mercredi 23 mai 2018

« Vanités » d’Antonio de Péréda



Allégorie de la Vanité

« Vanités » d’Antonio de Péréda

Antonio de Pereda est un peintre espagnol né à Valladolid en 1599, mort à Madrid en 1669. Il vint très jeune à Madrid, et ses dispositions pour la peinture le firent admettre dans l'atelier de Pedro de las Cuevas. A dix-huit ans, le jeune artiste débutait par une Conception, entourée d'une gloire d'anges, qui fut fort admirée, et que son protecteur, le marquis Crescenzi, envoya à Rome au cardinal, son frère; à Rome comme à Madrid, l'œuvre fut jugée belle, et Pereda regardé désormais comme un peintre de grand avenir. Il obtint aussitôt la commande, pour le palais du Buen Retiro, d'un grand tableau représentant le Marquis de Santa Cruz secourant Gênes assiégée.

Puis ce fut l'amiral de Castille, dont la galerie de tableaux était célèbre, qui demandait à Pereda une peinture allégorique, « el Desengaño de la vida », aujourd'hui à l'Académie de San Fernando, et qui est regardée comme le chef-d’œuvre de l'artiste. Elle nous montre un jeune et élégant gentilhomme, endormi sur son fauteuil, au retour de quelque nuit d'orgie. Auprès de lui, sur une table, c'est un amoncellement de pièces d'argent et d'or, de bijoux, de colliers, d'armes magnifiques, et, au milieu de ces richesses et de tout ce que convoite L'ambition humaine, se voit une tête de mort. Un rêve traverse le sommeil du jeune débauché, et la vision qu'il a dans ce rêve se fait tangible; un ange, l'ange de la Mort, lui apparaît, tenant dans ses mains une longue banderole où se lisent ces mots fatidiques : 
« Aeterne pungit, cito volat et occidit. »
("Il pique éternellement, il s'envole vite et détruit tout.")

Le rêve du Chevalier

jeudi 3 mai 2018

Espoir





« L’espoir est un état d'esprit (...) C'est une orientation de l'esprit et du cœur (...) Ce n'est pas la conviction qu'une chose aura une issue favorable, mais la certitude que cette chose a une sens, quoi qu'il advienne. »
Vaclav Havel
Artiste, dramaturge, écrivain, Homme d'état, Président de la Tchécoslovaquie
 (1936 - 2011)

Espoir

L’espoir est notre engrais, il fertilise notre vie en nous permettant de lui donner un sens. Sans espoir, on devient vite désespéré.
Heureusement pour nous, tout le monde nous dit que tout va changer, que nous avons désormais touché le fond, que dorénavant les lendemains qui chantent nous attendent, que nous aurons enfin notre pain blanc, à condition d’y croire et de garder espoir, bien entendu.
Cela fait bientôt soixante-dix ans que j’entends ce refrain et que je ne vois toujours rien de mieux se réaliser pour l’homme, ni pour la nature qui nous environne, ni pour la terre qui nous héberge.
Aujourd’hui, les contactés s’en mêlent, ils ont des nouvelles fraîches venant de sources secrètes mais autorisées qui nous permettent de savoir où nous en sommes exactement de notre évolution humaine. Des fédérations entières de galaxies extraterrestres se sont regroupées pour châtier les forces obscures qui maintiennent l’humanité en esclavage depuis des temps immémoriaux. Grace à elles, la Cabale et les Archontes sont défaits et en voie d’extinction ; nous sommes sur le point d’être libérés de notre quarantaine multimillénaire et nous allons enfin pouvoir reprendre le chemin de l’éveil spirituel.
Ouf !

Sachez que nous quittons actuellement la troisième dimension, que nous sommes en route vers la cinquième, après un stage dans le sas de la quatrième pour décontamination.
Vous n’êtes pas au courant ?
Ce n’est pas grave, tout se passe à votre insu ; un jour vous comprendrez, quand vous serez au niveau spirituel, s’entend.
Gardez espoir et vous y arriverez.
Quand ?
On ne sait pas trop, mais ce n’est pas important puisque le temps n’existe pas en fait, ce n’est qu’une illusion de la troisième dimension.
Tout comme vous d’ailleurs, qui n’êtes que des marionnettes manipulées par des prédateurs aliens.
Attention ! Ce n’est pas ici de la science fiction mais bien de la science quantique.
Puisqu’on vous dit que tout n’est qu’hologrammes autour de vous. Ce que vous voyez dans votre réalité n’existe que tant que vous le regardez ; fermez les yeux et tout disparaît. C’est bien la preuve que rien n’existe à dehors de l’image créée par votre cerveau. Bref, tout n’est qu’illusion d’optique.

Alors, pas gai tout ça, hein ?
Faut quand-même pas désespérer ; il nous reste l’espoir et surtout la volonté effrénée de ne pas le perdre…

Au fond de moi une voix résonne en écho : « …espoir perdu pour qui le tue. »
Il est six heures du matin et c’est la fin de mon cauchemar.
Enfin une nouvelle journée qui commence et qui va changer ma vie, ça c’est sûr.
J’y crois.

« L'espoir fait vivre, l'attente fait mourir. »