samedi 28 janvier 2012

La cohésion de soi


« L'âme captive » (Soul in bondage) par Elihu Vedder

 « La vie n'est qu'un fantôme errant, un pauvre comédien qui se pavane et s'agite durant son heure sur la scène et qu'ensuite on n'entend plus ; c'est une histoire dite par un idiot, pleine de fureur et de bruit, et qui ne signifie rien… »
William Shakespeare - Macbeth (acte V, scène 5) 

 « Qui ne s’interroge pas est une bête, car le souci constitutif de toute vie humaine est celui de son sens. »
Arthur Schopenhauer

La cohésion de soi

La plupart des spiritualités cherchent une libération de l'âme prisonnière de la matière ; chacune propose sa voie, soit dans le cadre des religions, soit dans la quête initiatique.
Il n’y a que deux voies en fait, qui se déclinent en une pluralité de chemins.
L’une est la voie de la croyance, de l’adhésion à un système de valeurs codifiées dans des dogmes, c’est le mysticisme. L’autre est la voie de la connaissance, la recherche d’une tradition initiatique, c’est la gnose.

Je ne parlerai pas ici des religions que je ne pratique pas mais de la gnose qui est fondée sur la connaissance de soi, sur un travail intérieur personnel qui, à terme, doit devenir libératoire.
Il est impératif dans cette démarche de recherche et d’action de trouver le sens de la vie, puis de progresser, de façon constante et régulière, sur un chemin qui se découvrira, au fur et à mesure de notre avancée.

Trouver le sens de la vie, comme le terme l’implique, c’est découvrir la signification et la direction de notre existence.

Commençons donc par la signification ; J. Krishnamurti nous dit : « Nous aurons à découvrir la signification de la vie, ne lui accordant pas seulement une portée intellectuelle, mais en regardant ce que cela signifie que de vivre. Nous devrons aussi approfondir la question de savoir ce que c’est que l’amour, et ce que cela signifie de mourir. Ces choses doivent être examinées au niveau du conscient et dans les recoins les plus profonds, les plus cachés de l’esprit.»
C’est en conscience que nous devons travailler à résoudre cette énigme ; nous devons tout d’abord nous servir de l’outil de l’intellect, pour repérer et identifier, puis passer au niveau spirituel, pour saisir le sens par l’intuition.
Faire très attention : l’intellectuel sans le spirituel reste superficiel ; on reste alors dans le monde de l’ego sans pouvoir atteindre l’âme.

Dans le même temps, car les choses ne sont pas séparées, nous travaillons sur la direction à adopter ; ici, c’est une notion de mouvement, de dynamique, qui est abordée. Il faut se mettre en marche, il faut agir et prendre le chemin spirituel.

C’est à partir de là qu’intervient la cohésion de soi qui est nécessaire à la réussite de la démarche. Nous devons respecter une harmonie et une justesse dans notre comportement pour pouvoir accéder avec succès au terme de notre quête.

Cette cohésion de soi se décline dans le triptyque suivant :
Penser juste
Dire vrai
Faire bien

Il doit y avoir une continuité sans faille entre ces trois étapes, dans l’équilibre et avec une solidarité totale ; le seul manquement à l’un compromet la réussite du tout.
Penser juste est l’étape la plus difficile à franchir ; c’est elle qui inaugure le périple et il faut absolument que la pensée soit dans le bon axe pour ne pas hypothéquer toute perspective de réussite.  Penser juste, c'est penser à la chose telle qu'elle est, dans son essence même, et non à l'image que nous nous en faisons, c’est-à-dire à percevoir l’éclat fulgurant de l’âme, en toute conscience, avant que l’ego ne se l’approprie et la transforme en illusion d’optique.

Si la pensée n’est pas pure, elle ne peut plus être juste, et pour qu’elle soit dans la justesse, il faut également qu’elle génère une valeur de détachement, d’objectivité, d’équilibre, d’altruisme qui la mette à l’abri de toute velléité de récupération égoïste ou utilitaire.

