dimanche 27 mars 2011

Ainsi parlait Miguel de Unamuno


Miguel de Unamuno (29 septembre 1864 à Bilbao - 31 décembre 1936 à Salamanque) est un poète, romancier, dramaturge, critique littéraire et philosophe espagnol.
Miguel de Unamuno figure parmi les plus grands écrivains de l'Espagne de son époque, dont il est particulièrement représentatif : il est décrit comme un homme de passions animé par de multiples contradictions, ce qui en fait un personnage assez typique de l'Espagne de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle.
Principal représentant espagnol de l'existentialisme chrétien, il est surtout connu pour son œuvre « Le sentiment tragique de la vie » , qui lui valut la condamnation du Saint-Office. Il représente assez fidèlement les tourments de l’âme espagnole quant à l'idée de la possibilité donnée à tous d’être mystique. Dans « Le Christ de Vélasquez », il expose sous une forme poétique sa christologie, dans la tradition de Luis de León.
Miguel de Unamuno fait reposer sa philosophie sur l'idée d'un sentiment premier et spontané que nous avons du monde ; sentiment qui détermine ce que nous appelons idées, raison et tout le registre des sentiments ; l'opposition du cœur et de la raison n'étant que circonstancielle. Ce sentiment est en effet pour l'essentiel constitué par une sensibilité à la finitude, s'exprimant particulièrement par une soif d'immortalité que rien d'extérieur ne peut étancher. Ce sentiment premier impose donc la réconciliation du cœur et de la raison, condition d'un rapprochement subjectif avec l'éternité et avec Dieu.

«Penser, c'est parler avec soi-même.»
«Exister c'est agir.»

«Ce que l'homme cherche dans la religion, c'est de sauver sa propre individualité, de l'éterniser, ce qu'on n'obtient ni avec la science, ni avec l'art, ni avec la morale.»
«Seul le travail peut pratiquement nous consoler d'être nés.»
«Dieu est la plus riche et la plus personnelle conception humaine.»
«Croire en Dieu c'est avant tout et par dessus tout vouloir qu'il existe.»
«Il vaut mieux manquer de raison que d'en avoir trop.»
«La guerre est, au sens le plus strict, la sanctification de l'homicide.»
«Dire que Dieu existe, sans dire ce qu'est Dieu et comment il est, équivaut à ne rien dire.»
«Le bonheur est une chose qui se vit et se sent, et non qui se raisonne et se définit.»
«La véritable science enseigne, par-dessus tout, à douter et à être ignorant. »
«Les raisons ne sont que des raisons, c'est-à-dire que ce ne sont peut-être pas des vérités.»
«La faim de Dieu, la soif d'éternité et de survie, étouffera toujours cette pauvre joie de vivre qui passe et ne demeure point.»

« D’où viens-je et d’où vient le monde où je vis et duquel je vis ?
Où vais-je et où va tout ce qui m’entoure ? Que signifie cela ?
Telles sont les questions que se pose l’homme, dés qu’il se libère de l’abrutissement nécessité par l’obligation d’avoir à se sustenter matériellement. Et si nous regardons bien, nous verrons que sous ces questions il n’y a pas tant le désir de connaître un « par quoi » qu’un « pour quoi », la cause que la finalité.
Le pourquoi ne nous intéresse qu’en vue du vers quoi ; nous voulons seulement savoir d’où nous venons, pour pouvoir mieux distinguer où nous allons. »

« L’homme ne se résigne pas à être, comme conscience, seul dans l’Univers, ni à être un phénomène objectif de plus. Il veut sauver sa subjectivité vitale et passionnelle en faisant vivant, personnel et animé, tout l’Univers.
Et c’est pour cela qu’il a découvert Dieu et la substance,  Dieu et substance qui reviennent toujours en sa pensée, déguisés de façon ou d’autre.
Parce que conscients, nous nous sentons exister, ce qui est tout autre chose que de nous savoir existants, et nous voulons sentir l’existence de tout le reste, nous voulons que chacune des autres choses individuelles soit également un moi. »

 Miguel de Unamuno  - « Le Sentiment tragique de la vie »

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