mercredi 12 janvier 2011

Ainsi parlait Doris Lussier



Doris Lussier

Erudit, écrivain et humoriste québécois
Né à Fontainebleau le 15 juillet 1918
Décédé à Montréal le 28 octobre 1993

Orphelin de père à quatre ans, Doris Lussier s'instruit seul et devient professeur à l'université Laval de 1946 à 1954. Il est de plus le secrétaire du père Lévesque, fondateur de la faculté des sciences sociales. Il se fait ainsi connaître par son implication dans le mouvement souverainiste du Parti québécois dans les années 1970 et 1980. Mais Doris Lussier devient surtout populaire grâce au personnage du Père Gédéon, qu'il crée et à qui l'on confie l'animation du jeu Point d'interrogation de 1956 à 1959. Par la suite, il joue dans la série 'Le Petit monde du Père Gédéon' et anime le célèbre jeu La Poule aux oeufs d'or, puis Bon après-midi. En 1970, Doris Lussier décide de se porter candidat pour le Parti québécois dans le conté de Matapédia. Il perd les élections mais continue à plaider la cause de l'indépendance et de la souveraineté du Québec. En 1971, il endosse à nouveau le rôle de Gédéon pour l'émission Le Ranch à Willie, à Télé-Métropole. Il animera sur la même antenne On est comme on est. Doris Lussier délaisse finalement les plateaux de télévision pour se consacrer à la rédaction d'articles de journaux et de livres dont le très célèbre 'Viens faire l'humour'. Jusqu'à la fin de sa vie, il participe à des galas et donne des conférences.

«Et quand la vérité n’ose pas aller toute nue, la robe qui l’habille le mieux, c’est l’humour.»


« Il me semble impensable que la vie, une fois commencée,
se termine bêtement par une triste dissolution dans la matière,
et que l'âme, comme une splendeur éphémère, sombre dans le néant
après avoir inutilement été le lieu spirituel et sensible de si prodigieuses clartés, de si riches espérances et de si douces affections. »


« Un être humain qui s’éteint,
ce n’est pas un mortel qui finit,
c’est un immortel qui commence.
La tombe est un berceau.
Mourir au monde,
c'est naître à l'éternité.
Et le dernier soir de notre vie temporelle
est le premier matin de notre éternité.

La mort, ce n’est pas une chute dans le noir,
c’est une montée dans la lumière.
Quand on a la vie, ce ne peut être que pour toujours.
La mort ne peut pas tuer ce qui ne meurt pas.
Or notre âme est immortelle.
Il n’y a qu’une chose qui peut justifier la mort…
C’est l’immortalité



Mourir, au fond, c’est peut-être aussi beau que de naître.
Est-ce que le soleil couchant
n’est pas aussi beau que le soleil levant ?
Un bateau qui arrive à bon port,
n’est-ce pas un événement heureux ?

Et si naître n’est qu’une façon douloureuse
d’accéder au bonheur de la vie,
pourquoi mourir ne serait-il pas
qu’une façon douloureuse de devenir heureux ?

quand ce sera mon tour de monter derrière les étoiles,
et de passer de l'autre côté du mystère,
je saurai alors quelle était ma raison de vivre.
Pas avant.

Mourir, c'est savoir, enfin.
Sans l'espérance, non seulement la mort n'a plus de sens,
mais la vie non plus n'en a pas. »

Extrait de "La tombe est un berceau"

" J'ai déjà vécu beaucoup plus que la moitié de ma vie; je sais que je suis sur l'autre versant des cimes et que j'ai plus de passé que d'avenir. 
Alors j'ai sagement apprivoisé l'idée de ma mort.
Je l'ai domestiquée et j'en ai fait ma compagne si quotidienne
qu'elle ne m'effraie plus…ou presque.

Au contraire, elle va jusqu'à m'inspirer des pensées de joie.
On dirait que la mort m'apprend à vivre.
Si bien que j'en suis venu à penser que la vraie mort, ce n'est pas mourir,
c'est perdre sa raison de vivre.
Et bientôt, quand ce sera mon tour de monter derrière les étoiles, et de passer de l'autre côté du mystère, je saurai alors quelle était ma raison de vivre.
Pas avant.

Mourir, c'est savoir, enfin.
Sans l'espérance, non seulement la mort n'a plus de sens,
mais la vie non plus n'en a pas.

Ce que je trouve beau dans le destin humain, malgré son apparente cruauté, c’est que, pour moi, mourir, ce n’est pas finir, c’est continuer autrement.
Un être humain qui s’éteint, ce n’est pas un mortel qui finit,
c’est un immortel qui commence.

La plus jolie chose que j'ai lue sur la mort, c'est Victor Hugo qui l'a écrite.
C'est un admirable chant d'espérance en même temps qu'un poème d'immortalité.
"Je dis que le tombeau qui sur la mort se ferme
Ouvre le firmament,
Et que ce qu'ici bas nous prenons pour le terme
Est le commencement. "

1 commentaire:

  1. Magnifiques textes...

    Sans doute notre civilisation crève-t-elle de sa peur de la mort...
    Car finalement, toutes les autres peurs et beaucoup de nos "problèmes intérieurs" découlent de cette erreur première : confondre l'être et le corps et croire que, quand le corps disparaît, l'être aussi.
    Alors que (beaucoup de témoignages -NDE- l'attestent), la mort est un "envol", une libération du corps...
    Pour ma part, je suis intimement convaincue que notre âme (mais il faudrait plutôt dire "notre esprit") est immortel.

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