"Les Parques" de Goya
L’Exposé Greenbaum
Posted by Équipe Signes des Temps on April 6, 2010
Mise à jour : 04 avril 2010
Traduction initiale de Micheline Deschreider,
Avec les modifications apportées par l’équipe de Signes des Temps,
texte également publié dans
« L’Onde »
(tome deux)
« Hackers d’âmes »
de
Laura Knight-Jadczyk)
Voici l’exposé du Dr. D.C. Hammond, d’abord intitulé Hypnosis in MPD : Ritual Abuse
[Hypnose dans le trouble de la personnalité multiple :
sévices rituels – NdT]
et aujourd’hui généralement connu sous le titre
Exposé Greenbaum.
Il fut prononcé lors du Quatrième congrès annuel de la Région Est sur les sévices et les personnalités multiples, le jeudi 25 juin 1992, à l’hôtel Radisson Plaza, Mark Center, à Alexandria, Virginie.
Cette conférence fut organisée avec l’aide du Center for Abuse Recovery and Empowerment [Centre pour le rétablissement et la réhabilitation des victimes de sévices – NdT], et du Psychiatric Institute de Washington, D.C.
Le texte et l’enregistrement de cet exposé ont été disponibles pendant quelque temps chez Audio Transcripts, à Alexandria, Virginie. Les textes et enregistrements des autres exposés présentés lors de l’événement sont toujours en vente mais, ô surprise, pas ceux de l’Exposé Greenbaum. Le texte présenté ci-après provient donc d’un enregistrement privé.
Fait remarquable :
cet exposé fit très peu parler de lui dans les deux ans qui suivirent la conférence. Nous recommandons aux lecteurs de lire le texte jusqu’au bout, ou du moins jusqu’au passage expliquant son titre :
l’Exposé Greenbaum.
Pour le D. Corydon Hammond, l’introduction propose la biographie suivante : B.S. [Licencié ès sciences – NdT] M.S. [Maître ès sciences – NdT] Ph.D (Counseling Psychology) [Docteur ès psychologie du conseil – NdT] de l’Université de l’Utah.
Diplômé en Hypnose clinique auprès de l’American Board of Psychological Hypnosis [Comité américain d’hypnose psychologique – NdT]
Diplômé en thérapies sexuelles auprès de l’American Board of Sexology [Comité américain de sexologie – NdT]. Chef de Clinique et membre du jury d’examen auprès de l’American Board of Sexology
Diplômé en thérapies conjugales et sexuelles auprès de l’American Board of Family Psychology [Comité américain de psychologie familiale – NdT]
Psychologue, thérapeute conjugal et thérapeute familial agréé, État de l’Utah
Postdoctorat en médecine physique et de réadaptation auprès de la Utah School of Medicine
Directeur et fondateur de la Sex and Marital Therapy Clinic [Clinique de thérapies sexuelles et conjugales – NdT], Université de l’Utah
Professeur associé affilié en Psychologie de l’éducation, Université de l’Utah
Rédacteur à l’American Journal of Clinical Hypnosis
Rédacteur consultatif et membre fondateur du comité de rédaction de l’Ericsonian Monograph
Vérificateur au Journal of Abnormal Psychology
1989 : Prix présidentiel du Mérite, American Society of Clinical Hypnosis [Société américaine d’hypnose clinique – NdT]
1990 : Prix du secteur urbain, American Society of Clinical Hypnosis
Président en exercice de l’American Society of Clinical Hypnosis
L’exposé
Nous avons beaucoup de sujets à traiter aujourd’hui, je vous propose donc un aperçu succinct de ce que j’aimerais que nous abordions.
Tout d’abord, je voudrais savoir combien d’entre vous ont déjà suivi au moins un cours ou un séminaire sur l’hypnose. Puis-je voir les mains ? Magnifique. Cela va nous faciliter la tâche.
D’accord. Je vais commencer par vous parler un peu de la formation à la transe et de l’utilisation de phénomènes hypnotiques sur les populations souffrant du trouble dissociatif de l’identité, ou trouble de la personnalité multiple (TPM) ; j’aborderai aussi l’exploration de l’inconscient, ses méthodes, le recours à l’imagerie et aux techniques d’imagerie symbolique pour gérer les symptômes physiologiques, la saturation des stimulations, ce genre de choses.
Avant la fin de la journée, je voudrais consacrer un certain temps à un sujet qui a, je pense, été complètement négligé dans le domaine des troubles dissociatifs, à savoir les méthodes d’apaisement en profondeur de l’hyper-excitation automatique à laquelle ces patients ont été conditionnés.
Nous passerons un temps considérable à parler de la régression et de l’abréaction [1] dans la résolution des traumatismes. Je vous donnerai un aperçu de ce genre de travail, à partir d’un patient ne souffrant pas de TPM, puis j’extrapolerai à partir de ce que je trouve d’une part similaire, et d‘autre part différent chez les cas de TPM.
Je voudrais ajouter à ce propos que j’ai eu bien des scrupules, au fil des ans, à enregistrer les récits des cas de TPM ou de sévices rituels – en partie parce que cela donne un peu l’impression d’utiliser les patients, et je trouve que cette population a déjà été assez utilisée. C’est une des raisons pour lesquelles je choisis généralement de ne pas enregistrer mon travail sur bandes vidéo.
Je voudrais également parler des stratégies hypnotiques de prévention des rechutes, et de la thérapie post-intégration utilisée de nos jours.
Enfin, j’espère trouver une petite heure pour parler spécifiquement des sévices rituels, des programmes de manipulation mentale et du lavage de cerveau – comment on les pratique, comment accéder malgré eux à l’état intérieur du patient. C’est un sujet que j’ai refusé pendant longtemps d’aborder en public. Je l’ai fait pour de petits groupes et au cours de consultations, mais récemment j’ai décidé qu’il était grand temps que quelqu’un se décide à en parler. Nous allons donc rentrer dans les détails aujourd’hui.
[Applaudissements]
À Chicago, lors du premier congrès international où fut abordé le thème des sévices rituels, je me souviens avoir pensé : « Comme c’est étrange ! Comme c’est intéressant ! ». Je me rappelle qu’après avoir écouté la description d’un cas considéré par l’orateur comme très rare et tout à fait particulier, beaucoup de thérapeutes s’étaient regroupés pour discuter : « Mince alors, vous en traitez un vous aussi ? Vous habitez à Seattle… Eh bien moi je suis de Toronto… Moi je viens de Floride… Et moi je viens de Cincinnati. » Je ne savais alors que penser.
Peu de temps après, je découvris mon premier cas de sévices rituels. Je traitais déjà ce patient, mais nous n’étions pas encore allés aussi loin. Certains aspects de ce cas éveillèrent ma curiosité et me poussèrent à en savoir plus sur les techniques de manipulation mentale, d’hypnose, et autres techniques de lavage de cerveau.
Je commençai donc à étudier les textes disponibles sur le lavage de cerveau, et c’est ainsi que je fis la connaissance d’un auteur qui, il se trouve, avait écrit l’un des meilleurs livres dans ce domaine.
Je décidai ensuite de mener une étude. Au sein de l’ISSMP&D (International Society for the Study of Multiple Personality and Dissociation) [Société internationale pour l’étude des troubles dissociatifs et des personnalités multiples – NdT], je choisis une vingtaine de thérapeutes dont je pensais qu’ils voyaient probablement plus de cas de ce genre que tous les autres, et les interviewai.
Le protocole d’entretien que je suivis suscita pratiquement toujours la même réaction. Ces thérapeutes disaient : « Vous posez des questions auxquelles je ne connais pas la réponse. Je n’ai jamais posé de questions aussi spécifiques à mes patients. » Nombre d’entre eux répondaient : « Laissez-moi poser ces questions et je vous recontacterai quand j’aurai les réponses ». Beaucoup non seulement revenaient avec des réponses, mais ajoutaient : « Vous devriez parler à ce patient ou à ces deux-là ». Je me retrouvai à dépenser des centaines de dollars en entretiens téléphoniques.
En sortit un aperçu de l’éventail des méthodes de lavage de cerveau utilisées dans tout le pays. Je commençai à percevoir certaines similitudes. N’ayant au début aucune idée de l’étendue du phénomène, je me rendais désormais compte que beaucoup de gens décrivaient les mêmes choses ; il devait donc y avoir là un certain niveau de communication.
Et puis, voici environ deux ans et demi, on me fit parvenir de nouvelles informations. Ma source affirmait sur le lavage de cerveau un certain nombre de choses que je savais exactes, et m’en apprenait d’autres que j’ignorais totalement.
Je décidai alors de vérifier ces informations chez trois de mes patients victimes de sévices rituels. Je les interrogeai avec précaution, sans guidage ni contamination. Il s’avéra que deux d’entre eux souffraient de symptômes décrits par ma source ;
Ce qui est fascinant, c’est que lors d’une consultation téléphonique avec une thérapeute avec laquelle je collaborais depuis de nombreux mois sur un cas de TPM dans un autre État, je lui demande de poser certaines questions à son patient. « De quoi s’agit-il donc ? » Je réponds : « Je ne te le dirai pas, parce que je veux éviter toute contamination. Reviens juste vers moi pour me rapporter ce que le patient t’a dit. »
Elle me rappelle deux heures plus tard : « Je sors de deux séances avec ce patient ; un de ses alters [2] a dit : “C’est génial ! Si vous êtes au courant de tout ça, vous savez donc comment les programmeurs de la Secte accèdent à l’intérieur : on va progresser beaucoup plus vite.” »
Depuis, de nombreux patients ont plutôt eu tendance à se faire pipi dessus de peur et d’angoisse, plutôt que de trouver ça merveilleux. Ce que je trouve intéressant, c’est que lorsqu’elle lui demanda : « Et qu’est-ce que “tout ça” ? », les réponses furent mot pour mot les mêmes que celles de ma source.
Depuis, j’ai reproduit l’expérience un peu partout dans le pays. J’a donné des consultations dans onze États et à l’étranger, dans certains cas par téléphone, dans d’autres cas en personne, parfois en donnant des informations préalables au thérapeute, du genre : « Faites bien attention à la manière dont vous allez formuler telle ou telle question. Formulez-la de manière à éviter la contamination ». Pour rendre impossible toute contamination, je me suis même abstenu, dans certains cas, de donner au thérapeute la moindre information.
Quand on commence à recueillir les mêmes informations, d’une nature hautement ésotérique, dans différents États et pays, de la Floride à la Californie, on en vient à se dire qu’il se passe quelque chose – un phénomène à grande échelle, très bien coordonné, hautement systématique et organisé.
Je suis donc passé de l’état de neutralité de celui qui ne sait que penser de tout cela à la position de quelqu’un qui croit vraiment en la réalité des sévices rituels et pour qui les gens qui la nient sont soit naïfs (comme ceux qui ne voulaient pas croire à l’Holocauste), soit impliqués.
