"Le labyrinthe" de Salvador Dali
« Quelle
vanité que la peinture qui attire l’admiration par la ressemblance des choses,
dont on n’admire point les originaux ! »
Blaise Pascal
Le piège du virtuel
La vanité de l’ego est
le reflet de la vacuité de l’être. L’ego se surprend à rêver qu’il existe,
alors qu’il n’est qu’illusion, le fruit de son propre regard ; l’être,
quant à lui, semble absent alors qu’il est omniprésent, en dehors de toute apparence,
n’ayant jamais besoin de se prouver qu’il est.
L’homme est la victime
de ce quiproquo existentiel qui lui fait prendre l’apparence pour l’essence, au
détriment de l’être spirituel. On sait ce qu’il advint de Narcisse, amoureux de
son image ; nous en sommes réduits à cette triste extrémité.
Tous ceux qui
cultivent le paraître ou qui s’adonnent aux délires des sens, au détriment de
l’être, sont dans une impasse sur le plan de l’évolution spirituelle et auront
bien du mal à regagner un jour le chemin libératoire dans le labyrinthe de la
vie.
Mais voilà qu’un autre
piège, tout aussi dangereux, sinon plus, guette la quasi majorité de l’humanité
aujourd’hui.
Peut-on confondre en
toute impunité la réalité existentielle et son apparence fictive ; pour
parler un langage d’actualité, le virtuel est-il l’égal du réel et ne
comporte-t-il pas des risques d’égarement, plus ou moins graves selon le degré
d’intensité de la confusion mentale qu’il génère ?
L’humanité est
actuellement victime de l’illusion véhiculée par les nouvelles technologies,
qui consistent à substituer le monde de l’image au monde réel en lui vouant un
culte exclusif. Or il s’agit bien ici d’une authentique addiction mise en place
à dessein pour « lobotomiser » tous ces utilisateurs débranchés de cette
réalité qui nous est nécessaire pour effectuer notre parcours de vie.
La magie
technologique, avec tous ses artifices numériques, risque à court terme de se
transformer en une redoutable usine à zombies et de réduire tous ses adeptes à
un véritable esclavage, au fin fond de la matrice.
L’homme est passé de
l’illusion dans sa vie à une vie sans aucune illusion lors de son immersion
dans le mode du virtuel ; il était égaré, le voilà perdu, et sans même le
savoir. Le culte de l’image et l’addiction au fictif sont les nouvelles
drogues, celles-là technologiques, pour supprimer toute volonté de libération
et tout éclair de lucidité chez les nouveaux esclaves modernes, fiers de leur
soumission totale et inconsciente.
Et dire qu’ils ne
savent même pas ce qu’ils font…
J'ai découvert Salvador Dali et son oeuvre à la fin des années 50, jeune adolescent. 60 ans plus tard, je suis toujours aussi admiratif de son oeuvre.
RépondreSupprimerRoger