La deuxième étape du dire vrai concerne l’extériorisation par la parole et doit porter témoignage de l’intégrité de la pensée initiale sans transformation, sans mise en scène risquant de dénaturer le sens au profit du paraître. Le dire vrai, c’est l’hommage rendu en permanence à la vérité, et rien qu’à la vérité.
« La Vérité vous rendra libres » (Jean 8/32) en ce qu’elle réalise la responsabilité qui est qui est le bras armé de la liberté.

Enfin, la troisième étape consacre l’action, le faire, ce qui porte création et transforme le projet en œuvre. Et s’il est vrai qu’on reconnait l’arbre à ses fruits, c’est à ses actions qu’on reconnaîtra toujours l’honnête homme, en tant qu’être social, et l’être spirituel, au-delà. Sans jamais rien concéder à la compromission, à la corruption ou au déjugement de soi, le faire bien doit consolider et aboutir la ligne droite tracée depuis le penser juste et le dire vrai.

Ainsi parlait Fernando Pessoa


Fernando António Nogueira Pessoanote est un écrivain, critique, polémiste et poète portugais, né le 13 juin 1888 à Lisbonne, ville où il meurt des suites de son alcoolisme le 30 novembre 1935 ; il a vécu un cinquième de sa vie en Afrique du Sud.
Théoricien de la littérature engagé dans une époque troublée par la guerre et les dictatures, ses vers mystiques et sa prose poétique ont été les principaux agents du surgissement du modernisme au Portugal.

« Les choses n'ont pas de signification : elles ont une existence.  »
« C'est l'amour qui est essentiel, le sexe n'est qu'un accident.  »
« Un Dieu naît. D'autres meurent. La vérité n'est ni venue ni partie : l'Erreur seule a changé.  »
« Toute la création est fiction et illusion. La matière est une illusion pour la pensée ; la pensée est une illusion pour l'intuition ; l'intuition est une illusion pour l'idée pure ; l'idée pure est une illusion pour l'être. Dieu est le mensonge suprême.  »
« Nous avons tous deux vies : la vraie, celle que nous avons rêvée dans notre enfance, et que nous continuons à rêver, adultes, sur un fond de brouillard ; la fausse, celle que nous vivons dans nos rapports avec les autres, qui est la pratique, l'utile, celle où l'on finit par nous mettre au cercueil. »

Initiation 
Tu ne dors pas sous les cyprès
car il n’est de sommeil en ce monde…
Le corps est l’ombre des vêtements
qui dissimulent ton être profond.
Vient cette nuit qu’est la mort,
et l’ombre s’achève sans avoir été.
Tu vas dans la nuit, simple silhouette,
Égal à toi contre ton gré.
Mais à l’Hôtellerie de l’Épouvante
les Anges t’arrachent ton manteau.
Tu poursuis sans manteau sur l’épaule
avec le peu qui te protège.
Lors les Archanges du Chemin
te dépouillent et te laissent nu.
Tu n’as plus ni vêtements ni rien :
tu n’as que ton corps, qui est toi.
Enfin, dans la profonde caverne,
les Dieux te dépouillent plus avant.
Cesse ton corps, âme externe,
Mais en eux tu vois tes égaux.
Le Sort n’a laissé parmi nous
que l’ombre de tes vêtements.
Tu n’es pas mort sous les cyprès.
Néophyte, il n’est point de mort.
***
 Traduction d’Armand Guibert

"Une seconde avant la loi sur la gravité" de Vladimir Kush

samedi 21 janvier 2012

Médecine quantique : la révolution.



Médecine quantique : la révolution.

La médecine occidentale est au seuil d’une révolution. Bien qu’elle se fonde encore sur une approche biochimique* du vivant, elle est sur le point de céder la place à une autre vision du fonctionnement de l’être humain qui transforme radicalement la compréhension de la maladie.
Les sociétés humaines ont d’abord été animistes, attribuant une force vitale à tout être vivant. La vision s’est complexifiée en devenant symbolique pour ensuite, à l’ère newtonienne (1680-1700), tenter d’expliquer scientifiquement le fonctionnement du corps humain. L’influence de Descartes (1596-1650) et les expérimentations de Claude Bernard (1813-1878) ont donné à la biologie ses fondements qui demeurent ceux de la médecine d’aujourd’hui.

