François Brousse, né le 7
mai 1913 à Perpignan et décédé le 25 octobre 1995 à Clamart, professeur de
philosophie ayant exercé principalement dans le Languedoc-Roussillon, est
l’auteur d’environ quatre-vingt ouvrages publiés à partir de 1938 : poésie,
essais (métaphysiques, astronomiques, historiques, ésotériques), romans,
théâtre et contes.
Il est un précurseur des
cafés philosophiques qui surgiront un peu partout en France à la fin du XXème siècle.
« Je regarde avec
stupéfaction les penseurs chrétiens qui osent croire en Dieu, sans admettre la
réincarnation. C'est croire à la cime, tout en refusant la base. Ils trahissent
la pensée du Christ, ils obscurcissent l'univers. Plutôt le néant que les
folies théologiques ! Mais le dilemme ne s'impose pas. Entre le gouffre de la
mort totale et l'abîme de l'enfer éternel, s'élève en essor d'arc-en-ciel, le
pont de la transmigration des âmes. »
François Brousse : Les
Mystères de la Mort
Une entité éternelle
« Il y a deux espèces de voyages : les voyages de la vie et les voyages de la mort. » (Auteur non mentionné, L’Indépendant, Perpignan, 2 avr. 1987)
Les uns -catholiques- croient en l’enfer éternel, les autres -matérialistes- imaginent le néant après la mort et avant la naissance. Ils ne connaissent pas la transmigration des âmes, laquelle va de la réincarnation à la métempsycose et ouvre les portes de la compréhension universelle.
(Nostradamus ressuscité, t. 3)
Essentiellement, la
réincarnation présuppose :
1) Une entité éternelle qui préexistait depuis toujours à notre naissance et subsistera à jamais après notre mort, l’Atman ;
2) Cette entité, avant d’animer notre corps, a vivifié successivement d’innombrables corps, végétaux, animaux et humains, avec, entre ces différentes incarnations, des séjours en d’autres mondes ou plans de conscience ;
3) Cette entité éternelle animera d’autres formes supérieures à l’état humain, que l’on peut appeler, d’après la tradition chrétienne, angélique, archangélique, séraphique ou, d’après la tradition hindoue, dévique.
Les incarnations supérieures se
termineront quand la voyageuse éternelle prendra conscience de sa divinité en
dehors du temps, de l’espace, de la causalité et de la souffrance.
L’homme réel est éternel ; l’Atman
rejette successivement les vieux corps pour en revêtir de neufs, mais tout cela
n’est que le jeu illusoire de Maya. Dans le fond de son être, l’homme est
identique à Dieu, Atman = Brahman. Le sage prend conscience de cette réalité
essentielle et il peut dire : « Je suis cela. »
(La Trinosophie de l’Étoile polaire)
La mort,
étape de la vie humaine
Quelles sont les grandes étapes de ce drame universel ?
Il se
déroule en cinq actes sur le théâtre de l’abîme :
1. La dissolution du corps éthérique dans l’atmosphère de la Terre.
2. Le voyage de l’âme à travers le cône d’ombre de la planète.
3. La destruction du corps astral dans les plaines blanches de la Lune.
4. La montée des corps mental et causal dans la gloire du Soleil.
5. Et, pour la plupart des êtres humains, le retour dans des formes physiques, humaines.
1. Après la mort du corps physique,
subsiste un complexe vivant, corps éthérique, astral et mental, qu’habite l’âme. Ce complexe rôde
dans l’atmosphère du globe et peut se manifester aux humains par
l’intermédiaire des médiums ou à travers le miroir chatoyant des songes. Mais
la dissolution du corps éthérique ouvre la porte d’un second voyage sur les
routes du cosmos.
2. Le deuxième fantôme -corps astral,
mental et âme- tourbillonne
dans le cône d’ombre de la Terre le tunnel, où les méchants rencontrent les
visages affreux du mal qu’ils ont commis dans leur existence corporelle.
