lundi 10 janvier 2022

L’hiver de la vie

 


« Un caractère moral s’attache aux scènes de l’automne : ces feuilles qui tombent comme nos ans, ces fleurs qui se fanent comme nos heures, ces nuages qui fuient comme nos illusions, cette lumière qui s’affaiblit comme notre intelligence, ce soleil qui se refroidit comme nos amours, ces fleuves qui se glacent comme notre vie, ont des rapports secrets avec nos destinées… »

François-René de Chateaubriand

« Les mémoires d’outre-tombe »


L’hiver de la vie

L’élégance des termes peine à masquer le côté inquiétant d’une déchéance annoncée, même si les rapports secrets avec nos destinées entretiennent un certain mystère.

Mais on ne peut oublier, qu’après ces scènes automnales, se profilent à l’horizon les froideurs hivernales de la vie.

Le rythme naturel saisonnier, que nous connaissons chaque année, est sécurisant dans la mesure où chaque saison s’imbrique dans une continuité régulièrement renouvelée, et de ce fait rassurante.

Il n’en va pas de même pour l’hiver de notre vie, qui constitue un coup d’arrêt définitif à notre existence, et une plongée dans l’inconnu avec notre mort. Celle-ci est le point final, où tout s’arrête, avec notre disparition physique.

Et si ce drame existentiel n’était pas du tout ce que l’on croit ?

« La naissance est une descente, la mort est une ré-ascension », dit Plutarque dans son « Traité de l’âme ». 

En fait, la conscience est une énergie qui abandonne le corps physique après la mort, pour se fondre dans l’univers, à travers des particules subatomiques.

A son heure, la partie rejoint le tout pour s'y fondre et retrouver sa nature originelle. Aussi vrai que le fruit ne tombe jamais loin de l'arbre qui le crée, l'être humain reste toujours proche de sa nature divine. Même s'il l'a oubliée quand il est venu sur terre. 

La réincarnation est dés lors possible puisque la conscience est simplement de l’énergie qui peut trouver un nouvel hôte et continuer son parcours.

Après la mort de son ami physicien Michele Besso, Einstein déclarait: 

«Il a quitté ce monde un peu avant moi. Ça ne veut rien dire. Les gens comme nous savent que la distinction entre le passé, le présent et le futur n'est qu'une illusion...» 

En vérité, l'esprit humain transcende les barrières du temps et de la mort.

Or, notre évolution n’est pas linéaire mais cyclique ; et cela change toute la donne. Ce que l’on prend pour un début et une fin ne sont en fait que les étapes d’un cycle qui manifeste les différents états de l’être. Naître, c’est vivre dans la matière, mais auparavant, avant l’incarnation, nous avions une existence propre, mais différente, en tant qu’esprit, entité désincarnée. Mourir, c’est quitter la matière, mettre fin à une expérience et retourner à la vie spirituelle.

Donc, en fait, mourir c’est renaître et échapper aux contraintes de la matière, c’est se libérer des limitations de l’espace et du temps, retrouver sa liberté métaphysique et son être authentique. Si nous étions lucides, si nous retrouvions le savoir des origines, nous saurions que la mort devrait être fêtée au lieu d’être pleurée. Mais nous préférons faire et perpétuer un contresens total, prendre des vessies pour des lanternes et continuer dans l’obscurantisme. Rappelons que les anciennes civilisations célébraient la mort comme un rite de passage d’un monde dans un autre et non comme une fin. Souvenons-nous de la sagesse antique enseignant que vivre c’est apprendre à mourir tout comme naître est apprendre à vivre.
 

«Désormais tout est changé. J'ai goûté - comme par mégarde - à la saveur d'être, et tout est changé.

Quelque chose, en moi, n'est pas né avec moi et ne mourra pas avec moi. Par cette certitude, tout est changé.

Il n'y a plus personne à qui reprocher quoi que ce soit - plus personne, non plus, à convaincre de quoi que ce soit...

A l'instant où cesse en moi toute représentation - toute idée "sur" les choses, les voilà qui apparaissent dans leur évidence impérieuse, leur vide lumineux.»

Christiane Singer

« Histoire d'âme »

Pour le Docteur Roberto Lanza, créateur de la théorie du Biocentrisme, la conscience crée l’univers. Le temps et l’espace n’existent pas mais sont de simples manifestations dans notre esprit. La réalité est déterminée par l’observateur. Les particules voyagent dans un « champ de conscience ». Le biocentrisme et la relativité prévoient les mêmes phénomènes, mais le biocentrisme est supérieur car il n’a pas besoin d’imaginer une dimension supplémentaire ni de nouvelles mathématiques pour être formulé.

Selon la théorie du néo-biocentrisme, il y a donc de nombreux endroits dans l’Univers dans lesquels notre âme pourrait migrer après la mort.

Existe-t-il une théorie scientifique de la conscience qui appuie cette affirmation?

Selon le Dr Stuart Hameroff, une expérience proche de la mort a lieu quand l’information quantique qui habite le système nerveux quitte le corps et se disperse dans l’Univers.

La conscience reste dans des microtubules des cellules du cerveau qui sont les principaux sites du traitement quantique. Après la mort, cette information quitte le corps, avec la conscience.

Ils ont conclu que notre expérience de la conscience résulte des effets de gravité quantique dans ces microtubules. En fait, nos âmes sont construites de la structure même de l’Univers, et existent peut être depuis le début des temps.

"L'être humain est appelé à un éveil intérieur particulier par lequel seul il pourra appréhender le sens de son existence et connaître, de son vivant, par une expérience directe, la Source mystérieuse d'où il a émergé et dans laquelle il sera inexorablement réabsorbé lorsqu'il quittera cette forme d'existence.
Mais cet éveil exige de lui des efforts spécifiques qui lui permettront de comprendre l'étrange absence à lui-même ou sommeil diurne dans lequel il passe d'ordinaire sa vie entière sans le savoir. "

Edouard Salim Michaël

« Pouvons-nous connaître la « fin », qui est la mort, pendant que nous vivons ?

Je veux dire que si nous pouvions savoir, pendant que nous vivons, ce qu’est la mort, nous n’aurions pas de problèmes. C’est parce que nous ne pouvons pas entrer en contact avec l’inconnu pendant que nous vivons, que nous en avons peur. Notre lutte consiste à établir un rapport entre nous-mêmes qui sommes le résultat du connu, et l’inconnu que nous appelons mort.

Peut-il y avoir une relation entre le passé et quelque chose que l’esprit ne peut pas concevoir et que nous appelons mort ? Pourquoi séparons-nous les deux ? N’est-ce point parce que notre esprit ne fonctionne que dans le champ du connu, dans le champ du continu ?

L’on ne se connaît soi-même qu’en tant que penseur, qu’en tant qu’acteur ayant certains souvenirs de misères, de plaisirs, d’amour, d’affections, d’expériences de toutes sortes ; l’on ne se connaît qu’en tant qu’être continu, sans quoi on n’aurait aucun souvenir de soi-même « étant » quoi que ce soit.

Or, lorsque ce « quoi que ce soit » considère sa fin - que nous appelons mort - surgit en nous la peur de l’inconnu, donc le désir d’englober l’inconnu dans le connu, de donner une continuité au connu. Je veux dire que nous ne voulons pas connaître une vie incluant la mort, mais nous voulons nous persuader qu’un moyen existe de durer indéfiniment. Nous ne voulons pas connaître la vie et la mort, mais nous voulons apprendre à durer sans fin. »

Jiddu Krishnamurti

 

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