La constitution occulte de l’homme

La constitution occulte de l’homme

« L’âme de l’homme est immortelle, et son avenir est celui d’une chose dont le développement et la splendeur n’ont pas de limites.

Le principe qui donne la vie habite en nous et hors de nous ; il ne meurt jamais, il est éternellement bienfaisant ; il ne peut être vu, ni entendu, ni senti, mais il est perçu par l’homme qui désire la perception.

Chaque homme est à lui-même, absolument, son propre législateur, le dispensateur de sa gloire et de son obscurité, l’arbitre de sa vie, de sa récompense, de son châtiment.

Ces vérités sont grandes comme la vie elle-même, et pourtant simples comme la plus des intelligences humaines. »

Extrait de « L’Idylle du Lotus blanc »

de Mabel Collins

Le plus difficile quand on se lance dans la recherche spirituelle, c’est de décrypter le vocabulaire ésotérique et de donner aux mots un sens qui soit le reflet fidèle de sa signification juste.

Pourquoi est-ce particulièrement difficile ?

Pour deux raisons principales qui sont liées à l’abstraction et à la subjectivité.

Abstraction, parce tous les concepts abordés décrivent des notions qui définissent des forces, des puissances, des énergies qui nous dépassent totalement ; peut-on définir la divinité avec des mots ? Certainement pas, et pourtant ce sont les seuls outils dont nous disposons dans le monde de l’incarnation dans la matière dense.

Subjectivité, étant donné que chacun d’entre nous emploie des termes objectifs mais en leur conférant une coloration personnelle, qui sans en dénaturer le sens ne correspond pas toujours à une utilisation tout-à-fait orthodoxe.

Prenons un exemple dans la citation ci-dessus : « l’âme de l’homme est immortelle » écrit Mabel Collins, c’est faux, ou du moins ce n’est pas le reflet de la réalité occulte.

En effet, si l’on se réfère à la constitution occulte de l’être humain, on constate que c’est l’Esprit qui est immortel, alors que l’âme, expression de sa personnalité incarnée, est appelée à se dissoudre, après son décès.

C’est vrai qu’il n’est pas commode de s’y retrouver dans les notions de Moi et de Soi, parfois appelés Moi ordinaire et Soi supérieur, entre l’âme et l’esprit, entre le mental, l’intellect et le spirituel, entre le mental inférieur et le mental supérieur, entre le formel ou le sans forme.

Ce tableau schématique a l’avantage de clarifier les idées et de fixer les frontières entre les plans et les corps énergétiques de l’homme. On s’aperçoit que le plan physique regroupe le corps physique et le corps éthérique, que l’âme recoupe le corps astral et le corps mental (soit le mental formel) alors que l’esprit, quant à lui, est représenté par le corps causal (soit le mental sans forme) sur le plan de l’intuition et par les plans spirituel et divin.

En représentation géométrique, le carré comprend les corps physique, éthérique, astral et mental inférieur, qui sont appelés à être dissous progressivement après chaque incarnation, alors que le triangle symbolise les trois niveaux supérieurs qui perdurent au-delà des réincarnations, à savoir le corps causal (intuition) et les pans spirituel et divin.

Nous retrouvons ces divisions occultes dans le tableau ci-dessous avec des termes différents mais qui expriment les mêmes idées, nouvelle illustration de la difficulté de se comprendre  devant l’abstraction des concepts et les choix subjectifs de chaque auteur pour les exprimer.

Et enfin, pour égarer ceux qui ont réussi à suivre jusque-là, un troisième tableau, extrait de la Doctrine secrète de H. Blavatsky, qui est, à mon avis, le plus simple et le plus clair.

S’ajoute à la division en plans et corps d’énergie la symbolique de la flamme à trois langues et à quatre mèches qui représente la constitution occulte de l’homme d’après les Stances de Dzyan.

« La flamme à trois langues qui ne meurt jamais est la Triade immortelle, l’Atma, le Buddhi et Manas…

Les quatre mèches qui sortent et s’éteignent sont le quaternaire, les quatre principes inférieurs, y compris le corps. »

En résumé, l’homme est donc Un, mais il possède deux natures (mortelle et immortelle) en trois corps : corpus (la chair), anima (l’âme), spiritus (l’esprit).

Il faut rappeler que Saint Paul adhérait déjà à cette constitution occulte trinitaire avant que l’église ne l’abandonne, au concile de Nicée, pour la réduire à la dualité Corps et Ame.

H.P. Blavatsky nous révèle une des clés essentielles de la philosophie ésotérique, c’est-à-dire le concept de l’homme septénaire, formé par trois aspects supérieurs et atemporels (qui dans la tradition hindoue sont appelés Atma, Buddhi et Manas et forment la Monade) et quatre aspects inférieurs temporels et concrets (les corps physique, vital, affectif et intellectuel ou mental rationnel, qui forment la personnalité).

Selon la théorie de la réincarnation, les principes qui se réincarnent sont ceux de la Monade et les quatre principes inférieurs se désintègrent après la mort en leurs éléments constitutifs (terre, eau, air et feu).