dimanche 16 octobre 2011

De l’évolution de l’humanité



De l’évolution de l’humanité

« La société n'offre plus aux yeux du sage qu'un assemblage d'hommes artificiels et de passions factices. »
.Jean-Jacques Rousseau

   Nous pouvons alors nous représenter l'humanité entière, connue et inconnue, comme formée de plusieurs cercles concentriques, écrit Boris Mouravieff dans «Gnosis».

«Le cercle intérieur est appelé le cercle «ésotérique» ;
 Il comprend les gens qui ont atteint le plus haut niveau de développement possible pour l'homme ; c'est le cercle des hommes qui possèdent l'Individualité au sens le plus plein de ce mot, c'est-à-dire un Moi indivisible, tous les états de conscience qui leur sont accessibles, le contrôle entier de ces états de conscience, tout le savoir possible pour l'homme, et une volonté libre et indépendante.

 De tels individus ne peuvent agir contrairement à leur compréhension, ou avoir une compréhension qui ne soit pas exprimée par leurs actions. De plus, il ne peut pas y avoir de discorde entre eux, ni de différence de compréhension. Par conséquent, leur activité est entièrement coordonnée, et elle les conduit vers un but commun sans aucune sorte de contrainte, parce qu'il y a, à la base, une compréhension commune et identique.


«Le cercle suivant est appelé «mésotérique»,
 ce qui veut dire intermédiaire. Les hommes qui appartiennent à ce cercle possèdent toutes les qualités des membres du cercle ésotérique, avec cette seule restriction que leur savoir est d'un caractère plus théorique.

 Il s'agit naturellement d'un savoir de nature cosmique. Ils savent et comprennent quantité de choses qui n'ont pas encore trouvé d'expression dans leurs actions.
Ils savent plus qu'ils n'agissent.
 Mais leur compréhension n'est pas moins exacte que celle des membres du cercle ésotérique, par conséquent, elle lui est identique. Entre eux, il ne peut y avoir de discorde, il ne peut se produire aucun malentendu. Ce que chacun comprend, tous le comprennent, et ce que tous comprennent, chacun le comprend. Mais, comme nous l'avons dit, comparée à celle du cercle ésotérique, cette compréhension est plus théorique.


«Le troisième cercle est appelé «exotérique»,
c'est-à-dire extérieur, parce que c'est le cercle extérieur de la partie intérieure de l'humanité. Les hommes qui font partie de ce cercle ont, avec les membres des cercles ésotérique et mésotérique, beaucoup de connaissances communes, mais leur savoir cosmique est d'un caractère plus philosophique, c'est-à-dire plus abstrait que le savoir du cercle mésotérique.

 Un membre du cercle mésotérique calcule, un membre de cercle exotérique contemple. La compréhension des membres du cercle exotérique peut ne pas s'exprimer par des actes. Mais il ne peut y avoir de différence de compréhension entre eux. Ce que l'un d'eux comprend, les autres le comprennent tous. »

La connaissance en acte
La connaissance théorique
La connaissance contemplative
Voilà les trois stades, représentés sous forme de cercles concentriques, qui d’après Mouravieff constituent la partie intérieure de l’humanité en développement spirituel.


En fait, on retrouve le même type d’architecture correspondant aux trois plans  émotionnel, intellectuel et spirituel et à leurs corps respectifs, astral, mental et causal. Ajoutons-y le corps physique, le moins éthérique, pour faire bonne mesure, et les trois sont quatre comme les mousquetaires.

Ces divisions, en unités distinctes, que ce soit des plans, des niveaux, des paliers, des degrés, ou des cercles, constituent un procédé pratique pour les différencier les uns par rapport aux autres, d’une façon claire et précise, ce qui optimise la compréhension de chacun.

Par contre, il n’y a pas lieu de croire que tout est aussi tranché ; les séparations ne sont pas rigides et étanches et tout est en perpétuel mouvement entre évolution et involution. Rien n’est figé et définitivement acquis dans notre parcours du combattant, et même l’être très évolué spirituellement doit toujours juguler ses pulsions, ses émotions et son intellect, au risque de chuter, en cas de dérapage, dans la spirale infernale.

