agit par la promesse d’une élévation dans les mondes spirituels, ce qui, pour les gens sensibles, apparaît comme la plus haute satisfaction, le gage que la souffrance sera abolie et que le bonheur est en vue. C’est la promesse d’une ascension vers le ciel, vie après vie, toujours plus et toujours mieux. Mais les lois de l’évolution sont différentes.



C’est là en résumé le « new age » tel qu’il a été diffusé par les occultistes du courant théosophique au début du 20° siècle, puis théorisé par une éminence grise du Lamaïsme, le maître Tibétain, et enfin relayé par de nombreux occultistes qui se croient connectés sur la  » grande loge blanche « . Cette loge et ses  » ashrams de maîtres  » dissimulent le centre du contrôle politico-occulte planétaire.



Nous sommes conscients que si un pratiquant d’une méthode de méditation traditionnelle lit ces explications, il risque d’être scandalisé car il dira que nous mettons tout dans le même sac. Nous voulons simplement dire que les choses se passent ainsi la plupart du temps, spécialement lors de séances méditatives dirigées par des channels dont la personnalité anormale est une brèche qui favorise la pénétration d’entités dans notre existence. Les guides de ces séances sont obombrés (quasiment envoûtés) par des esprits-contrôle dont la fonction essentielle – derrière le joli refrain  » lumière et amour  » – est de réunir des gens pour les mettre collectivement en phase de manière harmonieuse, pour mieux les tenir sous contrôle. Ces guides et  » canaux « , a demi sincères, ignorent le but secret de l’opération de pompage spirituel dont ils sont les agents parfois émerveillés. Il est en effet très gratifiant de parler au nom de l’invisible et il y a beaucoup de candidats qui espèrent devenir des petits maîtres. L’être humain a été conditionné à vénérer l’autorité, et nulle autorité n’est plus attractive que celle qui est supposée venir  » d’en haut « . Mais l’invisible n’est pas le sacré. Les channels, ces nouveau spirites, voient dans leur liaison avec l’invisible le signe d’une élévation ou d’une élection, alors qu’il s’agit d’une régression de la conscience. On ne peut les faire changer d’idée, car la passion de l’invisible les obsède comme une drogue. Ils sont intoxiqués, et comme des dealers, ils racolent des prosélytes pour étendre le cercle de leur trafic, tout en en retirant un profit matériel et un sentiment de puissance. Voilà comment les choses se passent dans la plupart des réunions de prière, d’invocation ou de méditation. Un contact est établi par le leader-médium avec un esprit-contrôle qui s’est présenté sous une identité parfois prestigieuse en fournissant des messages plus ou moins élaborés, qui jouent sur les registres de la crainte apocalyptique – le complexe sécuritaire – tout en flattant notre ego, qui se sent élu. Les religions ont donné de fausses images de la vie spirituelle, et devant le merveilleux et l’invisible, les gens deviennent des enfants. Lors de la délivrance des messages par channeling, on commence par les tartes à la crème en annonçant que les temps sont perturbés, mais que l’amour va tout réparer – grâce à notre dévouement pour la lumière. Les mots clés de ce conditionnement sont  » la paix, la joie, et la lumière  » dont on sait qu’ils sont ressentis comme particulièrement plaisants pour l’être incarné sur une terre où la vie n’est pas toujours rose.



Il suffit de vous faire croire qu’il y a du cœur pour vous faire tout gober.



