dimanche 26 février 2017

Ainsi parle Laurent Gounelle



Le mental et l’ego

« …Le mental, c’est cette cogitation incessante de la pensée qui prend l’ascendant sur le cœur et le corps, au détriment de l’intuition, de l’instinct et de la conscience d’être… »

«…Quand vous êtes dans le mental, c’est un peu comme si vous n’habitiez plus votre corps, n’écoutiez plus votre cœur, ne ressentiez plus votre existence : vous interprétez la réalité, le plus souvent en la déformant, vous prêtez aux autres des intentions qui ne sont pas les leurs, vous projetez vos peurs, vos problèmes, vos doutes, vos attentes. Vous réfléchissez les événements au lieu de les vivre. Ces spiritualités orientales (taoïsme, bouddhisme, hindouisme) invitent à se libérer de l’emprise du mental, afin de ressentir les choses comme elles sont, dans l’instant présent, alors que le mental ne connaît que le passé et le futur…. »

« …Votre mental interprète l’événement qui arrive, ou la parole que quelqu’un prononce, en fonction de vos connaissances, de votre vécu personnel, de vos croyances et de vos convictions sur vous, les autres et le monde. Toutes ces choses émanent du passé. Et quand le présent vous fait ressentir de la peur, c’est que vous projetez mentalement dans un futur imaginaire vos interprétations issues du passé. Le mental nous coupe ainsi du présent… »

«… est-ce qu’il y aurait un lien, quelque part entre le mental et l’ego ?... L’ego est fondamentalement le fruit de la peur : peur de ne pas être assez, de ne pas avoir de valeur, notamment aux yeux des autres. Or les peurs infondées sont typiquement le produit d’un processus mental. Et ce sont aussi nos pensées qui nous amènent à nous prendre pour ce que nous ne sommes pas : le mental pousse l’ego à endosser des rôles. Le mental cultive l’ego… »


« On appelle ego cette représentation que l’on a de soi-même, cette construction mentale autour de l’idée que l’on se fait de soi-même. Une fausse identité qui, d'une certaine façon, fait écran à notre vraie nature. Et pourtant, nous nous accrochons à elle et sommes prêts à tout pour la défendre. L’ego est un peu comme une partie de nous qui prendrait le pouvoir, s’exprimerait à notre place, verrait et entendrait à notre place, et surtout voudrait exister de plus en plus en nous. »


« L’ego est fondamentalement le fruit de la peur : peur de ne pas être assez, de ne pas avoir de valeur, notamment aux yeux des autres. Or les peurs infondées sont typiquement le produit d’un processus mental. Et ce sont aussi nos pensées qui nous amènent à nous prendre pour ce que nous ne sommes pas : le mental pousse l’ego à endosser des rôles. Le mental cultive l’ego. »

« Le désir dans les spiritualités orientales renvoie à l’ego : c’est l’ego qui désire un objet, une promotion, plus d’argent ou je ne sais quoi encore. Parce qu’avec l’objet du désir, l’ego ambitionne toujours de se renforcer, se valoriser. A travers ce qu’on désire, on cherche inconsciemment à accroître notre identité ou plutôt notre sentiment d’identité. Il faut dire qu’on tend à être confus sur qui on est, donc on ne sait pas trop comment être plus soi-même. On désire alors des choses pour tenter d’exister un peu plus grâce à elles. Quand vous désirez un vêtement, une voiture ou n’importe quoi d’autre, vous croyez inconsciemment que ce vêtement, cette voiture va ajouter quelque chose à qui vous êtes, va vous rendre spécial, intéressant, va vous apporter de la valeur. Bref, va renforcer votre identité. C’est une illusion, bien sûr, et les spiritualités orientales comme le taoïsme, le bouddhisme ou l’hindouisme invitent à se libérer des désirs. »

 « Et tu trouveras le trésor qui dort en toi. »
Éditions Kero, 2016
Laurent Gounelle




dimanche 19 février 2017

La porte étroite

La porte étroite



« Innombrables sont nos voies et nos demeures incertaines. »
Saint John Perse

« Le frôlement de l’il y a, c’est l’horreur. »
Emmanuel Levinas

« Ne croyez pas que quand vous serez dans l'autre monde vous allez acquérir les qualités que vous n'avez pas su manifester dans celui-ci ! Si vous étiez méchant, déraisonnable et égoïste ici sur terre, vous le resterez là-bas aussi. Dans l'autre monde on ne s'améliore pas ; dans l'autre monde on vérifie seulement, on constate, on prend conscience de ses erreurs, de ses lacunes ou au contraire de ses actes justes et bons. C'est ici, sur la terre, que l'on s'instruit. Et si on n'a pas commencé à s'instruire ici, ce n'est pas de l'autre côté qu'on commencera à le faire. De l'autre côté, je le répète, on constate seulement, et on ne peut rien faire, on ne peut plus corriger quoi que ce soit. On voit, par exemple qu'on était jaloux, orgueilleux, coléreux, craintif, et on ne peut rien y changer. Pour changer quelque chose, il faut redescendre sur la terre et travailler à réparer toutes ses erreurs et à s'améliorer. »
  
Omraam Mikhaël Aïvanhov

On passe sa vie à ne pas y penser, ou du moins à faire comme si on n’y pensait pas.
C’est le divertissement, au sens pascalien du terme, qui nous gouverne, pour nous éviter ce face à face gênant avec soi-même, parfois insupportable.
Et puis, le temps passant, l’approche du terme augmente l’angoisse : ne sommes nous nés que pour la mort, cette disparition physique qui est conçue comme une véritable annihilation ?
Car c’est ainsi, il y a la mort comme point final de notre existence, et le frôlement du « il y a » nous inocule l’horreur, ce sentiment de peur panique, synonyme d’impuissance face à ce qui nous dépasse et qu’on ne peut identifier.