La mécanique quantique

La révolution vient de la physique fondamentale, plus précisément de la mécanique quantique. Ses postulats furent établis entre 1922 et 1927 par les physiciens Bohr, Dirac, de Broglie, Heisenberg, Jordan, Pauli et Schrödinger. L’exploration de l’atome, et du monde subatomique a révélé que les concepts, les modes de penser et les outils de mesure de la matière connus jusqu’alors étaient totalement inadaptés pour saisir le réel au niveau des atomes qui nous constituent.

Un autre regard sur l’humain

La vision quantique révèle :
1/ Qu’il est impossible de séparer le corps et l’esprit. Ils sont deux aspects d’une même réalité comme la matière, tantôt ondes tantôt particules, mais jamais perceptible sous ses deux aspects à la fois ;
2/ Que les êtres vivants réagissent à l’énergie de champs électriques ou magnétiques extrêmement faibles ;
3/  Que les aspects psychologiques de la maladie sont tout aussi importants que les symptômes matériels car l’organisme fonctionne de manière intégrée et holistique ;
4/ Qu’en accord avec les structures dissipatives de Prigogine* l’être humain est un microcosme de l’univers et fonctionne à son image.
Dans la matière, tout se tient, grâce aux mécanismes universels des champs quantiques. Le corps y puise des informations de type électromagnétique nécessaires à la coordination et à l’organisation de ses différentes fonctions génétiques et métaboliques. Les réactions biochimiques représentent l’aboutissement de la chaîne de transmission des informations au niveau des échanges cellulaires mais elles n’en sont qu’un aspect.

La santé redéfinie

Dès lors la santé se présente comme un phénomène multidimensionnel, fluctuant, dynamique, évoluant en interdépendance avec divers ordres de causalité tant internes qu’externes. Du point de vue quantique, être en santé équivaut à être en synchronisme avec soi-même, physiquement et mentalement.
L’approche quantique soutient qu’il existe une tendance innée de tout organisme vivant à se réparer lui-même pour peu qu’on lui donne les moyens de le faire. C’est ici qu’entrent en jeu l’alimentation, la qualité de l’air, les pensées positives et le mode de vie. La thérapie quantique cherchera donc à agir sur les conditions permettant aux forces naturelles de guérison de chacun de se mettre au travail.

La médecine du futur

La vision quantique n’invalide en aucun cas la médecine allopathique mais la situe dans un cadre conceptuel et scientifique plus large. La médecine quantique va beaucoup plus loin que l’approche énergétique orientale en mettant en application les lois de la physique quantique à travers des appareils et des protocoles de traitements totalement nouveaux. Les astronautes ont été les premiers à en bénéficier .
Bienvenue à la médecine quantique !

Notes:
* Biochimique : les analyses de laboratoires et les médicaments sont axés sur les réactions chimiques adéquates ou non, entre les principaux constituants de l’organisme.
* Ilya Prigogine (1917 -2003), physicien et chimiste belge d’origine russe, prix Nobel de chimie en 1977.

Pour aller plus loin :
Biologie, Médecine et Physique quantique,
R. Cannenpasse-Riffard,  Médecine & Sciences, Ed. Marco Pietteur 2002, Embourg, Belgique

Extrait SY n°103 FéVRIER 2010 Thérapie
par Diane lassonde

Ainsi parlait une Auteur Inconnu


Commencez par vous-même

Un vieil homme était sur le point de mourir. Avant de quitter notre monde pour l’au-delà, il a décidé de donner une dernière leçon aux membres de sa famille qui étaient réunis à son chevet. 
Il leur a dit ceci :

