samedi 17 novembre 2012

Ainsi parlait Ours Debout




Luther Standing Bear (Ours debout) était écrivain et acteur.

Né dans une famille d'Oglala, le plus grand groupe de Lakotas, Luther a connu, enfant, le mode de vie des Sioux à l’ancienne. 

Il sera un des premiers indiens à fréquenter l’école de Carlisle en Pennsylvanie, créée en 1879 pour mener une expérience d’assimilation des peaux-rouges par l’éducation. C’est à l’école qu’il reçoit le prénom de Luther. 

Après avoir participé à la tournée européenne de Buffalo Bill, il devient chef de sa tribu. Il se démènera pour que soient reconnus ses droits de citoyen américain, travaillera pour le cinéma. 

Il fut l'un des premiers Indiens à témoigner d'une existence qui l'amena du tipi paternel au monde étrange et inquiétant des Blancs.

Il est mort de la grippe pendant le tournage du film Union Pacific. 



« Les vastes plaines ouvertes, les belles collines qui ondulent
et les ruisseaux qui serpentent n'étaient pas sauvages à nos yeux.

C'est seulement pour l'homme blanc que la nature était sauvage, seulement pour lui
que la terre était "infestée" d'animaux "sauvages" et de peuplades "barbares".

Pour nous, la terre était douce, généreuse, et nous vivions comblés des bienfaits
du Grand Mystère.

Ce n'est que lorsque l'homme poilu de l'Est est arrivé et, dans sa folie brutale,
a accumulé les injustices sur nous et les familles que nous aimions, qu'elle nous est devenue "sauvage".

Lorsque même les animaux de la forêt commencèrent à fuir à son approche, alors commença pour nous "l'Ouest Sauvage".

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« Voyez mes frères, le printemps est venu ; la terre a reçu l'étreinte du soleil, et nous verrons bientôt les fruits de cet amour !

Chaque graine s'éveille et de même chaque animal prend vie. C'est à ce mystérieux Pouvoir que nous devons nous aussi notre existence ; c'est pourquoi nous concédons à nos voisins,
même à nos voisins animaux, le même droit qu'à nous d'habiter cette terre.

Pourtant, écoutez-moi, vous tous, nous avons maintenant affaire à une autre race - petite et faible quand nos pères l'ont rencontrée la première fois, mais aujourd'hui grande et arrogante.

Assez étrangement, ils ont dans l'idée de cultiver le sol et l'amour de posséder est chez eux une maladie.
Ces gens-là ont établi beaucoup de règles que les riches peuvent briser mais non les pauvres.
Ils prélèvent des taxes sur les pauvres et les faibles pour entretenir les riches qui gouvernent.
Ils revendiquent notre mère à tous, la terre, pour leur propre usage et se barricadent contre leurs voisins ; ils la défigurent avec leurs constructions et leurs ordures.

Cette nation est pareille à un torrent de neige fondue qui sort de son lit et détruit tout sur son passage.

Nous ne pouvons pas vivre côte à côte. »

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« Le Lakota était empli de compassion et d’amour pour la nature, et son attachement grandissait avec l’âge. (…) C’est pourquoi les vieux Indiens se tenaient à même le sol plutôt que de rester séparés des forces de vie. S’asseoir ou s’allonger ainsi leur permettait de penser plus profondément, de sentir plus vivement. Ils contemplaient alors avec une plus grande clarté les mystères de la vie et se sentaient plus proches de toutes les forces vivantes qui les entouraient.
Le vieux Lakota était un sage. Il savait que le cœur de l’homme éloigné de la nature devient dur. Il savait que l’oubli du respect dû à tout ce qui pousse et à ce qui vit amène également à ne plus respecter l’homme. Aussi maintenait-il les jeunes sous la douce influence de la nature. »

Standing Bear, chef Lakota (Sioux)




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