[Applaudissements]
Pendant un certain temps, j’ai communiqué des informations à un groupe choisi de thérapeutes que je connais bien et en qui j’avais confiance. Je leur a dit : « Diffusez ces informations, mais ne donnez pas mon nom. Ne dites pas d’où elles viennent. Partagez-les avec d’autres thérapeutes si vous l’estimez approprié. Je serais heureux d’avoir votre retour là-dessus. » Les gens posaient des questions – lors de conférences – et se déclaraient désireux d’en savoir davantage. Mais, tout comme certains collègues avec qui j’avais partagé ces informations, j’étais réticent : je tenais à éviter les ennuis, les menaces personnelles et les menaces de mort.
Mais j’ai fini par me dire : « Qu’ils aillent au diable. S’ils doivent avoir ma peau, eh bien tant pis. Il est temps de partager davantage d’informations avec les thérapeutes. » En partie parce que nous procédions avec prudence, et que nous prenions le temps de croiser les informations. C’est ainsi que nous avons découvert le même phénomène dans des tas d’endroits différents.
Je vais maintenant vous dire comment se passe une programmation par sévices rituels. Je ne pourrai certainement pas vous apprendre, en quarante-cinq ou cinquante minutes, tout ce que vous voulez savoir, mais je vais vous donner les fondamentaux qui vous permettront de comprendre les choses de l’intérieur et de les aborder sous un angle nouveau.
Honnêtement, j’ignore combien de patients sont concernés. Je dirais au moins la moitié, peut-être même les trois quarts. Disons que les deux tiers des patients que vous traitez pour sévices rituels ont pu faire l’objet d’une programmation.
Quelle est, à mes yeux, leur caractéristique distinctive ?
Notons qu’ils peuvent également être concernés si, enfants, ils ont été élevés au sein d’une secte « standard », ou si aucun des parents [3] n’appartient à la Secte [4] mais que les adeptes de la Secte ont eu des contacts rapprochés avec eux au cours de leur petite enfance. J’ai vu plus d’un patient victime de sévices rituels ayant clairement subi toutes les formes de pratiques rituelles dont on entend parler. Ces cas paraissaient tout à fait authentiques. Ils racontaient toutes les choses typiques sur le sujet. Or, une vérification patiente et scrupuleuse a montré qu’ils n’avaient pas fait l’objet d’une programmation. Dans un cas, une de mes patientes était, si l’on veut, en rupture schismatique : elle avait fait bande à part et « roulait en solo » sans plus dépendre d’un groupe principal.
[Silence]
Quelques mots sur les origines apparentes du phénomène. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale – avant même la fin du conflit – Allen Dulles et plusieurs membres du renseignement étasunien se trouvaient déjà en Suisse pour prendre les contacts nécessaires à l’exfiltration de savants nazis. À la fin de la guerre, ils récupérèrent non seulement des spécialistes de l’aérospatiale, mais aussi certains médecins nazis qui, dans les camps, avaient mené des recherches sur la programmation mentale [5].
Ils les firent venir aux États-Unis. Parmi eux, se trouvait un jeune garçon – un adolescent – qui avait été élevé dans la tradition juive hassidique, sur fond de mysticisme kabbalistique. Cet aspect attira probablement les membres de la Secte, étant donné que vers le début du siècle – voire même avant – Aleister Crowley avait introduit dans les pratiques satanistes certains éléments de la Kabbale. J’imagine que cela créa une sorte de lien entre eux. Ce jeune homme avait survécu en collaborant : il avait assisté les nazis dans leurs expériences, dans les camps de la mort. Ils l’emmenèrent avec eux.
Ils entreprirent des recherches sur la manipulation mentale pour le renseignement militaire étasunien, en commençant dans des hôpitaux militaires. Les nouveaux arrivants, les médecins nazis, étaient des satanistes. Par la suite, le garçon changea de nom, l’américanisa, et obtint un diplôme de médecine. Il exerça en tant que médecin et poursuivit ces recherches, sur lesquelles semblent fondée la programmation pratiquée aujourd’hui par la Secte. Le nom de ce médecin est connu de nombreux patients dans tout le pays.
[Silence]
Ce qu’ils font à la base : ils prennent un enfant, et commencent la programmation sous une forme très basique, semble-t-il, à l’âge de deux ans et demi environ, après qu’on l’a rendu dissociatif. Ils le rendent dissociatif par des sévices, comme des abus sexuels, mais aussi par certaines pratiques, comme lui placer un piège à souris au bout des doigts tout en disant aux parents : « N’entrez pas. Attendez que l’enfant ait cessé de pleurer. Là seulement, vous pourrez entrer et le lui enlever [6]. »
Ils commencent de manière rudimentaire vers deux ans et demi et passent apparemment à la vitesse supérieure vers six ans-six ans et demi, puis poursuivent pendant toute l’adolescence, avec des renforcements périodiques à l’âge adulte.
Pour programmer un enfant, on le place habituellement sur un brancard. On lui pose un goutte-à-goutte dans une main ou un bras. Il est sanglé, en général nu. Des fils électriques placés sur sa tête permettent de suivre son électroencéphalogramme. On le soumet à des lumières stroboscopiques, le plus souvent rouges, parfois blanches ou bleues – d’après les descriptions. Il me semble qu’en général, on lui administre du Demerol, ou parfois d’autres drogues, selon le type de programmation. Tout le processus semble être très scientifique, avec un protocole qui spécifie de donner telle dose toutes les vingt-cinq minutes, jusqu’à ce que la programmation soit achevée.
Les patients décrivent ensuite une douleur à l’oreille – généralement la droite – dans laquelle il semble qu’une aiguille a été placée. On leur envoie dans cette oreille des bruits étranges et confus, tout en leur projetant devant les yeux des lumières pulsant à une certaine fréquence, pour induire dans le cerveau un certain type d’ondes cérébrales – procédé qui évoque les lunettes qu’on peut trouver chez Sharper Image et autres magasins de ce genre.
Une fois que le cerveau émet le type d’ondes requis, la programmation commence, orientée vers l’autodestruction et l’avilissement de la personne.
Pour une de mes patientes qui en a vraiment bavé, la programmation a débuté dans un complexe militaire. Elle avait huit ans à l’époque. Elle n’est pas un cas isolé. J’ai traité et suis intervenu sur des sujets qui ont fait partie de ce projet originel de manipulation mentale. Dans nombre de cas, la programmation fut effectuée sur des sites militaires. Nous constatons de nombreux liens avec la CIA.
Cette patiente fréquentait une école de la Secte – une école privée appartenant à la Secte – où plusieurs séances de programmation avaient lieu chaque semaine. Elle se rendait dans une pièce et se préparait. Ils lui faisaient toutes ces choses. Quand elle atteignait l’état souhaité d’altération de la conscience, il n’était plus nécessaire de la surveiller au moyen d’électroencéphalogrammes. Elle plaçait alors elle-même ses électrodes, une dans le vagin, par exemple, et quatre sur la tête, et parfois sur d’autres parties du corps.
Ils commençaient alors en lui disant : « Tu ressens de la colère envers un membre du groupe. » Elle répondait : « Non, je ne suis pas en colère » ; ils lui envoyaient alors un violent électrochoc. Ils répétaient la même chose jusqu’à ce qu’elle obéisse et ne donne plus de réponses négatives. Puis ils poursuivaient : « Et quand tu en voudras à quelqu’un du groupe », ou « Si tu en veux à quelqu’un du groupe, tu te feras du mal à toi-même. Comprends-tu ? » Elle répondait : « Non » et ils lui envoyaient un électrochoc. Ils répétaient encore : Comprends-tu ? » « Oui, mais je ne veux pas. » Électrochocs à nouveau, jusqu’à ce qu’ils obtiennent obéissance. Puis ils ajoutaient : « Et tu te feras du mal en t’infligeant des coupures. Comprends-tu ? » Même si elle répondait « Oui », ils pouvaient lui répondre : « Nous ne te croyons pas » et lui envoyer quand même un électrochoc. « Reviens en arrière et récapitule toutes les instructions. »
Et ils continuaient. D’après ses impressions, ils s’absentaient en général pendant trente minutes environ pour une pause cigarette ou autre, puis revenaient. Ils récapitulaient ce qu’ils avaient fait, et c’était terminé. Ou bien ils récapitulaient ce qu’ils avaient fait et passaient à autre chose. D’après elle, les séances avaient lieu trois fois par semaine et pouvaient durer d’une demi-heure à trois heures.
C’est une programmation par les drogues, dans un certain état d’ondes cérébrales, avec ces bruits dans une oreille et leurs voix dans l’autre – généralement la gauche, associée à l’hémisphère non-dominant (le droit) – ce qui force le sujet à se concentrer de façon intense. En effet, s’il veut éviter punitions, électrochocs et autres, il doit souvent mémoriser et répéter certaines choses mot pour mot.
C’est ainsi que se déroulent, dans leurs grandes lignes, nombre de programmations. Certaines comprendront d’autres techniques de lavage de cerveau. Des techniques d’hypnose très standard sont parfois utilisées. Il peut y avoir isolation sensorielle, ce qui, nous le savons, accroît la suggestibilité chez tout un chacun. D’après les études, une isolation sensorielle totale augmente la suggestibilité de manière significative. Il n’est pas rare qu’ils y aient largement recours – y compris à des caissons d’isolation sensorielle – avant de faire certaines choses.
[Silence]
Comme nous avons peu de temps devant nous, je vais vous donner un maximum d’informations pratiques.
Si je devais m’enquérir d’un cas de ce genre, voici l’approche que j’utiliserais : les signaux idéomoteurs des doigts [7].
Après avoir mis le patient en condition, je dirais : « Je veux que votre noyau intérieur central prenne le contrôle des signaux émis par votre doigt. » N’interrogez pas l’inconscient. Dans les cas où vous enquêtez sur des sévices rituels, c’est le noyau intérieur central qui est concerné. Le noyau est une « partie » créée par la Secte. « Et je veux que votre noyau intérieur central prenne le contrôle de cette main, des signaux de ces doigts, et que le doigt qu’il utilise pour indiquer “Oui” se lève. Je veux demander à votre noyau intérieur : “Y-a-t-il une partie de vous, une partie de Mary (c’est le nom de la patiente) qui sait quelque chose à propos d’Alpha, Bêta, Delta ou Thêta ?” »
Si vous obtenez un « Oui », alors attention : il se pourrait bien que cette personne ait subi un lavage de cerveau et une programmation intenses et structurés – et qu’ils soient toujours en place.
Je dirais alors : « Je veux que la partie à l’intérieur qui sait quelque chose sur Alpha, Bêta, Delta, et Thêta monte à un niveau d’où elle puisse me parler, et quand elle y sera, qu’elle me dise : “J’y suis”. »
Je ne demanderais pas si une partie est désireuse de le faire. Personne n’a spécialement envie de parler de cela. Je dirais simplement : « Je veux qu’une partie qui peut me parler de cela se montre. »
Sans guider le patient, demandez-lui quelles sont ces choses.