Qui ne désire vivre dans l’amour et la joie ? La promesse est ciblée pour faire mouche. L’aspect le plus pernicieux de ce lavage de cerveau à la manière douce du « new age », c’est qu’on culpabilise ceux qui ne se sentiraient pas pleins  » d’amour, de paix et de joie « . Comme ils sont méchants ces récalcitrants ! Il est difficile d’échapper aux valeurs de la pensée unique du nouvel âge. Elle s’est infiltrée partout par les médias et la publicité. Tu dois être dans la lumière ! Tu dois vivre dans la joie et l’amour ! Tu dois aspirer à l’harmonie et à la paix, même si ta vie et un chaos. C’est le totalitarisme de la bonté et du bonheur. On se paye de mots et d’illusions. Cette propagande faussement positive qui nie la subtilité et les paradoxes du destin individuel est une tyrannie au nom du  » bien « .  » Si tu n’es pas dans la paix et l’amour, alors, tu dois t’améliorer et participer à tel stage qui va te remettre sur le bon chemin, celui de la lumière et de la joie.  » C’est de cette manière que depuis un demi siècle, nous sommes infantilisés par le nouvel âge qui a instauré le spirituellement correct en spéculant sur la détresse psychique de l’être humain qui mène une vie artificielle dans une civilisation démente.



Le  «service à autrui» est à la mode. En fait, on détourne ainsi l’être conscient de sa véritable mission qui est de trouver son centre originel individuel. Dans le nouvel âge, il ne faut pas critiquer, ni émettre d’opinion négative. Il ne faut plus débattre des problèmes en profondeur pour ne pas rompre l’harmonie artificielle. Et bien sûr, il faut suivre une thérapie ou un développement personnel si l’on dévie. La mode de la psychologie a préparé le terrain à cette normalisation. Le « new age » est hyper conformiste. C’est une religion dogmatique. Mauvais est celui qui ne veut pas être  » bon  » à la manière de tout le monde et qui ne croit pas dans les promesses d’un monde meilleur. Méchant est celui qui ne croit pas dans la paix hypocrite des politiciens illuminati ni dans la bonté superficielle et sirupeuse qui dégouline des cercles névrosés du « new age ».  » Il est mauvais, c’est un être négatif. Il émet des ondes nocives. Il n’est pas dans la lumière et dans l’amour. Il n’est pas spirituellement évolué. C’est un être noir. Mais on ne juge pas, bien entendu … non, on juge pas. » Combien de fois n’avons-nous pas scandalisé une dupe du channeling en lui déclarant que son message ne valait pas une crotte. Essayez de faire comprendre à un exalté que ses  » guides de lumière  » et ses  » maîtres ascensionnés  » sont des mirages diffusés à partir de centres secrets à l’aide d’une haute technologie occulte ! Expliquez-lui que ces hauteurs qu’il croit célestes sont des plans de conscience encore plus bas que l’existence matérielle. Il vous regardera sans doute d’un air incrédule en pensant que vous lui faites une blague de mauvais goût, à la limite du blasphème. Puis, il vous tournera le dos, et prendra congé, tétanisé par la violence et l’ignorance dont il vous croit rempli. Il ne discutera pas, car vos propos lui paraissent absurdes. Il n’en reparlera plus et posera une pierre dessus. N’est-il pas fou celui qui pense que des prédateurs utilisent la spiritualité pour faire avancer leur politique ? N’est-il pas détraqué celui qui dit : «  ne participez pas aux prières collectives pour réparer tel aspect de l’existence car c’est précisément le piège où l’on veut vous mener.  » Et lorsqu’une catastrophe est évitée, l’on vous dira que c’est grâce à vos prières et vos pensées. Mais qui sont ceux qui annoncent les catastrophes et vous demandent de prier pour les écarter ? Celui qui ne veut pas se joindre aux séances de prière pour la paix ou pour écarter un soi-disant fléau est-il mauvais ? Non, il est lucide. Il exprime une vérité pénible à entendre, un fait connu des éveillés de tous les temps. Depuis qu’il existe des religions et des intermédiaires entre l’homme et le divin, des hiérarchies d’entités retardées de l’au-delà exploitent l’humanité sans vergogne en jouant sur sa cécité spirituelle et sa sentimentalité.



Pour les personnes qui font métier de guider les autres sur les chemins de l’illusion, il n’y a rien à faire. Nous les connaissons, elles sont sous contrôle, inconscientes de ce qui les domine, et leur dire de se défaire de leur emprise est aussi ridicule que de demander à un riche de renoncer à sa fortune. Ceux qui sont pris dans les filets de l’astral alors qu’ils se croient en contact avec le divin, ne redescendront pas de sitôt de leurs nuages. Ils en retomberont un jour, mais en attendant, ils sont les plus zélés propagandistes d’une subversion de la conscience.