Quand j’étais jeune et libre, et doté d’une imagination sans limites, je rêvais de changer le monde.
Devenu plus sage avec les années, j’ai compris que le monde ne changerait pas, alors j’ai réduit quelque peu mes visées et j’ai décidé de transformer seulement mon pays. Mais lui aussi semble immuable.
En Approchant de la vieillesse, dans une suprême et désespérée tentative, j’ai décidé de ne penser qu’à changer ma famille, ceux dont j’étais le plus proche.
Hélas ! Vous n’avez rien voulu entendre, vous non plus !
Et maintenant, étendu sur mon lit de mort, je comprends soudain : si seulement je m’étais changé moi-même, alors à mon exemple, vous auriez également changé.
Et, grâce à vos actions, vous auriez inspiré d’autres personnes à trouver la force et le courage d’améliorer notre pays et, qui sait ? Peut-être même de changer le monde !
N’essayez pas de changer le monde, commencez par vous-même.
Beaucoup de gens essaient de changer les gens qui sont dans leur entourage. Il s’agit en fait d’une tâche quasi impossible. Si seulement ces personnes essayaient de se transformer elles-mêmes, elles comprendraient à quel point cette transformation est difficile.
Le premier changement doit toujours venir de soi, et à notre exemple, les autres changeront également. Si vous voulez que votre vie soit une magnifique histoire, réalisez que vous en êtes l’auteur et que vous avez l’opportunité chaque jour d’en écrire une nouvelle page.
Avant d’essayer de vouloir conquérir le monde, commencez donc par faire conquête de vous-même.


  Auteur inconnu

"Horlogerie" de Vladimir Kush

samedi 14 janvier 2012

Vanité des vanités, tout est vain.


Honoré Daumier
« Baissez le rideau, la farce est jouée »


 « Vanité des vanités, tout est vain. »

N’est-il pas vain de participer à un jeu dont on ne connait pas la règle, en comptant uniquement sur ses qualités, estimées, d’intelligence, d’adaptation, d’assurance et de confiance en soi, pour remporter la partie ?

N’est-il pas tout aussi vain de vivre sa vie sans jamais se poser la question de sa pertinence et de son essence, en comptant sur la suffisance de son ego, la surface de son paraitre et la richesse de ses avoir, pour donner le change et paraître être ?

Il est vrai que bien peu de personnes se risquent à prendre le risque de jouer sans se donner la peine d’en comprendre la règle auparavant ; il est, malheureusement, tout aussi vrai que la quasi-totalité de l’engeance humaine est sur terre sans jamais se demander pourquoi elle y est et que doit-elle y faire.
N’est-ce pas affligeant de devoir constater en permanence que les hommes ne sont que des êtes creux et vaniteux.

Vanité

Définition :
Sens 1 : Caractère de ce qui n'a pas de sens, futilité.
Sens 2 : Orgueil.

Synonymes :
Amour-propre, autosatisfaction, boursouflure, égoïsme, égotisme, fatuité, fierté, gloriole, importance, jactance, orgueil, présomption, prétention, suffisance, superbe.

Citations :
"Avec ces Français, il n'est pas permis de dire la vérité quand elle choque leur vanité."
Stendhal

"Curiosité n'est que vanité. Le plus souvent, on ne veut savoir que pour en parler."
Blaise Pascal

"Ecartez la vanité, elle gêne l'orgueil."
Sacha Guitry

"Il faut une vanité peu commune pour qu'on ne s'aperçoive pas que vous en avez."
Gustave Flaubert

"Il y a quelque chose de plus haut que l'orgueil, et de plus noble que la vanité, c'est la modestie ; et quelque chose de plus rare que la modestie, c'est la simplicité."
Antoine de Rivarol

