mardi 19 novembre 2019

Le sens de la vie




« Mélancolie » d’Edvard Munch
         1892

« Le sens de la vie est la plus pressante des questions. » 
Albert Camus

Le sens de la vie


La spiritualité se manifeste en nous dès que nous cherchons à savoir quel est le sens de notre vie.

Quant à savoir pourquoi tout à coup un être se met en recherche vers lui-même, la seule réponse qui me vienne à l’esprit c’est qu’il s’agit d’une programmation mystérieuse qui est en nous, et qui ne demande qu’à être activée, à un moment donné de notre vie.
Après, je n’ai pas plus de détail précis à ce sujet ; tout ce que je sais c’est que le mode actif une fois engagé, rien ne peut plus l’arrêter. Progressivement, les réponses à nos questions affluent et cette phase est parfois grisante, même si elle reste fatigante.
La première compréhension est mentale, évidemment ; c’est la personnalité avec son cortège de passages obligés (croyances, éducation, émotions, caractère, etc.) qui est à la manœuvre. Notre ego, qui en a vu d’autres depuis notre incarnation, et qui assure notre protection, aurait tendance dans un premier temps à faire barrage, puis, si nous nous obstinons, à classer tout ce fatras déferlant dans la catégorie imagination- rêverie.

« La vie ne se révèle qu’à ceux dont les sens sont vigilants et qui s’avancent, félins tendus, vers le moindre signal. Tout sur terre nous interpelle, nous hèle, mais si finement que nous passons mille fois sans rien voir. Nous marchons sur des joyaux sans les remarquer.
Les sens nous restituent le sens.»
Christiane Singer

Mais ces nouvelles informations vont réveiller notre âme, cette belle endormie, encapsulée dans la manière depuis trop longtemps.
Car tous ces mots lui parlent en clair, dans ce langage du cœur qui évolue dans un registre plus subtil, plus éthéré. Et la conséquence logique en est l’élévation de votre niveau vibratoire et l’expansion de conscience correspondante.

Ce sens de la vie est inaccessible tant que vous gardez vos priorités actuelles sur terre ; vous ne pouvez le trouver ni dans la famille et l’amour humain, ni dans la profession et le paraître social et financier, pour la seule et bonne raison qu’il est ailleurs, mieux, il est au-delà de toute contingence matérielle.

« C’est le sentiment que la vie a un sens plus vaste que la simple existence individuelle qui permet à l’homme de s’élever au-dessus du mécanisme qui le réduit à gagner et à dépenser. »
Carl Jung

Dans la matrice où nous vivons, nous sommes comme les prisonniers de la caverne de Platon ; nous ne percevons que des illusions à l’aide de nos sens et nous pensons que c’est la réalité ; ceci nous impose nos limites d’êtres humains. Nous sommes prisonniers de la matière et il n’y a pas d’issue à moins de pouvoir s’en extraire. A défaut de trouver un sens à notre existence nous multiplions les changements de direction (affectifs, professionnels, personnels,…) mais en restant toujours sur un plan horizontal et chronologique ; or il n’y a qu’en supprimant ces vecteurs espace-temps que nous pourrons découvrir la verticalité spirituelle, la seule qui soit libératoire, et échapper ainsi à notre prison sur terre.

« L'élément tragique pour l'homme moderne, ce n'est pas qu'il ignore le sens de sa vie, mais que ça le dérange de moins en moins. » 
Vaclav Havel

Bien sur la démarche est difficile tant elle apparaît abstraite et évanescente ; alors, au lieu de chercher le sens de votre vie, commencez par identifier ce qu’il ne peut pas être. Ainsi, par élimination, vous finirez par aboutir à la bonne réponse.
Par exemple, le bonheur dans le couple, la réussite des enfants, l’accès à la richesse, les titres hiérarchiques et les responsabilités sociales, une bonne santé physique et morale, constituent-ils le sens de votre vie ?
Sans doute participent-ils, plus ou moins selon les caractères, à un sentiment de bien être, de satisfaction de soi, flatteur pour l’ego et enrichissant pour la personnalité ; mais il n’y a aucune libération spirituelle dans tous ces méandres de l’existence dans lesquels nous nous débattons quotidiennement.

Quand vous vous sentez prisonnier de votre vie, mal dans votre peau, conscient que quelque chose vous échappe, harcelé par le doute et rongé par l’angoisse, c’est le signal que vous devez réagir.

Il ne faut pas abandonner son couple, sa famille, son travail et renoncer à toutes ces priorités d’un coup ; il faut relativiser progressivement et changer d’angle de vue pour trouver la clé essentielle à notre mutation.
Et ce ne sera pas facile, parfois même ce sera dur à vivre, en se heurtant à l’incompréhension ou l’hostilité des proches. Mais la délivrance est à ce prix et le chemin commence toujours par les épines.

Il faut pouvoir apprivoiser la flamme de l’être pur sans s’y brûler, c’est là toute la gageure qui nous attend.

La dernière certitude

«L’être est toujours confronté à deux notions essentielles dans l’existence qui sont la certitude et l’incertitude. De la naissance, première certitude, à la mort, dernière certitude, la vie s’écoule en constituant une autre et dernière certitude : le trajet vital du début à sa fin. 
L’homme ne peut conjuguer que ces trois certitudes : je suis né, je vis, je mourrai.
Et tout le reste n’est qu’incertitude, y compris la durée et la qualité de la vie.
Il y a deux natures distinctes en chacun de nous : une nature profonde, qui nous échappe et qui est au-delà de nous : c’est le domaine du « Je » en tant qu’essence, qui nous prédétermine et nous livre à l’existence, et une nature superficielle, charnelle, sur laquelle on peut influer, plus ou moins, qui représente notre libre-arbitre ; c’est le domaine du « Moi », en tant qu’expression et manifestation de l’existence.

Pourquoi deux natures distinctes, voire opposées ?
Parce que tout, dans la nature, obéit à un rythme binaire ; le deux initialise le mouvement et crée la dynamique vitale. Le jour et la nuit, le froid et le chaud, le bonheur et le malheur sont les deux faces d’un même Janus. L’un n’existe que par l’autre en s’y opposant, et la vie s’écoule entre deux. Cette dualité est la marque de la matière, elle en est aussi la limite.
Par exemple, le solide peut se liquéfier et se gazéifier lorsqu’il est confronté à certaines énergies. Un corps peut donc changer de nature et se survivre sous une autre forme, ce qui implique que la matière peut changer d’état en se modifiant elle-même. Il y a donc une réalité au-delà des apparences, une identité secrète des choses qui se déguise en fonction de l’énergie qui les organise.

Ainsi donc la matière ne serait qu’une forme d’énergie qui en changerait selon des règles alchimiques qui nous échappent.
Ainsi donc, peut-être, le Moi ne serait qu’une forme du Je qui en changerait régulièrement. Alors le Je serait une énergie pure qui nous anime, au gré d’un plan divin qui nous dépasse totalement, à tel point qu’on ne peut même pas l’envisager.
La fourmi peut-elle comprendre l’homme… ?
Ce jour-là, ce sera la dernière certitude.

(Communication du 25/05/04)






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