Pour ceux qui cherchent leur voie, et qui pourraient tomber sous l’emprise des basses hiérarchies, il est nécessaire de s’informer pour savoir où ils mettent les pieds. Beaucoup ne prennent pas de précaution, car leur désir est impérieux, et ils veulent goûter au fruit dont on leur a vanté la suavité. D’ailleurs, qui peut les renseigner, à condition qu’ils écoutent ? Rien n’est plus fort que l’attrait d’une pratique spirituelle car elle est supposée résoudre les problèmes de l’existence.



Une démarche spirituelle élève l’être au dessus des contingences grossières, mais elle ne lui évite pas les épreuves de la vie. C’est à travers les difficultés que l’âme s’éveille. Pour se libérer, il faut traverser des épreuves et aucun être céleste ne les franchira à notre place. C’est l’incarnation. Les idées spirituelles qui portent au rêve, à l’évasion et à l’idéalisme sentimental sont des impasses, des mirages dans le désert de l’existence. Elles font oublier les rigueurs de la vie, mais celle-ci n’en paraît que plus dure après l’atterrissage.



Il faudrait considérer attentivement ces données avant de décider de la voie à suivre. Nous espérons que vous avez de la chance et que le moment venu, vous saurez voir qu’en matière de spiritualité ce qui brille n’est pas or.



Joël Labruyère

Morceaux choisis - Frithjof Schuon


« Le "Spirituel", du fait qu’il connaît le lieu de son origine, [par son étincelle divine] connaît du même coup le lieu où il est inéluctablement destiné à revenir ; sachant d’où il est, il sait où il va… Qui connaît le principe de son être en connaît par nécessité, la fin. »
H. C. Puech, En quête de la gnose.

« Les fondements mêmes de toute vie spirituelle sont, primo : discerner le réel et l'illusoire ; et secundo : se concentrer sur le réel.  »

"La vie humaine se déroule simultanément sur trois plans, ou plutôt l'égo subit trois centres d'attraction auxquels il répond de différentes manières, suivant sa nature ou sa valeur. Nous vivons à la fois dans le corps, le cerveau et le cœur, si bien que nous pourrions parfois nous demander où se situe notre véritable "moi"; en fait, l'égo proprement dit, le "moi" empirique, a son siège sensible dans le cerveau, mais il glisse volontiers vers le corps et tend à s'identifier avec lui, tandis que le cœur est le siège symbolique du Soi, dont nous avons conscience ou que nous ignorons, mais qui est notre vrai centre existentiel et intellectuel, et par là même universel."
 « Sentiers de Gnose »
 La Place Royale
(1987, p.104)


Frithjof Schuon

La gnose n'est pas n'importe quoi

La gnose et le gnosticisme, la théosophie et le théosophisme.

C'est un fait que trop d'auteurs - nous dirons presque : l'opinion générale - attribuent à la gnose ce qui est propre au gnosticisme et à d'autres contrefaçons de la sophia perennis et, en outre, ne font aucune distinction entre celle-ci et les mouvements les plus fantaisistes, tels le spiritisme, le théosophisme et les pseudo-ésotérismes qui ont vu le jour au XXe siècle. Il est particulièrement regrettable que ces confusions soient prises au sérieux par la plupart des théologiens, qui ont évidemment intérêt à avoir de la gnose la plus mauvaise opinion possible ; or le fait qu'une imposture imite forcément un bien, sans quoi elle n'existerait pas, ne saurait autoriser à charger ce bien de tous les péchés de l'imitation.
En réalité, la gnose est essentiellement la voie de l'intellect et, partant, de l'intellection ; le moteur de la voie est avant tout l'intelligence, non la volonté et le sentiment, comme c'est le cas dans les mystiques monothéistes sémitiques - y compris le soufisme moyen. La gnose se caractérise par son recours à la métaphysique pure : distinction entre Âtmâ et Mâyâ et conscience de l'identité potentielle entre le sujet humain, jîvâtmâ, et le Sujet divin, Paramâtmâ. La voie comporte, d'une part, la "compréhension" et, d'autre part, la "concentration"; donc la doctrine et la méthode....
Quant au gnosticisme, qu'il se produise en climat chrétien, musulman ou autre, c'est un tissu de spéculations plus ou moins délirantes d'origine souvent manichéenne et c'est une mythomanie qui se caractérise par un mélange dangereux de concepts exotériques et ésotériques. Sans doute, il y a là des symbolismes qui ne manquent pas d'intérêt - le contraire serait étonnant - mais on dit que "le chemin vers l'enfer est pavé de bonnes intentions", on pourrait dire tout autant qu'il est pavé de symbolismes.
(Avoir un centre, 1988, Editions Maison-Neuve Larose, page 67)


