vendredi 26 mars 2021

Quand tombent les masques …

 

 Quand tombent les masques …

Le besoin de travestir la vérité est ancré dans la nature humaine. Individuellement, chacun a une part d’ombre en lui qu’il doit déceler et maîtriser, faute de quoi il vit dans les mensonges de l’ego qui veulent le mettre en scène, toujours à son avantage. Quand on prend l’habitude de se mentir à soi-même, le temps passant pousse à croire à ses propres mensonges.

Cela permet de ne pas faire face à ses responsabilités en se réfugiant dans l’illusion. C’est plus facile à vivre, en apparence du moins. En réalité, c’est reculer pour mieux sauter, car tout doit être réglé à un moment donné et la fuite en avant ne facilite pas les choses.

Viendra un temps où nous serons jugé par nous même sans pouvoir tricher et c’est à cette heure là que nous devrons rendre des comptes.

La vie en groupe nous met en représentation et nous devons nous adapter les uns aux autres et trouver notre équilibre dans ces rapports de force fluctuants. Du plaisir de plaire au besoin de séduire, mélangés à des sentiments de sympathie ou d’antipathie, de jalousie ou de rivalité, chacun joue son rôle pour être bien et à son avantage, si possible.

Certains sont directs et spontanés, d’autres plus secrets ou retenus ; il y en a qui vont se poser en leader et tirer la couverture à eux quand d’autres plus suiveurs se réfugieront dans le silence et la timidité.

Dans la relation de groupe, il est difficile de rester naturel et de ne pas céder à la tentation de jouer un rôle.

Mais, que ce soit à titre personnel, dans une relation duelle, notamment celle d’un couple, ou au sein d’un collectif (familial, amical, professionnel), est-il possible de rester fidèle à soi-même, sans céder à l’omission, la dissimulation ou le mensonge ?

On devrait pouvoir répondre par l’affirmative sans aucune hésitation. Pourtant, qui arrive à faire preuve de droiture, d’honnêteté et de respect de soi-même toute sa vie durant ?

Je ne jetterai pas la pierre mais je m’en remets à l’adage latin « errare humanum est, perseverare diabolicum ».

Tromper une fois peut être une erreur, tromper deux fois est une faute.

Le fait de se mentir à soi-même entraîne automatiquement le mensonge envers les autres et génère d’autres mensonges pour étayer le premier et être plus convainquant. On entre dans un système de falsification générale qui a pour effet de nous obliger à croire à nos propres mensonges pour se disculper. On s’installe dans un jeu de rôle aux dépends de la vérité pour sauver les apparences et se donner l’absolution en toute mauvaise foi.

Mais à son heure la vérité passe toujours en effaçant mensonge et dissimulation. Au moment de notre bilan de vie, nous n’aurons d’autre choix que d’ouvrir les yeux sans ciller pour chasser l’illusion et découvrir la supercherie.

Quand tombent les masques il devient impossible de continuer à tricher et la vérité décape alors douloureusement l’être totalement mis à nu.

Au nom de la stricte obéissance à la vertu et de l’intransigeance du devoir.


 « Que toutes tes pensées soient telles que si on te demandait à tout instant ce que tu penses tu puisses toujours l’avouer sans honte. »

Marc Aurèle

 « Vous pouvez cacher aux autres une action répréhensible, mais jamais à vous-même. »

Socrate

 

2 commentaires:

  1. Hélas, que de masques et de tromperies! La majorité des gens ne s'assument plus!

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  2. Merci de votre message. Oui, de plus en plus de gens fuient leur responsabilité sans même s'en rendre compte, ce qui est grave.

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