Reprenons la règle du jeu humain :

L’être, au départ, atterrit dans le plan physique, avec un corps de chair nécessaire pour fonctionner dans la matière dense de l’incarnation.
La première étape qu’il va découvrir s’exprime par les pulsions, c’est-à-dire la satisfaction des besoins biologiques ; c’est le monde de l’agression et de la prédation, avec la culture du plaisir et de la douleur. C’est le stade primaire que certains ne quitteront jamais ; c’est la loi de la jungle que l’on retrouve dans la faune et dans les tribus primitives et dans les bas-fonds de l’humanité dite civilisée (que l’on retrouvera, de l’autre côté, dans le bas astral et ses horreurs).

La deuxième étape de l’évolution va permettre en l’être en progression de découvrir un autre mode de fonctionnement par le biais des émotions, c’est-à-dire les goûts, les sensations et les sentiments, avec la culture des joies et des peines.
C’est le stade secondaire, qui permet de traiter l’autre non plus comme un objet mais comme un semblable avec qui on peut échanger, qui permet d’éprouver de l’empathie. C’est ici le corps astral qui est sollicité, en relation avec son plan de référence du même nom. C’est aussi le domaine de l’illusion qui s’installe entre sincérité et hypocrisie, vérité et mensonge, court terme et long terme ; la marque de l’astral est son instabilité, sa quasi mutabilité immédiate ; c’est un monde où l’on séduit plus que l’on construit.

Avec la troisième étape, nous inaugurons l’ordre et la méthode, qui a recours à l’intelligence pour s’organiser dans sa vie ; c’est le plan mental où la cognition règne en maître absolu, qui s’apparente au « Cogito ergo sum » de Descartes.
L’ordinateur du cerveau analyse tout, passe tout au crible et formalise des règles qui permettent de progresser de façon exacte et régulière ; le mental a pour but d’optimiser nos conditions d’existence, ici et maintenant, en résolvant les problèmes que nous rencontrons au quotidien et en augmentant nos chances de réussite par une connaissance plus juste des tenants et aboutissants en présence.
C’est l’outil de travail essentiel de l’ego, de la personnalité qui se développe et se renforce grâce aux résultats obtenus par l’intellect ; c’est aussi un outil de sélection socio-économique qui permet de reléguer loin derrière soi tous ceux qui n’ont pas un mental aussi performant, ou qui ne savent pas s’en servir.

L’étape finale doit nous faire entrer dans le temple ; jusqu’à présent nous n’étions que sur le parvis.
Là, c’est l’intuition, saisie directe et spontanée de l’esprit, qui est à la manœuvre avec son corollaire la télépathie, communication spirituelle n’ayant besoin d’aucun support technologique.
Bienvenue sur le plan causal où, comme son nom l’indique, toutes les causes de tous les événements nous seront dévoilées ; c’est le premier accès à la vérité, sans les travestissements des niveaux inférieurs. Le travail sur soi s’accélère et permet de réaliser l’émancipation de l’être, de terminer sa purification et de préparer son élévation vers le niveau supérieur, le plan spirituel.


L’évolution est un long chemin qui passe par les pulsions, les émotions, la cognition et l’intuition pour accéder enfin à l’individuation, ce processus de prise de conscience de l'individualité profonde, décrit par Jung, de réalisation du Soi par la prise en compte progressive des éléments contradictoires et conflictuels qui forment la « totalité » psychique, consciente et inconsciente, du sujet.
Vers la fin de sa vie, Carl Gustav Jung la définit ainsi :
« J'emploie l'expression d'individuation pour désigner le processus par lequel un être devient un in-dividu psychologique, c'est-à-dire une unité autonome et indivisible, une totalité. »
On retrouve ici l’Individualité, ou le Moi indivisible, auquel fait référence B. Mouravieff dans cet extrait de « Gnosis »
Bref, réunir dans une unité transpersonnelle tous les morceaux fragmentaires du puzzle de la vie pour rendre à l’être spirituel toute sa nature originelle d’être divin.

"Qu'il est long le chemin qui mène de l'enfer vers la lumière."

John Milton

"Le paradis perdu"

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