Je suis intervenu dans certaines consultations. Plusieurs fois, j’ai obtenu un « Oui » à ma question, mais il s’est avéré après exploration qu’il s’agissait d’une réponse de conformité, ou bien, dans deux ou trois cas, d’une personne voulant faire croire qu’elle avait été victime de sévices rituels – peut-être était-ce le cas d’une certaine façon, mais un examen et une observation attentifs avaient alors montré qu’elle n’avait pas ce que nous recherchions.
Je vais vous dire de quoi il s’agit. Supposons que la première rangée ici soit composée de cas de personnalités multiples, et que l’alter de l’un se nomme Helen, celui d’un autre Mary, d’un autre, Gertrude, d’un autre, Elizabeth, et d’un dernier, Monica. Tous ces alters peuvent avoir « chargé » un programme, par exemple : alpha-zéro-zéro-neuf ; et quand un membre de la Secte prononce « Alpha-zéro-zéro-neuf » ou fait un certain geste de la main pour l’indiquer, il active le même alter chez chacune de ces personnes, même si vous connaissez ces alters sous un nom différent.
Les Alphas semblent représenter la programmation générale, les premiers types de programmes à être intégrés. Les Bêtas semblent être des programmes sexuels. Par exemple, comme faire une fellation d’une certaine manière, comment accomplir des actes sexuels lors de rituels, le tout lié à la production ou la mise en scène de pornographie infantile, à la prostitution. Les Deltas sont des tueurs entraînés à tuer lors de cérémonies.
Tout cela s’accompagne aussi d’actes d’automutilation, d’assassinats et de meurtres. Les Thêtas sont appelés « tueurs psychiques ».
Vous savez, jamais de ma vie je n’avais entendu ces deux mots ensemble. Je n’avais jamais entendu les mots « tueur » et « psychique » associés, mais quand vous avez des gens vivant dans des États différents – dont des thérapeutes qui, enquêtant là-dessus, leur demandent : « Qu’est-ce que Thêta ? », et qu’ils leur répondent : « Tueurs psychiques » – vous en déduisez que certaines choses sont très systématiques et très répandues.
Ce terme [Tueur Psychique] vient de leur croyance en des facultés et pouvoirs psychiques, comme communiquer avec la « mère » par télépathie, ou provoquer à distance une thrombose cérébrale entraînant la mort.
Ce type de programmation est plus axé sur le long terme.
Et puis, il y a Oméga. Je n’introduis généralement pas ce mot lorsque je les interroge pour la première fois sur la partie intérieure qui est au courant d’Alpha, Bêta, Delta, Thêta ; parce qu’Oméga va les secouer encore plus.
Oméga, c’est la programmation de l’autodestruction. Alpha et Oméga, le commencement et la fin. Cela peut comprendre des programmes d’automutilation comme de suicide.
Gamma semble désigner les programmations de protection du système et de leurre : elles vous donneront de fausses informations, tenteront de vous égarer, vous diront des demi-vérités et protègeront différentes choses placées à l’intérieur. Il peut également y avoir d’autres lettres de l’alphabet grec.
Je vous recommande de passer tout l’alphabet grec en revue, et si vous avez vérifié la présence de certains éléments et que le patient vous a donné de bonnes réponses à leur sujet, ne les guidez pas – je ne saurais le répéter assez. Ne dites pas : « S’agit-il du programme relatif aux tueurs ? » Laissez-le donner la réponse, s’il vous plaît. Une fois que c’est fait, et que ce programme semble présent, prenez alors votre alphabet grec et parcourez-le entièrement ; faites appel aux signaux idéomoteurs, et demandez : « Y a-t-il à l’intérieur un programme associé à Epsilon, Omicron », etc. jusqu’au bout.
Il est possible que, parmi les autres lettres, certaines aient un caractère systématique, mais je ne l’ai pas identifié. J’ai découvert par exemple, dans un cas donné, que Zêta désignait la production de snuff movies [8] dans lesquels la personne était impliquée. Chez quelqu’un d’autre, Omicron désignait ses liens avec le trafic de drogue et son association avec la Mafia, les grosses sociétés et certains dirigeants politiques. Je pense donc que dans certains cas, il existe un certain degré de personnalisation.
Certains programmes sont des appels au retour :
« Reviens vers la Secte », « Retourne à la Secte. »
Là se trouve la faille du système. Ils ont implanté des codes de fermeture et d’effacement de sorte qu’ils peuvent, en cas de problème, désactiver ou effacer quelque chose. Ces codes sont parfois des phrases personnalisées ou des chansonnettes, parfois des nombres, suivis éventuellement d’un mot. Dans ce domaine-là, la personnalisation est totale. Au début, je pensais que si je parvenais à obtenir certains de ces codes, je pourrais les utiliser avec succès sur d’autres patients. Ce n’est pas le cas. La probabilité qu’ils fonctionnent est très faible, à moins que la programmation ait été faite pratiquement en même temps et au sein du même petit groupe. J’ai remarqué certaines choses qui me laissent penser que les programmeurs archivent sur des ordinateurs portables tout ce qui contient tout ce qu’ils ont fait aux victimes vingt ou trente ans auparavant : les noms des alters, les programmes, les codes, etc.
Ce que l’on peut obtenir, ce sont les codes d’effacement. Je demande toujours : « Si je prononce ce code, que va-t-il se passer ? » Vérifiez les informations : « Y a-t-il une partie à l’intérieur qui possède des informations différentes ? » Surveillez les signaux idéomoteurs ; j’ai découvert que l’on pouvait effacer des programmes en donnant les bons codes, mais il faut alors faire sortir les émotions et souvenirs refoulés.
Il en va ainsi si vous effacez Oméga. Je commence souvent par là parce que c’est ce qu’il y a de plus risqué. Ensuite, je regroupe tout l’Oméga – tous les alters précédemment associés à Oméga – afin d’obtenir une abréaction et rendre ainsi au patient les souvenirs associés à toutes les programmations faites « sous Oméga » et à tous ce que les « alters Oméga » ont pu faire lors d’abréactions fractionnées.
Ils utilisent la métaphore du robot (l’idée est d’eux). C’est comme une carcasse de robot qui recouvre l’alter de l’enfant pour le faire agir comme un robot. Vous aurez parfois affaire à des robots internes.
J’ai découvert grâce à des travaux antérieurs – ce qui me permet maintenant, l’ayant suffisamment confirmé, d’accélérer le processus – qu’on peut dire au noyau intérieur : « Noyau, peux-tu aller vérifier : il y a un robot qui doit bloquer le passage et empêcher la progression. Fais le tour, regarde à l’arrière de la tête et dis-moi ce que tu remarques, là ou sur la nuque. » Je le demande comme ça, de manière très ouverte, et ce qu’on me répond en général, c’est qu’il y a des fils ou un interrupteur.
Alors je dis au noyau : « Prends les fils ou presse l’interrupteur, ça immobilisera le robot. Donne-moi le signal du “Oui” quand ce sera fait. »
Très vite, on reçoit un signal « Oui ».
« Bien. Maintenant que le robot est immobilisé, je veux que tu ailles voir à l’intérieur du robot et que tu me dises ce que tu vois. » Ils y voient généralement un ou plusieurs enfants. Je lui fais retirer les enfants. Je fais quelques tours d’hypnose, puis je demande au noyau de désintégrer le robot au laser, de sorte qu’il n’en reste rien. Ils sont en général très surpris que ça fonctionne, et de nombreux thérapeutes également.
[Silence]
Le problème, c’est que ce dispositif contient énormément de couches différentes. Je vais aller jusqu’au rétroprojecteur pour vous en donner une idée.
Nous avons ici d’innombrables alters. Je vais vous parler d’une chose fascinante que j’ai vue. Je me rappelle avoir examiné, il y a un peu plus d’un an, certains cas particulièrement difficiles traités dans une unité de troubles dissociatifs gérée par deux des meilleurs thérapeutes en TPM du pays – ils se rendent à tous les congrès internationaux, et donnent des conférences dans plusieurs pays. Nous avons travaillé, et j’ai examiné plusieurs de leurs patients. Certaines choses les ont stupéfiés. Ils n’en avaient jamais entendu parler.
Alors que nous travaillions avec certains patients pour confirmer le diagnostic, je me suis souvenu d’une femme qui était internée là depuis trois ans. Une autre avait fait une année de thérapie intensive en hôpital, et avait bénéficié des meilleures thérapies TPM qu’on pût imaginer (abréaction, intégration, facilitation de coopération, art-thérapie, tenue quotidienne d’un journal, etc.), tout cela intensivement pendant une année d’internement, suivie d’une année de thérapie en externe à raison de deux ou trois heures par semaine.
Dans ces deux cas, nous avons découvert que tout cet admirable travail n’avait réussi qu’à traiter alters, et n’avait pas touché à la programmation mentale. En fait, non seulement était-elle restée intacte, mais en outre, nous avons découvert que la patiente en externe faisait surveiller toutes les séances par sa mère (qui habitait dans un autre État), par téléphone, et qu’elle conservait intactes les suggestions qui lui avaient été faites de tuer un jour son thérapeute.
Alors, il y a une chose que je vérifierais très soigneusement. Je vous suggère de demander au noyau – pas simplement à l’inconscient, mais au noyau : « Y a-t-il, à l’intérieur, une partie qui continue à être en contact avec des gens associés à la Secte ? Y a-t-il à l’intérieur une partie qui se rend aux rituels ou aux réunions de la Secte ? Y a-t-il un système d’enregistrement à l’intérieur de Mary (si c’est le nom de la patiente) qui permettrait à quelqu’un de savoir tout ce qui se passe lors des séances ? »
Cela ne veut pas dire qu’ils sont sur écoute. Simplement, beaucoup ont ce programme.
« Y a-t-il quelqu’un qui interroge une identité intérieure sur ce qui se passe pendant nos séances de thérapie ? »
J’ai la pénible impression, appuyée sur l’expérience, que quand on y regarde de près, on découvre que les thérapies de la plupart des victimes de sévices rituels dans ce pays sont surveillées.
Je me souviens d’une patiente, une femme d’environ vingt-quatre ans ; elle affirmait que son père était sataniste. Ses parents avaient divorcé quand elle avait six ans. Ensuite, lors de ses visites, son père l’emmenait à des cérémonies rituelles. Cela dura jusqu’à l’âge de quinze ans. Elle déclarait ne plus y avoir participé depuis.
Son thérapeute la croyait sur parole. Nous nous installâmes dans mon bureau. Je l’interrogeai sous hypnose pendant deux heures. La programmation était bien présente. Nous découvrîmes en outre que chaque séance de thérapie était décortiquée, et qu’en fait, on lui avait ordonné de tomber malade et de ne pas se rendre au rendez-vous que je lui avais donné. À une autre, on avait dit que je faisais partie de la Secte et que si elle venait, je saurais qu’on lui avait dit de ne pas venir, et je la punirais.