"La fausse modestie est le dernier raffinement de la vanité."
Jean de La Bruyère


« Bien que vous vous prépariez avec empressement, animé des pensées constantes de nombreux lendemains, le temps viendra où vous serez forcé de partir, ici et maintenant. Le temps viendra où vous partirez, sans recours, laissant vos tâches inachevées : travaux, repas et même verres à moitié vides. Le temps viendra où vous vous dégagerez des bras de vos amis, vos mains seront faibles, sans force, vous serez allongé, inerte, sur votre dernier lit, pour votre dernier jour, tel un vieil arbre écroulé. Le temps viendra où vous verrez pour la première fois votre propre cadavre, où votre corps deviendra dur comme pierre, bien qu’emmitouflé dans vos dernier draps et vos derniers vêtements. Le temps viendra où vous serez envahi de tristesse et de frustration, ne pouvant communiquer aux autres vos dernières volontés et vos plaintes exhalées d’une bouche sèche, en dépit de tous vos efforts.»

Extrait du « Rappel de l’impermanence »
 (Mitag Drenkul Nyingi Thurma)
de Phabongkha.

« Le bonheur ne se trouve pas avec effort et volonté, mais réside là, tout proche, dans la détente et l’abandon. Ne sois pas inquiet, il n’y a rien à faire. Tout ce qui s’élève dans l’esprit n’a aucune importance, parce que dépourvu de toute réalité. Ne t’attache pas aux pensées, ne les juge pas. Laisse le jeu de l’esprit se faire tout seul, s’élever et retomber, sans intervenir. Tout s’évanouit et recommence à nouveau, sans cesse. Cette quête même du bonheur est ce qui t’empêche de le trouver. Comme un arc-en-ciel qu’on poursuit sans jamais le rattraper, parce qu’il n’existe pas, parce qu’il a toujours été là et parce qu’il t’accompagne à chaque instant. Ne crois pas à la réalité des choses bonnes ou mauvaises, elles sont semblables à l’arc-en-ciel. A vouloir saisir l’insaisissable, on s’épuise en vain. Dès lors qu’on relâche cette saisie, l’espace est là, ouvert, hospitalier et confortable. Alors jouis-en. Ne cherche plus. Tout est déjà tien. A quoi bon aller traquer dans la jungle inextricable, l’éléphant qui demeure tranquillement chez lui. Cesse de faire ! Cesse de forcer ! Cesse de vouloir et tout se trouvera accompli, naturellement ! »

Lama Guendune Rimpoché


Le Sommeil

Les perdus, les absents, les morts que fait la vie,
Ces fantômes d'un jour si longuement pleurés,
Reparaissent en rêve avec leur voix amie,
Le piège étincelant des regards adorés.

Les amours prisonniers prennent tous leur volée,
La nuit tient la revanche éclatante du jour.
L'aveu brûle la lèvre un moment descellée.
Après le dur réel, l'idéal a son tour !

Ô vie en plein azur que le sommeil ramène,
Paradis où le cœur donne ses rendez-vous,
N'es-tu pas à ton heure une autre vie humaine,
Aussi vraie, aussi sûre, aussi palpable en nous,

Une vie invisible aussi pleine et vibrante
Que la visible vie où s'étouffent nos jours,
Cette vie incomplète, inassouvie, errante,
S'ouvrant sur l'infini, nous décevant toujours ?

Augustine Malvina Blanchecotte
 (1830-1895)

« Tirez le rideau, la farce est jouée. »

« Plus de lumière ! »
Dernières paroles de Goethe, sur son lit de mort


Morceaux choisis - Jiddu Krishnamurti



« Pourquoi sommes-nous dépendants ?

 Psychologiquement, intérieurement, nous sommes dépendants d’une croyance, d’une philosophie; nous attendons d’autrui des directives pour notre conduite; nous cherchons des maîtres qui nous offriront un mode de vie capable de nous conduire à quelque espoir, à quelque bonheur. Nous sommes donc toujours à la recherche d’une forme de dépendance, de sécurité.

Est-il possible que l’esprit puisse jamais se libérer de ce sentiment de dépendance ?
Ce qui ne signifie pas que l’esprit doive atteindre à l’indépendance – qui n’est qu’une réaction par rapport à la dépendance.

