dimanche 1 mai 2011

Le silence et la lucidité

« Le principe du plaisir » de René Magritte

Le silence et la lucidité

" Le véritable silence est l'absence d'ego.
Le plongeon dans le Grand Silence intérieur est, en vérité, la connaissance de la Vérité. Tant qu'il y a bavardage mental, il y a dualité.
Dès que le vrai Silence s'installe, le Soi se révèle et illumine tout de l'intérieur."

Ramana Maharshi

« Il est presque inutile de s’engager dans la vie spirituelle tant qu’on n’a pas compris à quel point la nature inférieure de l’homme est coriace, et combien le travail à entreprendre sur elle demande de vigilance, de persévérance, d’humilité, d’abnégation. Parce qu’elles ont trouvé un enseignement spirituel, beaucoup trop de personnes croient qu’elles vont rapidement se transformer. Eh non, la maîtrise de la vie psychique est tellement plus difficile qu’elles ne l’imaginent ! Il existe bien dans chaque être humain cette capacité de renouvellement, de régénération, de divinisation, mais c’est un processus très lent, et ce que chacun peut réaliser dans cette existence dépend du travail déjà commencé dans les incarnations antérieures. Pour celui qui n’a pas conscience des difficultés qu’on rencontre inévitablement dans la vie spirituelle, il est impossible de progresser ; alors, il souffrira et il fera aussi souffrir les autres. S’engager dans la vie spirituelle exige d’être d’abord très lucide sur soi-même. »

Omraam Mikhaël Aïvanhov


Dans tout système organisé, il y a un sens à respecter et un but atteindre.

Et pour ce faire il faut, impérativement, connaître et appliquer une règle du jeu, faute de quoi vous êtes hors jeu, c’est-à-dire exclus du jeu.
Chacun le sait, de la belotte au bridge, des dames aux échecs, du tiercé au jeu en bourse, de l’avancement professionnel à la reconnaissance sociale, du goût de l’ambition à l’ivresse du pouvoir, tout le monde est conscient des règles à respecter pour se donner les moyens de gagner.

Mais, par contre, au grand jeu de la vie, il y a moins de joueurs en présence ; peut-être parce qu’à ce jeu-là on ne peut pas tricher.

 Combien ont compris pourquoi ils étaient là et que signifiait leur vie ?

Ils sont aussi rares que les trèfles à quatre feuilles dans les champs.
Mais pourquoi ?
Parce que l’évolution spirituelle repose sur une sélection qui est le résultat d’une initiation, laquelle demande un effort d’investigation et une persévérance constants dans une recherche personnelle, authentique, intérieure et exigeante de la vérité existentielle.
Or, il est beaucoup plus facile de consommer, de se faire plaisir, de se complaire dans toutes les addictions proposées par nos sociétés modernes (sexe, jeux, argent, pouvoir, drogue, alcool, etc.) que de se trouver soi-même et d’apprendre à se connaître.

Tellement difficile d’ailleurs que, pour vous faciliter la tâche, les religions ont proposé leurs bons offices. Seulement voilà, la domination et la soumission sont à la religion ce que la libération et l’unification sont à la spiritualité ; on entre en spiritualité comme on se soumet en religion.
Le propre de la religion c’est de vous enlever toute liberté d’être, toute responsabilité de chercher à comprendre en vous imposant de croire, bêtement et surtout sans poser de question, ce qui serait de mauvais goût et, en d’autres temps, vous aurait condamnés au bucher, mais rassurez-vous, uniquement pour votre bien et pour sauver vos âmes.
 Et bien voyons, plus c’est gros et mieux ça passe, c’est bien connu.
C’est un peu comme la démocratie, qui prétend que le pouvoir des moins évolués peut déboucher sur une légitime justification politique ; tromperie et démagogie règnent partout pour faire élire des marionnettes manipulées par le véritable pouvoir occulte de la planète, dont ils sont les larbins soumis et intéressés.

Alors, comment faire pour échapper aux charmes de l’illusion, érigés en système pour notre perdition ?

C’est tout simple, en se recentrant sur soi-même, en découvrant son être intérieur et en fuyant définitivement les pièges de l’extériorité qui nous conditionnent et leur permettent de nous manipuler et de nous assujettir.

Dans la recherche spirituelle, ce n’est pas le commencement qui coute le plus mais bien son prolongement dans la durée.

Aussi vrai que pour marcher il faut multiplier les pas, pour avancer dans la progression spirituelle, il faut sans cesse s’obstiner à demeurer en recherche ; dés que le mouvement s’arrête, l’inertie s’installe et la dynamique est stoppée.

Le propre de la nature humaine, c’est l’impatience avec son cortège d’agacement,  d’énervement, d’irritation et de précipitation. Bref, tout-à-fait ce qu’il ne faut pas faire si l’on veut atteindre le calme et la sérénité absolument nécessaires à la recherche spirituelle, et surtout à sa réussite. Alors, le plus difficile va consister à neutraliser cet instinct qui nous colle à la peau et nous empêche de nous concentrer sur nous-mêmes, de rentrer dans notre temple intérieur pour échapper au harcèlement du mental.

Il faut impérativement savoir imposer le silence qui nous protège de ce harcèlement constant de notre environnement et cultiver intensément une lucidité à toute épreuve nécessaire pour échapper aux leurres qu’on nous fait miroiter quotidiennement.
Tout se passe comme si l’on se coupait du monde et si l’on se maintenait en soi, dans un for intérieur que nous avons trop méconnu et qui ne demande qu’à s’exprimer. Car le royaume n’est pas de ce monde et c’est donc ailleurs qu’il faut le chercher, en se donnant les moyens de passer de l’autre côté du miroir.

Il faut rentrer en soi pour pouvoir s'y trouver, et ceci fait, apprendre à se comprendre pour se reconnaître en tant qu’entité spirituelle et retrouver son origine immuable. A ce moment-là, la règle du grand jeu nous est dévoilée et nous pouvons jouer notre rôle à notre vraie place.

« Le chemin secret va vers l’intérieur : en nous, sinon nulle part, est l’Eternité avec tous ses mondes, le passé et l’avenir. Le monde extérieur est un monde d’ombres : il jette son ombre sur le royaume de lumière. A présent, certes, tout parait n’être, à l’intérieur de nous, qu’obscurité, chaos informe, solitude ; mais quel changement du tout au tout, et comme nous verrons les choses autrement, une fois laissées ces ténèbres  et rejeté ce corps d’ombre ! »

Novalis (Pollens, 16)

« Celui qui cherche en soi-même, dans son ciel intérieur, celui-là trouve. »

Paracelse (Pholosophia sagax, livre II, préface)

« Celui qui a tourné ses sens vers l’intérieur entend ce qu’on ne dit pas et voit dans la nuit. »
Angelus Silesius (Le Pèlerin chérubinique - V, 129)

« Comme votre perspective est extravertie, vous avez perdu de vue le Soi. Il ne se trouve pas dans les objets extérieurs. Renversez votre regard vers l’intérieur de vous-mêmes, plongez en vous et vous serez le Soi.

 Comment peut-on voir Dieu ?
En vous. Si votre mental s’introvertit, Dieu se manifestera comme Conscience intérieure. »

Ramana Maharshi (Enseignement)

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