« Tout comme l’on jette les vêtements
usagés pour en revêtir de neufs,
Ainsi l’âme incarnée jette-t-elle les
corps usés pour en revêtir de nouveaux » ?
Bhagavad Gitâ
« Le
temps ne paraît long qu'à nous. Aux yeux de Dieu, il n'existe pas. Nos siècles
ne comptent pas dans l'éternité, et nous sommes vivants et agissants avec Dieu
dans l'éternité, car nous mourons pour renaître et progresser. Chaque existence
est la récompense ou le châtiment de celle qui l'a précédée. Chaque vertu
amasse pour notre prochaine réapparition sur la terre un trésor de
dédommagement et de force nouvelle. »
George
Sand
« Je regarde avec stupéfaction les penseurs chrétiens qui osent croire en Dieu, sans admettre la réincarnation. C'est croire à la cime, tout en refusant la base. Ils trahissent la pensée du Christ, ils obscurcissent l'univers. Plutôt le néant que les folies théologiques ! Mais le dilemme ne s'impose pas. Entre le gouffre de la mort totale et l'abîme de l'enfer éternel, s'élève en essor d'arc-en-ciel, le pont de la transmigration des âmes. »
François Brousse : Les Mystères de la Mort
J.L. Siemons souligne fort bien la succession morts-gestations-renaissances qui marque le destin du soi-ego :
« — le Soi-Ego — notre individualité
permanente — est le héros central et le bénéficiaire de tout le drame posthume
;
— les instruments (physique et
psychique) qu’il a employés sur terre lui étant devenus désormais inutiles pour
vivre les phases clefs de son expérience, il les rejettera l’un après l’autre,
selon un programme naturel et précis ;
— chacun de ces rejets constitue une
sorte de mort, suivie d’une naissance à un autre état de conscience, après une
période d’attente nécessaire au changement de niveau ;
— ce temps de transition correspond à
une gestation : pour s’adapter à un nouveau mode d’expérience (ou de
vibration), l’instrument qui va servir de base à la conscience doit être
élaboré et accordé à ce type de vibration ;
— à chaque grande phase, un tri
s’opère entre l’essentiel et ce qui lui servait de gangue, l’important qui
mérite d’être conservé étant transféré par l’Ego au niveau supérieur, et
l’accessoire sans valeur étant abandonné sur le plan correspondant, pour être
décomposé et recyclé de quelque manière.
Au bout de toutes ces métamorphoses
alchimiques, il ne restera plus rien de la personnalité, dans la structure
qu’elle avait sur terre : tout ce qui était vivifiant en elle, et homogène à la
nature spirituelle du Soi, lui aura été soutiré, le reste éliminé. Le Soi-Ego
pourra dès lors affronter une nouvelle incarnation, sans s’encombrer du personnage
précédent qu’il a animé. »
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L’auteur en vient alors à définir six étapes-clefs de ce devenir :
la mort physique qui dégage le corps astral ; la transition de la vie physique à la vie astrale ; la vie astrale, où s’opère l’OEuvre au noir pour reprendre le langage de l’alchimie, suivie d’une seconde mort ;
la transition de la vie astrale à la vie spirituelle que prolonge l’OEuvre au blanc : c’est le paradis chrétien, le svarga hindou, le sukhâvati bouddhiste, le devachan tibétain ;
une troisième mort advient alors qui permet la transition de la vie spirituelle à la vie physique et qui aboutira à une nouvelle incarnation.
L’homme finira par s’affranchir de
ces alternances mort-renaissance s’il parvient à construire les jonctions «
assurant la permanence de la conscience réfléchie d’un bout à l’autre du
spectre des états d’existence accessible à l’être humain. »
Grâce à l’OEuvre au rouge il
connaîtra l’Immortalité consciente, lors du grand Eveil final.
« Au cœur de l’être dont les battements marquent les alternances de la vie et de la mort résonne le grand chant profond en écho à l’harmonie de l’univers : à chaque pulsation grandit la flamme d’Or qui est la seule promesse du grand embrasement au jour fixé où l’homme redeviendra dieu. Une fois déchiffrée, l’immense énigme de la Nature miséricordieuse. Mort-Vie — Mystère inouï de l’amour sans fin à découvrir ».