Nous sommes les choses que nous possédons, nous sommes ce à quoi nous tenons. Il n’y a aucune noblesse dans l’attachement. L’attachement au savoir ne diffère en rien de toute autre forme de dépendance agréable. Dans l’attachement, le moi s’absorbe en lui-même, que ce soit au niveau le plus bas ou le plus élevé.

L’attachement est l’illusion du moi, une tentative pour fuir le vide du moi.

 Les choses auxquelles nous sommes attachés – biens, personnes, idées – deviennent de la plus haute importance, car, privé des multiples choses qui comblent sa vacuité, le moi n’existe pas. La peur de n’être rien incite à posséder, et la peur engendre l’illusion, l’asservissement aux conclusions.
 Les conclusions, matérielles ou idéologiques, font obstacle à l’épanouissement de l’intelligence, à cette liberté sans laquelle la réalité ne peut pas se faire jour; et sans cette liberté, l’habileté passe pour de l’intelligence. Les voies de l’habileté sont toujours complexes et destructrices. C’est cette habileté, protectrice du moi, qui conduit à l’attachement; et lorsque l’attachement cause la souffrance, c’est cette même habileté qui recherche le détachement et jouit de l’orgueil et de la vanité de la renonciation.

La compréhension des voies de l’habileté, des voies de l’ego, est le commencement de l’intelligence.

Jiddu Krishnamurti

Extraits de «  Le livre de la méditation et de la vie »

"La vie" de Vladimir Kush

samedi 7 janvier 2012

Communtications avec Hanx (26)



Tout est en vous

La question n’est pas de savoir où vous en êtes mais plutôt où devez-vous aller. Quand la destination est inconnue, quand les circonstances extérieures sont difficiles, on a toujours beaucoup plus de mal à se situer et à retrouver des repères sécurisants.

Il faut que vous sachiez que vous allez définitivement perdre tous vos repères habituels, parce que tout votre environnement est en train de se modifier en chamboulant vos habitudes. C’est d’abord la fréquence de la vibration de la terre qui s’accélère sous l’impulsion d’une énergie nouvelle arrivant du cosmos ; puis cette accélération est ressentie par toutes les cellules de vos organismes et vous déstabilise même si vous n’en prenez pas conscience. Ce qui entraine une augmentation des dépressions ou autres sensations de mal être physique ou psychique, avec une impression régulièrement ressentie de ne pas être à la bonne place sans savoir où se situe le point d’équilibre recherché en vain.

Et plus vous chercherez quel est le cap à tenir, plus vous vous sentirez impuissants et perdus. Car ce n’est pas à l’extérieur que vous devez chercher la solution mais à l’intérieur de vous-mêmes. Ce n’est pas une destination, une direction ou un but à atteindre que vous devez rechercher mais réellement à vous trouver vous-mêmes, dans votre for intérieur.
Vous devez trouver, ou retrouver, la lumière de votre âme qui, seule, pourra vous mener à bon port malgré toutes les tempêtes qui agiteront votre monde.

Et vous êtes seuls à pouvoir la trouver pour qu’elle vous éclaire, en toute intimité, sans aucun recours possible à tout concours extérieur qu’il soit religieux, sectaire, chamanique, ou de toute autre nature quelle qu’elle soit.
C’est en faisant le calme en vous, en apprenant à vous connaître en toute sincérité et authenticité que vous saurez enfin qui vous êtes, d’où vous venez et où vous allez.
Vous élèverez votre fréquence vibratoire et aurez ainsi la possibilité de prendre contact avec vos guides spirituels qui n’attendent que vous vous manifestiez pour pouvoir vous aider et vous assister, par suggestion, visualisation ou télépathie.

Tout le reste n’est que contrefaçon, ou mystification, pour vous égarer toujours davantage et vous maintenir dans les filets pernicieux de la matrice matérielle et de la hiérarchie astrale qui se nourrit de vos énergies. Vous n’avez qu’une seule façon de leur échapper c’est de quitter ce monde d’illusion qui vous tient captifs et, pour ce faire, de le confronter à la lumière étincelante de votre âme qui dissoudra immédiatement tous les pièges qui vous sont tendus.