Les justes, plongés dans un cercle de rêves agréables, traversent en souriant ce dangereux passage. Méchants et justes arrivent, légions invisibles, sur la Lune, dans l’aura magnétique de cet astre mystérieux.
Les justes, plongés dans un cercle de rêves agréables, traversent en souriant ce dangereux passage. Méchants et justes arrivent, légions invisibles, sur la Lune, dans l’aura magnétique de cet astre mystérieux.
3. La troisième mort survient alors, la
dissolution du corps astral, brûlante et douloureuse pour ceux que remplissent les désirs
terrestres, fraîche et douce pour les assoiffés d’idéal.
4. Enfin, voici la montée du corps
mental et de l’âme dans le soleil, dans la sphère spirituelle dont le flambeau du jour est le
masque resplendissant. Les religions nomment Paradis ce lieu de merveilles où
l’on reçoit ravissements, illuminations, joies multiformes. Les Délivrés y
restent définitivement, ou plutôt connaissent, après la porte du Soleil, les
portes de l’infini.
5. Les autres âmes retombent
momentanément dans le cercle infernal des vies planétaires.
(La Trinosophie de l’Étoile
polaire)
Les paradis
planétaires
Certains ne sont pas assez lourds pour retomber dans la sphère terrestre immédiatement à partir de la Lune et ils ne sont pas assez légers pour monter comme une flamme vivante à l’intérieur du Soleil.
Que vont-ils faire ?
Ils vont entrer dans les paradis
planétaires, paradis qui peuvent être aussi des purgatoires.
Prenons l’exemple des voluptueux : le royaume des filles-fleurs dont beaucoup de poètes ont parlé, existe ; le paradis de Mahomet existe ; c’est l’astral de Vénus …
Les savants extrêmement curieux par exemple … vont se retrouver dans la sphère de Mercure et, dans celle-ci, ils vont consulter – ce n’est qu’une image mais cela correspond quand même à une certaine réalité – les bibliothèques astrales.
Prenons l’exemple des voluptueux : le royaume des filles-fleurs dont beaucoup de poètes ont parlé, existe ; le paradis de Mahomet existe ; c’est l’astral de Vénus …
Les savants extrêmement curieux par exemple … vont se retrouver dans la sphère de Mercure et, dans celle-ci, ils vont consulter – ce n’est qu’une image mais cela correspond quand même à une certaine réalité – les bibliothèques astrales.
Il y a des êtres qui ne sont pas méchants et qui ont pourtant été guerriers, de véritables kchatriyas, c’est-à-dire qu’ils ont mis toutes leurs vertus dans la défense de l’opprimé et du faible. Ces guerriers, ces hommes d’État aussi existent et rentrent dans la sphère de Mars où ils rencontrent les grands capitaines idéalisés … de l’histoire disparue.
(Conférence, Strasbourg, 6 juin 1987)
Processus de réincarnation
Selon Allan Kardec 1804-1869, et là je le suivrai volontiers- il n’y a pas de loi précise : les uns se réincarnent immédiatement, d’autres peuvent se réincarner six cents ans après, d’autres trois cents ans, d’autres cinquante ans, d’autres dix ans après ; tout cela dépend du désir que l’âme possède de sa réincarnation.
(Conférence, Perpignan, 9 déc. 1982)
Le retour sur la Terre se fait d’une manière un peu particulière : une série de voyages. Vous êtes dans le Devachan solaire en sanscrit « La demeure des dieux », vous avez perdu tout ce qui est humain, vous n’avez plus l’idée du temps, l’idée de l’espace, l’idée de séparativité, l’idée de rapports sexuels, l’idée de combativité, mais, parce que ces germes sont restés en vous et qu’ils n’ont pas été détruits, vous devrez recommencer en sens inverse le chemin que vous avez pris.
Selon les pythagoriciens, vous passez normalement à travers toutes les sphères.
• Vous entrez dans la sphère de Mercure et vous absorbez l’intelligence dialectique alors que vous n’aviez plus que l’intelligence intuitive.