J.L. SIEMONS, Mourir pour renaître, Paris, Laffont, 1984
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« La mort est la clef qui ouvre la
porte de la vie. C’est en acceptant la finitude de l’existence individuelle
qu’on peut trouver la force et le courage de rejeter ces rôles et attentes
extrinsèques et consacrer chaque jour de sa vie, si longue qu’elle soit à
croître aussi pleinement que possible.
Il faut apprendre à utiliser ses ressources intérieures, à se définir selon son propre système d’évaluation intérieur plutôt que d’essayer de se conformer à un rôle stéréotypé quelconque. C’est pour une part la dénégation de la mort qui fait mener aux gens ces vies vides et sans but : car en vivant comme si on allait vivre toujours, il est trop facile de remettre à plus tard ce qu’on sait devoir faire.
On vit dans l’attente du lendemain ou le souvenir du passé et entre temps chaque jour se perd. Celui qui, au contraire, comprend que le jour auquel il s’éveille pourrait être le dernier prend le temps de croître ce jour-là, de devenir lui-même et de rejoindre les autres ».
E. Kübler-Ross
Vie et karma
« Le chemin se fait au jour le jour,
mais le marcheur n’en prend conscience qu’en prenant en compte le trajet
parcouru ; pour l’initiation, la démarche est identique et il faut revenir au
début pour apprécier où on se situe aujourd’hui. C’est rassurant et
encourageant ; si l’on ne pratique pas ainsi, et regarde uniquement devant soi
ce qui reste à faire, on a le sentiment que rien n’a été fait et on perd
confiance en soi. Tout est une question de méthode et de regard.
La perception de la vie s’analyse de
la même façon ; c’est en repartant de l’enfance qu’on retrouve les principales
étapes qui ont jalonné notre existence et les carrefours où nous avons choisi
les directions à prendre. Ces choix de vie sont de notre entière responsabilité
et correspondent à l’application du libre arbitre, qui est à la base même du
système réincarnationniste. Il est vrai qu’on ne comprend pas toujours les
choix de vie effectués et souvent, quand on fait un bilan à l’automne de sa
vie, on a du mal à en comprendre sa trajectoire. C’est tout à fait normal et dû
au fait que les raisons de certains de ces choix correspondent à des
obligations qu’on s’est imposées lorsqu’on a choisi les conditions de la
réincarnation. Or, une fois incarné, la mémoire de ces impératifs librement
consentis a disparu.
Il y a donc un libre arbitre à deux
vitesses, hors incarnation et en incarnation, l’un dont on est conscient et
l’autre pas. C’est cela qui pousse certains à penser qu’ils sont poursuivis par
la malchance et que le sort s’acharne contre eux. Il n’en est rien ; tout ce
qui se passe a été voulu et programmé dans le cadre du karma, la loi de cause à
effet qui détermine les humains. Mais cette notion karmique est complexe car
elle se décline à plusieurs niveaux, qu’on n’envisage pas toujours ; il y a un
karma personnel, mais il y a aussi des karmas collectifs (famille, race, pays,
civilisation) et des karmas cosmogoniques (terre, planètes, cosmos).
On peut se demander quelle marge de manœuvre il reste à l’être intriqué dans tous ces conditionnements, un fois incarné sur terre. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’au moment de son choix, l’entité est parfaitement consciente de tous ces paramètres et qu’elle les prend en compte dans son futur projet de vie. Chacun sélectionne son parcours du combattant en fonction des critères propres à son évolution personnelle et spirituelle.
Ce n’est donc pas un hasard si autant d’entités sont venues en incarnation, à l’heure actuelle, sur terre. Vous êtes à une étape capitale de l’évolution globale de l’humanité et le fait d’y participer peut être décisif pour l’accélération de l’évolution spirituelle de chacun. En effet, c’est en temps de crise que se révèlent les valeurs authentiques, dans la réussite comme dans l’échec, dans la victoire comme dans la défaite. C’est confronté à toutes ces difficultés que l’être va se confronter à lui-même et c’est là-dessus qu’il sera jugé pour la suite à donner à sa trajectoire spirituelle.
Et il sera le premier à se juger dés
qu’il aura transité de l’autre côté du miroir, où au lieu d’apercevoir son
apparence, il retrouvera son être réel délivré de l’illusion. »
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