Apparemment, on les torture en leur administrant des électrochocs. Si un patient sous surveillance révèle des choses importantes, vous ne pourrez le traiter en profondeur, étant donné sa situation ; vous ne pourrez rien faire d’autre que lui apporter un soutien moral, lui montrer que vous vous souciez vraiment de lui et lui dire qu’il peut compter sur votre soutien. Mais je n’essayerai pas de travailler en profondeur ni de déprogrammer, parce que je pense que je ne réussirais qu’à le faire torturer, donc à lui faire du mal – à moins de le faire entrer dans une institution offrant toute les garanties de sécurité et de sûreté, et ce, suffisamment longtemps pour pouvoir accomplir une partie du travail requis.
Je suis sûr que quand vous enquêterez, vous découvrirez que, s’ils appartiennent à une lignée – c’est-à-dire si la mère, le père ou les deux sont impliqués – probablement plus de la moitié des patients sont surveillés en permanence.
[Silence]
Une fois qu’on a dépassé les alters, on arrive aux programmations sous lettres grecques : Alpha, Bêta, Delta, Thêta, etc. et aux programmes de sauvegarde. Ces derniers disposent en général d’un code d’effacement. Il peut y avoir un code qui combine toutes les sauvegardes en une seule, avec un code d’effacement qui les efface toutes d’un coup. Par exemple, si j’obtiens le code pour Oméga, il fonctionnera pour toutes les sauvegardes d’Oméga. Après avoir demandé : « Que se passera-t-il si je dis ceci ? », je donne le code, et je demande ensuite : « Que ressentez-vous ? ». Les patients décrivent souvent un bourdonnement d’ordinateur, des choses qui s’effacent, des explosions internes… c’est très intéressant.
J’ai déjà vu des thérapeutes revenir vers moi et me dire : « Mon Dieu ! Je n’avais jamais mentionné de robots, et elle a parlé de robots qui se désintègrent. »
Je me souviens d’une thérapeute qui m’avait jadis accompagné à plusieurs ateliers d’hypnose, et qui me demanda mon avis sur un cas de TPM en situation critique. Je lui dis d’interroger la patiente sur Alpha, Bêta, Delta et Thêta. Ce qu’elle fait. Elle revient me dire : « J’ai obtenu une indication : c’est bien là. De quoi s’agit-il ? » Je lui réponds : « Je ne dirai rien. Approfondis. »
Nous prenons rendez-vous sous huitaine. Elle me dit alors : « Lorsque j’ai demandé ce qu’était Thêta, elle m’a répondu : “tueurs psychiques”. Lorsque j’ai demandé ce qu’était Delta, elle m’a dit “des tueurs”. » Bien…
Je prends donc deux heures pour la mettre un peu au parfum. Elle me rappelle plus tard pour me confier : « Ça semblait trop fou. Je me suis demandée en entendant tout ça : “Cory est-il surmené en ce moment ?” » Ça me gêne de répéter ça, mais elle m’a dit : « Je te tenais en grande estime professionnelle, mais ça me semblait tellement barré à l’ouest que je me suis vraiment demandée : “Qu’est-ce qu’il nous fait ? Une dépression nerveuse ?” Mais je te respectais trop pour ne pas tenter d’en savoir plus. J’ai interrogé une autre patiente souffrant de TPM, et elle n’avait rien de tout cela. »
Elle entreprend alors de me décrire ce qui se passe chez cette patiente, et la manière dont elle travaille, par exemple par effacement. Elle me décrit certaines choses, des robots qui se désintègrent – tout ça. Tout en précisant : « Je ne lui en avais pas du tout parlé auparavant. »
Or, c’est bien là le problème. Il y a plusieurs couches, et je pense que certaines sont là pour nous faire tourner indéfiniment en rond. Les programmeurs s’imaginent que, dans la plupart des cas, nous ne dépasserons pas les alters mis en place à cette fin.
Pour créer un Manchurian candidate [9], on fragmente le mental. Ça fait partie des choses que la communauté du Renseignement tenait à explorer. Quand on a besoin d’un assassin ou qu’on veut faire faire quelque chose à quelqu’un, on fragmente son mental.
Ce qui me fascine dans des cas comme celui de l’assassinat de Robert Kennedy, c’est que Bernard Diamond, lorsqu’il examina Sirhan Sirhan, découvrit qu’il souffrait d’une amnésie totale quant à l’assassinat de Robert Kennedy, alors qu’il s’en souvenait sous hypnose. Or, il ne pouvait se souvenir de rien une fois la séance d’hypnose terminée, en dépit de suggestions selon lesquelles il pourrait s’en souvenir quand il reprendrait conscience. J’aimerais beaucoup examiner Sirhan Sirhan.
Il semble y avoir d’autres couches sous-jacentes. L’une d’elles porterait le nom de « Green Programming » [Programme vert – NdT]. Intéressant, n’est-ce pas, que le nom du médecin soit Dr. Green ?
Après avoir vérifié que certaines de ces choses sont bien là, et une fois que le patient a donné quelques réponses exactes quant leur nature, on peut poser cette question – toujours de façon ouverte : « Si un médecin devait être associé à ce programme, et si le nom de ce médecin était une couleur – comme le docteur Chartreuse ou quelque chose du genre – si son nom était une couleur, quelle serait-elle ? »
J’admets avoir eu quelques patients (trois ou quatre) qui m’ont donné d’autres couleurs. Je pense qu’ils tentaient de faire de la dissimulation, et m’est avis qu’ils n’avaient pas fait l’objet d’une programmation. Dans un cas, la patiente m’avait donné une autre couleur et j’avais découvert par la suite que cette couleur était le nom d’un médecin qui avait été formé, presque trente ans auparavant, par le Dr. Green et qui surveillait, sous la supervision de ce dernier, une partie de la programmation de cette femme.
Je me rappelle d’une patiente chez qui rien ne voulait sortir. Aucun alter ne voulait parler. Je lui dis : « D’accord », et nous passons à autre chose. Puis, deux minutes plus tard environ, elle me dit : « Green. Vous voulez parler du Dr. Green ? »
C’est très répandu. Il semble y avoir un Programme vert sous-jacent. Selon mon hypothèse, à mesure que l’on creuse, les programmes diminuent en nombre mais augmentent en importance.
Donc le Programme vert, c’est Ultra-vert [Ultra-Green] et Arbre vert [Green Tree] – exclusivement. Il y a du mysticisme kabbalistique là-dedans. Il vous faudra acquérir quelques ouvrages sur la kabbale si vous voulez travailler dans cette direction. Par exemple, Qabala (avec un « q »), de Dion Fortune, ou The Kabbalah, de Ann Williams-Heller.
Je ne connaissais rien à la Kabbale [10]. L’anecdote est intéressante : il y a deux ou trois ans, un patient arrivé en avance avait dû patienter très longtemps dans ma salle d’attente ; il s’était mis à dessiner, en détail et en couleurs, un arbre kabbalistique. Je mis deux mois à comprendre de quoi il s’agissait. Je le montrai à quelqu’un, qui me dit : « Tu sais quoi ? Ça ressemble à s’y méprendre à l’arbre de la Kabbale. » Cela me rappela alors quelque chose : les textes ésotériques d’un vieux livre, dans lequel je me replongeai. C’était la biographie du Dr. Green.
Ce qui est intéressant au sujet de l’Arbre vert, c’est qu’à l’origine, le médecin s’appelait Greenbaum. Et que signifie « Greenbaum » en allemand ? Arbre vert, Arbre-ultra et Arbre vert.
J’ai eu certains patients qui ne semblaient pas savoir que son nom originel était Greenbaum, mais qui prétendaient que certains de leurs alters portaient le nom de M. Greenbaum.
Je voudrais à présent vous donner certaines informations sur les alters, les identités intérieures – informations qui pourront vous être utiles si vous avez à enquêter sur ce genre de choses. Selon mon expérience, une identité vous donnera certaines informations et soit n’aura rien d’autre à dire, soit se mettra sur la défensive ou prendra peur et s’arrêtera. Bottez alors en touche, contournez, revenez par un autre chemin, et vous trouverez une autre identité. Je vais vous indiquer plusieurs personnalités à appeler. Demandez s’il y en a qui répondent à ces noms.
Et, à propos, quand je « dépiste » les patients et que je tâte le terrain, je lance quelques questions artificielles comme : « Y a-t-il à l’intérieur une identité de tel ou tel nom ? » pour vérifier si l’identité en question est authentique. Par exemple, je demande : « En plus du noyau, y a-t-il à l’intérieur une identité appelée Sagesse ? » La Sagesse fait partie de l’Arbre de la Kabbale. D’après mon expérience, la Sagesse est souvent très utile : elle donne un tas de renseignements. « Y a-t-il à l’intérieur une identité appelée Diana ? » Je lance tout un tas de choses. « Y a-t-il à l’intérieur une identité appelée Zelda ? » Jusqu’à présent, je n’en ai jamais rencontré ! C’est simplement pour voir quels types de réponses je vais obtenir. J’essaie de procéder avec prudence. Diana est une identité qui, dans le système kabbalistique, est associée à une identité nommée Fondation. Toutes ces informations vous fascineront.
Vous souvenez-vous de la Process Church [l’Église du Jugement Dernier – NdT] ? De la femme de Roman Polanski, Sharon Tate, qui fut assassinée par la Famille Manson, dont les membres faisaient partie de la Process Church ? Des tas de gens en vue à Hollywood y étaient associés. D’après certains livres, ils passèrent dans la clandestinité aux alentours de 1978, puis disparurent.
Eh bien, ils sont tous vivants et en bonne santé et résident dans le sud de l’Utah. Un épais dossier du Ministère de la Sécurité publique de l’Utah contient des documents prouvant qu’ils sont allés s’installer dans le sud de l’Utah, au nord de Monument Valley, ont acheté un ranch de cinéma dans le désert, l’ont rénové, agrandi, et y ont construit plusieurs bâtiments si étroitement surveillés que très peu de gens en sortent et que personne n’y entre. Ils ont tous changé de nom. Leur nom contient un mot-clé : « Fondation ». La Fondation. Il y a aussi d’autres mots.
La Fondation fait partie de l’Arbre. Vous pouvez donc demander : « Y a-t-il à l’intérieur quelque chose qui s’appelle “La Fondation” ? » Je demande parfois autre chose pour déstabiliser : « Y a-t-il quelque chose appelé “le Sous-Sol” ? » Peut-être cela leur inspirera-t-il quelque chose. Ou bien : « Y a-t-il quelque chose qui s’appelle “les Murs” ? » On peut poser toutes sortes de questions-filtres.
J’ai aussi découvert la présence fréquente d’une identité appelée le « Maître noir », et d’une autre appelée le « Maître-programmeur », à l’intérieur desquelles se trouvent des informaticiens.
