Nous sommes des passagers de la vie.
De la naissance à la mort, c’est notre passage. De passage en passage, de vie en vie, nous complétons nos expériences et nous progressons dans notre évolution. Chaque vie est comme une salle de classe qu’il nous faut quitter pour passer en classe supérieure : c’est l’école de la vie. La mort, c’est l’entre-deux vies, le temps du repos, de la compréhension, de l’analyse de sa mission : Qui suis-je ? D’où je viens ? Où je vais ?
Nous sommes des chercheurs de lumière.
A la seule condition de la chercher… Pourquoi le vieillissement effraye-t-il l’être humain alors qu’il lui confère expérience, maturité et sagesse ? Parce que vieillir c’est commencer à mourir ; mourir, un peu chaque jour davantage, jusqu’à s’éteindre définitivement. La mort nous fait peur parce qu’on la perçoit comme la fin de notre vie, le saut dans l’inconnu, le terme de la ligne droite. La mort, c’est le port de l’angoisse. Le problème vient du fait que nous nous inscrivons dans une perspective linéaire, chronologique, où notre finitude va de la naissance à la mort. La vieillesse est donc le reflet d’un terme qui nous angoisse et nous désespère.
Ainsi tourne la roue des réincarnations.
Or, notre évolution n’est pas linéaire mais cyclique ; et cela change toute la donne. Ce que l’on prend pour un début et une fin ne sont en fait que les étapes d’un cycle qui manifeste les différents états de l’être. Naître, c’est vivre dans la matière, mais auparavant, avant l’incarnation, nous avions une existence propre, mais différente, en tant qu’esprit, entité désincarnée. Mourir, c’est quitter la matière, mettre fin à une expérience et retourner à la vie spirituelle.
Donc, en fait, mourir c’est renaître et échapper aux contraintes de la matière, c’est se libérer des limitations de l’espace et du temps, retrouver sa liberté métaphysique et son être authentique. Si nous étions lucides, si nous retrouvions le savoir des origines, nous saurions que la mort devrait être fêtée au lieu d’être pleurée. Mais nous préférons faire et perpétuer un contresens total, prendre des vessies pour des lanternes et continuer dans l’obscurantisme. Rappelons que les anciennes civilisations célébraient la mort comme un rite de passage d’un monde dans un autre et non comme une fin. Rappelons-nous la sagesse antique enseignant que vivre c’est apprendre à mourir tout comme naître est apprendre à vivre.
Une vie de passage.
C’est bien le propre de notre présence sur terre ; de la naissance à la mort, nous effectuons un passage, c’est-à-dire un trajet. Certains le font rapidement, d’autres lentement, certains en ligne droite d’autres vont de virages en virages. Quelles que soient les conditions du trajet en question, il y a deux critères essentiels qui le déterminent : la distance, qui mesure l’aspect quantitatif du parcours et son mode de déplacement, qui en définit la qualité. Ce sont ces deux critères qui présideront à la définition de notre passage dans la vie, qui en feront sa valeur réelle, sur laquelle nous serons jugés.
Il est donc capital de s’y intéresser de très prés, dans le détail, afin d’en saisir la signification, le sens, la direction de notre vie.
Vous êtes-vous déjà posé quelques questions à ce sujet ?
Et, surtout, avez-vous des réponses à proposer ?
Sinon, il serait peut-être temps de s’y pencher…
Car si vous ne vous posez pas de questions, vous n’aurez jamais de réponses.
Et vous ferez votre passage, en aveugle, un bandeau sur les yeux, sans jamais savoir où vous êtes et dans quel sens vous marchez.
« Je sais bien que je dois encore travailler : la patience, l’indulgence, le lâcher prise.
Ensuite, seulement, j’aurai le droit de mourir. »
Elisabeth Kubler-Ros
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