Pour trop de personnes, le gnostique est l'homme qui, se sentant illuminé par l'intérieur, non par la Révélation, se prend pour un surhomme et se croit tout permis ; on accusera de gnose n'importe quel monstre politique qui est superstitieux ou qui a de vagues intérêts occultistes tout en se croyant investi d'une mission au nom de telle philosophie aberrante. En un mot, dans l'opinion vulgaire, gnose égale "orgueil intellectuel", comme si ce n'était pas là une contradiction dans les termes, l'intelligence pure coïncidant précisément avec l'objectivité et celle-ci excluant par définition tout subjectivisme, donc notamment l'orgueil qui est la forme la moins intelligente et la plus grossière.
 (Racines de la condition humaine, p.24).

Le mot "gnose", qui apparaît dans ce livre comme dans nos précédents ouvrages, se réfère à la connaissance suprarationnelle - donc purement intellective - des réalités métacosmiques ; or cette connaissance ne se réduit pas au "gnosticisme" historique, sans quoi il faudrait admettre qu'Ibn Arabî ou Shankara aient été des "gnostiques" alexandrins... nous entendons le mot "gnose" exclusivement dans son sens étymologique et universel et de ce fait nous ne pouvons, ni le réduire purement et simplement au syncrétisme gréco-oriental de l'antiquité tardive, ni à plus forte raison l'attribuer à n'importe quelle fantaisie pseudo-religieuse ou pseudo-yoguique, ou même simplement littéraire.
 (Comprendre l'Islam, p.136-137).



"Secrète Egypte" de Andreas Zielenkiewic


jeudi 13 juin 2013

Ne plus se poser la question



Ne plus se poser la question

Je suis dans une partie de ma vie, pour le moment, calme et tranquille ; je n’ai pas de problème particulier et je suis heureux dans mon couple. Pourtant quelque chose me manque pour être serein, pour connaître un sentiment de complétude et de bonheur définitif ; quelque chose qui m’a fait défaut toute ma vie et après quoi je cours toujours sans jamais la rattraper.
D’aucun se contenterait d’une telle situation, s’estimant satisfait de réunir de telles conditions de vie ; d’autres y aspireraient vainement, toute leur vie, sans jamais atteindre un tel équilibre vital. Pour ma part, je suis encore et toujours à la recherche de moi-même.

Qui suis-je ?
 De ma naissance à ma mort, que signifie ce parcours ?
 Pourquoi suis-venu ici et maintenant ?

Une vie s’écoule à satisfaire ses besoins et ses plaisirs, à entrevoir et espérer des lueurs de bonheur, fragiles et vacillantes comme les flammes des bougies que le moindre souffle balaie et éteint.
Le système est ainsi fait que l’on ne se rend même pas compte de ce qui se passe en soi, trop préoccupé par tout ce qui arrive autour de soi ; on est dans l’action, ou dans la réaction, et ce comportement a pour effet d’inhiber toute réflexion profonde concernant le sens de notre existence.

Mais qui fait ce système ainsi, qui nous réduit au rôle d’automate, programmé pour jouer son rôle quotidien, du mieux possible, comme tout joueur d’un jeu de société, qui applique et respecte la règle pour avoir du succès ou gagner la partie.