Combien parmi vous ont-ils trouvé de l’informatique chez leurs patients ? Les informaticiens sont en général : Computer Operator Black (L’informaticien noir), Computer Operator Green (L’informaticien vert), Computer Operator Purple (L’informaticien violet). Ils sont parfois désignés par des nombres, ou encore par les termes « Directeurs des systèmes d’information ». Vous pouvez en identifier le chef. Il vous fournira certaines informations. Une fois à l’intérieur, je demande : « Y a-t-il à l’intérieur une identité appelée Dr. Green ? » Vous verrez qu’il y en a bien une, s’ils ont ce type de programmation. C’est en tout cas ce que j’ai constaté.
Après un peu de travail et de remise au point, vous pouvez habituellement les faire changer et les aider à réaliser qu’ils avaient en fait assumé une identité d’enfant jouant un rôle, et qu’ils n’avaient pas le choix, alors qu’ils l’ont à présent. Voyez-vous, ils ont très, très bien joué leur rôle, mais ils ne sont pas obligés de le faire avec vous, parce qu’ils sont désormais en sécurité. Je demande : « Si la Secte découvrait que vous m’avez parlé et communiqué des informations, que vous feraient-ils ? Dites-moi. »
Soulignez bien que la seule issue passe par vous et que pour cela, ils doivent coopérer, partager des renseignements et vous aider, et qu’ainsi vous pourrez les aider.
Ainsi, toutes ces identités peuvent vous donner diverses informations. Notez qu’ils [la Secte – NdT] ont tenté de protéger cela très soigneusement. Je vais vous donner l’exemple d’Ultra-vert.
Je pensais que ce genre de programmation n’affectait que les membres dont les parents appartenaient à la Secte. Mais je l’ai découverte aussi chez des gens dont ce n’était pas le cas, à une légère différence près. Ils ne veulent pas que ce soit exactement la même chose. Je ne pense pas que vous trouverez chez ces gens-là de programmation aussi profonde qu’Ultra-vert, ou même que le programme Vert. Mais je vais vous dire ce que j’ai découvert, d’abord chez un patient dont les parents n’étaient pas dans la Secte, et ensuite chez un patient dont les parents l’étaient.
Une patiente dont les parents n’étaient pas liés à la Secte était proche de la guérison et de l’intégration finale. Nous progressions, quand elle commença soudain à avoir des hallucinations ; ses doigts devenaient des marteaux, et autres choses du genre. Je mis donc en place une passerelle d’affect : nous fîmes une régression, et découvrîmes que ce qui se passait était dû au fait qu’ils lui avaient suggéré que si elle guérissait, elle deviendrait folle.
Ils l’avaient attachée et lui avaient administré du LSD dès l’âge de huit ans. Quand elle avait commencé à avoir des hallucinations, ils lui avaient demandé de les décrire, pour pouvoir les utiliser, les mettre à profit à la bonne vieille manière ericksonienne, et ensuite combiner les effets de la drogue à des suggestions puissantes : « Si tu atteins ce stade, tu deviendras folle. Si tu te réintègres et guéris complètement, tu deviendras folle comme ça, et tu resteras enfermée dans une institution pour le restant de tes jours. »
Ils avaient répété ces suggestions avec insistance, inlassablement. Pour finir, ils en avaient introduit d’autres : « Plutôt que de laisser ça t’arriver, il vaudra mieux que tu te tues. »
Une patiente liée à la Secte par ses parents se mit à éprouver des symptômes similaires au moment où je commençai à rechercher des informations plus profondes. Nous revînmes sur nos pas et découvrîmes qu’elle avait subi des choses identiques.
On appelait ça la « Green Bomb » [La bombe verte – NdT]. B-O-M-B. On trouve de nombreuses cohérences internes, comme ce jeu de mots sur Greenbaum – le nom originel du médecin.
Dans le cas de cette patiente, on lui avait fait tout ça dès l’âge de neuf ans, mais la programmation était différente. Sa suggestion à elle était l’amnésie : « Si tu te rappelles un jour quoi que ce soit à propos d’Ultra-vert et de l’Arbre vert, tu deviendras folle. Tu deviendras un légume et on t’enfermera à jamais. » Les suggestions finales ajoutaient : « Il vaudra mieux que tu te tues plutôt que de laisser ça t’arriver si jamais tu t’en souviens. »
Trois ans plus tard, à l’âge de douze ans, ils avaient eu recours à ce qui ressemble à un interrogatoire sous Amytol [sodium [11]] pour tenter de briser l’amnésie et découvrir s’ils y parviendraient. Pas moyen. Ils l’avaient alors attachée de nouveau et lui avaient administré une substance paralysante ainsi que du LSD à forte dose, et avaient renforcé toutes les suggestions.
Ils avaient remis ça à ses seize ans.
Voilà donc quelques-uns des pièges sur lesquels vous risquez de tomber. Dans un certain nombre de cas, ils combinent les suggestions à certains effets de drogues puissantes pour nous empêcher de découvrir ce que recèlent les niveaux les plus profonds.
Qu’y a-t-il tout au fond ?
Je n’en sais pas davantage que vous, mais je peux vous dire que bien des thérapeutes que j’ai rencontrés étaient dans l’impasse avec ce genre de cas. En fait, quelqu’un ici à qui j’avais donné quelques informations simples à ce sujet lors d’une rencontre dans l’Ohio il y a quelques mois, m’a dit qu’elles lui avaient permis de débloquer toutes sortes de choses chez un patient qui n’avait fait aucun progrès jusque-là. C’est un phénomène fréquent.
Je pense qu’il est possible d’atteindre des niveaux encore plus profonds, et que si nous parvenons à traiter ces niveaux-là, cela pourrait bien détruire aussi tout ce qui se trouve au-dessus. Mais nous n’en avons pas encore la certitude.
Nous avons beaucoup travaillé sur les couches supérieures, avec certains de mes patients. Je vais vous dire comment nous procédons.
Nous prenons et effaçons un système comme, disons, Oméga. Ensuite, tous les souvenirs et affects remontent à la surface, par un processus d’abréaction fractionnée associée à ces alters. Je leur dis généralement : « Maintenant que nous avons fait ceci, y a-t-il d’autres souvenirs et ressentis que les identités liées à Oméga retiendraient encore ? » La réponse est habituellement « Non ». Je dis alors : « À ce stade, je découvre en général que la plupart, sinon toutes les identités liées à Oméga n’éprouvent plus aucun désir ou besoin d’être différentes, car elles réalisent que, de dissociées qu’elles étaient au départ, elles veulent maintenant revenir à la maison auprès de Mary et ne faire plus qu’un avec elle. » J’utilise désormais souvent cette idée (qui vient d’un patient) de « rentrer à la maison » et de « ne faire plus qu’un ». Une autre phrase que j’utilise dans ce cas-là est : « Retourner d’où tu viens ». « Y a-t-il à l’intérieur des identités Oméga que cela dérange, ou qui ont des réserves ou des inquiétudes à ce sujet ? » S’il y en a, nous leur parlons. Nous les traitons. Certaines peuvent ne pas se réintégrer. D’après mon expérience, elles se réintègrent la plupart du temps. Nous pouvons réintégrer d’un coup jusqu’à vingt-cinq identités chez un TPM complexe polyfragmenté.
Je pense qu’il est vital de faire sortir les émotions et souvenirs refoulés avant d’aller plus avant. Chez de nombreux patients, l’ordre ne paraît pas important – mais j’ai vu quelques cas où il l’était. S’il n’importe pas, je vais généralement à Oméga, puis à Delta, parce que ces derniers ont le plus grand potentiel de violence, puis Gamma, pour se débarrasser des auto-illusions. Ce que je fais, avant de me lancer sur la foi de suppositions, c’est que, une fois que nous en avons terminé avec Oméga et que nous avons montré au patient que la réussite est possible, que quelque chose peut se produire qui le soulagera, je lui dis : « Je veux demander au noyau – par l’intermédiaire des doigts – s’il y a un ordre particulier dans lequel les programmes doivent être effacés ? » Peut-être est-ce sans importance, mais la plupart du temps la réponse est « Non ». Dans certains cas, c’est « Oui ».
Je recommande de répéter cette étape une, deux, ou trois fois car elle soulage le patient et lui redonne de l’optimisme. Mais je recommande ensuite de commencer à tâter le terrain pour voir ce qui se passe aux niveaux plus profonds, et de demander au patient conseils et recommandations quant à l’ordre selon lequel il faut procéder. Avez-vous des questions ?
Q : En général, quels sont le sexe et la tranche d’âge de ces personnes ?
Dr. H : À ma connaissance, on trouve ce type de programmation mentale aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Toutefois, la plupart des patients que je traite pour TPM consécutif à des sévices rituels sont des femmes. Je sais que des hommes sont aussi traités pour les mêmes problèmes.
J’ai abordé le sujet il y a quelque temps avec un petit groupe de thérapeutes. J’en ai un peu discuté avec eux. Au beau milieu de la conversation, une des travailleuses sociales est devenue toute pâle. Elle était manifestement émue par quelque chose. Je l’interroge, et elle me répond : « Je travaille actuellement avec un garçon de cinq ans ». Puis elle ajoute : « Il se trouve que ces dernières semaines, il m’a parlé d’un certain Dr. Green ». Je presse plus avant, et la met un peu au parfum ; elle se contente de hocher la tête. Je lui demande ce qui se passe. Elle répond : « Il m’a de lui-même parlé de robots et d’Oméga. »
Je pense que vous trouverez des variantes. Ils changent probablement la programmation tous les deux ou trois ans, peut-être aussi suivant les endroits, ceci afin de nous égarer de diverses façons ; mais vous trouverez sans doute quelques-uns des fondamentaux.
J’ai vu cela chez des gens qui ont jusqu’à la quarantaine – et aussi chez des gens dont les parents étaient très, très haut placés à la CIA… et autres choses de ce genre. Certains ont pris part au Projet Monarch, initié par le Renseignement gouvernemental. Une question au fond de la salle ?
Q : J’ai toujours du mal à comprendre par où commencer, comment trouver le moyen d’effacer un programme. Comment obtenir ces informations ?
Dr. H : Voici ce que je dirais : « Je veux atteindre le noyau, si nécessaire en utilisant ce don pour la télépathie qui est le vôtre, et qui vous permet de lire dans les esprits » – parce qu’ils croient à ce genre de choses. « Je vais donc m’en servir. » (J’ai été formé aux techniques d’hypnose ericksonienne.) « Une fois que vous y serez parvenu, je veux que vous leviez le doigt du “Oui”. » Ensuite, je leur demande de me donner les informations. « Existe-t-il des sauvegardes pour les programmes Oméga ? » « Oui. » « D’accord. Combien ? » Ils répondent, disons, « Six. » Leur nombre varie. « Existe-t-il un code d’effacement pour toutes les sauvegardes ? » « Non. » « Existe-t-il un code qui combine toutes les sauvegardes en une seule ? » « Oui. » « Récupérez-le moi et, quand vous l’aurez, levez à nouveau le doigt du “Oui”. » Cela peut aller aussi vite que ça, pourvu qu’il n’y ait pas de trop forte résistance. Avez-vous des questions ?
