21 mai 2011
Les Quatre Âges
La
lecture du livre que consacre Paul-Georges Sansonetti à
Hergé et au mythe polaire, conjuguée aux extraits de Guénon que publie Bouddhanar réactive
ces mythes enfouis en moi, et dont j'avais plus ou moins perdu conscience.
Pour René
Guénon, reprenant la doctrine des Quatre Âges (cinq avec le pralaya,
la décomposition), le monde moderne est l'achèvement d'un cycle commencé en
pleine lumière, et finissant en pleine déliquescence, dans l'inversion de
toutes les valeurs.
C'est
évidemment à l'opposé des doctrines darwinienne et teilhardienne, pour
lesquels, sortis du bourbier, nous nous acheminons vers une sorte d'apothéose.
Voici
précisément deux enseignements que Guénon tenait pour anti Traditionnels,
contre-initiatiques, c'est-à-dire sciemment donnés aux peuples pour les
tromper.
Grosso
modo, et même lorsqu'ils l'ignorent, on peut classer les
"conspirationnistes" au nombre des résistants à l'anti-Tradition.
Car ne
pas croire aux grossiers mensonges des medias et des chancelleries, aux
poignées de main et sourires des politiques, aux slogans et à la publicité en
général revient à soupçonner le monde d'être falsifié par un groupe ou un
Principe.
Groupe,
certes, qui rassemble les puissants de ce monde, et leurs empressés larbins, et
Principe, que le Christ nommait : Prince de ce monde, Père du mensonge.
Le terme
"conspirationniste" est employé par les chiens de garde du système
pour salir, ridiculiser et anéantir toute opposition.
Mais il
existe bien une conspiration. Lorsque Marie Laforêt
parlait d'une organisation internationale dont le budget représente 250 fois
celui de la France, il est facile de la faire passer pour folle aux yeux des
badauds rigolards.
Mais
cette énorme affirmation relaie simplement une réalité que connaissent les
"conspirationnistes". Un gigantesque pouvoir, comparable à une
pieuvre par le nombre de ses réseaux tentaculaires et l'étreinte exercée sur
tous les peuples et chaque individu, un gigantesque pouvoir est en train de
finir le bouclage de la Terre.
L'Apocalypse
de Jean l'a désigné sous la forme d'un dragon, et d'une bête à sept têtes.
Ce projet
se pare des couleurs du temps, et des visages qui plaisent. Il emploie des mots
qui flattent, pour des projets qui emportent l'adhésion. Par exemple,
récemment, le pion qui a saisi les guides de la France propose d'utiliser
l'argent saisi aux narcotraficants pour lutter contre le trafic de drogue.
Merveilleuse idée, bien sûr. On ne peut qu'y souscrire.
Hélas,
c'est oublier ou méconnaître le rôle prépondérant
de la CIA, en particulier, et probablement de nombreux services secrets dans ce
trafic prodigieusement rémunérateur.
C'est
faire preuve de curieuses distractions.
Oublier également les petits (ou gros) trafics de
l'OTAN, qui est l'un des tentacules de la Bête.
Lorsqu'on
voit ce petit bonhomme chercher à redorer son image en vendant de la poudre de
perlimpinpin d'une main, tout en tirant le rideau de l'autre sur la gangrène
dont il est un rouage, on en vient nécessairement à considérer que quelque
chose cloche.
Je ne
ferai pas l'inventaire des milliers de meurtres de savants, de politiques, de
personnalités ou d'inconnus qui ont imprudemment cherché à entraver ce
règne obscur et dangereux, ou se sont simplement trouvés sur son chemin.
Il me
semble parfaitement clair qu'un projet coordonné de contrôle total est en train
de boucler notre existence. A ce titre, je revendique l'appellation
"conspirationniste".
Toutefois,
je ne me sens pas contraint à faire mien le désespoir qui anime nombre de
conspirationnistes. Car j'adopte l'opinion de Guénon : l'ombre travaille pour
la Lumière.
L'immonde
cancer qui ronge l'humanité de ce temps se réjouit sans vergogne de ses
triomphes, certes, et c'est profondément déprimant.
" La
pire des punitions pour une âme est de vivre en des temps
d’iniquité". (Nicolas Bonnal)
Cependant,
il n'est, ce temps, que la phase terminale d'un monde moribond, et le
prélude nécessaire à ce que Guénon appelait : le Retour à l'Âge d'Or, et
Tolkien : le Retour du Roi, qu'attendent toutes les Traditions, de l'Islam à
l'Amérique centrale, de la Laponie à l'Azerbaïdjan, de l'Allemagne de Frédéric
Barberousse à l'Angleterre d'Arthur et au Portugal de Sébastien.
Et que
tous les hommes espèrent au fond de leur coeur, là où les ténèbres n'atteignent
pas le germe enfoui de la Lumière Éternelle.