Aujourd’hui, j’ai quitté la partie, pris du recul par rapport à tout et je tente de répondre à ces questions, sans grande réussite pour le moment, je dois l’avouer.
Bien sûr, j’ai des bribes de réponses, ici et là, qui constituent autant de pièces d’un puzzle dont la globalité et le sens m’échappent encore ; bien sûr, quand je regarde d’où je viens et où j’en suis, j’ai le sentiment d’avoir parcouru une longue distance, et même de n’être plus tout-à-fait le même. Mais pour ce qui est de la partie du trajet restant à effectuer, c’est le mystère total, pesant et encombrant, qui occulte mon champ de vision.

Et s’il suffisait de ne plus se poser la question, un peu comme dans le rêve où tout s’enchaine naturellement, sans jamais chercher à savoir ni pourquoi ni comment, et où, au mépris de toute logique ou analyse rationnelle, des tranches de vie défilent, sans queue ni tête.
 Et si la vie n’était qu’un rêve, le rêve de quelqu’un d’autre qui n’est ni là ni maintenant, qui crée des tranches de vie sans commencement et sans fin, au rythme d’une respiration cosmique, où l’inspir et l’expir s’assimilent au flux et reflux de l’esprit face aux rives de la matière.

« Expliquez-moi l’énigme de la vie, la douloureuse et vieille énigme qui a tourmenté tant de têtes… Dites-moi ce que signifie l’homme, d’où il vient, où il va, qui habite là-haut au-dessus des étoiles dorées !

Les flots murmurent leur éternel murmure, le vent souffle, les nuages fuient, les étoiles scintillent, froides et indifférentes, -et un fou attend une réponse. »


Gérard de Nerval
 (Questions)

"Peu à peu vous vous ressentirez de moins en moins comme matière solide, et de plus en plus comme énergie : la respiration, mais comme s’il n’y avait pas de corps physique et de poumons pour respirer. Essayez de sentir la respiration, pas seulement comme une ouverture et une fermeture du corps physique au niveau du thorax, mais comme le mouvement même de la vie. Laissez-vous porter par ce flux et ce reflux qui vous est donné sans cesse, depuis toujours, de la naissance jusqu’à la mort. Fondez-vous dans votre propre respiration, avec cette conscience que ce n’est pas vous qui respirez, mais que la respiration se produit d’elle-même.

Ce n’est même pas votre vie, c’est la Vie universelle qui respire en vous. Unissez-vous de plus en plus à cette respiration. Que l’idée du témoin neutre ne vous fasse pas prendre de recul par rapport à la respiration. Vous êtes la respiration. Si vous devenez consciemment votre respiration, vous pouvez rester un long laps de temps sans idées parasites qui viennent vous distraire. Mais si des idées viennent, ne soyez pas déçu, ne vous divisez pas, ne refusez pas.
Revenez tranquillement à la conscience de cette respiration. Essayez de n’avoir plus d’autre référence que le va-et-vient de la respiration elle-même."

Arnaud Desjardins
(Approches de la Méditation)

Morceaux choisis - Henri Laborit



Henri Laborit

Amour

Amour. Avec ce mot, on explique tout, on pardonne tout, on valide tout parce que l’on ne cherche jamais à savoir ce qu’il contient. C’est le mot de passe qui permet d’ouvrir les cœurs, les sexes, les sacristies et les communautés humaines. Il couvre d’un voile prétendument désintéressé, voire transcendant, la recherche de la dominance et le prétendu instinct de propriété. C’est un mot qui ment à longueur de journée et ce mensonge est accepté, la larme à l’œil, sans discussion, par tous les hommes. Il fournit une tunique honorable à l’assassin, à la mère de famille, au prêtre, aux militaires, aux bourreaux, aux inquisiteurs, aux hommes politiques.

L’amour déculpabilise, car pour que tous les groupes sociaux survivent, c’est-à-dire maintiennent leurs structures hiérarchiques, les règles de la dominance, il faut que les motivations profondes de tous les actes humains soient ignorés.

