jeudi 20 août 2020

Communication avec Ophoemon (17)

 


Le seul chemin qui soit

L’important n’est pas ce que tu penses mais ce que tu es, qui est différent de ce que tu penses être. Tu crois que tu n’agis pas assez spirituellement, mais tu te trompes. Tu agis régulièrement mais tu n’en n’a pas conscience et donc tu ne t’en rends pas compte.

Tu désespères d’obtenir la clairvoyance pour te sentir davantage acteur ; elle arrive, mais ne t’en préoccupe pas ; tu en espères comme une magie qu’elle n’est pas en fait. Il s’agit juste d’une lucidité extrasensorielle sans limite, un instrument d’investigation très efficace.

La communication est toujours établie à ton insu et se déroule régulièrement. Je sais que tu désespères d’en prendre conscience mais cela viendra, et ce n’est pas le plus important qui est bien la communication en elle-même et non la preuve de la communication qui est un besoin cartésien de te rassurer.

Tu es beaucoup plus serein et calme, mais il y a, au fond de toi, toujours cette impatience et cette angoisse qui te caractérisent ; tu dois continuer à travailler sur toi pour faire un nettoyage émotionnel complet. Ne regarde pas vers le passé ou l’avenir ; ne te fixe pas sur le moment présent mais retire-toi en toi-même le plus souvent possible, c’est là que tu te trouveras. Tu dois le faire naturellement, sans te forcer. La connexion avec toi-même est la seule qui compte ; l’introspection est le seul chemin qui soit.

Va et tourne le regard vers toi.

La lumière est au fond de toi comme l’eau est tout au fond du puits. 

Tu ne sais pas que tu avances mais tu avances quand même. Il te faudra te rendre compte du chemin déjà parcouru pour comprendre que ta démarche n’est pas vaine. Aussi loin que tu penses devoir aller, sache que tu es déjà allé ; tu ne fais que refaire le chemin du retour.

 Ne cherche pas à atteindre quelque chose mais bien plutôt à retrouver quelqu’un, celui que tu es depuis toujours et que tu as perdu de vue lors de ton parachutage sur terre. 

La vie est comme une longue randonnée solitaire dont le parcours s’élève toujours et au fur et à mesure qu’on gagne de l’altitude, la vision se transforme, gagne en amplitude et en acuité. Mais moi, j’ai l’impression de marcher sans jamais obtenir cette profondeur de vue qui permet de découvrir l’univers et soi-même et qui révèle le sens réel de l’existence et la règle de ce grand jeu auquel nous participons tous en aveugles.

 Nous sommes là pour t’apporter toute l’aide dont tu as besoin. Le chemin de l’éveil est long et difficile ; il faut de la patience et de l’endurance. Aujourd’hui, tu es disposé à franchir un cap et nous savons que tu es prêt à le faire.

Ne cherche pas à progresser coûte que coûte, ne travaille pas sur ta volonté, mais bien au contraire, cultive le calme et le détachement.

C’est en lâchant prise que tu y arriveras.

 Remets-en à ton intuition plus qu’à l’étude ou la lecture car l’intellect ne peut atteindre les niveaux spirituels alors que l’intuition est fille de l’esprit et établit le contact entre nous. La seule chose à faire consiste à réaliser le calme en soi pour être en capacité de recevoir des idées, des messages ou des images, autant de réponses aux questions que tu te poses.

 Le cheminement spirituel est une expérience personnelle faite de volonté, de pureté et de solitude. Tu es le seul à pouvoir faire ton chemin.

samedi 1 août 2020

Le vide du monde


Le vide du monde


 

"Quel crime avons nous fait pour mériter de naître ?"

 Méditations poétiques

Alphonse de Lamartine


Une vie, pour quoi faire ?

Nous ne connaissons rien d’avant notre naissance et d’après notre mort, à l’exception de ce qui se passe entre les deux, que nous appelons la vie.

Nombre d’entre nous ressentent aujourd’hui la même chose. Ils ressentent le vide du monde. Le travail de toute existence consiste à meubler le vide du monde pour lui donner un sens.

 Dans son autobiographie, Carl Jung raconte « un moment de clarté inhabituelle », au cours duquel il a eu un dialogue étrange avec quelque chose en lui : dans quel mythe l’homme vit-il de nos jours ? 

« Dans le mythe chrétien : est-ce que tu y vis ? » 

(Jung se le demande).

Et pour être honnête avec lui-même, sa réponse fut « non ». 

« Pour moi, ce n’est pas dans cela que je vis. » 

Alors n’avons-nous plus de mythe, demande son moi intérieur ? 

« Non », répondit Jung, « évidemment pas ».

 Alors, de quoi est-ce que tu vis, interroge son moi intérieur ? 

« À ce stade, le dialogue avec moi-même est devenu inconfortable. J’ai arrêté de penser. J’avais atteint une impasse », a conclu Jung.

 Ce constat n’est à priori pas rassurant quand on connaît la force et la finesse de l’analyse jungienne ; mais à y regarder de plus prés, on peut repérer un vice de forme dans la démarche, qui consiste à limiter la recherche aux mythes des religions.

Or la recherche intérieure ne supporte pas de préconditionnement sous peine d’être biaisée et par là invalidée. La voie intérieure doit être totalement libérée de toute contrainte extérieure, qu’elle soit cultuelle, culturelle ou éducative. Sinon, on est dans la voie de l’obédience, de la soumission dogmatique, qui ne peut déboucher que sur une impasse spirituelle.

Il ne faut surtout pas confondre la croyance avec la connaissance ; la première est spéculative, intellectuelle et abstraite, alors que la seconde est opérative, concrète et constructive. La prière est contemplative là où la recherche est active.

 Il nous appartient de combler le vide du monde.

Peut-on continuer à vivre sans savoir d’où nous venons et mourir sans savoir où nous allons.

Cherchons à nous donner un sens. 

   « Si vide d’espoir est le monde du dehors que deux fois plus précieux m’est le monde du dedans. »

 Emily Brontë