« Nous autres humains sur terre, nous sommes pris dans un terrible engrenage :
 la certitude de mourir sans  en connaître  ni le jour ni l'heure devient en nous  la source de toutes les incertitudes.
Malgré nos mille mesures visant à nous sécuriser, nous vivons sous la menace de maladies, d'accidents, de conflits meurtriers, de perte d'êtres chers.
D'où notre permanente angoisse.

François Cheng
"Cinq méditations sur la mort, autrement dit sur la vie"


Pourtant, a bien y regarder, notre vie constitue un labyrinthe dont la mort est l’issue libératoire, la fin d’une incarcération charnelle. Toutes les personnes ayant vécu des épisodes de mort provisoire (NDE) affirment avoir éprouvé un sentiment de libération totale et d’amour universel après leur décorporation, quelque chose de très fort et d’inédit difficile à traduire par des mots, notre vocabulaire étant inapte à cerner ce qu’il ne peut comprendre. Le relatif ne peut atteindre l’absolu.

 En réalité, la mort n’est qu’une ombre que la lumière dissipe. A condition de toujours rester, au cours de ce changement d’état, de cette mue, en quête de cette lumière subtile, qui nous permettra de continuer à assurer notre progression spirituelle. Le chemin ne s’arrête pas sur le plan de l’astral par où transitent les désincarnés après leur décès.
Bien au contraire, il faut être là plus vigilant que jamais pour ne pas succomber aux chants des sirènes et se perdre dans les pièges de l’illusion. Et le travail fait ici bas permettra de rester actif et positif sur les plans éthériques qui nous entourent.

« L’homme comprendra que la mort est un plan de vie inerte à l’intérieur duquel les âmes s’épanouissent dans la nonchalance spirituelle qui est une forme de nectar atmosphérique les maintenant dans le sommeil spirituel. Cet état est une condition de la vie au-delà du plan matériel permettant à l’âme de se mouvoir dans des atmosphères subtiles représentant la quintessence de la vie astrale. Cependant, ce n’est qu’au cours de l’incarnation que l’âme, à travers le plan mental de l’ego, prendra conscience d’elle-même et qu’elle cessera d’être un élément neutre dans l’évolution de son existence. »

Bernard de Montréal

Le travail spirituel doit se faire essentiellement ici et maintenant pour se poursuivre de l’autre côté du miroir. Sur terre, c’est notre action, notre empathie et notre intégrité qui doivent  nous aider à tracer une trajectoire correcte, déjà décidée avant de s’incarner, pour poursuivre notre avancement spirituel ; cette phase correspond aux travaux pratiques qui doivent permettre d’expérimenter notre projet de vie.
Mais c’est aussi une démarche volontaire et régulière de connaissance de soi, par l'introspection qui désigne l'action de « regarder à l'intérieur » de soi. 
L'introspection devient ainsi le chemin intérieur de toute démarche spirituelle, et nous en sommes le seul guide. A défaut d’introspection, pas de connaissance de soi, et donc pas de travail initiatique possible.

Arrivés de l’autre côté, c’est le temps des corrections, des réajustements avec la reprise de cours théoriques pour se remettre sur les bons rails, si tant est qu’on ait dévié quelque peu entre les prévisions et la réalisation de notre contrat de vie.
Le travail entre deux vies consiste en une prise de conscience des corrections à effectuer en fonction des erreurs commises lors de notre dernière existence et à préparer un retour en incarnation permettant de se donner la chance de réussir ce que nous n’avons pas su faire précédemment.
Dans le feu de l’action, nous n’avons pas toujours le recul nécessaire pour avoir une  analyse claire et lucide ; nous aurons alors une longue période de réflexion profonde et de compréhension objective où nous serons notre propre juge.

Il faut toujours apprendre de ses échecs et se construire dans ses succès, sans se laisser griser ; il n y a pas d’expérience inutile, même si elle n’apparait pas significative lorsqu’elle se déroule.

Dés lors,  pour les âmes ayant terminé leur formation sur les plans subtils,   l’incarnation, dans un nouveau corps physique et terrestre, est proposée assortie d’une nouvelle mission qui débute avec le parachutage dans la matière dense et le nouveau franchissement de la porte étroite de la naissance.

« L'Initiation est une ascèse qui apprend à l'homme à se débarrasser de ses faiblesses et de toutes ses tendances inférieures. On peut la comparer à l'orifice par lequel passe le serpent qui doit changer de peau.

 Le disciple est celui qui se prépare à passer par la porte étroite qui lui enlèvera sa vieille peau. Et au lieu de se troubler et d'avoir peur, il  doit se réjouir de devenir un homme nouveau avec des pensées, des sentiments, un comportement nouveaux, dignes d'un véritable fils, d'une véritable fille de Dieu.

Chacun de vous est appelé à passer par la porte étroite, et on peut dire qu’au cours de son existence l’homme passe par trois portes : celle de la naissance par laquelle passent tous les hommes, qu’ils soient bons ou mauvais. Ensuite, la porte de la mort, et là encore passent les bons et les mauvais. Mais la porte étroite, la porte de l’Initiation, seuls peuvent y passer ceux qui sont capables de grands sacrifices et renoncements. »

Omraam Mikhaël Aïvanhov

« La mort n'est que le plus puissant acte de la vie ; car elle enfante une vie supérieure. »

Alphonse de Lamartine

mercredi 1 février 2017

Les Vanités: Pieter Claesz

Les Vanités: Pieter Claesz

 Nature morte aux instruments de musique