Le mot d’amour se trouve là pour motiver la soumission, pour transfigurer le principe du plaisir, l’assouvissement de la dominance.

Aimer l’autre, cela devrait vouloir dire que l’on admet qu’il puisse penser, sentir, agir de façon non conforme à nos propres désirs, à notre propre gratification, accepter qu’il vive conformément au nôtre. Mais l’apprentissage culturel au cours des millénaires a tellement lié le sentiment amoureux à celui de possession, d’appropriation, de dépendance par rapport à l’image que nous nous faisons de l’autre, que celui qui se comporterait ainsi par rapport à l’autre serait en effet qualifié d’indifférent.

Ce que l’on appelle « amour » naît du réenforcement de l’action gratifiante autorisée par un autre être situé dans notre espace opérationnel et le mal d’amour résulte du fait que cet être peut refuser d’être notre objet gratifiant ou devenir celui d’un autre, se soustrayant ainsi plus ou moins complètement notre action. Ce refus ou ce partage blesse l’image idéale que l’on se fait de soi, blesse notre narcissisme et initie soit la dépression, soit l’agressivité, soit le dénigrement de l’être aimé.

On naît, on vit et l’on meurt seul au monde, enfermé dans sa structure biologique qui n’a qu’une seule raison d’être : celle de se conserver. Mais, chose étrange, la mémoire et l’apprentissage font pénétrer les autres dans cette structure, et, au niveau de l’organisation du moi, elle n’était plus qu’eux.

La source profonde de l’angoisse existentielle, occultée par la vie quotidienne et les relations interindividuelles dans une société de production, est cette solitude de notre structure biologique enfermant en elle-même l’ensemble, anonyme le plus souvent, des expériences que nous n’avons pas retenues des autres. Angoisse de ne pas comprendre ce que nous sommes et ce qu’ils sont, prisonniers enchaînés au même monde de l’incohérence et de la mort.

Les autres

Le système nerveux vierge de l’enfant, abandonné en dehors de tout contact humain, ne deviendra jamais un système nerveux humain. Il ne lui suffit pas d’en posséder la structure initiale, il faut encore que celle-ci soit façonnée par le contact avec les autres, et que ceux-ci, grâce à la mémoire que nous en gardons, pénètrent en nous et que leur humanité forme la nôtre.

Les sociétés de pénurie possèdent vraisemblablement une conscience du groupe plus développée que les sociétés d’abondance. La conscience de groupe reparaît quand le groupe se trouve conduit à défendre son territoire contre l’envahissement par un groupe antagoniste. C’est alors l’union sacrée.

Ce qui est défendu dans « l’union sacrée », dans la guerre dite juste (elles le sont toujours), c’est avant tout une structure sociale hiérarchique de dominance.

Au moyen d’une tromperie grossière, on arrive parfois, en période de crise, à faire croire à l’individu qu’il défend l’intérêt du groupe et se sacrifie pour un ensemble, alors que cet ensemble étant déjà organisé sous forme d’une hiérarchie de dominance, c’est en fait à la défense d’un système hiérarchique qu’il défend sa vie.

La mort

Ce que la mort fera disparaître avec la matrice biologique qui ne peut en rien assurer à elle seule la création d’une personnalité, ce sont « les autres ». Mais alors, peut-on dire que « nous sommes nous », simplement parce que les autres se sont présentés dans un certain ordre, temporel, variable avec chacun suivant certaines caractéristiques, variables essentiellement avec le milieu, avec la niche que le hasard de la naissance nous a imposé ?

Peut-on dire que nous existons en tant qu’individu alors que rien de ce qui constitue cet individu ne lui appartient ? Alors qu’il ne constitue qu’une confluence, qu’un lieu de rencontre particulier « des autres » ? Notre mort n’est elle pas en définitive la mort des autres ?

