mardi 30 septembre 2008

"L'ermite" de Nicholas Roerich






Les dangers du messianisme

par John Lash

John Lash: « Les religions du Livre ne seraient que des séquelles de cette manipulation et se révèleraient n'être finalement qu'un culte à une entité extraterrestre : Yahvé ou Yahveh (YHVH). Les textes des Gnostiques sont sans équivoques à ce sujet. »
« Le point de vue gnostique (sethien) n’est pas seulement préchrétien mais en réalité radicalement antichrétien. Par antichrétien, je veux dire que les Gnostiques de la tradition sethienne sont opposés à l’idéologie d’un Sauveur de l’humanité, nient l’existence d’un « Dieu le Père » ainsi que la dépendance à un sauveur surhumain. Le Second Traité du Grand Seth (VIII,2) est le texte sethien le plus lucide, le plus solide et le plus cohérent. Ce texte est une attaque violente contre le judaïsme et le christianisme. Il ridiculise Adam, Abraham et Moïse. Il insiste sur le fait que les adeptes de « la doctrine d’un homme mort » ne peuvent connaître la lumière et ne peuvent même pas avoir connaissance de leur humanité. Ce texte nie l’existence de la résurrection physique dans le cas spécial de Jésus et dans tous les autres cas d’ailleurs. Mais dans le même temps, ce texte nous indique que nous pouvons maîtriser la mort avant de mourir.
Les Gnostiques sont contre ce complexe du messie dans ces 4 composants : un dieu créateur masculin, un plan pour le peuple élu, un messie envoyé par Dieu le père et l’apocalypse ou encore ce que l’on peut appeler le drame de la récompense divine. L’ensemble de ces 4 éléments forment une pathologie religieuse et non une vraie religion. Les Gnostiques s’opposent au messianisme parce qu’il éloigne l’humanité de son vrai potentiel pour la mener vers un scénario cauchemardesque de rétribution divine, même s’il nous est promis l’amour et la paix sur la terre ! Le danger du messianisme réside dans le fait que nous attendons de Dieu ce que nous pouvons seulement faire nous-mêmes.
J’ai essayé de restaurer le Gnosticisme tel qu’il se présentait à ses origines, avec ses racines païennes. Je montre que les Gnostiques de l’ère chrétienne représentent la dernière génération de chamanes qui ont pratiqué des techniques de Yoga, une sexualité sacrée et des rituels psychédéliques. Ils ont pratiqué tout cela dans un contexte naturel par le biais d’une relation intime avec la planète terre. Les « Sethiens » vénèrent le monde de la nature parce qu’il représente la transformation de la déesse « Sophia » qui signifie « sagesse ». Pour moi, ce message est clair : la terre est vivante et animée par une sagesse divine. Le paganisme est la reconnaissance de ce fait. Je désigne le concept d’épanouissement gnostique du paganisme par les termes de « Vision sophianique ».

Le but de mes recherches est mettre à la lumière du jour le message préchrétien et antichrétien de la Gnose après 1800 années de répression et d’obscurité. Je crois que seul ce message peut vaincre ce qu’il y a de maléfique dans la foi judéo-chrétienne. Simplement parce la Gnose formait une telle menace lorsque le Christianisme s’est constitué, les enseignements gnostiques ont été totalement éradiqués. Les Gnostiques n’ont pas été vaincus par l’argumentation, le raisonnement et un débat honnête. Ils ont été poursuivis, persécutés et tués. Je ne vois aucune raison de réconcilier la foi chrétienne avec la tradition sacrée qui a été détruite intentionnellement par les fondateurs du Christianisme.

Il n’y a pas de personnalité du Christ dans les écrits gnostiques.
Le Christ gnostique ne s’incarne pas dans une forme humaine, ne le fera jamais et il ne se sacrifie pas pour l’humanité. Il n’y a pas de messie dans les enseignements Sethiens et Ophites. Le maître gnostique (qui peut aussi bien être une femme qu’un homme) est une personne mortelle d’une exceptionnelle sagesse que l’on appelle « phoster » ou un initié, un illuminé, celui qui révèle. La Gnose consiste en un enseignement adressé à l’humanité afin que celle-ci réalise son potentiel inné ; elle ne consiste pas à sauver l’humanité par l’intercession d’une intervention divine ou des promesses fondées sur des préceptes attribués à Dieu. »

http://www.karmapolis.be/pipeline/interview_lash2.html

Ainsi parlait Gérard de Nerval

Gérard de Nerval
De son vrai nom Gérard Labrunie, né à Paris le 22 mai 1808, mort à Paris le 26 janvier 1855, est un poète français.
L’insistance de Nerval sur la signification des rêves eut une influence sur le mouvement surréaliste qui fut soulignée par André Breton. Dans sa dédicace à Alexandre Dumas pour les filles du feu, Nerval évoque « l’état de rêverie super-naturaliste » qui fut le sien lorsqu’il écrivit les sonnets des Chimères.
Marcel Proust et René Daumal furent aussi grandement influencés par cette œuvre majeure.
Antonin Artaud vit en Nerval un suicidé de la société, laquelle fut selon lui « occultement liguée contre sa conscience ».



« Expliquez-moi l’énigme de la vie, la douloureuse et vieille énigme qui a tourmenté tant de têtes… Dites-moi ce que signifie l’homme, d’où il vient, où il va, qui habite là-haut au-dessus des étoiles dorées !