Q : Oui. Pouvez-vous nous parler un peu des risques pour le thérapeute ?
[Rires]
Dr. H : Il fallait que quelqu’un pose la question.
Q : Oui, c’est quelque chose que j’aimerais bien savoir. De quelles informations disposez-vous ? Vous êtes tout de même en contact avec pas mal de monde… Y a-t-il des menaces, mais pas seulement : des problèmes familiaux, des maux qui surviennent… ? C’est une première question. Voici la deuxième : parmi les patients (pas seulement les vôtres) souffrant d’un tel niveau de dissociation et de traumatisme, y en a-t-il qui s’en soient remis ? Qui aient recouvré leur intégrité mentale ? Qui aient trouvé l’unité et le bonheur ?
Dr. H : D’accord. J’ai eu un cas de TPM complexe dont les parents n’appartenaient pas à la Secte, mais qui avait subi ce genre de programmation via des voisins et le médecin… À ce propos, vous découvrirez que des médecins sont souvent lourdement impliqués. Ils encouragent les autres membres de la Secte à faire médecine pour pouvoir prescrire des drogues aux autres membres, avoir accès aux technologies médicales, et être au-dessus de tout soupçon. On en a épinglé quelques-uns, dans l’Utah. Deux enquêteurs spécialisés dans les sévices rituels y officient désormais à plein temps ; leur juridiction s’étend à tout l’État, sous la responsabilité du bureau de l’Attorney General.
[Applaudissements]
Un sondage mené dans l’Utah en janvier dernier par le plus grand journal et la plus importante chaîne de télévision de l’État a révélé que quatre-vingt-dix pour cent des citoyens de l’Utah croient en la réalité des sévices rituels. Tous ne pensent pas que ce soit fréquent – mais ces réponses sont le fruit du travail de la Governor Commission on Ritual Abuse [Commission du gouverneur sur les sévices rituels – NdT], qui a passé deux ans à récolter des données (rencontres et interviews de personnes, etc.).
Et quand certains disent qu’il n’y a aucune preuve, qu’on n’a jamais retrouvé de corps, c’est du pipeau : le corps d’un enfant a été retrouvé dans l’Idaho.
L’été dernier, deux personnes ont été condamnées pour assassinat. L’été d’avant, elles avaient été arrêtées suite à la découverte dans leur réfrigérateur du doigt et de la tête d’une adolescente. Elles ont été condamnées à Detroit pour assassinat.
Il y a donc bien des affaires, et on a bien retrouvé des corps.
Pour en revenir aux risques, je ne connais aucun thérapeute qui ait subi des préjudices. Mais certains patients nous informent que viendra un temps où nous pourrions courir le risque d’être assassinés par des patients qu’on a programmés pour tuer, à un moment donné, quiconque leur ayant été désigné comme cible, y compris des proches qui ne seraient pas membres actifs de la Secte. Ce n’est que pure conjecture. Comment en être sûr ? Malgré tout, je ne pense pas que ce soit totalement sans risque. Une question dans le fond ?
Q : Il me semble y avoir quelque similitude entre ces types de programmation et les témoignages de gens qui affirment avoir été enlevés dans des vaisseaux extraterrestres pour y subir des examens, y être « reprogrammés », etc. Puisque, pour moi, Cap Canaveral se trouve de l’autre côté de la péninsule de Floride, et qu’à ma connaissance, ils n’ont signalé aucun vaisseau spatial récemment, je me demandais s’il y avait un lien entre les deux phénomènes ?
Dr. H : Je partagerai ici une hypothèse qui ne vient en vérité pas de moi. Personnellement, je n’ai jamais eu affaire à ce type de patients. Mais j’ai parlé de tout ça il y a quelques années à un thérapeute que je respecte et en qui j’ai toute confiance, et qui a rencontré ce problème chez de nombreux patients ; il croit fermement que ces personnes sont en réalité victimes de sévices rituels mais qu’on leur a implanté ce type de scénario pour leur retirer toute crédibilité.
Si quelqu’un vient raconter qu’il a été enlevé par une soucoupe volante, comment pourra-t-on le croire à l’avenir sur tout autre sujet ?
C’est quelque chose qu’on peut pointer du doigt pour montrer à quel point tout ça est ridicule.
J’ai récemment eu un entretien téléphonique avec une thérapeute que j’avais commencé à instruire sur le sujet. Au cours de notre cinquième ou sixième entretien, elle me dit : « À propos, tu en sais beaucoup sur le sujet ? », à quoi je réponds : « Oh non, pas tant que ça », et je lui fais part de tout ce que je viens de vous dire. Je lui dis : « Si c’était moi qui traitais ce patient… » (qu’elle voyait depuis quelques mois), « je demanderais au noyau de prendre le contrôle des signaux idéomoteurs, et je l’interrogerais sur Alpha, Bêta, Delta, Thêta. » Elle décide de tester ça, et une semaine plus tard, elle me rappelle : « Dis-donc, tu étais en plein dans le mille. Le patient a un alter appelé Dr. Green. Il a ce genre de programme. »
Q : Quelle est la différence entre ce type de programmation et les sévices de type sectaire ou satanique, vous savez, le genre avec des bougies, et des…
Dr. H : On pratique ce genre de programmation dans les « sectes à bougies » et tout l’attirail. Je pense qu’ils font ça à des personnes avec lesquelles la Secte peut facilement entrer en contact, ou bien dont les parents font partie de la Secte, et qui sont élevées là-dedans depuis leur plus jeune âge. Si l’appartenance à la Secte est une tradition familiale, ils sont la génération « élue ». Sinon, ils ne comptent pas, et l’on s’arrange pour qu’ils meurent ou tombent malades.
Si leurs parents ne sont pas dans la Secte, vous allez tomber sur des pièges, des mécanismes mis en place qui les pousseront à se suicider dès qu’ils se mettront à aller mieux. Je vais en toucher quelques mots.
Je crois que certaines victimes de sévices rituels qui n’ont pas subi ce genre de programmation ont bien été abusées de façon rituelle, mais font sans doute partie d’un groupe marginal. Le satanisme est au cœur de la philosophie globale qui sous-tend tout cela.
Les gens se demandent : « Quel est leur but ? » J’ai dans l’idée qu’il se pourrait qu’ils veuillent disposer d’une armée de Manchurian candidates, des dizaines de milliers de robots mentaux prêts à se livrer à la prostitution, à la pornographie infantile, au trafic de stupéfiants, au trafic d’armes international, aux snuff movies, et à toutes sortes d’activités très lucratives. Bref, ils sont prêts à obéir aux ordres, et en fin de compte, le but des mégalomanes au sommet de la pyramide est de créer un ordre satanique qui gouvernera le monde.
Une dernière question. Ensuite, je vous donnerai quelques détails, puis nous poursuivrons.
Q : Vous avez plus ou moins sous-entendu que les échelons supérieurs du gouvernement étasunien soutenaient ce genre de pratiques. Je sais que nous n’avons pas beaucoup de temps, mais pourriez-vous évoquer en quelques mots les témoignages qui tendraient à confirmer cette hypothèse ?
Dr. H : Il n’y a pas beaucoup de témoignages à ce sujet. Ils viennent de victimes – de témoins en danger.
Ce qui est intéressant, c’est le nombre de gens qui décrivent le même scénario et qui, parmi nos patients, ont des proches à la NASA, à la CIA et dans l’armée – dont de très haut-gradés.
Un des mes amis et collègues a rassemblé une pile de documents qui doit faire la moitié de la table, là-bas, au fond de la salle : des cartons remplis de dossiers déclassifiés sur les recherches en manipulations mentales effectuées dans le passé sur une période considérable (une vingtaine d’années) et qui ont été déclassifiées. Cet ami a lu plus de documents officiels sur le contrôle mental que n’importe qui d’autre ; il a envoyé un rapport il y a tout juste dix jours, demandant que toutes les informations concernant le Projet Monarch soient déclassifiées afin que nous puissions approfondir nos recherches.
Maintenant, je voudrais parler d’une chose que mon expérience avec plusieurs patients m’a apprise, et que vous pourriez rencontrer vers la fin du processus. Je sais que je vous transmets à la hâte un tas d’informations en pagaille. Certaines vous sont complètement étrangères et vous devez être plusieurs à vous demander s’il y a du vrai dans tout ça. Posez tout simplement la question. Interrogez vos patients, et ce serait bien le diable si vous ne rencontrez rien de ce genre. Comme je disais, il est possible qu’à un stade avancé du processus, vous rencontriez ce que je vais décrire. Je vais vous décrire, si je peux trouver mon feutre, le système de programmation d’une patiente que je traitais depuis pas mal de temps déjà – quelqu’un dont les parents ne faisaient pas partie de la Secte.
Nous avions fait ce que nous pensions être du bon travail et avions réussi, en apparence, l’intégration finale. Elle est revenue au début de l’année dernière pour me dire qu’elle souffrait de certains symptômes. J’ai organisé une nouvelle séance et suis tombé sur un alter que nous avions intégré, et qui m’a dit en substance : « Il y a autre chose dont je n’ai pu vous parler, et comme vous m’aviez intégré, j’ai dû me séparer. »
J’ai procédé aux questions routinières sur Alpha, Bêta, etc., et il se trouve qu’ils étaient présents. Alors je dis à cet alter : « Pourquoi ne m’as-tu rien dit à ce sujet ? » Il me répond : « Nous avons fait des allusions mais elles vous sont passées au-dessus de la tête. »
Là, les informations ont commencé à sortir. C’était intéressant. L’alter a décrit tout le système (si je m’en souviens bien) : le cercle représentait le mal fait au corps, un système d’alters dont le but premier était de lui faire du mal via des troubles comme le syndrome de Münchausen, l’automutilation, etc. Chacun des triangles représentait encore un tout autre système. L’alter me dit : « À part moi » – cet alter-ci – « vous avez traité tout le cercle par la thérapie que nous avons suivie auparavant, mais vous n’avez pas touché au reste. »
D’accord. Au milieu de tout ça, il y avait encore un autre système constitué de l’Arbre de vie de la Kabbale, qui, comme certains d’entre vous le savent, ressemble approximativement à ceci, avec des lignes transversales, etc. Voici une représentation approximative. Cela représentait un autre système.
Passé cette étape, l’alter a fait savoir que le tout était en quelque sorte englobé dans – comment appelle-t-on ça ? – un sablier. Je pensais toujours que nous en étions au stade de l’intégration finale, mais j’ai fini par découvrir d’autres alters.