Cette idée s’exprime parfaitement par la douleur que nous ressentons à la perte d’un être cher. Cet être cher, nous l’avons introduit au cours des années dans notre système nerveux, il fait partie de notre niche. Les relations innombrables établies entre lui et nous que nous avons intériorisées, font de lui une partie intégrante de nous-mêmes. La douleur de sa perte est ressentie comme une amputation de notre moi, c’est-à-dire comme la suppression brutale et définitive de l’activité nerveuse que nous tenions de lui. Ce n’est pas lui que nous pleurons, c’est nous-mêmes. Nous pleurons cette partie de lui qui était en nous et qui était nécessaire au fonctionnement harmonieux de notre système nerveux.

La vraie famille de l’homme, ce sont ses idées, et la matière et l’énergie qui leur servent de support et les transportent, ce sont les systèmes nerveux de tous les hommes qui à travers les âges se trouveront « informés » par elles. Alors, notre chair peut bien mourir, l’information demeure, véhiculée par la chair de ceux qui l’ont accueillie et la transmettent en l’enrichissant, de génération en génération.

La mort est pour l’individu la seule expérience qu’il n’a jamais faite et pour laquelle le déficit informationnel est total. Totale et définitive aussi l’angoisse qui en résulte puisque l’angoisse survient lorsque l’on ne peut agir, c’est-à-dire, ni fuir, ni lutter.

Alors, l’Homme a imaginé des « trucs » pour occulter cette angoisse.

D’abord, n’y pas penser, et pour cela agir, faire n’importe quoi, mais quelque chose. L’angoisse de la mort chez le combattant existe avant la bataille, mais pendant la lutte, elle disparaît, parce que justement, il lutte, il agit.

La croyance en un autre monde où nous allons revivre dès que nous aurons tourné la page où s’est inscrite notre existence dans celui-là, est un moyen qui fut beaucoup utilisé, d’avoir une belle mort, une mort édifiante.

La croyance (quelle que soit l’opinion que l’on a d’un « au-delà ») que sa mort va
« servir » à quelque chose, qu’elle permettra l’établissement d’un monde plus juste, qu’elle s’inscrira dans la lente évolution de l’humanité, suppose que l’on sache vers quoi s’oriente l’humanité. Combien sont morts avec cette conviction au même moment dans des camps antagonistes, défendant des idéologies opposées, chacun persuadé qu’il défendait la vérité. Mourir pour quelque chose qui nous dépasse, quelque chose de plus grand que nous, c’est le plus souvent mourir pour un sous-ensemble agressif et dominateur de l’ensemble humain.

Le bonheur

On ne peut être heureux si l’on ne désire rien. Le bonheur est ignoré de celui qui désire sans assouvir son désir, sans connaître le plaisir qu’il y a à l’assouvissement, ni le bien-être ressenti lorsqu’il est assouvi.

La recherche du plaisir est canalisée par l’apprentissage socioculturel, car la socio-culture décide pour vous de la forme que doit prendre, pour être tolérée, cette action qui vous gratifiera.

Il est ainsi possible de trouver le bonheur dans le conformisme, puisque celui-ci évite la punition sociale et crée les besoins acquis qu’il saura justement satisfaire. Des sociétés qui ont établi leurs échelles hiérarchiques de dominance, donc de bonheur, sur la production de marchandises, apprennent aux individus qui les composent à n’être motivés que par leur promotion sociale dans un système de production de marchandises. Cette promotion sociale décidera du nombre de marchandises auquel vous avez droit, et de l’idée complaisante que l’individu se fera de lui-même par rapport aux autres. Elle satisfera son narcissisme.

Les automatismes créés dès l’enfance dans son système nerveux n’ayant qu’un seul but, le faire entrer au plus vite dans un processus de production, se trouveront sans objet à l’âge de la retraite, c’est pourquoi celle-ci est rarement le début de l’apprentissage du bonheur, mais le plus souvent l’apprentissage du désespoir.


La recherche de la dominance dans un territoire donné a toujours été à la base des comportements humains.

La dominance permet de garder à sa disposition un être ou un objet qui est convoité par d’autres.

« Eloge de la fuite »
 Extraits

"Composition à l'horloge" de Andreas Zielenkiewic