Obstacles, impasses et pièges de la vie spirituelle
« C'est bien cela qu'il faut commencer par apprendre : ne plus chercher. En somme, chercher la vérité c'est passer de la vitrine d'une boutique à une autre.
La question de savoir s'il existe un Dieu, une Vérité, une Réalité (selon le nom que l'on veut lui donner) ne peut jamais trouver de réponse dans les livres, chez des prêtres, des philosophes, ou des Sauveurs. Personne et rien ne peut répondre à cette question, si ce n'est vous-mêmes, et c'est pour ça que la connaissance de soi est nécessaire. Manquer de maturité c'est manquer de se connaître. Se connaître est le début de la sagesse. »
La question de savoir s'il existe un Dieu, une Vérité, une Réalité (selon le nom que l'on veut lui donner) ne peut jamais trouver de réponse dans les livres, chez des prêtres, des philosophes, ou des Sauveurs. Personne et rien ne peut répondre à cette question, si ce n'est vous-mêmes, et c'est pour ça que la connaissance de soi est nécessaire. Manquer de maturité c'est manquer de se connaître. Se connaître est le début de la sagesse. »
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"... Je voudrais vous demander quel est votre intérêt fondamental et permanent, dans la vie. Laissant de côté toutes les réponses obliques et abordant cette question directement et honnêtement, que répondriez-vous ? Le savez-vous ? Que le centre de votre intérêt n'est autre que vous mêmes ? C'est ce que la plupart d'entre nous répondraient s'ils étaient sincères: je m'intéresse à mon évolution, à mon travail, à ma famille, au petit coin dans lequel je vis, à obtenir une meilleure situation, plus de prestige et de pouvoir, à mieux dominer les autres, etc. Je crois qu'il serait logique, n'est-ce pas, d'admettre que ce qui nous intéresse au premier chef c'est « moi d'abord » ?
Certains pourraient dire qu'il ne faudrait pas s'intéresser principalement à soi-même. Mais quel mal a-t-il à cela, si ce n'est que nous l'admettons rarement en toute honnêteté ? Il arrive que nous en éprouvions comme un sentiment de honte. Mais voilà qui est dit: notre intérêt fondamental est nous-mêmes, quoique pour différentes raisons, idéologiques ou traditionnelles, nous pensons que c'est un mal. Toutefois ce que l'on pense ne change rien: pourquoi introduire ici cette notion de mal ? Ce n'est qu'une idée, un concept. Le « fait » est que ce qui nous intéresse d'une façon fondamentale et durable, c'est nous-mêmes.
Vous pourriez me dire que l'on éprouve plus de satisfaction à aider les autres qu'à penser à soi. Où est la différence ? Si aider les autres est ce qui vous donne le plus de satisfaction, c'est que vous êtes intéressés par ce qui peut le plus vous satisfaire, vous. Pourquoi y introduire un concept idéologique ? Pourquoi ne pas vous dire que vous désirez réellement, c'est vous satisfaire, soit par l'érotisme, soit par la charité, ou en devenant un grand saint, un homme de science, un homme politique ? C'est toujours le même processus, n'est-ce pas ? Notre satisfaction par les moyens les plus divers, subtils ou grossiers: c'est cela que nous voulons. Lorsque nous disons que nous voulons la «libération», c'est que nous pensons qu'il s'agit de trouver un état qui satisfasse merveilleusement, et l'ultime satisfaction serait, bien sûr, l'idée saugrenue de la «réalisation» personnelle. En vérité, nous aspirons à une satisfaction qui ne comporterait rien qui puisse nous déplaire."
Extrait de « Se libérer du connu » de Jiddu Krishnamurti
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