• Puis vous passez dans la sphère de Vénus et vous retrouvez les attachements terrestres, la sexualité, l’affectivité.
• Vous passez dans la sphère de Mars et vous récupérez la violence, la combativité, l’ardeur, l’esprit de domination.
• Vous passez ensuite dans la sphère de Jupiter et vous intégrez l’idée de hiérarchie, d’espace, la soumission à une série de maîtres qui ne sont pas de vrais maîtres, et aussi l’esprit traditionaliste.
• Vous passez dans la sphère des planétoïdes où vous retrouvez l’esprit de séparativité ; vous serez séparés des autres êtres humains.
• Vous passez enfin dans la sphère de Saturne et vous avez l’idée de temps. Vous y êtes enfermés.
Et vous voilà avec le temps,
l’espace, la séparativité, l’amour, la haine, avec le désir de domination et
vous vous retrouvez sur la Lune où vous reconstruisez un corps astral ; c’est
la vision d’Ézéchiel où il voit une série d’ossements répandus sur des plaines
lointaines et froides. L’esprit de Dieu souffle, tous ces ossements se
remplissent de chair, et c’est un peuple nouveau qui surgit.
Ensuite, c’est le chemin de retour à travers le cône d’ombre de la Terre et vous entrez dans l’atmosphère terrestre. Il y a une multitude d’atomes qui sont d’ordre éthérique et qui roulent leurs tourbillons dans les plaines immenses de l’air. Vous prenez, parmi ces atomes, un corps éthérique.
Vous avez réintégré une prison mentale avec tous les éléments dont je vous ai parlé, puis une prison astrale, puis la prison éthérique, il ne vous reste plus qu’à réintégrer la prison humaine, physique …
Vous n’êtes pas absolument libres de votre choix ; il arrive que vous soyez obligés de vous incarner dans des animaux ; il arrive aussi que vous ayez le choix entre plusieurs espèces de familles.
Vous avez habituellement douze familles parmi lesquelles vous avez la possibilité de vous incarner pour avoir approximativement les mêmes expériences ou des expériences similaires.
(Conférence, Strasbourg, 6 juin 1987)
La métempsycose
La métempsycose a pour elle une fantastique tradition : hindouistes, bouddhistes, lamaïstes, et même néoplatoniciens. Tous ces rêveurs aux yeux de flamme la proclament de leur voix géante.
Sur le trône d’en face sont assis les spirites d’Allan Kardec, les théosophistes de la Société théosophique et les rosicruciens d’Amorc. Ils affirment avec orgueil que la forme humaine est trop noble pour qu’on puisse, après l’avoir occupée, redescendre dans les formes animales.
(BMP, La Licorne Ailée, avr. 1986)
À travers Pythagore nous savons
nettement que l’homme et l’animal ont une même étincelle, que cette étincelle
est divine et qu’elle passe tantôt d’une forme humaine à une forme animale,
tantôt d’une forme animale à une forme humaine.
Après Pythagore, il y
a eu Platon, et pour Platon, c’est exactement la même chose : les âmes divines
descendent des planètes les plus hautes, des étoiles les plus brillantes, et
elles s’incarnent dans les êtres humains. Mais l’être humain est capable, soit
d’être divin, soit d’être infernal, car il possède ce qu’on appelle le libre
arbitre, et à travers cette liberté, il peut devenir aussi grand que les dieux
et remonter dans la sphère divine.
(Conférence, Toulouse, 30 janv. 1983)
Textes de François Brousse édités par www.licorne-ailee.com
Ce
texte est publié dans le Livre du Centenaire de François Brousse.
Editions
La Licorne ailée, mai 2013.
Extraits de l’exposition Rencontre avec François Brousse, poète et philosophe
Médiathèque de Perpignan
Du 4 mai au 8 juin 2013
Extraits de l’exposition Rencontre avec François Brousse, poète et philosophe
Médiathèque de Perpignan
Du 4 mai au 8 juin 2013
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