Les flots murmurent leur éternel murmure, le vent souffle, les nuages fuient, les étoiles scintillent, froides et indifférentes, -et un fou attend une réponse. »


Gérard de Nerval (Questions)


« Le rêve est une seconde vie. Je n'ai pu percer sans frémir ces portes d'ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible. Les premiers instants du sommeil sont l’image de la mort ; un engourdissement nébuleux saisit notre pensée et nous ne pouvons déterminer l’instant précis où le moi, sous une autre forme, continue l’œuvre de l’existence.»

Gérard de Nerval (Aurélia)
















Ainsi était Ophoemon



Il n’était certain que d’une seule chose, c’est qu’il avait rendez-vous avec lui-même.
Et que l’heure approchait où il allait enfin se retrouver…


Aussi loin qu’il remonte, dans le paysage de sa mémoire, était ancrée cette certitude : il était venu, ici et maintenant, pour une raison bien précise et il fallait impérativement qu’il sache laquelle.


Car c’est cette ressouvenance qui confèrerait à toute sa vie son véritable sens, son fondement légitime. Il avait toujours eu, enfoui au fond de lui-même, la sensation que le secret qu’il recherchait ne pourrait être percé à jour qu’en remontant à la source, c’est-à-dire en explorant son passé. Oui, mais voilà, qu’il est difficile de rechercher ce qu’on ne connaît pas, sans avoir le moindre indice sur ce que l’on cherche. Pourtant une image le hantait toujours, celle des saumons, anguilles ou autres esturgeons qui remontaient fleuves et rivières, à contre courant, pour se reproduire et mourir épuisés. Il y avait dans cette recherche du retour à l’origine, il en était sûr, bien plus qu’un codage génétique, une véritable nécessité inscrite, plus forte que leur vie, une réponse définitive, nécessaire et suffisante à leur raison d’être. Ils en mouraient, mais à ce moment-là, ils savaient.


Il s’était très souvent demandé si les autres avaient ce même besoin existentiel de savoir qui ils sont et pourquoi ils sont là ; mais les rares fois où il avait tenté d’aborder ce problème avec certains, il avait rapidement constaté que cela n’était pas leur priorité du moment et que le regard posé sur lui semblait traduire l’inquiétude ou l’amusement. Fallait-il qu’il soit enfantin ou puéril, ou bien avait-il des problèmes d’équilibre mental ou psychique ?


Autant qu’il s’en souvienne, la première preuve tangible remontait à la petite enfance lorsqu’au cours d’une discussion de ses parents concernant la cérémonie de leur mariage, à l’église, il avait soudain déclaré, s’immisçant dans la conversation des adultes, qu’il y avait assisté, qu’il y était. Tout d’abord surpris, son père et sa mère furent bientôt interloqués devant la description précise des personnes et des lieux qu’il put en faire. Trois faits, notamment, étaient particulièrement surprenants : premièrement, le mariage avait été célébré non pas à l’autel principal, mais sur une petite chapelle latérale, située sur la gauche de l’église, ce qui était inhabituel ; deuxièmement, une jeune fille qui faisait la quête pendant la messe, avait trébuché et renversé en tombant la corbeille pleine de pièces de monnaie qui avait provoqué une cascade d’éclats sonores en rebondissant sur le dallage de marbre, au milieu de rire étouffés, venant troubler le silence solennel ; troisièmement, tous les témoignages ou descriptions qu’il en faisait correspondaient à une vue d’en haut, comme s’il avait assisté à la cérémonie, perché au niveau de la voute.
Et c’est comme ça que tout a commencé. Pour mes parents, j’étais un enfant à l’imagination débridée, un tantinet affabulateur ; pour moi, le coup d’envoi d’un match vital venait d’être donné…


Voilà ; c’est donc l’histoire d’une expérience vécue, qui n’a surtout pas l’ambition d’être exemplaire, que je vous soumets en partage, parce que ce genre de franchissement est arrivé, arrive et arrivera à tout chercheur de lumière à condition de ne pas garder pour lui cette soudaine clarté qui envahit tout quand elle illumine l’être. Car toute recherche personnelle, spirituelle, a valeur d’universalité, en cela que chacun de nous devra la réaliser, à sa façon, à son heure.


Soyons clair, il ne s’agit ici ni de channeling, ni de transe médiumnique, ni de conversation avec l’éternel, père ou fils, ni de magie blanche ou autre artifice, mais tout simplement de communications, télépathiques, avec l’au-delà de soi-même, c’est-à-dire avec nos guides spirituels. Ne pas confondre le guide spirituel avec l’ange gardien ; la différence est la suivante : le guide est un être qui a été en incarnation sur terre, qui a un niveau d’évolution identique au notre et qui appartient à la même famille, au sens spirituel du terme, que nous. Cette proximité de nature a pour effet de faciliter l’instauration de communications avec ses guides, ce qui est beaucoup plus difficile avec les membres de la hiérarchie angélique qui appartiennent à un autre domaine de l’évolution n’ayant pas de similitude avec les humains.


Ces transcommunications, au vrai sens du terme, marquent une étape sur le chemin de l’initiation, en donnant au disciple les preuves dont il a besoin pour ne pas se décourager et trouver l’énergie nécessaire à la poursuite de son cheminement. Je souhaite bonne lecture à tous ceux qui sont sur le même chemin en attendant de les retrouver un jour, ici ou ailleurs.