vendredi 25 mai 2012

Ainsi parlait Philippe Ragueneau



De l’autre côté du miroir

Ce livre raconte une histoire simple et pourtant extraordinaire : Catherine Anglade, l'épouse tant aimée qui vient de s'éteindre des suites d'une longue maladie, continue de communiquer avec son mari. Elle le guide, le protège, l'accompagne chaque jour. Profondément tendre et humain, ce livre d'une grande vérité émotionnelle est également un merveilleux message d'espoir pour ceux qui ont perdu un proche. Livre préfacé par le romancier Henry Bonnier.

Philippe Ragueneau & son épouse Catherine Anglade

« La mort n’est qu’un changement d’état, et rien d’autre qu’un changement d’état. »

"On se révolte contre tout ce qui échappe à notre compréhension et nous est imposé. On remercie quand on comprend et qu'on accepte."

 "Pour donner de l'espérance aux désespérés. Pour que ceux qui pensent que la mort est un grand trou noir dans lequel on disparaît à jamais apprennent que la mort ne sépare pas ceux qui s'aiment ; qu'ils peuvent se retrouver, se comprendre, se parler, s'aider mutuellement..."

Catherine Anglade

 « Quand tu m'as dit, à une heure du matin : …tu peux lâcher la rampe… ne lutte plus… Laisse-toi aller, je t'ai écouté. Et soudain, je me suis comme dédoublée… Je ne souffrais plus. J'avais quitté mon corps et je le voyais de très haut, comme quelque chose qui m'était étranger, mais toujours moi, cependant…

 - Etais-tu allongée au-dessus de lui ?
 - Je ne sais pas… Je ne crois pas… Il me semblait que je n'étais qu'un regard. Je me voyais, je voyais Thérèse qui ne pouvait s'empêcher de pleurer. Je voyais Mimi qui réclamait à manger, pour changer… Je me sentais incroyablement légère, mais aussi affreusement triste pour toi qui connaissais les premières minutes d'une vraie solitude. Et je ne pouvais pas te parler, te consoler, te dire que je resterais près de toi comme je te l'avais promis. Je ne parvenais pas non plus à me détacher tout à fait de mon corps, comme si un fil me retenait à lui -un fil de vie… Quand je levais les yeux, je ne voyais pas les poutres du salon, mais une blancheur nacrée, un peu laiteuse, comme je n'en ai jamais vu. J'avais aussi perdu la notion du temps…

 - Ton coma profond a duré plus de trois jours. Tu n'as pas quitté le salon ?
 - Je ne le pouvais pas. Je ne pouvais pas bouger. J'ai vu le matin éclairer doucement les meubles et les objets au-dessous de moi, et toi qui venais voir si cette enveloppe où je n'étais plus, respirait encore… Mais tu avais compris. Tu savais que j'étais ailleurs… Je t'ai entendu faire du café dans la cuisine… Lulu a sauté près de ma forme, mais il est redescendu très vite… Je n'avais pas conscience des heures qui coulaient, sans poids aucun…

 - Ton cœur s'est arrêté de battre le 4 juin, dans la nuit.
 - Oui. Assise dans un fauteuil tout près de mon lit, la garde de nuit avait fermé les yeux. Mon petit chat noir s'est encore une fois approché, et je lui ai dit : "Maintenant maman s'en va, mon petit chéri…"

 - Que s'est-il passé ensuite ?
 - L'éclair… La vitesse de l'éclair… je n'ai eu conscience de rien, me semble-t-il. Je me suis retrouvée ici… »

« L'autre côté de la vie »
 (Extraits)
Philippe Ragueneau


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