vendredi 12 août 2011

Communications avec Kori (40)


Et tout te sera donné



Pourquoi, quand on est sur le chemin, est-on aussi mal dans sa peau ?

A priori, on aurait pu penser que ce serait le contraire, non ?



Réfléchis et prends un exemple. Quand tu nettoies un jardin, avec la multitude de petits travaux que cela comporte, tu es fatigué et parfois tu songes que c’est ingrat et tout à fait inintéressant. Mais tu sais très bien que si tu veux planter derrière, et réussir tes plantations, tous ces défrichements sont nécessaires.

Et puis quand le nettoyage est terminé, c’est le temps de planter qui vient, puis de l’accompagnement de la croissance des plantes. Enfin vient la récompense avec l’éclosion et l’épanouissement des fleurs, plaisir des yeux et enchantement de l’esprit.

Mais bien vite, les fleurs se fanent et il faut recommencer ; et ainsi de suite, car la vie ici bas est un éternel recommencement soumis à la loi des cycles.



Par analogie, c’est le même fonctionnement qui est à l’œuvre quand tu cultives ton champ spirituel : tu nettoies et tu nivelles les excès de la personnalité pour aplanir le terrain où devra germer l’œuvre spirituel, et quand les premiers résultats arrivent, c’est la joie et l’espoir d’y être enfin arrivé. Mais, là aussi, tu es régi par la loi des cycles ; dès que tu as construit quelque chose, on te demande de passer à autre chose, et ainsi de suite.



La barre sera toujours plus haute et l’âpreté de ton parcours progressif sera le garant de ton évolution, avec toutes les difficultés qui l’accompagnent. Etre spirituellement sur le chemin, c’est devoir toujours aller plus loin ; ce n’est pas demain que tu seras arrivé, loin s’en faut.



Le chemin spirituel est à l’opposé des valeurs décadentes sacralisées par votre société de consommation ; quand tu fais le chemin, tu n’as qu’une seule certitude, c’est que tu ne possèdes rien, et que tu n’as rien à attendre d’une telle illusion.

Le chemin que tu suis sur la terre développe des résultats dont tu prendras conscience plus tard, quand tu auras quitté ce monde ; ce n’est qu’à ce moment-là que tu récolteras les fruits de tout ce que tu as semé.



Voilà pourquoi tu as toujours au fond de toi ce sentiment que tout ce que tu fais, ici et maintenant, est vain et inutile. Mais sache bien que c’est tout le contraire qui se passe dans ce grand jeu dont tu ne connais pas les règles.



Dis-toi, une fois pour toutes : « Je n’ai rien à attendre. » et tout te sera donné.

Parce qu’il en va ainsi des choses de l’esprit qui ne s’offrent qu’à ceux qui le méritent par la pureté et la continuité de leurs actions quotidiennes.

Seul l’éveillé comprendra et continuera de creuser son sillon au milieu de l’indifférence générale et de l’apparente stérilité de son travail.

Tout cheminement initiatique se réalise au milieu des épines avant de pouvoir envisager découvrir les roses. Le chemin ordinaire est le moyen de partir d’un endroit pour se rendre ailleurs, il est en fait un outil de destination ; le propre de la voie spirituelle est de faire oublier au cheminant d’où il est parti sans lui faire connaître où il va se rendre ; ce qui compte c’est le chemin en lui-même qui est un instrument de réalisation dans le dénuement de soi-même.


« Ce n'est pas le chemin qui est difficile, c'est le difficile qui est le chemin. »

Søren Kierkegaard



« Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles. »

Sénèque

1 commentaire:

  1. Et bien voilà... Nous arrivons a tomber d'accord ^^

    "le propre de la voie spirituelle est de faire oublier au cheminant d’où il est parti sans lui faire connaître où il va se rendre ; ce qui compte c’est le chemin en lui-même qui est un instrument de réalisation dans le dénuement de soi-même." Autrement dit, pour atteindre l'éveil spirituel ou l'illumination, il est nécessaire de vivre l'instant présent.

    "tu nettoies et tu nivelles les excès de la personnalité pour aplanir le terrain où devra germer l’œuvre spirituel,..." Autrement dit savoir ne pas écouter son "mental".

    Etonnant de trouver cet écrit après notre conversation d'opinions divergentes !

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