Le mari de cette personne avait un œil d’aigle, toujours à l’affût de certaines choses que nous considérions comme des indices fiables. Ainsi, j’obtenais souvent en quelques jours la preuve qu’elle était dans un état dissociatif. On le détectait brusquement. Nous avons donc continué à détecter des signes de dissociation, et j’ai découvert d’autres alters. Je me suis mis en colère contre le dernier alter, lui demandant : « Pourquoi me donne-t-on de faux signaux idéomoteurs lorsque je pose des questions ? » Et l’alter répond : « Parce que vous ne comprenez rien. Vous allez nous faire tous tuer. »
Alors que nous parlons, elle me dit : « Tout a été programmé de manière à ce que, si vous réussissez, si vous pensez que vous avez réussi, vous échouerez. Ils ont conçu ce programme comme un moyen de se moquer de vous, car si vous parvenez à nous intégrer, nous mourrons. »
Puis elle ajoute – son alter ajoute : « Je suis l’un des douze disciples ». Et j’ai vu ça chez d’autres : douze disciples dans ce sablier, et chacun d’entre eux doit mémoriser une leçon – des sortes de credo sataniques de base, des philosophies de vie du genre « Sois bon envers ceux qui te font du mal, déteste ceux qui sont bons envers toi », etc. Il peut y avoir deux ou trois phrases de ce genre associées à chacun des alters qui doit les mémoriser. Comme : « Nous sommes comme des grains de sable qui s’égrainent, et quand le dernier sera tombé, la Mort sera là. » Je demande : « La Mort est-elle un alter ? » « Oui. Quand le dernier grain tombe, le Géant endormi se réveille. » Le Géant endormi, c’était la Mort, qui devait les tuer un jour ou six jours après le réveil, à moins qu’on suive un certain processus ; et nous avons accompli une partie de ce processus.
Nous avons aussi découvert que la Mort avait une sœur – un programme de sauvegarde, une alter-sœur créée par un jeu de miroirs. Il nous a fallu nous occuper d’elle aussi.
Il y avait certaines choses à faire pour pouvoir réussir l’intégration de la Mort. Je tente : « Allez, ils t’ont déjà menti avant. » Elle répond : « Attendez, là, c’est ce qu’ils ont dit que vous diriez. Ils ont dit qu’aucun docteur ne croirait jamais en être réduit à ces extrémités pour nous guérir, et que c’était en partie pour ça qu’ils échoueraient. » Je lui dis : « Parle-moi. Parle-moi encore. » Elle dit : « Je dois être entièrement vêtue de rouge. Je dois avoir du Demerol sous la main – il faut que j’aie pris du Demerol. Un code doit être donné, et cela doit se faire dans une pièce plongée dans l’obscurité totale. Tout doit se faire le lendemain, ou le sixième jour de l’éveil de cet alter. »
N’ayant rien à perdre, je lui ai fait administrer un peu de Demerol par un psychiatre. Nous avons donné le code. Mon bureau est sans fenêtres, de toute façon. C’était assez facile. Ah, et puis… il a fallu allumer des bougies – quatre, je crois. Bref. Nous avons donc suivi le processus, et tout s’est bien déroulé. Peut-être que tout se serait bien passé même sans tout cela, mais j’avais décidé de ne pas prendre de risque et de faire confiance à la patiente.
En poursuivant, nous avons trouvé encore un autre alter. Il y a la Mort et la Destruction, un autre programme de sauvegarde qui a aussi une sœur, dont il a fallu nous occuper. Je crois qu’il y avait pour elle deux programmes de sauvegarde.
Fait intéressant : le tout dernier alter était très sympathique – c’était fait exprès pour que la patiente refuse de se séparer de lui, si adorable, aimant et doux ; pour qu’elle refuse de s’en débarrasser. Mais nous avons découvert qu’avec ce dernier alter, elle continuait à ressentir au fond d’elle-même ces ténèbres et cette noirceur.
Qu’avons-nous découvert d’autre ? Un rideau. Elle dit : « Ils se sont dit que si vous parveniez jusqu’à ce point, vous trouveriez ce rideau » – et d’ailleurs, au cours du chemin, nous avions rencontré la programmation au LSD, la Green Bomb. Le message était : « Il y a un rideau derrière lequel se trouve ce qui reste de sentiments et de souvenirs, mais on ne peut l’ouvrir par le milieu. Il ne s’ouvre que comme un rideau de scène » – de sorte qu’on ne puisse l’ouvrir. « Ils avaient prévu que vous tenteriez d’accéder aux sentiments ». On ne peut y accéder tant que le dernier alter n’a pas été traité et intégré. En attendant, l’intégration semblait bien marcher.
Donc je trouve la Mort, la Destruction et le Sablier, chez une patiente sans lien familial avec la Secte. « L’Arbre et le Sablier », me dit cette patiente, « sont faits de sable parce que nous étions censés mourir. Nous sommes quantité négligeable. Nous sommes la génération non élue ».
On m’a dit que chez des patients dont les parents appartiennent à la Secte, ce sont des cristaux ou du sang, selon les cas, qui remplissent le Sablier.
À propos, on peut faire des choses très simples, comme poser le Sablier sur le côté pour que rien ne s’écoule ; ainsi, le temps s’arrête, ce qui vous permet d’accomplir certaines choses. On peut disperser les grains de sable sur un rivage pour qu’on ne puisse plus les compter : ainsi, le temps ne pourra être mesuré. Je tiens cette idée d’une victime de sévices rituels traitée par un collègue, et qui avait été témoin de ce type de programmation.
Voilà donc quelques indices qui peuvent être utiles ou significatifs. Nous parlons de choses très intenses qui se passent à des niveaux très profonds. Et cela entraîne deux conséquences.
Premièrement, cela me donne de l’espoir, parce que cette méthode traite le cœur du problème et permet aux patients de faire des progrès incomparables.
Deuxièmement, cela me démoralise aussi, parce que, même s’il y a encore trois ans de ça, j’avais déjà une assez bonne idée de l’étendue et de la gravité des sévices perpétrés sur ces victimes, je ne mesurais pas réellement la profondeur, l’étendue ni l’intensité de leurs actes.
Je voudrais revenir sur l’autre question, à propos du nombre de ceux qui peuvent guérir.
On l’ignore. Pour la plupart des troubles mentaux, on estime généralement que deux-tiers – peut-être soixante-dix pour cent – des patients connaîtront une amélioration. Il y a très peu d’espoir de les guérir tous. Il nous faut hélas admettre que bon nombre de ces patients ne guériront probablement jamais.
Pour ma part, je crois que s’ils sont toujours sous contrôle, leur seul espoir d’aller mieux est de rompre le contact d’une façon ou d’une autre.
Je connais des patients qui ont déménagé dans un autre État et qui, sous l’emprise d’alters enfouis profondément, ont composé tel numéro téléphonique et annoncé : « Voici notre nouvelle adresse et notre nouveau numéro », de sorte que l’on a pu les prendre en charge localement – j’entends par là qu’on les a hospitalisés dans une unité psychiatrique pendant une longue période. Si la Secte dont il font partie se trouve près de leur lieu de résidence et qu’ils sont toujours surveillés et sous contrôle mental, mon opinion est que nous ne pourrons ni les guérir ni guère plus leur offrir qu’une écoute et un soutien d’ordre humanitaire.
Bien des thérapeutes n’aiment pas entendre ça. C’est mon opinion. Je pense que si, d’une manière ou d’une autre, ils ont la chance d’être assez riches pour se permettre une protection, pour trouver le moyen de s’éloigner, et si nous pouvons les traiter de façon intensive sans interférences, ils ont une chance de survivre et de revenir à un semblant de normalité.
Pour ce que j’en sais, et c’est mon opinion personnelle, aucun de ceux qui, dans ce pays, souffrent de ce genre de programmation n’est encore guéri. Certains sont en bonne voie. J’ai quelques patients qui ont bien avancé, qui ont accompli un gros travail, mais il est clair qu’ils ne sont pas encore guéris.
Q : Pourriez-vous nous dire quelques mots sur la relation entre ces expériences et les jeux de rôles qui prolifèrent, comme Donjons et Dragons, etc. ?
Dr. H : Eh bien, un tas de choses sont sources d’influences. Vous voulez voir un excellent film, un film intéressant, qui conditionne les esprits ? Allez voir Trancers II ! Vous pouvez le louer en vidéo. Il est sorti l’automne dernier.
Un soir où je désespérais de trouver quelque chose à louer au vidéo club – vous savez, à 21 h, un vendredi soir, tout était parti – j’ai loué quelques films, dont celui-là. Fascinant. On y parle du Green World Order [l’Ordre Mondial Vert – NdT]. Oui, Trancers II ! Et quelle est la société de production ? Full Moon Productions. Je n’avais pas repéré beaucoup de messages subliminaux dans Trancers I, mais qui l’avait produit ? Alter Productions. Donc ce ne sont pas les messages subliminaux qui manquent.
Vers la fin des années soixante, vous aviez un personnage intéressant qui parlait des Illuminatis. Avez-vous jamais entendu parler des Illuminatis, de leurs liens avec la Secte ? Un de mes patients a abordé ce sujet il y a de cela tout juste deux ans. De nouveaux éléments ont depuis été apportés par d’autres patients. Il semble qu’Illuminatis soit le nom du leadership mondial. Apparemment, des Conseils d’Illuminatis siégeraient en différents endroits de la planète, ainsi qu’un conseil international. Il se pourrait que ce soit le nom de l’organe central, international, de la Secte. Est-ce vrai ? Eh bien, je ne sais pas… Il est intéressant de constater que certains patients que nous suivons hors de toute influence disent peu ou prou la même chose.
Vers la fin des années soixante, nous avions un vieil homme qui racontait qu’Hollywood était infiltré par les Illuminatis. Force est de constater que plusieurs patients déclarent que toutes ces histoires de fantômes, d’horreur, de possession, etc. popularisées depuis vingt ans à Hollywood servent à conditionner le public de sorte que, lorsqu’un ordre satanique mondial prendra le pouvoir, tout le monde y aura été désensibilisé ; sans compter l’influence permanente que cela exerce sur un maximum de gens. Tout cela est-il vrai ? Il m’est impossible de l’affirmer.
Ce que je peux dire, c’est que je crois que la programmation par sévices rituels est très répandue, systématique, très bien organisée, et découle de connaissances ésotériques pointues entièrement confidentielles, qui n’apparaissent dans aucun livre, aucune émission télévisée. Ce phénomène est répandu dans tout le pays, et dans au moins un pays étranger. Je vais répondre rapidement à quelques questions, puis nous enchaînerons. Oui ?
Q : Avez-vous des techniques pour diminuer le degré d’incertitude, pour savoir si un patient est oui ou non encore manipulé, « sous contrôle » comme vous dites ?
Dr. H : Je me contente d’interroger plusieurs alters : Noyau, Diane, Sagesse, Maître-programmeur. Je le fais systématiquement, à chaque phase de la thérapie. Une question dans le fond ?
Q : Je me demandais si vous aviez entendu parler, ou si vous saviez quelque chose sur la lignée Martin Luther ?
Dr. H : La quoi ?
Q : La lignée Martin Luther ?
