samedi 30 juillet 2011

Morceaux choisis - Marcel Proust


« Passé un certain âge, la mort de nos proches est la seule manière dont nous prenons agréablement conscience de notre existence. »

«On peut quelquefois retrouver un être mais non abolir le temps.»

«Toute action de l'esprit est aisée si elle n'est pas soumise au réel.»

«Cela fait souvent de la peine de penser.»



«L'habitude est une seconde nature, elle nous empêche de connaître la première dont elle n'a ni les cruautés, ni les enchantements.»

«Les images choisies par le souvenir sont aussi arbitraires, aussi étroites, aussi insaisissables, que celles que l'imagination avait formées et la réalité détruites.»

«Le mal seul fait remarquer et apprendre et permet de décomposer les mécanismes que sans cela on ne connaîtrait pas.»

«Le sommeil est comme un second appartement que nous aurions et où, délaissant le nôtre, nous serions allés dormir.»

«L'instinct d'imitation et l'absence de courage gouvernent les sociétés comme les foules.»

«Une religion parle d'immortalité, mais entend par là quelque chose qui n'exclut pas le néant.»


« Nous désirons passionnément qu’il y ait une autre vie où nous serions pareils à ce que nous sommes ici-bas. Mais nous ne réfléchissons pas que, même sans atteindre cette autre vie, dans celle-ci, au bout de quelques années nous sommes infidèles à ce que nous avons été, à ce que nous voulions rester immortellement… On rêve beaucoup du paradis, ou plutôt de nombreux paradis successifs, mais ce sont tous, bien avant qu’on ne meure, des paradis perdus, et où l’on se sentirait perdu. »

Marcel Proust in « Sodome et Gomorrhe »

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