Souvenez-vous du mythe de la caverne de votre initié Platon : arrêtez de contempler les jeux d’ombres qu’on vous prodigue à longueur de temps et faites entrer la lumière en vous, à grands flots. Votre libération est à ce prix. Tout est en vous.

Morceaux choisis - Jiddu Krishnamurti



Cette lumière en nous, la vraie méditation.

« Il faut être à soi-même sa propre lumière. Cette lumière est la seule et unique loi : il n’en existe pas d’autre. Toutes les autres lois émanent de la pensée, et sont donc fragmentaires et contradictoires.

 Etre à soi-même sa propre lumière, c’est refuser de suivre la lumière d’un autre, si raisonnable, si logique, si exceptionnel, si convaincant soit- il. Vous ne pouvez pas être votre propre lumière si vous êtes plongé dans les ténèbres de l’autorité, des dogmes, des conclusions hâtives.
La morale n’est pas une émanation de la pensée, ni l’effet des pressions exercées par le milieu ambiant, elle ne relève ni du passé ni des traditions. La morale est enfant de l’amour, et l’amour n’est ni le désir ni le plaisir. La jouissance, sensuelle ou sexuelle, n’est pas l’amour.

Etre à soi-même sa propre lumière : là est la vraie liberté - et cette liberté n’est pas une abstraction, elle n’est pas le fruit de la pensée. Etre authentiquement libre, c’est être affranchi de toute dépendance, de tout attachement, de toute soif d’expérience.

Etre à soi-même sa propre lumière, c’est s’être dégagé des structures mêmes de la pensée. Au sein de cette lumière, il n’y a place que pour l’agir, de sorte que jamais l’action ne peut être contradictoire. La contradiction n’existe que quand la lumière est dissociée de l’action, lorsqu’il y a clivage entre l’acteur et l’action. Tout idéal, tout principe n’est qu’un processus stérile, et il ne peut coexister avec cette lumière - l’un est négation de l’autre.

Que l’observateur soit là, et cette lumière, cet amour sont aussitôt exclus. La structure même de l’observateur est l’œuvre de la pensée, qui n’est jamais neuve, jamais libre. Le « comment », le système, la pratique n’ont aucun intérêt.
Seule compte la perception lucide, qui se confond avec l’action. »

Chapitre : Une nouvelle conscience. Editions Stock. 2000.  (Pages 8 et 9)


Il s’avère très difficile d’être vous-même

« Il s’avère très difficile d’être vous-même ; si vous êtes tant soit peu éveillé, vous connaissez la souffrance. Vous vous noyez alors dans votre travail, votre croyance, dans vos méditations et idéaux fantastiques.

Et vous voilà au seuil de la vieillesse et de la tombe si vous n’êtes déjà mort intérieurement.

Ecarter toutes ces choses, leurs contradictions et leur souffrance croissante pour n’être rien, serait l’attitude la plus naturelle, la plus intelligente. Mais avant de n’être rien, il faut avoir déterré toutes ces choses cachées, pour les exposer et les comprendre.

Pour comprendre ces désirs et ces contraintes cachés, il faudra en avoir une conscience sans choix, comme pour la mort ; alors dans le pur acte de voir, elles se faneront et vous serez sans souffrance, et par là vous ne serez rien. »

Carnets - Editions du Rocher.


Dans la découverte de la vérité, il n’existe ni maître ni élève, ni avancés ni débutants.

« La vraie humilité ne fait pas de différence entre supérieurs et inférieurs, entre maîtres et élèves. Tant que la conscience distingue entre maître et élève, aucune connaissance n’est possible. Dans la découverte de la vérité, il n’existe ni maître ni élève, ni avancés ni débutants.

La vérité est découverte intérieure de ce qui est, d’un instant à l’autre, sans le poids de ce qui était et dont l’effet se prolonge peut-être encore dans le présent. »

Commentaires sur la vie, Tome I

"Ulysse" de Vladimir Kush