Allégorie de la Vanité
« Vanités »
d’Antonio de Péréda
Antonio de Pereda est un peintre espagnol né à Valladolid en 1599, mort à Madrid en 1669. Il vint très jeune à Madrid,
et ses dispositions pour la peinture le firent admettre dans l'atelier de
Pedro de las Cuevas. A dix-huit ans, le jeune artiste débutait par une Conception,
entourée d'une gloire d'anges, qui fut fort admirée, et que son
protecteur, le marquis Crescenzi, envoya à Rome au cardinal, son frère; à Rome
comme à Madrid, l'œuvre fut jugée belle, et Pereda regardé désormais comme un
peintre de grand avenir. Il obtint aussitôt la commande, pour le palais du Buen
Retiro, d'un grand tableau représentant le Marquis de Santa Cruz secourant Gênes
assiégée.
Puis ce fut l'amiral de
Castille, dont la galerie de tableaux était célèbre, qui demandait à Pereda une
peinture allégorique, « el Desengaño de la vida »,
aujourd'hui à l'Académie de San Fernando, et qui est regardée comme le
chef-d’œuvre de l'artiste. Elle nous montre un jeune et élégant gentilhomme,
endormi sur son fauteuil, au retour de quelque nuit d'orgie. Auprès de lui, sur
une table, c'est un amoncellement de pièces d'argent et d'or, de bijoux, de
colliers, d'armes magnifiques, et, au milieu de ces richesses et de tout ce que
convoite L'ambition humaine, se voit une tête de mort. Un rêve traverse le
sommeil du jeune débauché, et la vision qu'il a dans ce rêve se fait tangible;
un ange, l'ange de la Mort, lui apparaît, tenant dans ses mains une longue banderole où se lisent ces mots
fatidiques :
« Aeterne pungit, cito volat et occidit. »
("Il pique éternellement, il s'envole vite et détruit
tout.")
Le rêve du Chevalier
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