Dr. H : Ça ne me dit rien. Je vais vous donner une autre petite astuce. Demandez-leur un code d’identification. Les patients ont un code d’identification. Il inclut leur date de naissance. Il peut aussi inclure les lieux où ils ont subi leur programmation, et il comprend généralement un nombre qui sera leur ordre de naissance – comme zéro-deux s’ils sont nés en deuxième. Il inclut généralement un nombre qui représente le nombre de générations présentes dans la Secte, dans le cas où les parents en font partie. Jusque-là, j’en ai vu qui allaient jusqu’à douze – douze générations.
Q : J’ai rencontré chez plusieurs patients un bon nombre de choses que vous nous avez décrites aujourd’hui. Je voudrais vous poser une question sur les Sept Systèmes. Vous avez à un moment parlé de systèmes. Y a-t-il Sept Systèmes ?
Dr. H : Certains patients ont en effet décrit Sept Systèmes.
Q : Pourriez-vous nous dire de quoi il s’agit, ou nous faire un petit diagramme ?
Dr. H : Je ne pense pas que nous en sachions suffisamment pour ça, honnêtement. À mon avis, cela pourrait avoir un rapport avec les sept Arbres de la Kabbale.
Q : Avez-vous la moindre idée des endroits où ces personnes ont été « taguées » ? Certaines parties du corps peuvent-elles être des indices – les parties intimes, en particulier ?
Dr. H : Certes, il y en a qui portent des tatouages et divers marquages – vous trouverez certaines informations dans plusieurs dossiers – mais il est possible qu’ils se les soient infligés eux-mêmes ou qu’ils se les soient fait faire consciemment pour prouver quelque chose ; ça n’apparaît pas « juste comme ça ». Je vais juste prendre une dernière question, et nous devrons passer à autre chose, sinon nous n’y arriverons jamais. Je vous demanderai juste de garder votre question pour plus tard.
Q : Ce n’est pas une question, je voulais juste, en mon nom propre et peut-être au nom de tous ici, vous remercier très sincèrement d’avoir pris le temps de venir.
[Applaudissements]
Dr. H : Un ami très cher, une autorité en la matière, dont je sais qu’il a reçu des menaces de mort, a mis en jeu sa crédibilité professionnelle parce qu’il croit aux TPM, et il y a une quinzaine d’années, on l’a violemment critiqué pour cette conviction. Je crois qu’en son for intérieur, il sait que tout cela est vrai, mais il se contente de faire des remarques du genre : « Je ne serais pas surpris d’apprendre demain qu’il s’agit d’une conspiration internationale, mais je ne serais pas non plus surpris d’apprendre demain qu’il s’agit d’une légende urbaine, d’une rumeur. »
Il s’efforce de rester neutre, parce que ce sujet est controversé, et qu’il y a une campagne organisée dont le but est de répandre l’idée que ce ne sont que de faux souvenirs qui ont été suggérés, comme l’inceste et tout le reste, par « Oprah » [Winfrey – NdT], par des livres comme The Courage to Heal [Le courage de guérir – NdT], et par des thérapeutes naïfs ayant recours à l’hypnose. Tout cela reste sujet à polémique.
J’en suis personnellement venu à admettre que s’ils veulent me tuer, eh bien qu’ils me tuent. Des tonnes d’informations ont été mises de côté. Si quoi que ce soit devait m’arriver, elles seront transmises à des journalistes d’investigation et à de nombreux bureaux d’investigation. Si je devais avoir un accident un jour, j’espère que vous serez nombreux dans la profession à réclamer une enquête à grande échelle.
Je pense qu’à un moment, nous devons nous ériger en représentants d’une certaine conscience morale, et pour ce faire, j’ai attendu d’avoir suffisamment de confirmations de la part de sources indépendantes pour pouvoir dire avec certitude qu’il s’agit là d’un phénomène global.
Je sais qu’il m’a fallu aller très vite, pour vous transmettre le plus d’informations possible dans le temps imparti. J’espère vous avoir donné matière à réflexion et quelques pistes nouvelles. J’ai apprécié votre compagnie.
[Longs applaudissements]
Notes :
[1] Abréaction : réaction émotive par laquelle le malade se libère, par des gestes ou des mots, de tendances refoulées dans le subconscient ou d’obsessions résultant d’un choc affectif ancien. Toute réaction psychologique de défense par laquelle le sujet se libère d’une émotion en la racontant (Source : fr.wiktionary.org/wiki/abréaction) – NdT
[2] Alter : terme utilisé en psychologie pour désigner les différentes identités présentes chez un individu atteint du Trouble dissociatif de l’identité (appellation récente qui remplace désormais l’ancienne appellation « Trouble de la personnalité multiple ») – NdT
[3] Dans la version anglaise, les patients dont les parents font partie de la Secte sont qualifiés de « bloodline » (littéralement : « de la lignée ») tandis que ceux n’ayant aucun parent adepte de la Secte sont qualifés de « non-bloodline » (hors lignée) – NdT
[4] Le Dr Hammond fait une distinction entre « mainstream cult », que l’on pourrait traduire par secte « standard », ou connue du grand public (par exemple : Ordre du temple solaire, scientologie, etc.), et ce qu’il nomme The Cult (La Secte), qui semble être une organisation internationale occulte aux sinistres activités incluant la programmation mentale au moyen, entre autres, de sévices rituels. Cette organisation semble divisée en plusieurs branches servant toutes le même but – NdT
[5] Convaincu que les savants allemands pouvaient aider les États-Unis dans leurs efforts d’après-guerre, le président Harry Truman décida en septembre 1946 d’autoriser le « projet Paperclip », un programme destiné à faire travailler des savants allemands triés sur le volet pour le compte des États-Unis, pendant la « Guerre Froide ». Truman en excluait cependant expressément quiconque serait reconnu « avoir été membre du parti nazi et avoir participé plus que nominalement aux activités de celui-ci, ou avoir activement soutenu le nazisme ou le militarisme ». Le War Department’s Joint Intelligence Objectives Agency (JIOA) [Agence de coordination des objectifs de renseignement du ministère de la Guerre – NdT] enquêta sur le passé des savants. En février 1947, le directeur de la JIOA, Bosquet Wev, soumit pour examen au Département d’État et au ministère de la Justice le premier lot de dossiers sur les savants. Il était accablant. Samuel Klaus, représentant du Département d’État auprès du directoire de la JIOA, déclara que tous les savants dont le nom apparaissait dans ce premier groupe étaient de « fervents nazis ». Leur demande de visa fut rejetée. Wev écrivit un mémorandum déclarant que « les intérêts supérieurs des États-Unis [avaient] été soumis à certains individus qui s’acharnaient à tirer sur l’ambulance nazie”. » Il déclara également que le retour de ces savants en Allemagne, où ils pourraient être récupérés par les ennemis des États-Unis, présentait un « danger bien plus grave pour la sécurité du pays qu’une quelconque affiliation passée au parti nazi, ou même que n’importe quelle sympathie passée ou présente pour ce parti ».
Lorsque la JIOA fut formée afin d’enquêter sur le passé des savants et de monter les dossiers sur les nazis, le chef du Renseignement nazi, Reinhard Gehlen, eut une entrevue avec Allen Dulles, directeur de la CIA. Dulles et Gehlen sympathisèrent immédiatement : Gehlen était un maître-espion pour le compte des nazis et avait pu infiltrer la Russie grâce à son vaste réseau de renseignement nazi. Dulles promit à Gehlen que son unité de renseignement serait en sécurité au sein de la CIA. Il fit réécrire les dossiers des savants pour supprimer toute trace susceptible de les incriminer. Comme promis, Allen Dulles livra l’unité de renseignement nazi à la CIA, qui put ensuite entreprendre et chapeauter de nombreux projets issus de la diabolique recherche nazie (MK-ULTRA/ARTICHOKE, OPERATION MIDNIGHT CLIMAX). En 1955, plus de sept-cent-soixante savants allemands avaient déjà obtenu la nationalité étasunienne et occupaient des postes éminents au sein de la communauté scientifique U.S. Nombre d’entre eux avaient été longtemps membres du parti nazi et de la Gestapo, avaient mené des expériences sur des êtres humains dans les camps de concentration, avaient eu recours au travail forcé et s’étaient rendus coupables de divers crimes de guerre. Dans un exposé paru en 1985 dans le Bulletin of the Atomic Scientists [Bulletin des savants nucléaires – NdT], Linda Hunt confiait qu’elle avait examiné plus de cent-trente rapports sur des sujets se rapportant au Projet Paperclip – et que chacun de ces rapports « avait été modifié de manière à éliminer toute classification dans la catégorie menace sécuritaire ». Le président Truman qui, dans le cadre du Projet Paperclip, avait explicitement ordonné de n’admettre aucun nazi convaincu, ne fut à l’évidence jamais averti de la violation de cette directive.
[6] Une méthode qui rappelle les idioties proférées par le docteur Spock concernant les soins maternels ; ses théories étaient très populaires dans les années cinquante. Le docteur Spock renoncera plus tard à ces idées. À mon avis, il n’était qu’un dupe servant à « préparer le terrain » à d’autres activités plus sinistres. Reste qu’une génération entière de bébés étasuniens fut ainsi traumatisée. Des bébés qui ont aujourd’hui la quarantaine ou la cinquantaine, et dont beaucoup occupent des postes à responsabilité. Cela fait vraiment froid dans le dos.
[7] IMR : Ideomotor response – NdT. L’IMR est une méthode exploratoire que de nombreux hypnothérapeutes utilisent pour obtenir des informations refoulées. L’on se souvient en général de tout au niveau subconscient, même de ce que le conscient rejette parce que c’est traumatique. L’on suggère ainsi au patient d’utiliser ses doigts pour formuler les réponses à des questions de type oui/non, court-circuitant ainsi le mental – NdA
[8] Les snuff movies (ou snuff films) sont des films courts, généralement sous forme d’un unique plan-séquence mal filmé et instable, qui mettent en scène un meurtre (supposément) réel, parfois précédé de pornographie avec viols de femmes ou d’enfants – NdT
(Source : Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Snuff_movie)
[9] Titre d’un roman policier de Richard Condon (1959), dans lequel le fils d’un homme politique influent devient, à la suite d’un lavage de cerveau, assassin malgré lui pour le Parti communiste. Traduit en français et adapté au cinéma (1962 et 2004) sous le titre Un crime dans la tête – NdT
[10] Fait intéressant, la nouvelle « secte » de prédilection de nombreuses personnalités médiatiques se nomme « Kabbalah ». Ce groupe vend des cours promettant « un accomplissement total dans la vie » et « la maîtrise des lois physiques de la nature ». Le fondateur de la secte, Philip Berg, s’appelait auparavant Feivel Grueberger. Il avait été agent d’assurance à Brooklyn avant de devenir professeur et auteur kabbalistique. L’on dit que le « modèle économique » du groupe, la vente agressive, est dérivé de celui de la Scientologie. Au vu des informations délivrées dans l’Exposé Greenbaum, m’est avis qu’il s’agit de quelque chose de beaucoup plus sinistre.
[11] Sodium Amytol : barbiturique utilisé comme « sérum de vérité », au même titre que le Penthotal, dans le cadre d’entretiens sous hypnose – NdT
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